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EAN : 9791033911319
272 pages
HarperCollins France (06/04/2022)
3.1/5   21 notes
Résumé :

Toma se rêvait détective privé. Il est devenu critique gastronomique. Dans un Paris vivant au rythme d’un État autocratique qui a poussé le culte du bien-être à son paroxysme, il cherche à exister. Sa fonction : dicter à ses semblables ce qu’ils sont censés manger. Et, s’il ne s’interdit pas quelques écarts, ce triste sire exécute avec zèle les desiderata du journal pour lequel il œuvre dans l’ombre d’un chef méprisant. Mais un soir, lors de sa promenade rit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes au coeur d'une époque indéterminée mais postérieure aux pandémies. le président qui règne sur un peuple assujetti se soumet aux dictats d'un programme entre new-âge et dictature, plus dictature que new-âge, en fait. Les injonctions à l'orthodoxie et au bien-être constitue un postulat de base dont le promoteur est un adepte convaincu.
Mais un petit groupe qui a quelques difficultés avec cette législation se réunit, à la façon des alcooliques anonymes pour parler de leur dépendance.
Le narrateur ne pense qu'à un objectif : procurer de la sensation au lecteurs du journal où il est employé.
Entre l'interview du président et la découverte du groupuscule, la matière se précise.


Mais il faut choisir son bord…

Beaucoup d'humour, parfois macabre, dans cette fable futuriste qui surfe sur la vague du bien-être élevé au rang de valeur morale, avec tous ses travers, ses recettes héritées d'une longue filiation de sources douteuses mais répandues au fil du web aussi efficacement qu'une trainée de poudre.

Derrière cette farce, toute la question de l'alimentation mondiale, du végétarisme, de l'élevage intensif et de la survie de l'humanité. Parfois il vaut mieux en rire.

L'exercice n'est pas facile, mais il est réussi et se déguste (?) avec plaisir
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Quelle lecture ! Je ne m'attendais pas à ça, je m'attendais un truc un peu plan-plan, à coups de leçon de morale voilée, mais que nenni, certes il y a un message environnemental, mais avec de l'humour.

Ce roman va nous relater une tranche de vie de Toma, qui cherche un nouvel essor au sein du journal pour lequel il écrit en qualité de critique gastronomique. Peu apprécié de son chef "Rdc", il va avoir la chance d'écrire un article sur les habitudes alimentaires du président "NbdspØ".

Ces noms vous surprennent et bien, c'est une des mesures du cher président NbdspØ, qui a instauré une mesure visant à supprimer des prénoms toute traces pouvant traduire une origine.

Car oui, l'histoire se déroule dans une sorte de dystopie, qui prends date après la pandémie de coronavirus vraisemblablement. le monde a pris conscience du niveau catastrophique de l'écologie mondiale et beaucoup de choses ont changés. Je ne déroulerais pas toutes les mesures qui ont été appliquées, car il faut profiter de la découverte, ainsi que les avancées technologique dans certains domaines

Mais la mesure qui va étayer le roman, et celle liée à l'alimentation. La consommation de viande est drastiquement réduite et soumise à quota. L'équilibre alimentaire et revisité et sous la surveillance du gouvernement.

Ce qui amènera notre protagoniste, lors de sa balade quotidienne, à découvrir l'existence d'un groupe de parole clandestin.

Groupe de parole se nommant les bouffeurs anonymes, à l'instar des alcooliques anonymes, les membres se réunissent pour parler de leurs "déviances" liée à la consommation de nourriture. Conscient de ne pas rentrer dans le moule imposé par le gouvernement, ils se repentent à tour de rôle de leurs bassesses en voulant se réinsérer culinairement parlant.

Et via ce groupe de parole, Toma voit l'opportunité d'écrire l'article qui fera sa renommée. Après je ne rentre pas trop dans les détails, il faut découvrir pour vivre l'enquête de Toma.

Le roman est tenté d'humour, j'y ai pris du plaisir. Il y a une ode à la nourriture tout au long du roman, chaque description des mets est poétique et par moment donneraient presque envie de passer à table, comme un pied de nez aux mesures du président.

J'irai même plus loin, la plume arrive même a faire marcher nos cinq sens de manière inconsciente, extirpant de nos mémoires des gouts, des odeurs, une texture, une couleur, un bruit.

Puis pour clore le tout, une fin plutôt cru ! ;)
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Ce roman en désarçonnera plus d'un. Les amateurs de récits qui sortent des sentiers battus ne le laisseront pas passer.
Ce premier roman nous propose une dystopie alimentaire étonnante. Une société française, d'ici quelques dizaines d'années, régie par des règles strictes dont le seul but est le bien-être individuel envers et contre tout. Parmi les plus frappantes de ces mesures , on notera des appendices nasaux obligatoires ( nosepods) destinés à protéger les individus de toute risque viral mais qui les prive également de toute odeur. Une consommation journalière d'internet strictement contrôlée et régulée. L'obligation de partager son logement avec d'autres colocataires. le changement le plus visible est celui concernant l'alimentation où la nourriture carnée est sévèrement surveillée au profit d'une alimentation hygiéniste mettant en valeur les légumes et les fruits. Chacun est incité à cultiver son jardin personnel où il fera pousser une partie de son alimentation. Fini la gourmandise. Vive la nourriture qui soigne votre bien-être. L'Etat qui contrôle votre consommation et qui fait surveiller son peuple par des drones afin que toute dérive soit détectée …eh oui on est coercitif mais c'est pour votre bien !

Toma est critique gastronomique, lui qui se rêvait détective privé. L'égo surdimensionné , il rêve de gloire et de reconnaissance. le futur entretien prévu avec le Président va lui permettre d'être au premier plan. Mais c'est finalement le hasard qui va lui permettre d'écrire l'article le plus important de son existence : sa rencontre avec le cercle des Bouffeurs Anonymes. Une rencontre qui risque de bouleverser sa vision du monde.

L'auteure aborde un sujet audacieux à travers le prisme de la nourriture. L'alimentation comme un art de vivre , comme un synonyme de liberté, ce qui est à l'opposé du régime auquel sont soumis nos personnages ici. On est dans la politique du correctement manger. Fini le gras, les abus caloriques, à bas les carnivores, bienvenue les végétariens et les vegans.
Ceux qui ont encore des pratiques déviantes tentent de se défaire de leurs mauvaises habitudes en se mettant à nu devant les autres , telles des réunions d'alcooliques anonymes, lors de ces réunions situées dans un fast-food. Quel paradoxe !
Je dois avouer avoir été par moment perplexe devant la finalité de ce livre mais dont l'écriture, parfaitement rythmée, m'a mené sans trop d'encombres jusqu'à son terme.
Le roman n'est pas exempt de beaux moments savoureux qui m'ont mis l'eau à la bouche.
Bon appétit !

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C'est le genre de livre où on se demande si l'éditeur était en grève. En effet, les Bouffeurs anonymes partait d'une idée géniale et s'avère être un bouquin nul que je regrette d'avoir acheté. L'idée géniale, c'est d'imaginer que, dans quelques années, la France pourrait être dirigée par un jeune président brillant et disruptif (attendez ! j'ai pas fini), animé d'une volonté farouche (autoritaire donc) d'améliorer la santé des Français et celle de l'environnement. Pour cela, un seul mot d'ordre: la modération alimentaire et l'hygiénisme. Une société utopique (ou dystopique) où rien ne serait interdit mais tout serait rationné: 800 grammes de viande par mois mais aussi 1 gramme de cocaïne par exemple. Afin que ces prescriptions (au sens propre, via la carte vitale) soient respectées, une surveillance drastique de la population serait instaurée. Comme dans tout bon roman de science fiction, il y aurait des rebelles, les fameux bouffeurs anonymes, qui se réunissent une fois par semaine. Et bien, pas du tout ! Ces bouffeurs anonyme ne sont pas du tout rebelles: ils se réunissent en prenant des précautions dignes de la Résistance pour parler de ce qu'ils appellent leurs déviances (l'envie de bouffer autre chose que du putain de tofu - ce qui n'est rien moins que normal). le pire, c'est que ça ne parle même pas de cuisine, hormis 2 ou 3 passages insignifiants, ni même du rapport culturel / maternel / charnel à la nourriture, alors que ça aurait dû être ça LE SUJET. Malheureusement les Bouffeurs anonymes sont une accumulation de "pires":
- la pire histoire: elle n'a pas de sens vu qu'on ne sait pas ce que veulent les bouffeurs anonymes. Manger comme avant l'ère du président ? Se flageller parce qu'ils n'arrivent pas à ne plus éprouver de nostalgie ? Renverser le président ? Dénoncer un scandale ridicule ? (clin d'oeil dégueulasse et gênant au goût du président pour les femmes âgées.)
- les pires personnages: quelqu'un pourrait-il m'expliquer leurs motivations ? Celles de Louis, de Cece, de Myriam. JE N'AI RIEN COMPRIS. Si, j'ai compris que Toma était une petite merde, un fayot orgueilleux et veule.
- le pire scenario: Toma, obscur journaliste, critique gastronomique, tient le scoop de sa vie et même LES scoops de sa vie: son rédacteur en chef lui a confié l'interview du président et il va révéler ce que celui-ci mange. Autant vous dire que tout le monde s'en fout et le sait déjà, un peu comme les rapports du GIEC malheureusement. Deuxième scoop fracassant: il va révéler que dans cette société hyper policée et surveillée, hé ben y a des gens qui se réunissent pour parler de bouffe. Wahhhh ! Dinguerie ! le prix Albert Londres !
Franchement, les Bouffeurs anonymes est un des plus mauvais romans que j'aie lus ces 10 dernières années. Pourtant, il y a deux choses en tirer:
- une très belle écriture
- une très bonne idée.
Si j'étais l'éditrice, je dirais à Marie Aline: "Recommence tout du début. Tu vas faire un roman génial mais là, ça ne va pas du tout."
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Critique gastronomique, le narrateur a dû renoncer à son ambition de détective privé. Mais il n'est pas journaliste dans n'importe quel contexte, l'auteur a créé une France autocratique à la tête de laquelle se trouve un dirigeant au nom qu'une grande partie de la population n'arrive même pas à prononcer Ndbspo.
C'est un monde aseptisé, fondé sur le bien être et la mesure imposée à tous à travers des règles. L'hygiène de vie est très importante et cela passe par un contrôle strict des habitudes alimentaires avec des restrictions sur la consommation de viande, d'alcool, des horaires des repas. le narrateur se considère plus comme une journaliste de la propagande du discours hygiéniste de l'Etat.
Tout à fait par hasard il tombe sur une réunion des BA, les bouffeurs anonymes qui se confie sur leur mode d'alimentation irrégulier voir illégal. Chacun a une histoire particulière à nous faire découvrir.
J'ai beaucoup aimé le monde créé par l'autrice. Il est créé avec précision et cohérence ce qui nous permet d'intégrer le cadre d'évolution des personnages.
J'aime beaucoup ces mondes imaginés à partir des travers de notre société actuelle dans lesquels l'auteur place des détails liés à notre monde, tels, ici, que les petits objets, les airpods, ou les réseaux sociaux, les algorithmes.
J'ai trouvé le tout très maîtrisé, l'histoire originale et prenante portée par une belle plume si précise et évocatrice.
Un premier roman d'une autrice que je suivrai.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il était impossible de la reconnaître à l'odeur depuis que les nosepods étaient obligatoires. Destinés à nous protéger des virus, ces sortes de tamis miniatures s'inséraient dans les deux narines. Apple, associé à Pfizer, avait lancé le premier modèle à la suite de la pandémie de coronavirus sans se soucier de savoir si les nosepods filtreraient aussi les odeurs.
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Mangeons nous les uns les autres. Alors nous ferons attention les uns aux autres pour être sûrs de la qualité de notre nourriture. Nous nous élèverons avec amour comme nous élevons les volailles et ovins en agroforesterie.
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L’élément le plus polluant pout la planète était l’être humain. Il fallait réduire les naissances pour des raisons évidentes de protection de l’environnement et profiter des pandémies pour faire le ménage parmi les vivants.
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Certains étaient amoureux de l’amour, se voulaient submerger par le sentiment, fuyaient dès qu’il s’estompait. Moi , j’étais en demande de malheur. Je créais le manque pour m’en repaître, me rouler dans sa masse désincarnée, me décomposer dans cet agrégat nébuleux et flottant. L’absence d’un tout créait ma présence au monde. Je ne pouvais me passer du rien au risque de disparaître.
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L'apprentissage du vivre-ensemble si cher au XXème siècle s'était effacé afin de laisser la place à celui du vivre-sur-soi, avec comme avantage collatéral de le plus empiéter sur l'autre.
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Marie Aline - Les Bouffeurs anonymes
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