Maltempo

Tout commence par une impulsion, celle de participer à un concours de musique. Et des impulsions, il n'y en a pas beaucoup dans le petit village  paumé au sud de l'Italie de Mimmo Maltempo. Ça fait longtemps que ses copains et lui ne font plus de musique, ne font plus grand chose... Et s'il pouvait se passer quelque chose de chouette pour une fois !

Alfred a su créer une galerie de personnages attachants, parfois paumés, un poil excentriques, un peu clichés aussi. On les suit, on espère, on s'agace sur les mauvaises rencontres, les mauvaises décisions. Et à l'arrivée, on a passé un bon moment en leur compagnie.

Une lecture plaisante dans laquelle on se laisse emporter par le climat italien. Dans ce village du sud de l'Italie où rien n'arrive jamais, Mimmo veut changer de vie grâce à la musique. Avec ses amis, ilnfait tout pour échapper à la lutte des classes et au fascisme. Entre les premiers amours, petits ou grands secrets vont-ils réussir à réaliser leur rêve ?
Un roman graphique aux traits bien marqués, aux couleurs chattoyantes suffisent parfois pour poser le décor ou encore l'ambiance des répétitions musicales.

Quatre copains de village aux idéaux différents que la musique réunit.
Il y a Mimmo (guitariste) dont le rêve est de participer à un concours de télé afin de percer dans la musique pour partir de chez lui car « la misère n'est pas moins pénible au soleil »
Il y a Gennaro (batteur) surnommé Mortadelle qui aide son père à l'épicerie du village.
Il y a Cesare (chanteur) avec son regard bleu lagon, idéaliste et amoureux des arbres centenaires, révolté de les voir être arrachés pour construire des hôtels de luxe.
Et il y a Guido (bassiste) dont l'emploi du temps est rempli de rdv amoureux.
Tout ne va pas se passer comme c'était prévu dans une Italie actuelle !

Complètement charmée par les dessins de Lionel Papagalli, une merveille, ils referment une certaine sensibilité et une force.
Les couleurs sont magnifiques on pourrait sentir la chaleur de l'Italie.

Cet album est le dernier d'une trilogie, heureusement l'histoire ne se suit pas.

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Dernier album de sa trilogie italienne, après « Come Prima » et « Senso ». Une bande de potes reforment leur groupe pour participer à une sorte de radio crochet qui passe dans la région. Si le personnage principal, Mimmo, y voit une planche de salut pour quitter le village, ses copains peinent davantage à s'investir dans l'aventure. Des personnages attachants, d'autres détestables, une mise en couleur qui évoque le ciel d'Italie, quelques belles doubles pages plus abstraites et pleines d'énergie pour illustrer les répétitions rock n'roll dans un hangar. La BD retranscrit avec justesse l'adolescence (espoirs, amours, rivalités) mais évoque également l'ambiance nauséabonde du village (fascisme et préjugés de toute sorte, petites frappes et vrais mafieux), faisant tristement écho à l'actualité. En bonus, deux titres (accessibles via un QR code) écrits par Alfred à 16 ans et qui accompagnent la lecture comme une bande-son idéale. Très bel album.

(EL971) J'ai beaucoup aimé cet ouvrage sur la jeunesse. L'histoire est touchante et bien construite. Les personnages tous très attachants chacun à sa manière, ils épris d'idéaux, de rêves ou de secrets. Les dessins sont très expressifs, les couleurs chaleureuses. Oui pour la sélection BD Z'Iles Lycée.

Dans son petit village qui réduit l'avenir, Mimmo se prend soudain à rêver de gloire et d'ailleurs. En effet, le casting d'une célèbre émission de radio-crochet vient auditionner les talents de ce coin oublié d'Italie alors Mimmo, guitare au dos, sillonne avec sa Vespa les routes du coin pour réunir ses potes musiciens. Voilà de mois qu'ils n'ont pas répété mais peu importe, impossible de laisser passer cette chance-là. Mais rêver trop grand ne semble pas être donné à tout le monde
Avec Maltempo, dernier volet de son Italie imaginaire (après Come Prima et Senso), Alfred nous plonge dans un tourbillon d'émotions baigné par le soleil d'Italie. Dans cet album superbe, il y a l'attente vaine d'une jeunesse empêchée, la candeur de l'enfance, un monde en plein changement, la peur de l'autre, les relents fascistes, le vernis des apparences qui craquèle, des envies d'échappée belle. Et il y a aussi le pouvoir de la musique qui grise Mimmo, des heures de répétition volées à un quotidien lourd de l'absence d'une mère et de l'attente alcoolisée d'un père. Partir, s'enfuir, réussir peut-être. Les pleines pages éclatent de lumière, celle d'un été italien entre pierres ocres et bleu de la mer contrastant avec les intérieurs aux volets fermés sur les intimités faites de rigueur ici, de désespoir là. Un album plein de vie dans les moindres détails, où tout accroche le regard tant Alfred sait utiliser pages et cases pour servir son propos, narrant le temps qui passe en gaufriers sages, étirant les heures ensoleillées d'interminables journées en pleines pages, déstructurant lors d'envolées musicales ou violentes.
Un album qui m'a touchée au coeur par sa capacité à éblouir par la beauté des lieux et à créer l'empathie avec le moindre des personnages. J'y ai souri et eu le coeur serré. J'ai refermé Maltempo et il m'accompagne encore depuis.