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EAN : 9782367190419
85 pages
Tristram Editions (12/03/2015)
4.45/5   10 notes
Résumé :
Spin : filer, tisser, tournoyer, fabriquer quelque chose, inventer. Léila Vargas, la jeune héroïne grecque de Spin, quitte un jour son village natal pour s'établir dans la grande cité moderne d'Atollville. Extraordinairement sensible et douée, Léila excelle dans l'art de la tapisserie et des panoramas. Cette sensibilité, doublée d'une forme aiguë de clairvoyance, lui vient peut-être de sa mère, disparue quand elle était enfant.Dans le tourbillon de la vie citadine, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Nina Allan indique sur son site internet que Spin a été composé vers 2010-2011, au retour d'un séjour en Grèce. Court roman, longue nouvelle, novella : réécriture du mythe de Minerve et Arachné que l'on peut cependant lire sans avoir immédiatement celui-ci à l'esprit (quelques vers sont donnés en exergue du texte et on pourra se reporter à la traduction des Métamorphoses d'Ovide par Danièle Robert, Chant VI, Actes Sud).
Écrit à la 3e personne, usant du point de vue interne, le récit suit au plus près le personnage de Léila Vargas, jeune prodige de la broderie et de la tapisserie, partie de Kardamyli pour tenter sa chance à Atollville.
Par le biais de la fiction, l'auteur développe ici - jusqu'à un final majestueux - ce qu'on pourrait appeler une esthétique de la toile d'araignée (le site internet de Nina Allan a pour titre « The Spider's House » - ce qui peut se lire également comme un hommage à Paul Bowles (voir l'article de Libé datant de 2013)). Toile qui, à mesure qu'elle va se tisser, retiendra les récits antérieurs et, de manière forcément troublante, semblera toujours avoir enveloppé les suivants avant même que ceux-ci ne soient écrits. En ce sens, chaque récit (roman, nouvelle) de Nina Allan a la particularité de pouvoir être lu en lui-même et pour lui-même tout en ne cessant de s'ouvrir à (ou de se replier sur) l'ensemble de l'oeuvre, ceci non seulement par les thèmes abordés, les échos narratifs, mais aussi par une étrange présence/absence d'un certain nombre de personnages qui, malgré un goût marqué pour la vie entendue comme expérience à mener (je ne sais pas comment formuler ça autrement aujourd'hui), paraissent souvent à deux doigts de disparaître, de se dissoudre en plein milieu de telle histoire - par manque (refus ?) de consistance, circulation brumeuse du désir, impasses... - pour se retrouver comme métamorphosés dans telle autre (mais ce n'est pas si « étrange » que ça si l'on considère l'importance de la thématique du « temps » dans l'oeuvre de Nina Allan, en lien avec l'organisation de l'espace (actuel, virtuel) et l'importance des objets, des artefacts (rapport à la mémoire et à l'avenir) - dans le roman La Course, par exemple, l'ambiance créée par la mise en place de l'histoire, des personnages autour de l'ancienne station balnéaire de Sapphire m'a fasciné).
J'ai découvert les livres de Nina Allan il y a quelques mois grâce à l'édition en poche de la Fracture, dont la photo de couverture a attiré mon attention dans une librairie. Roman lu quasi d'une traite. Je me suis ensuite procuré le recueil de nouvelles Complications puis La Course (et les autres publications en français, dont Spin...).
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je me suis toujours sentie plus en sécurité avec des images, des couleurs, dit-elle. Quand vous faites une image, c'est ça, rien de plus: une image, et une image est seulement ce que vous en faites. Les gens peuvent en dire ce qu'ils veulent, mais ils ne peuvent pas vraiment vous accuser de quoi que ce soit. Les mots sont différents. Les mots sont tellement définitifs, pour ainsi dire. Une fois que vous les avez prononcés, vous ne pouvez pas les reprendre. Vous ne pouvez plus jamais vous en débarrasser. Et les gens peuvent s'en servir contre vous quand ils veulent.
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Son père n'était pas là pour lui dire au revoir. Il n'était pas inhabituel qu'il se lève tôt et prenne la mer sur son voilier, mais Léila savait qu'aujourd'hui c'était délibéré, qu'il ne voulait pas la voir partir. Elle se rendit à pied à l'arrêt du car en longeant le port ; elle espérait pouvoir l'apercevoir fugitivement une dernière fois, son corps tendu comme un trait au-dessus de l'eau pendant qu'il tirait sur l'écoute de l'Auster et lançait le cerf-volant marin dans le soleil levant comme une flèche dans le feu. Elle scruta l'horizon impatiemment, les deux mains en visière, mais il n'y avait aucune trace de lui. Il était déjà trop loin au large, probablement. Il se pouvait qu'il ne revienne pas avant plusieurs heures.
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Elle avait en revanche des yeux adorables, et si insolites avec leurs iris violets que Léila se surprit à regretter de ne pas avoir son nécessaire d'aquarelle sous la main pour tenter de mélanger elle-même la couleur en vue d'un usage ultérieur. La beauté de ces yeux dans ce visage desséché formait un contraste quelque peu indécent, comme s'ils appartenaient à une toute autre personne, une adorable jeune femme emprisonnée dans le corps de l'horrible mégère.
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"Je me suis toujours sentie plus en sécurité avec des images, des couleurs, dit-elle. Quand vous faites une image, c'est ça, c'est rien de plus : une image, et une image est seulement ce que vous en faites. Les gens peuvent en dire ce qu'ils veulent, mais ils ne peuvent pas vraiment vous accuser de quoi que ce soit. Les mots sont différents. Les mots sont tellement définitifs, pour ainsi dire. Une fois que vous les avez prononcés, vous ne pouvez pas les reprendre. Vous en pouvez plus jamais vous en débarrasser. Et les gens peuvent s'en servir contre vous quand ils le veulent."
(Ed. Tristram - Souple, p.67)
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Tout art est prescience jusqu'à un certain point - il est dans la nature de l'art d'anticiper -, mais l'art traite des sentiments et non des faits. Le grand art vous montre ce que vous voulez y voir, et c'est là que réside sa grandeur. Mais l'avenir n'existe pas tant que nous n'y sommes pas parvenus. On ne peut pas changer quelque chose qui n'existe pas.
(Ed. Tristram - Souple, p.44)
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Videos de Nina Allan (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nina Allan
9 mai 2023 #booktube #bookrecommendations #sf This week sees the publication of Nina Allan's most accessible, commercial and readable novel yet, 'Conquest', which in its use of detective fiction and SF conceits expertly expands the possibilities of the 21st century novel. Steve reviews the book in interview with Nina, their conversation veering into conspiracy theory, other books and writers and David Bowie...
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