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Bernard Lortholary (Traducteur)
EAN : 9782072995316
352 pages
Gallimard (02/02/2023)
4.08/5   1065 notes
Résumé :
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu’il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l’Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.
Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. (...)
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Critiques, Analyses et Avis (209) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 1065 notes
Kaspar, un septuagénaire, libraire berlinois, part à la recherche de la fille inconnue de sa femme, écrivaine, fraichement décédée, après en avoir appris l'existence au détour d'un manuscrit miraculeusement retrouvé.

Tout est limpide dans ce formidable roman sur la réunification allemande. La première partie confronte deux regards, celui de deux Allemagnes, longtemps séparées : Kaspar, né en RFA, et Birgit née en RDA. Leur rencontre en 1964 à Berlin-Est, la naissance de leur amour, la fuite rocambolesque de Birgit pour le rejoindre définitivement à l'Ouest, sont racontée dans le texte retrouvé, une magnifique mise en abyme. Les mots de Birgit qui n'a jamais trouvé sa place en RFA résonnent très fort, d'autant que l'auteur les jauge à ceux de Kaspar qui n'a jamais vraiment compris qui était son épouse. La façon dont Bernhard Schlink peint les mystères du couple est d'une finesse rare, quand l'autre garde une part secrète qui fait qu'il reste une personne lointaine et étrangère à son conjoint. Après avoir lu le texte de Birgit, on relit les chapitres précédents à son aune et on lit les suivant imprégné de sa force.

La deuxième partie confronte toujours deux regards, mais cette fois issus de deux générations différentes, toujours celui de deux Allemagnes réunies dans un même pays mais radicalement opposés dans la façon d'envisager ce qu'est être une nation : Kaspar et la petite-fille du titre, Sigrun, adolescente de quatorze ans élevée dans le milieu Völkish, mouvement nationaliste d'extrême-droite glorifiant un passé germanique mythifié, ouvertement antisémite et négationniste.

C'est sans doute le mot « subtilité » qui caractérise le mieux ce roman. Bernhard Schlink aurait pu se contenter de raconter la RDA, la réunification, l'amertume de nombreux d'ex-habitants de l'Est, la vitalité du néo-nazisme à grands coups de paragraphes didactiques qui en auraient fait une arrière-plan historique costaud. Lui, au contraire, préfère montrer comment le poids de l'histoire fait son chemin dans les recoins les plus intimes des êtres, ce que les systèmes politiques ont fait aux âmes. Suggérer en comptant sur la perspicacité du lecteur plutôt que de professer sur la place du passé dans le présent : c'est ainsi que ressort toute la complexité de l'histoire allemande.

Lorsque Kaspar rencontre Sigrun, le drame se teinte des nuances du conte. le vieil homme et la petite-fille. Certains lecteurs auraient sans doute apprécié un style plus rentre-dedans, plus direct, moins « modeste ». Sigrun semble presque éthérée tant elle ne correspond pas aux standards de son âge, sa relation avec Kaspar peu crédible, la démarche de ce dernier semblant si naïve. C'est justement ce décalage qui m'a bouleversée.

Kaspar est un personnage terriblement émouvant par ses questionnements permanents pour essayer, non pas de comprendre, mais d'ouvrir les horizons de Sigrun qui érige Irma Grese ( tortionnaire d'Auschwitz ) en héroïne. Il n'a que sa bonté, son amour, sa culture à lui offrir, l'encourageant à penser par elle-même loin du poison distillé par son éducation, puis à développer son talent musical comme possibilité d'émancipation. La description de leur visite du camp de Ravensbrück est par exemple d'une superbe sobriété pour appréhender cet étonnant personnage de vieil homme, jamais il ne cherche à s'imposer ou imposer sa façon de voir. Il a en lui une pureté modeste qui irradie et en fait un des plus beaux personnages de grand-père lu dans la littérature.

Jusqu'à la fin, parfaite avec sa dernière phrase épurée à l'évidente simplicité, une phrase qui tire des larmes, sans que ces dernières n'aient été racolées, juste amenées avec l'intelligence et la sensibilité qui caractérisent l'entièreté de ce roman qui a totalement résonné en moi.
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Un soir, en rentrant de sa librairie, Kaspar retrouve sa femme noyée dans la salle de bains. Dans les papiers abandonnés par son épouse, Kaspar découvre qu'avant de fuir la RDA pour le rejoindre illégalement à l'Ouest en 1965, Birgit avait eu une fille, abandonnée de l'autre côté du Mur. Un secret bien gardé, qu'il décide d'aller démêler…

Derrière cette intrigue familiale qui tisse des liens particulièrement émouvants entre un grand-père et sa petite-fille par alliance, Bernhard Schlink réveille les vieux fantômes de l'Allemagne : celui de la RDA et de la réunification, mais également celui du régime nazi. Des blessures pas encore totalement refermées, comme en témoigne cette enquête mêlant brillamment un passé qui continue de diviser et un présent où l'idéologie nazie semble encore bien vivante…

Si beaucoup retiendront cette belle leçon d'histoire, je retiendrai surtout la relation émouvante entre un grand-père endeuillé et cette petite-fille endoctrinée par le milieu extrémiste dans lequel elle grandit. Un choc plein de tendresse entre deux générations qui vont tenter de se réparer au fil des pages. Lui, offrant sa sagesse, sa culture, son amour des livres, de la musique et de l'art à une adolescente élevée dans un environnement d'extrême droite très cloisonné. Elle, offrant un amour familial auquel il ne pensait plus avoir droit, ainsi qu'une jeunesse qui nous invite à revisiter les traumatismes de cette Allemagne sous un regard différent…
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Après avoir lu de nombreux avis très favorables sur La Petite-Fille de Bernhard Schlink, j'ai enfin pu découvrir ce roman traduit de l'allemand par Bernard Lortholary. Cette lecture m'a passionné car elle me rappelle toutes ces années où l'on parlait de l'Allemagne de l'Est, du Mur de Berlin et des conséquences engendrées par cette coupure héritée d'une des périodes les plus dramatiques de l'Histoire. Il y avait aussi un rêve d'une société égalitaire…
La Petite-Fille débute donc à Berlin avec Kaspar, libraire, et sa femme, Birgit, femme bien mal dans sa peau. Elle boit, sème le désordre, désordre que Kaspar remet en place avec beaucoup de patience. Hélas, tout bascule très vite quand Kaspar découvre Birgit, morte dans sa baignoire.
Birgit était une enfant de la RDA et, sous le choc, Kaspar tente de comprendre pourquoi son épouse en est arrivée à se détruire. Il plonge alors dans ses dossiers, ses articles, parce que Birgit devait toujours écrire un livre qu'un éditeur lui réclamait. Au passage, l'auteur rappelle que, en quarante ans d'existence, la RDA a enfermé 120 000 jeunes dans des foyers. Birgit en a-t-elle fait partie ?
Revenant sur son parcours, Kaspar, fils d'un pasteur protestant, se souvient de ses séjours à l'Est, à une époque où cela était possible. Il rencontrait des jeunes de son âge et c'est là qu'il a fait connaissance avec Birgit, une fille qui l'a subjugué et dont il est aussitôt tombé amoureux.
Riche en événements, en rebondissements mais surtout en enseignements, ce roman permet de découvrir tous les drames que ce partage en deux d'un grand pays a pu générer. Les solutions apparemment idéales choisies par les régimes sous obédience soviétique se révèlent vite néfastes, voire dramatiques. Kaspar le découvre durant son parcours d'étudiant mais y replonge au cours de sa recherche de cette fille dont Birgit n'a pas voulu. Toute l'origine du drame est là.
Kaspar rencontre des gens extraordinaires comme Paula, une infirmière, qui était la grande amie de Birgit, à l'Est. Enfin, on y arrive : voilà la fameuse petite-fille ! À partir de là, le roman change de dimension puisque cette petite-fille se nomme Sigrun et que Kaspar l'a retrouvée… avec sa mère, Svenja, et son mari, Björn. Ils vivent dans une espèce de communauté nostalgique du nazisme qui mêle retour à la terre et extrémisme religieux, les völkisch. de plus, ces gens revendiquent leur germanité, sont antisémites et refusent le modernisme.
Débute alors l'aventure entre Kaspar et sa petite-fille qu'il réussit à faire venir à Berlin moyennant beaucoup d'argent versé à Björn, le beau-père. Sigrun est tiraillée entre ses parents et son grand-père qui a 71 ans alors qu'elle n'en a que 14. L'opéra, les concerts, les lectures et surtout le piano seront d'énormes révélateurs. Confrontée à des questions essentielles sur son enfance, l'influence de ses parents et les choix qu'elle devra faire, Sigrun devient attachante et perturbante pour le lecteur que je suis.
La Petite-Fille, en dehors de ses riches aspects psychologiques offre de belles séquences de nature avec cette forêt que Kaspar ne se lasse pas d'admirer.
Il faut lire ce roman de Bernhardt Schlink pour aller au bout d'une vie pleine d'espoir malgré les embûches nombreuses et les choix contestables. Il faut espérer pour Sigrun mais aussi pour sa mère, malgré Björn… bel hommage rendu à Birgit, tardivement hélas.

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Librairie Chantelivre- vendredi 3 mars 2023

Une pépite de livre ...Un moment dévorant d'émotions et de réflexion, à travers la personnalité bienveillante et tolérante de Kaspar, libraire, à travers sa vie de couple passionnée mais qui ne fût pas de tout repos ; heureusement sa vie professionnelle de libraire lui apporte un certain équilibre personnel et ouverture sur l'extérieur...!

Comme souvent, je commence ma première approche d'un écrivain, selon l'humeur , les circonstances, les rencontres...et je n'obéis guère à une chronologie...même si pour cet écrivain allemand, je me sens impardonnable tant j'ai reporté mon envie de lire depuis un grand nombre d'années,son célèbre roman , " le Liseur "....Un manquement que je vais réparer aussitôt cette lecture achevée !

Le personnage central , Kaspar, libraire vient de perdre la femme de sa vie, Birgit, qu'il a rencontrée vers 1964 dans son pays à elle : l'Allemagne de l'Est...Ils tombent amoureux ; Kaspar va se débrouiller pour la faire passer à l' Ouest, en 1965...Cela ne sera pas une mince affaire !

Ce couple amoureux aura un parcours tumultueux car l'épouse, Birgit est dans un mal-être permanent, une instabilité, et une quête chronique, la laissant toujours insatisfaite. Elle travaillera un moment à la librairie , avec son mari, puis cessera, tentera d'écrire, puis partira en Inde, fabriquera des bijoux, fera mille choses, elle se réfugiera dans l'alcool, sous l'oeil trop compréhensif de Kaspar...Il a tellement peur de la perdre, qu'il tolère au-delà de l'acceptable !

"Il n'y a pas de livre sur lequel nous ayons discuté aussi passionnément, lors de nos rencontres, que le roman de Christa Wolf " le Ciel divisé".Rita avait-elle raison de rester en RDA, ou Manfred de la quitter ?
(...)
Qu'est-ce qui liait Rira et Manfred l'un à l'autre ? Qu'est-ce qui les avait fait se perdre ? L'antagonisme politique entre l'Est et l'Ouest, l'incompatibilité des façons de vivre dans le socialisme et le capitalisme, la différence d'origine, d'âge et de situation, la différence des caractères ? Ou bien avaient-ils tous deux laissé la vie les séparer progressivement, comme cela arrive? Leur ciel avait-il été déjà divisé avant la construction du Mur, ou après seulement ? le partage du ciel était-il inscrit d'avance comme le résultat de l'évolution politique, ou dépendait-t-il de nous de voir le ciel, au-dessus de nos têtes, partagé ou intact ? "

Kaspar perd brutalement sa femme, il la retrouve morte dans sa baignoire, en rentrant de sa librairie...

Totalement perdu et désespéré, Kaspar, brutalement veuf...se décide à tirer et ranger le domaine secret de son épouse: papiers, ébauches de manuscrits, et découvre ainsi un secret et une douleur de très longue date: l'abandon d'une petite fille à sa naissance...non pas que Birgit ne fût pas sincère dans son amour, mais ses secrets ont fini par la miner, dont la recherche de cette petit fille qu'elle voulait à la fois retrouver, tout en reportant chaque fois
l' échéance...de son enquête !

Kaspar débutera énergiquement la recherche inaboutie de sa femme; une manière de la garder vivante et de réparer " ses regrets"...il débutera son enquête, retrouvera la fille de son épouse et sa
petite -fille, restées à L'Est, dans un contexte mortifère et extrémiste..

Un très, très beau texte avec de beaux personnages, et j'avoue avoir été prise, émue par la naissance et l'évolution des sentiments, de l'attachement entre le grand-père, Kaspar et sa petite fille, Sigrun...Grand-père franchement paniqué de voir que Sigrun a été élevée dans un milieu néo-nazi, dans le rejet de tout ce qui n'était pas la pure Allemagne...et ce grand-père fera tout ce qu'il est possible et imaginable de faire, pour ouvrir les horizons à Sigrun, cette petite-Fille par alliance...

Une histoire d'amour entre un grand-père et sa petite-fille qui vont faire connaissance bien tard , mais qui chacun, va apporter à l'autre des trésors pour se " réparer "...En même temps, Bernhard Schlink , à travers l'histoire de cette famille , va nous faire revisiter les traumatismes de cette Allemagne scindée, brisée en deux pendant plus de trente ans !
Comment des régimes politiques toxiques et totalitaires peuvent briser l'harmonie, le passé d'un pays, ainsi que les individus, sur plusieurs générations !

"Crois-tu que si vous incendiez ma voiture parce que je ne vends pas de bons livres, j'arrêterai ? C'est quoi, toutes ces âneries, Sigrun ? La vie est ailleurs. La vie, c'est la musique et le travail. Fais des études, apprends quelque chose aux enfants, soigne des malades, construis des maisons ou donne des concerts- tu es intelligente, tu es forte, fais-en quelque chose.Personne ne reprendra la Prusse- Orientale et la Silésie.L'Allemagne ne deviendra pas plus grande, mais elle n'est pas trop petite, et ses coutures ne craquent pas par la faute des immigrés.
Et on a besoin d'eux (...)"

Se jouera une relation agitée mais très affectueuse et constructive entre la petite-fille et le grand-père adoptif..Ce dernier tentera de toutes les manières, et essentiellement par la culture: les livres, la musique, l'art...d'apporter de l'oxygène à sa petite-fille ainsi que les moyens de réfléchirpar elle-même ; qu'elle puisse trouver des moyens de prendre de la distance envers l'embrigadement extrémiste où ses parents l'ont éduquée.

Ce grand-père et cet amour absolu pour cette petite-fille, adolescente, vont être La vraie belle lumière de ce roman !

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L'enfant perdu de la RDA.
Bernard Schlink donne vie ici à un héros bien touchant et inoubliable! Kaspar, un libraire berlinois d'âge mûr, vous accapare d'emblée et vous entraîne entre mélancolie lancinante et effroi vers une Allemagne au double visage pour y exhumer fantômes politiques et familiaux.

Entre passé et présent, on navigue d'Est en Ouest par-delà les vestiges du mur de Berlin et la cicatrice indélébile qu'il a laissée. Et l'on découvre à quel point ce mur de la honte en scindant le pays a scindé des vies.

Un soir en rentrant de sa librairie Kaspar retrouve dans son appartement le corps sans vie de sa femme Birgit alcoolique et dépressive. Quelques jours plus tard il tombe sur un manuscrit caché et apprend qu'elle a abandonné une fille à la naissance alors qu'elle fuyait la RDA en 1965 pour le retrouver. Hanté par cette histoire il décide de poursuivre les recherches débutées dans le secret par sa femme.
En même temps qu'il découvre un pan inconnu de la vie de Birgit il dévoile un autre visage de l'Allemagne réunifiée dont le spectre du nazisme porte les traits. Il retrouvera la fille de sa femme qui hélas a pris un mauvais chemin. Avec son mari et sa fille de 14 ans, Sigrun, ils appartiennent à la communauté « Völkisch » et militent activement pour ce mouvement nationaliste dans leur village de l'Est où subsiste une idéologie nazie et une nostalgie du III ème Reich.
C'est surtout à Sigrun sa « petite-fille » de coeur que Kaspar va s'intéresser. Les deux générations ne se comprennent pas pourtant Kaspar et la jeune fille vont se rapprocher. La vision radicale de Sigrun l'effraie et il essaiera de lui ouvrir l'esprit sans jugement, utilisant la culture surtout la musique classique et la littérature, ainsi que le dialogue comme vecteurs d'émancipation et moyens d'élargir son horizon intellectuel.
Grand livre sur la transmission et la tolérance, j'ai été touchée par ce vieil homme pacifiste, empli de pudeur, de bonté et de compassion, touchée aussi par ce lien puissant unissant Sigrun à son « grand père » qui avancent main dans la main vers une difficile reconstruction faisant écho à la difficile réunification du pays.
Émouvant et instructif.
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critiques presse (10)
OuestFrance
26 décembre 2023
À la mort de sa compagne, un libraire à Berlin se découvre une petite-fille néo-nazie. Et les fantômes de l’Allemagne contemporaine se révèlent au grand jour. L’écrivain frappe fort, tout en finesse.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LaTribuneDeGeneve
24 avril 2023
Avec «La Petite-fille», Bernhard Schlink éclaire les dérives néonazies d’une génération qui n’a connu ni la guerre, ni les secousses de la réunification.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
LeDevoir
11 avril 2023
À coups de polars et de romans, le romancier allemand Bernhard Schlink n’a de cesse d’explorer la transmission de la mémoire de son pays, d’exhumer secrets et mensonges, avec une manière bien à lui de mélanger l’intime et le politique.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeJournaldeQuebec
11 avril 2023
Touchant à souhait, ce nouveau roman du grand écrivain allemand Bernhard Schlink réunit deux êtres aux idées diamétralement opposées.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Marianne_
06 avril 2023
Après avoir exploré les fantômes du nazisme dans son best-seller mondial « Le Liseur », il conte dans un récit trépidant une époque qu'il a lui-même vécue, et les résonances de ce passé douloureux.
Lire la critique sur le site : Marianne_
LeFigaro
27 mars 2023
Voici enfin le roman capable de narrer cette histoire folle: La Petite-fille de Bernhard Schlink dose idéalement la tristesse et la tendresse.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Elle
20 mars 2023
Le passé et le présent, la division et la réconciliation sont au cœur de ce très grand roman de Bernhard Schlink, l'auteur du « Liseur ».
Lire la critique sur le site : Elle
LeMonde
07 mars 2023
Certains grands romans parviennent à encapsuler toute une époque, à montrer comment l’histoire fait son chemin dans les recoins les plus intimes des familles et des êtres. Tel est le cas de Guerre et paix, dans le style épique, et tel est le cas aussi, dans un genre très différent, du nouveau livre de Bernhard Schlink, La Petite-Fille.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
07 mars 2023
Entre les personnages, le lien oscille du choc à la confluence, résumé saisissant d’un pays dont la modération apparente recèle de possibles montées aux extrêmes
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
03 février 2023
Ce roman est d'une sourde beauté. Il y a quelque chose de feutré, d'insidieux, dans ce récit d'un adulte qui offre sa culture à une enfant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (188) Voir plus Ajouter une citation
Il s'assit sur un banc à côté d'un couple. Les deux vieux étaient assis là sans parler, elle avait posé sa main sur celle du monsieur. Est-ce que cela existerait encore une fois pour lui : être assis avec une femme sur un banc, main dans la main, échangeant des paroles ou pas ? Lorsqu'il essaya de se l'imaginer, ce fut Birgit qui fut assise à côté de lui, Birgit qui continuait de lui manquer, quand il se levait tôt et n'avait pas à le faire sans bruit, quand il rentrait à la maison et ne pouvait pas lui raconter sa journée, quand en mangeant il voyait la place vide face à lui, quand en dormant il étendait le bras, la cherchait et ne la trouvait pas. Mais parfois il se rendait compte avant de s'endormir que de toute la journée il n'avait pas pensé à elle. Quelquefois il arrivait même qu'il ne repense à elle que le lendemain matin. Il voulait la garder dans sa vie. Elle s'en retirait.
(p.324)
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Il fit une pause. Devait-il ajouter qu'il était fier d'elle?
Mais il voyait venir l'échange où elle se dirait fière d'etre une Allemande, et il répondrait qu'on ne peut pas être fier de ce qu'on est, mais seulement de ce qu'on a le mérite d'avoir fait, et il n'avait certes pas mérité Sigrun. II décida aussi de ne pas lui dire qu'il était heureux qu'elle soit sa petite-fille; soit il lui manifesterait ce bonheur et elle le remarquerait en de nombreuses situations, et alors il n'aurait pas besoin de l'exprimer, soit l'exprimer ne servirait à rien là où il échouerait à le manifester et à le lui faire remarquer. Il ne souhaitait pas avoir d'autre petite-fille, il avait trouvé celle-ci et voulait la garder.
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Et rien n'était pris au sérieux. Je voulais savoir qui était l'auteur, quand et pour quelle raison et dans quelle intention il avait écrit le texte, je voulais connaitre l'effet qu'avait eu le texte à son époque et éprouver l'effet qu'il avait aujourd'hui, je voulais me trouver dans le texte et me laissait atteindre et changer par lui, voir sa force, sa beauté, sa grandeur et les comprendre et les aimer. A l'université, personne ne voulait voir et comprendre la force, la beauté et la grandeur des textes, ou se laisser atteindre et changer par eux. Il s'agissait de métaphores, de symboles et d'allégories, d'immanence et de réception, de structuralisme, de synchronie et de diachronie, d'aspects sociologiques et politiques, de termes étrangers de narratologie derrière lesquels se cachaient des banalités, comme le fait qu'on peut raconter quelque chose en revenant en arrière ou en anticipant, une ou plusieurs fois, au discours direct ou indirect. Je ne comprenais pas ce qu'étaient censés tirer, d'un tel traitement de la littérature, l'universitaire, l'étudiant, le prof qui enseignerait l'allemand et les élèves qu'il aurait devant lui.
La plus belle chose pendant mes études, ce fut la lecture.
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Si l'on vit dans un pays sous un mauvais régime, on espère un changement, et un jour il advient. À la place du mauvais régime, un bon se met en place. Quand on a été contre, on peut de nouveau être pour. Si l'on a dû s'exiler, on peut revenir. Le pays, pour ceux qui sont restés et pour ceux qui sont partis, est à nouveau leur pays, le pays dont ils rêvaient. La RDA ne deviendra jamais le pays dont on rêvait. Elle n'existe plus. Ceux qui sont restés ne peuvent plus se réjouir. Ceux qui sont partis ne peuvent pas y revenir ; leur exil est sans fin. D'où le vide. Le pays et le rêve sont perdus irrémédiablement.
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Il n'y a pas de livre sur lequel nous ayons discuté aussi passionnément, lors de nos rencontres, que le roman de Christa Wolf " Le Ciel divisé".Rita avait-elle raison de rester en RDA, ou Manfred de la quitter ?
(...)
Qu'est-ce qui liait Rira et Manfred l'un à l'autre ? Qu'est-ce qui les avait fait se perdre ? L'antagonisme politique entre l'Est et l'Ouest, l'incompatibilité des façons de vivre dans le socialisme et le capitalisme, la différence d'origine, d'âge et de situation, la différence des caractères ? Ou bien avaient-ils tous deux laissé la vie les séparer progressivement, comme cela arrive? Leur ciel avait-il été déjà divisé avant la construction du Mur, ou après seulement ? Le partage du ciel était-il inscrit d'avance comme le résultat de l'évolution politique, ou dépendait-t-il de nous de voir le ciel, au-dessus de nos têtes, partagé ou intact ?

( p.78)
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La petite-fille de Bernhard Schlink et Bernard Lortholary aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/la-petite-fille.html • le liseur de Bernhard Schlink, Bernard Lortholary aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/le-liseur.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsgallimard #editionsfolio
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