Cette bête qui te fait gémir
Ne laisse aucun homme allez sur sa route
Mais le tourmente tant qu'elle le tue:
Sa nature est si mauvaise et méchante
Que son âpre faim jamais ne s'apaise
Mais augmente chaque fois qu'elle mange
Nombreux sont ceux qui couchent avec elle
Et le seront toujours plus tant qu'un Autre
Viendra qui la tuera cruellement.
Christ n'a pas dit à son premier collègue :
« Allez, prêchez des sornettes au monde ! »
Mais lui donna fondement véridique ;
Et si bien celui-ci sur leurs lèvres sonna
Qu'ils ont, en leurs combats pour allumer la Foi,
De l'Évangile fait des écus et des lances.
(PARADIS, Chant XXIX)
Ne doute pas : je tiens à t'assurer
Que recevoir la Grâce est un mérite,
Dans la mesure où le cœur s'ouvre à elle.
(PARADIS, Chant XXIX)
Le cri public donnera, comme il sied,
Les torts à l'offensé, mais la juste vengeance
Témoignera du Vrai qui l’administre.
(PARADIS, Chant XVII)
Qui te refuserait le vin de sa fiole,
Quand tu as soif, ne serait pas plus libre
Qu'une eau qui ne peut pas couler jusqu'à la mer.
(PARADIS, Chant X)
Mortels, ne prenez pas de vœux à la légère,
Fidèles soyez-y, mais non aveuglément,
Comme Jepthé à sa première offrande
(PARADIS, Chant V)
Mon maître dit : « Celui-ci est Cacus
Qui, sous le roc du vieux mont Aventin
Souventes fois fit des mares de sang.
S'il ne va pas le chemin de ses frères,
C'est à raison du vol astucieux qu'il fit
Du grand troupeau dont il était voisin.
De ce fait prirent fin ses œuvres tortueuses
Sous la massue d'Hercule qui, peut-être,
lui asséna cent coups : il n'en sentit pas dix.
(ENFER, Chant XXV)
Comme nos yeux, tendus aux choses de la terre,
Jamais au ciel ne se sont élevés,
La justice en ce lieu les rabat vers la terre;
Un fil de fer à tous leur perce les paupières
Et les coud, comme on fait à l'épervier hagard
Qui se refuse à rester en repos.
Ses boyaux pendaient entre ses jambes;
on voyait les poumons, et le sac affreux
qui fabrique la merde avec ce qu'on avale.