: La couverture du roman est particulière soignée. Cela devrait nous en promettre, pensons-nous du moins.
À juste titre? Il faut tester pour juger.
Les jeunes lecteurs peut-être réagiront à la référence de l'auteure,
Audrey Alwett, scénariste de l'adaptation BD à succès du roman "
La petite princesse" de
Frances Hodgson Burnett, plus connu sous le titre de " Princesse Sarah".
Ces premiers éléments devraient engager un peu d'enthousiasme sur un roman qui, inévitablement, devra un peu plus faire ses preuves que les autres en s'inscrivant dans une veine de littérature jeunesse déja à succès avec "Harry Potter" de
J.K. Rowling.
La série portera la barre haute, forçant ainsi les autres à promettre une qualité égale ou tout du moins renouveler la proposition magique.
La première originalité de "
Magic Charly", si l'on peut dire, portera sur ses origines: notre " Harry" est noir, invitant ainsi nos jeunes lecteurs à s'identifier cette fois à un petit sorcier de couleur. À la lecture, l'auteure ne forcera pas le trait culturel, ça sera même anecdotique. Il n'y aura donc pas de véritable immersion de ce côté-ci de l'idée.
La véritable originalité du récit en revanche. L'emploi de la magie dans cet univers. L'énergie magique se concrétisera sous la forme de perles nacrées qui couleront dans un sablier. Chaque perle ou plutôt chaque sort, se liera de lui-même à une inspiration, un souvenir du magicien. Tant que les sorts circulent en circuit fermé, l'ensemble restera à disposition du magicien. Si les perles s'en échappent, vous devinez d'avance ce qui attend le praticien maladroit.
Voici en définitive ce que nous promettra le récit de Charly: l'auteure associera la vieillesse, ses maladies dégénératives de la mémoire à une quête magique, pour retrouver la mémoire de la grand-mère de Charly, 14 ans. L'état de pensée de Mélisse se sera bien dégradée avant l'heure et sa raison est magique.
Melisse est une excentrique. Elle vit dans une roulotte et le premier chapitre nous confirmera bien qu'elle est une "magicière".
Un jour, elle disparaitra, un long moment, sans donner de nouvelles.
Charly ne semblera pas se rappeler de tout, la magie et tout le reste durant ses visites familiales, comme une fantaisie de son enfance. Jusqu'à ce que Mélisse soit retrouvée 7 ans plus tard et confiée à la famille.
La Magicière donnera l'impression de placer une grande confiance en son petit-fils, pourtant petit à l'époque, pour déjouer ce qui est en train de se jouer.
On manquera un peu de recul au début et l'auteure usera de raccourcis pour accélérer le rythmes des événements. Il y a beaucoup de fantaisie dans le récit et il faudra raisonner un peu pour retrouver un minimum le sens de l'intrigue qui sera tendue.
Il faudra bien s'y résoudre, si Mélisse n'est pas "gaga", si une attaque est perpétrée sur une Magicière sur ce terrain-là de la mémoire, cela ne se verra pas, on mettra la raison sur le bon dos de l'action triste du temps.
Le méchant.
C'est l'attaque du Cavalier noir, comme l'appelle Mélisse sur un message caché à l'intention de Charly.
Il nous faudra donc intégrer tout ceci et voir comment l'auteure s'en sortira et tissera un vrai fil d'aventure solide et crédible qui ne faiblira pas tout du long, dans un possible merveilleux trop mièvre.
Tout est possible.
L'aventure est tout de même légère et bien moins inquiétante qu'un " Potter". Les scènes se passent principalement de jour, dans un quotidien assez ordinaire. Seul les magiciers pourront constater de l'action de la magie sur le monde des Moldus...pardon, des Quiétons comme on dit ici. Nous ne serons donc pas inquiétés d'être découverts ou de devoir protéger des proches qui ne pratiquent pas de magie.
Un autre monde gorgés d'administration magique nous attendra et Charly devra s'y confronter si il veut récupérer la mémoire de sa grand-mère, aux côtés d'ailleurs de la pimbèche de sa classe, Sapotille, qui s'avérera être une autre magicière.
Gage que l'auteure nous préparera une petite guerre de pouvoir incontournable.
L'aventure ne conviendra pas à un public adulte qui adore piocher dans la littérature pré-ados pour retrouver des univers Rowlingniens.
En revanche, son ton plus doux devrait enchanter un public de 8-9 ans, c'est certain.