Morts avant la retraite

Un livre intéressant composé de douze témoignages poignants de proches qui ont perdu un membre de leur famille mort avant l'âge de la retraite souvent causée par des conditions de travail pénibles.
Chacun imaginait une retraite simple et paisible entourée de leur famille. Ce livre met en lumière des hommes et des femmes de l'ombre qui rentrent dans des statistiques et finalement vite oubliés de notre système administratif.
Ce livre est sorti au cours d'une actualité mouvementée avec le report de l'âge légal à la retraite. Il invite à réfléchir sur le bien-être au travail et du temps que nous y passons sacrifiant parfois la vie familiale et projets.
Seul bémol chaque portrait est présenté par différents journalistes rendant la narration inégale et parfois fouillis.

Quand j'ai choisi de lire ce livre, je savais que ce serait difficile. Je savais aussi que mon choix n'était pas innocent : en moins de 2 ans, j'avais perdu ma belle-mère à 61 ans, et mon oncle à 60. Ce que j'ignorais : que j'allais également perdre mon père, 3 mois après son frère jumeau. Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières, juste illustrer à ma manière ce que cet essai montre bien : les ouvrier.e.s, les artisan.e.s, les précaires et tant d'autres meurent avant même d'atteindre l'horizon tant attendu de la retraite.

Une vie de labeur, de difficultés, de maladie, de "on profitera à la retraite". Et puis, non. Chaque chapitre est écrit par une personne différente et relate la vie de ces personnes, anonymes, silencieuses, qui se sont éteintes en grande partie à cause du travail. Qu'il s'agisse d'un accident, d'une maladie professionnelle ou d'épuisement, iels ont tout donné à leur emploi. Et pour avoir quoi en retour ?

Si vous le pouvez, profitez de votre vie un maximum tant que vous êtes en bonne santé. C'est affreusement cliché de dire ça, mais on ne sait pas de quoi demain sera fait. Je me console en me disant que mon père a certes beaucoup travaillé, mais qu'il a aussi voyagé, aimé, été un parent, un grand-parent. Mais franchement, on aurait bien signé pour quelques décennies de plus.

A quoi bon repousser l'âge de la retraite puisqu'on sait qu'une partie des travailleurs n'y arrivera pas ? Que beaucoup seront cassé.e.s, en invalidité, au RSA ou au chômage ? Bref, je pourrais continuer à rager pendant des lignes et des lignes, alors je vais m'arrêter là et conclure avec cette phrase de la postface : "Si le peuple est trahi par ses élus, en dernier ressort il doit encore nommer, raconter, décrire."

12 histoires vraies de femmes et d'hommes qui rêvaient d'une retraite paisible après des années de dur labeur sauf qu'ils n'ont pas pu en profiter car tous décédés avant d'avoir pu y arriver (souvent de maladies professionnelles dont la reconnaissance est là encore bien difficile à démontrer et prolonge le combat de ses familles déjà endeuillées).

Ils sont malheureusement nombreux chaque année à connaître ce sort de par la pénibilité de leur travail (travail en usine, au contact de matières dangereuses et/ou soumis à un stress important...) et les témoignages poignants de leurs proches sont le coeur de ce livre.

 A l'heure où les retraites ont été plus que jamais au coeur de l'actualité, ce livre laisse à réfléchir sur la vie et la notion de bien-être dans son travail, ce lieu où nous passons plus de temps qu'avec nos proches. Il nous laisse aussi à réfléchir au fait qu'il faut profiter de chaque instant parce que la vie passe beaucoup trop vite et qu'avec les années de travail qui s'allongent, nous n'aurons peut-être pas le temps d'en profiter après... Alors faut-il se battre pour nos droits ou se taire et se résigner ?!

Une lecture pas très gaie mais toutefois très intéressante et qui pousse à se poser pas mal de questions sur un vrai sujet de société.

Ce livre présente plusieurs portraits de femmes et d'hommes, décédés avant la retraite de différentes maladies, le plus souvent liées à leur travail respectif ( même si non reconnu par la sécurité sociale, faute de preuve) .

J'ai trouvé ce livre intéressant, il m'a permis de découvrir les conditions dans lesquelles certains ouvriers/ouvrières travaillaient avant les années 1990/2000 et à quel point c'était difficile pour eux au quotidien.

La postface d'Arno Bertina est également très puissante, très vraie dans les propos tenus.

J'ai cependant un point négatif, étant donné que les portraits sont présentés par différents écrivains, j'ai trouvé le livre inégal dans la narration et le style d'écriture. Certains portraits sont trop "fouillis", il est difficile de suivre le fil conducteur, tandis que pour d'autres j'ai réussi à plus m'imprégner de leurs histoires.

Ce livre a le mérite de présenter des femmes et hommes à qui on ne donne pas assez de visibilité et de se dire qu'il faut se battre pour conserver les droits chèrement obtenus par les générations précédentes. Nous avons déjà perdu 2 ans de retraite ces derniers mois...

Je remercie Babelio et les éditions Les Arènes pour m'avoir offert la possibilité de découvrir ce livre.