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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si vous ne devez lire qu'un seul livre sur la catastrophe de Tchernobyl... Svetlana Alexeivich est une immense écrivaine. Elle sait extraire l'émotion, la force brute de chaque témoignage pour dresser un tableau de l'apocalypse dans lequel l'humain occupe la place centrale. Elle est à côté des victimes quand ils racontent les vies brisées, les morts, les dégâts irréparables mais jamais elle ne verse dans le pathos. Ce livre est bouleversant de bout en bout. Il a largement inspiré plusieurs épisodes de la série TV sortie en 2019. Mais sa lecture est une expérience autrement plus marquante tant le style de l'auteur qui imprègne profondément ces témoignages délivre une émotion dramatique d'une rare intensité.
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L'accident de Tchernobyl est une catastrophe écologique majeure. La supplication est un travail remarquable de collecte de témoignages puissants et poignants.
Écoutez la parole suppliciée de ces témoins, chronique du monde après l'apocalypse.
À lire, à faire lire, pour apprendre et pour se souvenir. Qui plus est, la plume de cette journaliste qui a obtenu le prix Nobel de littérature pour l'ensemble de son oeuvre est très juste, précise.
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La catastrophe nucléaire et son horreur le 26 avril 1986 à 1h23, il fallait la plume et l'oreille bienveillante de Svetlana Alexievitch pour restituer les témoignages de toux ceux qui ont vécu ce désastre.
Svetlana prend de la distance, elle se garde de porter un jugement et c'est avec beaucoup d'humanisme, de pudeur et de compassion qu'elle nous livre une descente aux enfers. Dix après Svetlana Alexievitch se penche sur cet indicible désastre : « Trois années durant, j'ai voyagé et questionné : des travailleurs de la centrale, des anciens fonctionnaires du parti, des médecins, des soldats, des émigrants, des personnes qui se sont installés dans la zone interdite… Des hommes et des femmes de professions, destins, générations et tempéraments différents. Des croyants et de athées. Des paysans et des intellectuels. Tchernobyl est le contenu principal de leur monde. Autour d'eux et dans leur for intérieur, il empoisonne tout. Pas seulement la terre et l'eau. Tout leur temps. »
Le résultat est saisissant une série de monologues bouleversant chargés d'émotions, d'indignation, d'incompréhension, de révolte, de résilience même.
Autour de cette catastrophe le régime a non informé, non protégé la population mais a laissé régner volontairement l'opacité dans l'information : « Ce qui était encore le plus intolérable, c'était l'ignorance. On dit Tchernobyl, et on écrit Tchernobyl. Mais personne ne sait ce que c'est… »
Des mots comme irresponsabilité, inconscience, ébahissement, atrocités indicibles viennent sans cesse percuter votre esprit, la lecture est insoutenable.
Insoutenable et angoissante aussi la projection d'une telle tragédie humaine et écologique sur notre propre vie, notre environnement, notre monde.
Où allons nous ? Où nous mèneront ces monstres nucléaires ? Où nous mènera la folle et inconsciente avidité de ce monde ?
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On entre dans La supplication comme dans un mémorial. On n'en sort pas indemne, remué par l'écho des voix qui se sont succédées jusqu'au témoignage final bouleversant d'amour et d'horreur.
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Un père de famille est appelé pour un incendie. Avec ses collègues , il mourra dans d'affreuses souffrances quelques jours plus tard à l'hôpital, le corps déchiqueté, laminé par les radiations.La centrale de Tchernobyl a explosé .
Formidable recueil de témoignages que ce livre où l'auteur donne la parole de façon quasi exhaustive à tous les protagonistes de la vie dans cette région du Nord de l'Ukraine, à deux pas de la Biélorussie.
Les témoignages sont d'une force absolue, porté par une langage simple, apte à traduire l'insouciance d'un peuple que les autorités ont mis sous cloche.
Difficile de sortir un texte plutôt qu'un autre, mais de beaucoup se dégage l'incrédulité d'une population qui a connu une guerre atroce quelques dizaines années précédemment et qui ne croit pas au danger de ces radiations invisibles. La priorité est au potager..
Le rôle des autorités dans le maintien de la population hors de la vérité est flagrant. L'une des premières mesures a été de vider les bibliothèques de tous les livres sur le nucléaire . L'explosion de la centrale ukrainienne est environ 400 fois plus puissante la bomber d'Hiroshima...
Ou encore cette mère avec son bébé malformé à qui les médecins conseillent de lancer un appel à l'international pour le soigner. Devant de telles pathologies , nul doute que la zone va servir de laboratoire géant à l'humanité.
Ou encore , les bonnes nouvelles données à la population: le vent souffle du bon coté, Kiev est épargné. Mais il souffle bien dans un sens , le vent, le sens de la Biélorussie où, plus de 25% du territoire sera gravement soumis aux radiations.
Et cet enfant qui porte le chapeau de militaire revenu de Tchernobyl et qui mourra deux ans plus tard de tumeur au cerveau.
Ce sont ces vies sacrifiées, ces militaires, ces ingénieurs, ces journalistes, cinéastes, chasseurs, instituteurs ou simples habitants qui nous racontent leur souffrance, le basculement de leur vie ce 26 Avril 86.
Le talent de l'auteur fluidifiera leurs paroles et offrira un moment poignant de lecture, un livre pour l'histoire.
Je reprocherai, d'une toute petite voix, l'absence de trame ou de cohérence à l'ordre des témoignages.Cela ne crée aucune gène mais j'ai eu du mal à saisir les différentes parties, les témoignages me semblant pouvant s'insérer aléatoirement dans le livre.
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Livre où il faut s'accrocher pour la dureté des histoires mais témoignages poignants
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J'ai découvert l'oeuvre de Svetlana Aleksievitch par la lecture de son ouvrage sur Tchernobyl, il y a déjà un certain temps. Ouvrage bouleversant, livre choc, qui déverse en vous, par la vérité des témoignages recueillis, une onde de terreur et de tristesse.
A l'occasion de confinement j'ai vu la mini-série sur HBO, très bien réalisée, tout à fait complémentaire au livre.
Oeuvres de mémoire, pour ne pas oublier.
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J'ai découvert la série HBO suivant les conseils de plusieurs de mes proches, et étrangement envoûté, j'ai voulu lire ce livre, qui nous plonge dans l'intimité de la catastrophe de Tchernobyl.
Les témoignages sont simples, sans détour.
La maitresse d'école raconte que les enfants s'évanouissaient et saignaient du nez lorsqu'ils restaient debout dans la cour trop longtemps, les paysans expliquent qu'ils allaient ramasser leurs pommes de terre en cachette, puisque les autorités expliquaient qu'il ne fallait plus rien consommer sur place... On cerne parfaitement l'incrédulité de la population face à la radioactivité que l'on dit mortelle, mais qui finalement ne se touche pas, ne se sent pas, ne se voit pas...
Comment accepter de fuir, de tout abandonner, pour cet ennemi invisible?
On entre dans la douleur intime de ces gens, journalistes, paysans, soldats, dépassés par quelque chose qui n'avait jamais eu de précédent sur cette planète...
A lire absolument.
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Sinistre matin du 26 avril 1986...
À 1 h 23, ce matin là, les techniciens de la centrale nucléaire, vont à la suite d'une fausse manoeuvre de sécurité, donner une célébrité mondiale à cette ville ukrainienne...Ils vont par la même occasion faire vaciller tous ceux qui prônent le développement de l'énergie nucléaire et donner un argument de poids à tous ceux qui au contraire en craignent les dangers.
Le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl vient d'exploser !
Affolement général : on envoie immédiatement sur les restes du toit béant, des hommes armés de pauvres lances à incendie tenter pour éteindre ces flammes, des hommes marchant avec leurs bottes de pompiers ...Ils y restent quelques heures puis sont remplacés.
La fonction de "liquidateur" vient d'être créée. Ces hommes feront tous les métiers et prendront tous les risques pour tenter d'éteindre ces flammes, pour intervenir à proximité de la centrale...des fourmis sacrifiées par le pouvoir en place, par Moscou..."Le bordel russe habituel"
Drame écologique, drame technique, drame humain, dont on tait les chiffres. Combien de morts ? Top secret.
Les habitants à proximité de la centrale sont évacués, ils ont le temps de prendre une petite valise d'objets personnels, ils laissent sur place les animaux domestiques, adieu veaux, vaches, cochons, chevaux,chiens, chats. D'autres liquidateurs s'en chargeront, les liquideront.
Et même, comble du pire et de l'ignoble, certains seront vendus sur des marchés loin de la centrale, portant en eux leur radioactivité.
Certains chiens redeviendront sauvages.
Non, ce n'est pas un roman, mais une sinistre réalité faite de témoignages que Svetlana Alexievitch recueille, de confidences de veuves de liquidateurs morts en quelques heures dans d'horribles souffrances, jeunes mariées, ou mères de famille perdant un époux ou un fils si radioactifs qu'on leur interdit de le voir et de le serrer dans les bras une dernière fois, des témoignages tous plus dramatiques les uns que les autres, tous plus révoltants, démontrant si besoin était le peu de valeur d'une vie humaine face à de tels drames, témoignages démontrant également que l'Homme est bien démuni face à de telles catastrophes.
Héroïsme et abnégation de ces liquidateurs qui rappelle un peu celui de ces hommes, décrits par Vassili Grossman, combattant pour sauver la patrie face aux armées nazies
Alors on décide de tout cacher, d'enterrer les animaux morts, les affaires trouvées dans les logements...on enterre même la terre trop polluée...beaux cadeaux pour les générations futures. On cache la poussière sous le tapis !
Chacun garde en mémoire ces photos de barres d'immeubles abandonnés dont les parkings sont gagnés par la végétation, ces bagnoles rouillant sur leurs parkings, ces manèges enfantins à jamais au repos; ces écoles vides, et aussi ce sarcophage en béton coulé grâce à de hélicoptères survolant la centrale éventrée...Un sarcophage pour tenter de limiter la radioactivité....et présentant des fuites."Mais l'on procéda à son montage “à distance” : les dalles furent raccordées à l'aide de robots et d'hélicoptères, d'où des fentes. Aujourd'hui, selon certaines données, la surface totale des interstices et des fissures dépasse deux cents mètres carrés et des aérosols radioactifs continuent à s'en échapper..."
L'Homme n'a pas pu anticiper l'accident et toutes ses conséquences techniques ou humaines. Cette longue suite de témoignages terrifiants le démontre et fait froid dans le dos."Il n'y a pas de roman de science-fiction sur Tchernobyl. La réalité est encore plus fantastique!"
Une lecture indispensable et terrifiante.
"Avec une hache ou un arc, ou même avec un lance-grenades et des chambres à gaz, l'homme ne peut pas tuer tout le monde. Mais s'il a l'atome à sa disposition...."
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Certains comparent Tchernobyl à la dernière guerre mais « Tchernobyl, c'est une guerre par-dessus toutes les guerres ».

Tous supplient qu'on les laisse chez eux. Dans la maison qu'ils ont toujours connue avec leurs animaux familiers. Mais la milice vient pour les déloger. Alors ils se cachent dans la forêt. Ceux-là n'ont plus de pays, plus de patrie, l'Union soviétique n'existe plus. Mais ils continuent à vivre, plutôt à survivre.

Les habitants de la région contaminée par l'explosion de la centrale de Tchernobyl racontent et se racontent. Tout comme les liquidateurs, dosimétristes, miliciens, soldats qui sont allés après, par devoir, bravache ou sur ordre, construire un sarcophage, déplacer la population, décontaminer. Ils témoignent de l'ignorance dans laquelle le gouvernement les a laissés. de l'interdiction qui leur a été faite de parler de ce qu'ils avaient vu.

Ce sont des récits de Tchernobyl pendant et après. de maladie et de mort. Beaucoup sont bouleversants, tel celui de la jeune épouse d'un pompier de la première brigade d'intervention, qui enceinte est restée près de son mari, se cachant pour le soutenir dans sa terrible déchéance. Mais il est mort, comme tous ses camarades, mort au bout de quatorze jours.

« Le mal, au fond, n'est pas une chose en soi, mais la privation du bien, de même que les ténèbres ne sont que l'absence de lumière... »
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