Ibraimo Alberto (récit rédigé par Daniel Bachmann) est né en 1963 dans une ferme d'esclaves au Mozambique, alors "région portugaise". Cette autobiographie publiée en 2014 est celle d'un combat, l'histoire d'un enfant qui veut vivre comme les dieux (les Blancs), sa vie misérable jusqu'au jour où on lui offre la possibilité d'étudier en RDA. En fait d'études, c'est une nouvelle vie d'esclave qui attend Ibraimo. L'auteur s'en sortira grâce à ses talents de boxeur et footballeur et grâce à son optimisme (presque) sans limites. Après la chute du mur, la vie devient insupportable dans le Brandebourg terrorisé par des Néonazis aussi lâches que violents. Ce récit violent et optimiste, sans la moindre fioriture, mériterait amplement qu'on le traduise car il évoque beaucoup d'aspects méconnus de la colonisation, de la RDA, de la réunification allemande, de la vie des migrants et de l'intégration de ceux-ci en Allemagne. Passionnant.