Une petite ville du centre de l'Italie, très loin de la Toscane touristique. Une petite ville sans avenir et une jeunesse qui s'ennuie l'été. Pourquoi s'ennuyer, à l'âge où tout est encore possible et pourquoi surtout ne pas combattre la prédestination des enfants de Badiascarna?.
Non ! Sauro, le Docteur, Momo, Trifo et la belle Bea, tous les protagonistes de ce beau "
le temps qui reste" ( le titre d'un des plus beaux films de
François Ozon au demeurant) ne finiront pas employés dans l'usine d'engrais et de pesticide, ni dans la centrale électrique qui font vivre toute la ville.
« Qui font ivre toute la ville » n'est peut-être pas la bonne formule, les retombées délétères des poussières d'amiante de la centrale empoisonnent les ouvriers qui y travaillent.
Un été plein d'espoir tout de même, sous l'impulsion de Sauro, fan de Bowie et de
Lou Reed, les cinq adolescents se préparent pour le grand concours de groupe de musique qui a lieu chaque année au quinze aout, ils répètent dans une chambre froide désaffectée de l'abattoir de la ville.
Hélas les derniers jours de la saison seront tragiques. Vingt ans plus tard Sauro est de retour et les feux mal éteins du passé ne demandent qu'à se rallumer.
Récit d'apprentissage à l'américaine, le mésothéliome pleurale pourrait remplacer le clown maléfique de « Ça » de
Stephen King. Il flotte, entre les lignes de ce roman, l'amertume des rêves brisés et des promesses non-tenues.
Récit nostalgique, alternant passé et présent, le lecteur, observateur privilégié, met en place un puzzle triste et tragique.
Cette histoire intime d'une fin d'adolescence devient l'histoire des hommes oubliés d'une région sinistrée et constitue surtout le point d'orgue de ce remarquable premier roman.
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