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Sophie Anderson (Autre)Marie-Anne de Béru (Traducteur)
EAN : 9782211306720
309 pages
L'Ecole des loisirs (09/09/2020)
4.03/5   111 notes
Résumé :
Tout ce que veut Marinka, c'est une vie normale. Une vie où sa maison aux pattes de poulet resterait au même endroit assez longtemps pour qu'elle se fasse quelques amis. Mais c'est difficile quand vous vivez dans une maison qui parcourt le monde, vous emportant avec elle. C'est encore plus difficile quand votre grand-mère est une Yaga, une gardienne qui guide les morts entre ce monde et le prochain, et que vous êtes destinée à lui succéder. Alors, quand Marinka tomb... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Une maison sur pattes qui s'installe dans les lieux les plus sinistres et reculés, une grand-mère un peu sorcière, un choucas et des morts pour seule compagnie, une inquiétante barrière faite d'os et de crânes humains pour mettre les autres à distance… Marinka mène une vie pour le moins spéciale. Sa voie semble toute tracée : elle sera Gardienne, comme sa grand-mère, et guidera les morts vers leur ultime destination. Mais la jeune fille n'a d'yeux que pour le monde des vivants, au loin, ses lumières et son effervescence. Un monde qui lui est strictement interdit. Peut-elle refuser la vie à laquelle elle est promise ? Lorsque Marinka décide d'enfreindre des règles qu'elle ne comprend pas, elle n'imagine pas les conséquences dévastatrices que cela va avoir…

Entre récit initiatique, roman d'aventure et folklore russe, ce livre se démarque par un objet-livre splendide et une grande originalité. Il y a des longueurs : le cycle d'espoirs et de déceptions qui s'emparent de Marinka lassera peut-être certain.e.s lecteur.ices. Notre curiosité a tout de même été nourrie par les révélations successives sur le monde des Yagas et l'histoire de Marinka. Et Mon fils de 9 ans a été complètement charmé par l'idée de cette maison qui voyage, frémit, soupire, fait onduler ses parquets, crée des cachettes et des passages… Il faut dire que le contexte actuel lui a donné une résonance inattendue : si le nomadisme capricieux de la maison est une source d'angoisse dans le livre, il a suscité toutes sortes de rêves chez nous en cette période de confinement, en témoigne ce dessin inspiré sans nulle doute par ce roman (en photo via le lien ci-dessous) !

Plus largement, nous avons aimé ce décor russe de balalaïkas, de steppes et de mets aux noms intrigants listés dans un glossaire à la fin du livre. Un univers merveilleux incarné avec délicatesse par les illustrations en noir et blanc qui ponctuent le texte.

Voilà une lecture de circonstance pour cette période de la Toussaint. La mort, omniprésente, est présentée avec tant de poésie et douceur qu'on a le sentiment de l'apprivoiser page après page. Il est aussi beaucoup question de la vie : des déterminismes que l'on peut toujours déjouer d'une manière ou d'une autre, de la solitude, des plaisirs de la table et surtout de l'âge de l'adolescence, avec ce mélange de tendresse immense et d'exaspération face aux règles et recommandations incompréhensibles de la Baba.

Une façon moderne et inattendue de revisiter le mythe des Babas Yagas, qui donne un livre sombre, mais réconfortant comme un chak-chak accompagné d'une chope de kvass.
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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La Mort et la jeune fille
*
Une adaptation d'un conte slave remis au goût du jour et surtout à mettre entre toutes les mains. Qu'on ait 12 ans ou 45.
Je me souviens d'un dessin animé japonais "Le chateau ambulant" dont le sujet est assez similaire.
Imaginez un puissant véhicule narratif que peut devenir une maison, cet engin magique qui parcourt le monde, avec à son bord une baba Yaga, passeuse de morts et sa petite-fille, l'héroine fragile.
*
Une histoire qui parle de la mort (le sujet principal) avec beaucoup de sensiblerie et de délicatesse. L'héroine est dans la phase critique de l'adolescence et se pose moult questions. Elle passera par différentes épreuves qui l'aideront à grandir et à structurer sa personnalité.
Les thèmes sont la transmission familiale, le deuil, l'émancipation, bref l'apprentissage de la vie en somme.
*
L'éditeur a proposé cette lecture aux jeunes à partir de 9 ans mais je pense que 12-13 ans serait mieux adapté. Car effectivement, il y a cette "deuxieme lecture" en filigrane.

Une histoire qui m'a bien plu, des personnages attachants, bien que j'ai préféré largement la maison en elle-même.
Une aventure dynamique, enrichissante et dépaysante.
Petit bonus: la couverture argentée est splendide.
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Marinka ne souhaite qu'une chose : vivre une vie normale de jeune fille de son âge, se faire des amis et pouvoir se promener n'importe où avec eux. Partager, vagabonder et découvrir. Impossible quand on vit dans une maison caractérielle qui voyage au gré de ses envies à l'aide de ses deux pattes de poulet et avec une grand-mère Yaga qui a le devoir d'accompagner les morts vers leurs derniers voyages.

Un peu découvert par hasard, La maison qui parcourait le monde de Sophie Anderson fut une très belle découverte pour ma part. Avec un résumé décalé et intrigant, l'autrice nous propose une immersion totale dans le mythe slaves des Yagas à travers le regard d'une jeune fille qui rêve de liberté et de briser les chaînes de cette légende qui l'empêche de vivre sa vie. Bien que l'histoire paraisse amusante et attachante (c'est également le cas), le roman sait surprendre et surtout émouvoir. En abordant différentes thématiques de façon intelligente, Sophie Anderson nous propose un premier roman fort et passionnant. L'école des Loisirs nous propose, en plus de cela, une superbe édition qui rend parfaitement hommage au récit.

Ce voyage dans l'univers des Yagas fut particulièrement enrichissant et je vous conseille d'y plonger également les yeux fermés !
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Quel joli roman, aussi joli que la couverture magnifique (raison de mon choix à la bibliothèque ^^ )
Marinka, jeune fille, vit dans une maison un peu particulière, une maison sur pattes de poulet, qui se déplace comme elle veut, une maison qui a des sentiments, construits des châteaux pour la petite fille. Elle est entourée de sa grand-mère, Yaga Baba, de son choucas, Jack et d'un agneau, Benji, qu'elle a recueilli. Marinka a donc une vie un peu particulière, chaque jour, elle construit la clôture de la maison avec des os et des crânes, allume des bougies sous les crânes et aide sa grand-mère à préparer un festin. Mais pour qui? Pour les Morts. Yaga Baba est une Gardienne de la Porte, et guide les Morts vers la Porte, vers leur prochaine destinée. Elle les accompagne, les réconforte, les nourris, les écoute, leur fait souvenir des joies et des peines de leur vie, et ils s'en vont, apaisés. Marinka a été élevée pour être la prochaine Yaga, la prochaine Gardienne. Telle est sa destinée. Elle doit apprendre la langue des Morts. Mais Marinka ne veut pas de cette vie-là, elle veut des amis, voir le monde des Vivants, vivre sa propre destinée.
Quel beau roman, doux et subtile, sur l'âge de la transition, sur l'acceptation, sur l'amour de ses proches mais aussi de la tradition. Et quelle tradition! Accompagner les morts. Cette vision du passage du monde des vivants au monde des morts est magnifique, empli de sagesse, de douceur et de respect. J'ai vraiment aimé ce livre, certes pour adolescents, mais qui se lit très bien et qui m'a touchée. Les personnages sont très beaux.
Je suis bien contente de m'être laissée portée par la curiosité d'une aussi jolie couverture!
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Premier coup de coeur de l'année!
Magnifique couverture pour une fabuleuse histoire qui a tous les atours d'un (long) conte !
L'illustration de couverture reprend les éléments essentiels du récit : une maison aux pattes de poulet, une jeune fille, un choucas, une clôture, la végétation (forêt, nature), la nuit étoilée.
Je ne connaissais que le mot « Baba Yaga » sans savoir vraiment ce qu'il représentait. Je viens d'en apprendre le sens et les traditions au cours de cette savoureuse lecture aux accents slaves, surtout concernant la nourriture.

Marinka vit avec sa grand-mère et a l'habitude de voyager car sa maison, pourvue de pattes de poulet, se déplace à son gré. Chaque nuit la grand-mère Yaga aide les morts à franchir la porte vers l'autre monde dans une fête rituelle animée. Hélas Marinka en a assez et voudrait se faire des amis et côtoyer les vivants dont elle doit se méfier. A ses dépens elle va enfreindre les règles et provoquer ainsi catastrophe sur catastrophe, jusqu'à découvrir le secret sur son passé et cette maison singulière.
Mais pourra-t-elle réaliser son voeu le plus cher ou devra-t-elle subir son destin sans choix possible ?

Le récit étant à la première personne du singulier, nous prenons assez vite parti pour cette jeune fille et la suivons d'émotions en émotions. J'ai adoré les descriptions de cette maison en bois qui me plonge dans des rêveries enfantines et me rappelle quand enfant je construisais des cabanes. le côté magique de la maison mais aussi la relation qu'elle entretient avec son « habitante » est hors du commun au point qu'elle devient personnage à part entière dans la deuxième partie du récit. Elle a un souffle, elle a un coeur et même un ressenti.
L'auteure a su m'emporter dans cet univers et ces aventures rocambolesques et je me suis laissée mener par le bout du nez. Lorsque tout semblait perdu, qu'on ne voyait plus aucune issue pour Marinka, j'ai été très surprise du rebondissement ! L'intrigue et son dénouement sont très crédibles. Si l'on traverse des moments dramatiques, il y a aussi des moments joyeux et réconfortants qui donnent du baume au coeur. J'ai particulièrement aimé la fête des Yagas dans les steppes !!

Un beau parcours initiatique à travers des traditions qui prennent toutefois une portée universelle. Une belle réussite ! Je suivrai cette auteure britannique avec bonheur.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
La maison vit pour les Morts. Baba aussi. Elle virevolte d'un invité à un autre, son corps déformé par la vieillesse désormais aussi léger qu'un oiseau-mouche.
Les rares fois où des Vivants se sont approchés de la maison, je les ai entendus chuchoter. Je les ai entendus dire que Baba est une sorcière, laide et hideuse, un monstre. Je les ai entendus dire qu'elle dévore les gens. Mais ils ne l'ont jamais vue ainsi. Elle est belle quand elle danse parmi les Morts et leur apporte réconfort et joie. J'aime son large sourire qui laisse voir ses dents de travers, son gros nez couvert de verrues, ses cheveux blancs clairsemés qui s'échappent de son foulard orné de têtes de mort et de fleurs. J'aime son gros ventre confortable et ses jambes courtes et arquées. J'aime la façon dont elle met tout le monde à l'aise. Quand les Morts arrivent ici, ils sont perdus et désorientés, mais ils repartent calmes et apaisés, prêts pour leur voyage.
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Donc, il n'y a que toi, ta grand-mère, ton choucas et ta maison qui marche, reprend-il d'un air interrogateur.
- Oui, et nous bougeons beaucoup, donc je ne vais pas à l'école. C'est une vie très solitaire.
Je ris, bien que ce ne soit pas drôle.
- On peut aussi se sentir seul à l'école, même quand on est au milieu de pleins de gens.
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Ce sont les jeunes qui ont le plus de mal à franchir la Porte. Il semble injuste que leur temps sur terre ait été si court. Baba dit que ce qui compte, ce n´est pas la longueur d'une vie, mais sa douceur. Elle dit que certaines âmes apprennent vite ce qu’elles sont venues apprendre sur terre et que d'autres ont besoin de plus de temps. Je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas tous vivre longuement et paisiblement, leçon ou pas leçon.
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-Je ne veux pas être la Gardienne de la Porte, dis-je d'une petite voix tremblante. (Je me racle la gorge et j'essaie de parler plus fermement) Je ne veux pas passer ma vie à guider les Morts et à ressentir toutes leurs joies et toutes leurs peines. Je veux vivre ma propre vie avec mes propres joies et mes propres peines.
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Baba me gronderait si elle savait que je disais la vérité, mais j’ai appris depuis longtemps que personne ne me crois quand je dis que la maison marche et que c’est beaucoup plus facile que d’inventer des mensonges encore plus ridicules.
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