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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le roman relate l'histoire d'un collectionneur et créateur de poupées, Andrew, et de Bramber tout simplement amatrice de poupées et admirative d'Ewa Chaplin, créatrice de poupées de collection et écrivain.
Les deux personnages partagent leur passion à travers des échanges épistolaires, ils se sont connus par l'intermédiaire d'une petite annonce passée par la jeune femme dans un journal de collectionneur que lisait Andrew, il vit à Londres tandis qu'elle vit en Cornouailles.
Au fil de leurs échanges, Andrew en tombe amoureux et décide alors d'aller à sa rencontre pour lui faire une surprise.
Il s'agit du récit principal dans lequel ils se révèlent l'un à l'autre, à travers ces lettres, Bramber se dévoile amplement. Elle fait découvrir à Andrew le livre de contes écrit par Ewa Chaplin dont elle admire le travail.
Dans cet ouvrage figurent des histoires enchâssées dans le récit principal.
On découvre ces récits en même temps qu'Andrew lors du long voyage qu'il effectue pour rejoindre Bramber.
Ce sont des contes fantastiques, assez noirs, oppressants, dans lesquels l'auteure nous livre des histoires d'amour tragiques, de nains au destin fatal, amoureux d'une reine, de meurtres, de personnes solitaires ayant un handicap, mis au ban de la société, des personnages hors norme, d'autres superstitieux.
L'art, notamment la musique et le théâtre y tiennent une place importante.
Ces contes à la fois tragiques et fantastiques semblent être une mise en abyme de ce que sont les deux personnages principaux, eux-mêmes, différents, Andrew d'abord, personne de petite taille rejetée d'abord par ses camarades d'école dans son enfance puis adulte solitaire, et de Bramber, personnage agoraphobe, ayant subi des drames et vivant depuis 20 ans, cloîtrée dans un hôpital psychiatrique. D'ailleurs Andrew se demande si Ewa Chaplin n'a pas lu dans ses pensées, il s'identifie fortement aux personnages des contes, il met aussi le comportement de Bramber en symétrie avec les personnages de certaines histoires du livre d'Ewa Chaplin.
Ces récits encadrés interrogent fortement la frontière entre la fiction et la réel, la part de vérité des êtres que révèle la fiction.
C'est un peu comme les poupées réalistes, uniques, auxquelles Andrew donne vie. Elles sont symboliques et représentatives d'êtres réels mais gardent une part de rêve et de mystère.
Un livre sur la différence dans lequel des êtres hors norme hantent le récit de manière obsessionnelle et morbide.
Un livre dont la lecture m'a tout de même donné une forte sensation de bizarrerie tant dans les thèmes et les personnages récurrents que dans la construction du récit, on se perd quelquefois dans les dédales de l'histoire, du point de vue des personnages aussi qui varie inopinément.



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Quand vient l'automne et que les jours raccourcissent, quand Halloween et la Toussaint pointent le bout de leurs nez, il est des rituels auxquels je ne sacrifierai pour rien au monde: réécouter cent fois "L'Ecolier Assassin" de Malicorne, revoir encore et toujours les films de Tim Burton et passer un siècle au moins à trouver un autre film qui, je l'espère toujours, me fera mourir d'angoisse; réfléchir à mon costume pour la soirée d'Halloween qu'organise toujours l'une de mes meilleures amies; absorber des litres de thés aux saveurs de châtaigne et de citrouille et me gaver de brioches à la cannelle; me plonger avec délice dans des romans au choix horrifiques, malaisants, victoriens, gothiques, fantastiques… Ce n'est pas toujours évident à trouver d'ailleurs quand on veut sortir des sentiers battus, des classiques du genre ou des pièges médiatiques… Mais je ne perds jamais espoir.
Cette année m'aura conduite vers "Le Créateur de poupées" et pour être honnête, je n'imaginais pas plonger dans une histoire aussi étrange, aussi dérangeante. Malaisante. Finalement, mes voeux saisonniers auront été exaucés au-delà de mes espérances par cette lecture dont je ne sais pas trop si je l'ai vraiment aimé tant elle m'a déroutée, dérangée parfois. Je suis en revanche sûre d'une chose: "Le Créateur de Poupées" a exercé sur moi une fascination un rien hypnotique.
Roman étrange étrangement séduisant.

Le créateur de poupées, c'est Andrew, créateur reconnu et solitaire en raison de sa très petite taille. Sa passion pour les poupées, qui remonte à son enfance, ses doigts de fées et son handicap ont fait de lui la proie de la cruauté de ses semblables tout autant qu'un personnage atypique, l'un de ceux qui peuplent les vieilles chansons et les contes gothiques. C'est un artiste qui dans un récit à la première personne d'une finesse et d'une fluidité fort agréable nous livre des pans entiers de son existence, de son enfance à ses rencontres, dont certaines m'ont laissé un sentiment poisseux de malaise et de terreur quant d'autres m'ont plongée dans un flot d'incompréhension et de questions demeurées sans réponses. C'est frustrant mais il est des silences qui participent à l'aura mystérieuse, à la séduction d'une histoire… alors, on les accepte, on les goute comme on goute l'étrangeté et le mystère.
Si Andrew nous offre le récit de son existence, c'est parce qu'il a une histoire à nous raconter, celle de sa rencontre avec Bramber, qui n'a pas vraiment eu lieu ou alors qui ne s'est réalisée qu'au gré des lettres qu'ils échangent depuis quelques temps. Cette dernière est amatrice de poupées et est entrée en contact avec Andrew par le biais d'une petite annonce laissée dans un journal spécialisée, annonce dans laquelle elle expliquait rechercher des informations sur l'oeuvre et la personnalité pour le moins originale d'Ewa Chaplin, une polonaise célèbre pour ses poupées étranges et vaguement humaines, effrayantes ainsi que pour ses contes tout aussi étranges.
De lettres en lettres, la correspondance entre Andrew et Bramber s'est éloignée des poupées pour se faire plus intime et la jeune femme s'y livre de plus en plus. Elle écrit au créateur de poupées son quotidien troublant dans un mystérieux institut des Cornouailles dont elle tait le nom, dont on soupçonne qu'il s'agit d'un asile psychiatrique.
Peu à peu, Andrew s'éprend de sa correspondante et décide de quitter Londres pour aller lui rendre visite, sans la prévenir. Il ne lui a certes pas parlé de son handicap, mais elle ne lui dit pas tout elle non plus, il le sent bien... Alors il part, avec dans ses bagages le recueil des contes d'Ewa Chaplin dont la lecture l'accompagne tout au long de son périple, tout comme elle nous accompagne, nous lecteurs, tandis qu'Andrew s'en va vers la Cornouaille.

Ce qui fait la richesse, le foisonnement même, de ce roman de Nina Allan commence par sa narration qui alterne le récit d'Andrew, les lettres de Bramber mais aussi les contes d'Ewa Chaplin, intelligemment enchâssés dans le récit. Singulièrement cruels et dérangeants, presque malsains, ces derniers m'ont happée comme rarement et beaucoup questionnés. Récits qui ne dépareraient absolument pas dans un recueil de littérature gothique et fantastique, on se rend compte assez rapidement compte en cours de lecture qu'ils résonnent étrangement avec les vies de Bramber et d'Andrew, au point de faire naître l'inquiétude, une inquiétude d'abord sourde et pernicieuse qui devient angoisse, chape de plomb et oppression.
Alors on tourne les pages plus vite, on a le souffle plus court, on ne sait plus si on a de la sympathie pour Andrew ou si sa course folle vers une femme qui ne l'attend pas n'en fait pas un homme de la pire espèce. On ne sait pas si on ne devrait pas se méfier de la douce Bramber derrière les grilles de son institution. On ne sait pas, on ne sait plus et on se rappelle les premières pages: la beauté cruelle et si romantique du poème de Matthäus von Collin, le parfum glauque et morbide du prologue... Et on sort perdu de ce roman si particulier, qui se fait le chantre de la différence et des êtres hors-norme qui peuplent et hantent le récit de manière obsessionnelle et morbide, de cette construction labyrinthique dans laquelle on se perd comme les orphelins des contes de fées de perdent en forêt profonde.
Une lecture comme une expérience qui laisse un gout de bizarrerie presque indicible et une foule de questions sans réponses, cette sensation d'avoir frôlé des réponses au gré des symboles, des échos entraperçus entre les pages... La sensation qu'il faudrait le relire pour y déceler ce qu'il garde encore.









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Lecture ardue pour contenu hardi, ce roman de Nina ALLAN joue avec les dimensions et peut se targuer de laisser beaucoup d'éléments hors de portée à ceux qui n'auront pas le loisir de s'armer de patience.
Une version plus courte, valorisant davantage les images, ou scénarisée et portée à l'écran pourrait révéler à plus ce qui semble inatteignable et serait dommageablement éteignable.
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Pour être tout à fait honnête, je ne suis pas sûre d'avoir compris tous les tenants et les aboutissants de ce livre.... L'écriture est agréable et les nouvelles de la fictive Ewa Chaplin sont fascinantes, néanmoins les enchevêtrements sont un peu trop tarabiscotés pour moi. N'en reste qu'un sentiment de malaise (voulu par l'auteur, c'est donc bon signe) et une certaine déception à la fin, qui reste ouverte.
N'hésitez pas à vous faire votre propre opinion, de mon côté, je retenterai ma chance en lisant "La fracture" de la même autrice.
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"Le créateur de poupées"
Un roman que j'ai acheté à sa sortie pour son thème intrigant : la correspondance entre un créateur de poupées de petite taille et une femme qui vit dans une sorte de maison de repos / hôpital psychiatrique qui cherche à correspondre pour parler des oeuvres d'Ewa Chaplin une créatrice de poupées et auteure.

C'est un roman assez introspectif, Andrew raconte son histoire et Bramber la sienne à travers ses lettres .
On voyage avec Andrew en Angleterre et on découvre de nouvelles villes, de nouveaux lieux, on lit avec lui le roman des nouvelles fantastiques d'Ewa Chaplin qui entrecoupe le roman.

J'ai bien aimé les nouvelles même si je n'arrêtais pas de me demander le lien réel avec Andrew et Bramber car autant de similitudes avec leurs histoires personnelles ne pouvaient quand même pas n'être qu'une coïncidence.
Peut-être après tout ... On ne sait pas.
Jusqu'à la fin la frontière entre la fiction et la réalité se mélangent.

Personnellement, j'adore les romans de ce genre qui me tiennent en haleine car on veut savoir le fin mot de l'histoire même si cela pourrait en ennuyer plus d'un.

Je ne m'attendais pas à cette fin et je pense que j'ai été un peu déçue mais je trouve que c'est un beau roman, un livre plein d'espoir qui parle de nanisme, de poupées mais surtout d'amour et de résilience. Une quête de soi.
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"Le créateur de poupée" est un livre extrêmement riche, mais sa richesse finit par le desservir. le jeu de transparences et de correspondance entre les univers (époques, réalité, fiction, etc) que l'on retrouve dans les précédents ouvrages de Nina Allan est poussé à un stade qui rend la lecture laborieuse. Les personnages secondaires se multiplient dans un déluge de détails parfois inutiles. le jeu de redondance dans les noms, les lieux et les situations qui donnent la profondeur et l'aspect troublant de "la Course" ou "La Fracture" ressemble plus ici à un jeu continue des sept erreurs, et je me suis surpris à revenir de nombreuses fois en arrière pour vérifier si j'avais déjà vu tel ou tel nom dans le livre ou si c'était une sensation de déjà-vu. Mais c'est peut être un souhait de l'auteure, jouer avec les dimensions jusqu'à vous conduire à lire le livre à l'envers. La lecture est plaisante dans l'ensemble, mais je trouve le livre globalement décevant au regard des précédents.
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J'avoue avoir été assez déçue de cette lecture, qui m'avait été recommandée par une libraire parisienne à l'occasion de la rentrée littéraire 2021.

J'avais lu entre temps un autre livre de Nina Allan, La Fracture, que j'avais trouvé assez saisissant, presque malaisant.

J'ai été déçue du Créateur de poupée, car je m'attendais à une histoire complètement épistolaire, or, il y a de nombreux passages qui ne sont pas épistolaires. Je m'attendais à ce qu'il y ait une vraie histoire d'amour qui se crée entre les deux protagonistes, avec des rebondissements, des quiproquos et non-dits, mais ça n'est pas vraiment le cas. Ajouté à cela, les histoires dans l'histoire m'ont assez vite perdue.

Bilan : Je ne vois pas vraiment où l'autrice veut emmener le lecteur, donc je n'ai malheureusement pas accroché à cette lecture, alors que j'avais pourtant envie de l'aimer !
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