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EAN : 9782810007318
448 pages
L'artilleur (08/06/2016)
4/5   6 notes
Résumé :
Cent ans après les accords Sykes-Picot, les jihadistes de l'Etat islamique («Da'ech») ont fait sauter les frontières tracées artificiellement au début du siècle dernier par la France et la Grande-Bretagne au Moyen-Orient. En Syrie comme en Irak, Da'ech a réussi a tenir en échec des Etats constitués et leurs armées, instaurant le chaos et la terreur dans la région. Il aura pourtant fallu deux ans à la communauté internationale, jadis occupée a dénoncer le seul régime... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avec cet ouvrage, nous plongeons dans le domaine géopolitique du moyen orient. Les auteurs sont des spécialistes de la question, lui est docteur en histoire contemporaine et consultant, tandis qu'elle est une femme politique franco-syrienne. Difficile donc de trouver des personnes plus compétentes pour évoquer le sujet Syrien.
Les auteurs sont francs, car dès la lecture du titre, ils annoncent qu'ils vont essayer de nous faire comprendre le chao qui règne en Syrie. Pari osé et audacieux car on va très vite se rendre compte au fil des pages que l'état politico-religieux de la Syrie est tout sauf aussi simple que beaucoup de médias occidentaux le laisse transparaitre.
Dans un sens, le pari est réussi : le livre permet réellement de se faire une idée assez précise de ce qu'est la Syrie. Aussi bien de point de vue historique que démographique, religieux et politique. On réalise aisément à la lecture qu'il s'agit d'un travail de recherche et de compréhension assez impressionnant. Pour les novices dans le domaine, le glossaire à la fin de l'ouvrage est assez utile même si de temps à autre il renvoi à des définitions encore plus complexes que les mots que l'on veut comprendre. A vrai dire, ce qui a de plus fâcheux avec le glossaire, c'est que de nombreux mots dans le texte sont sensé avoir une définition à la fin de l'ouvrage (car ils sont accompagné d'un astérisque), mais ils y sont tout simplement absent ! Erreur des auteurs, de relecture ou d'impression ?
L'autre grande déception pour moi est l'absence de couleur pour les deux seules cartes géographiques de l'ouvrage. Elles sont tout bonnement illisible car en noir et blanc elle ne permette pas de comprendre les minorités de la Syrie qu'elles sont sensé faire ressortir. de plus, les auteurs nous indiquent tout au long du livre carte 1 ou carte 2, mais il n'y a aucun numéro sur les cartes et surtout un titre qui semble ne correspondre en rien à ce que la carte représente.
Certains chapitres apparaissent comme inutiles. Non pas dans le sens où ils sont mal rédigé, mais dans le sens où ils n'apportent pas grand-chose en plus dans le pari que font les auteurs.
Fait très appréciable dans ce livre : les auteurs ne manient pas la langue de bois et n'ont pas peur d'attaquer en règles(ou de régler leurs compte, qui sait…).Ainsi par exemple, Bernard-Henry Lévy doit arrêter de jouer le « philosophe», la France et son ambassadeur ne comprennent pas la crise comme il le faudrait, Erdogan n'est qu'un manipulateur, etc.
En plus que de nous permettre de mieux comprendre le chao, ce livre est avant toute chose un plaidoyer pour que la Syrie deviennent un état fédérale ou toutes les minorités pourrait vivre en harmonie.
La dernière partie du livre, bien que trainant un peu en longueur, aurai pu s'appeler : « We have a dream ».Mais avant de rêver et d'imaginer, il faut comprendre, alors si c'est votre objectif, lisez ce livre.

Nicolas Bonhiver
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Comprendre le chaos syrien de Randa et del Valle.
Après quelque recherche sur internet sur cette essai et sur les faits actuelle sur la Syrie. Ce livre est une deuxième éditions avec des modifications sur 50 pages et une mise à jour. La première édition est sortie en 2014.
L'Essai est danse par sa structure et ses informations. le livre commence par une introduction général qui décrit pendant 24 pages la structure de l'ouvrage. Après un siècle d'un traité qui se nome accords de Sykes-Picot Da'ech à fait sauter les limites des frontières qui décrivaient le territoire de la Syrie. L'Etat islamique a réussi à tenir en échec des puissances reconnu dans le monde et instaurer le chaos et la terreur. Depuis 1997 des experts de tout niveau alertaient les différents gouvernement de la possible monter en puissance d'un désordre dans cette partie du monde. Les auteur démontrent que ce chaos organisé est devenu un conflit ou les acteurs majeurs musulmans sunnites chiites et nationalistes arabe on une utopie de domination aux ambitions planétaire. Ils proposent une analyse historique social du chaos syrien avec des idées de solutions de sortie de cette guerre fondées sur le dialogue politique et de négociation.
Randa Kassis femme politique franco syrienne à fait partie de la coalition de l'opposition syrienne.
Alexandre del Valle est professeur de géopolitique et de relations internationales
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L'historien de la Méditerranée Fernand Braudel a coutume de donner la formule «coeur dangereux du monde» lorsqu'il évoque la Syrie, devenue aujourd'hui un champ de ruines. L'actualité le confirme chaque jour, cette région est plongée dans un chaos indescriptible, dont ce livre propose d'éclairer les causes et possibles issues. Il est l'oeuvre d'Alexandre del Valle, essayiste géopolitologue au parcours politique (courant libéral conservateur) parfois controversé et de la politicienne franco-syrienne Randa Kassis, représentante de l'opposition laïque et démocratique au régime de Bachar El-Assad.

L'exemplaire en ma possession (remerciements aux éditions de l'Artilleur (Toucan) et à Babelio) est la seconde édition (2016) de l'ouvrage publié en 2014, dont une cinquantaine de pages ont été mises à jour.

Les attentats terroristes commis de 2012 à 2016 ont révélé au grand jour "une menace latente et enracinée, connue de tous les experts et (ir)responsables politiques depuis plusieurs décennies." Cette phrase résume la position des auteurs : ils insistent sur l'irresponsabilité des dirigeants occidentaux qui se sont positionnés contre le régime de Bachar El-Assad (chiite), envisageant même un renversement par la force, alors que la rébellion armée (sunnite) est dominée par des légions djihadistes internationales (Daech n'est que l'une d'entre elles) "dont le projet politique n'est pas la nation syrienne et encore moins la démocratie, mais le califat universel". Renverser le régime syrien en place avec sa terrible répression, oubliant les échecs en Irak et en Libye, autoriserait les islamistes à régner sur le chaos.

Au plan géopolitique, la situation est évidente : "... la Syrie est devenue aujourd'hui, avec l'Irak et le Liban, le théâtre majeur d'un affrontement régional auquel se livrent par procuration l'Iran chiite et ses ennemis sunnites du Golfe, Arabie saoudite en tête, dans le cadre d'une triple guerre totale, politique, religieuse et économique. L'enjeu n'est ni plus ni moins le leadership du monde musulman et l'extension de la profondeur stratégique de chacun des deux camps."

Une autre dimension du conflit s'apparente à une «nouvelle guerre froide» : de l'Ukraine au dossier nucléaire iranien, en passant par la revendication d'un nouvel ordre mondial multipolaire, on retrouve d'une part les puissances occidentales liées aux parrains sunnites des rebelles syriens (Arabie, émirats arabes) et d'autre part le tandem Russie-Chine, proche de l'Iran, défenseur de la souveraineté syrienne et hostile à toute ingérence de l'Occident dans les affaires de l'État syrien.

La solution pragmatique préconisée dans l'ouvrage passe par l'implication de tous les protagonistes, y compris Bachar El-Assad et ses alliés russes et iraniens. Un fédéralisme syrien préserverait ensuite l'unité nationale et le respect du pluralisme politique et ethno-religieux.

Le livre (440 pages) comporte cinq chapitres auxquels s'ajoutent un glossaire d'une centaine de termes et un index indispensable. le seul regret ira aux deux seules cartes, trop petites et en noir et blanc, aux nuances indiscernables.

Le premier chapitre revient sur l'histoire du pays et en particulier sur la naissance du nationalisme arabe au Proche-Orient. On découvre, dès 1940, une idéologie panarabiste hostile aux minorités ethniques, au détriment de la démocratie.

Le deuxième aborde la question du printemps arabe, les révolutions initiées en 2011 et leur récupération par les islamistes, du Maghreb au Proche-Orient.

Le troisième chapitre aborde les minorités, les alouites en particulier que les médias réduisent, hélas, au régime dictatorial en place : "Grâce au concours de hauts initiés alouites réfugiés en Europe [...], le présent ouvrage révèle pour la première fois au grand public les secrets de cette religion mystérieuse et fermée que les adeptes n'ont normalement pas le droit de révéler."
La question des minorités est centrale : la région rassemble plus de 30% de minorités religieuses (chiites, alouites, chrétiens, druzes, ismaéliens,...) et ethniques (Kurdes, Arméniens, Assyriens, Turkmènes,...) contre 65% d'arabes sunnites. On peut penser que les minorités dépassant à peine 30%, la majorité sunnite l'emporterait démocratiquement, mais c'est oublier que ces franges valent plus que leur poids démographique du fait qu'elles représentent un large partie des élites politiques, intellectuelles et militaires du pays. Elles apparaissent essentielles face à une majorité démographique de plus en plus gagnée par l'islamisme radical.

La quatrième partie du travail décrit la spirale de la guerre civile avec l'internationalisation du jihad syrien, tandis que la cinquième se penche sur les sorties de crise.

Soulignons l'introduction de l'essai (16 pages), remarquable et limpide, qui permet d'intégrer de manière synthétique et efficace la complexité du problème syrien.

(Article complet sur le site)
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
A l'évidence, l'islamisme jihadiste n'a pas surgi de nulle part. Il ne vient ni du bouddhisme, ni du judaïsme, ni de l'hindouisme, ni du christianisme. Il vient de l'islam sunnite et plus précisément d'un courant qui est hélas dominant et officiel dans les pays sunnites du Golfe. Il n'a jamais été dénoncé dans ses fondements théologiques et sources canoniques par ceux qui contrôlent les lieux saints (haramaïn) de l'islam, à commencer par cet étrange pays producteur de fanatisme qu'est l'Arabie saoudite. Il est par conséquent non pas une simple "réaction" à l'injustice des "satans" Israël ou Etats-Unis, mais une "maladie qui gangrène le corps même de l’islam" (Soheib Bencheikh) depuis des siècles déjà, bien avant la création même des Etats-Unis et d'Israël, et avant la colonisation. Il ne vient donc pas "de l’extérieur", mais de l’intérieur de la Oumma, hélas peu habituée à se remettre en question et trop souvent prompte à "jeter le bébé du progressisme avec le bain de l’anticolonialisme revanchard".

(Oumma : communauté politico-religieuse, culturelle et juridique des croyants musulmans du monde entier)
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Gageons aussi que ce long hiver islamiste et les actes de barbarie commis par les salafistes de l’état islamiste en Syrie ,en Irak, en Libye ou en Europe finiront par révolter les masses musulmanes, première victimes du totalitarisme vert et achèveront de démontrer par les faits que le plus grand vecteur d’islamophobie n’est pas la liberté d’expression accordée aux blasphémateurs mais les actes mêmes des psychopathes qui égorgent,cricifient,violent et « explosent » les vies-y compris les leurs-au nom d’un islam djihadiste »pur » et de visions totalitaires complotistes…
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Quant à la solution militaire, initialement proposée par les va-t-en-guerre qui n’ont pas encore tiré les leçons de la crise libyienne, elle ne peut que renforcer, selon, nous, le camp islamo-terroriste comme le régime.
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…à l’instar des poupées russes, il y a plusieurs guerres dans la guerre et maints motifs de conflictualités.
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But des attentats jihadistes: susciter un "syndrome de Stockholm généralisé" en Europe.
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Vidéo de Alexandre Del Valle
Les persécutions anti-chrétiennes partout dans le Monde : de la Chine communiste à la Turquie d Erdogan. Alexandre del Valle invité d'Eric Brunet sur RTL. Ses essais de géopolitique sont publiés aux éditions de l'Artilleur.
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