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EAN : 9782862274706
200 pages
Editions Alternatives (19/01/2006)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Les Carnettistes Tribulants

Une vingtaine de carnettistes, ont fait le pari de casser les stéréotypes de la banlieue en portant sur elle un regard neuf, multiple, et, à l’image du sujet lui-même, hétérogène. Aquarelles, dessins, collages, photographies et écrits célèbrent avec une formidable énergie graphique et littéraire ce territoire qui s’invente encore tous les jours. [ éditeur]

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une main, des mains heureuse (s) avait(ent) mis en valeur à la médiathèque diverses publications,sous vitrine, dont cet album à l'italienne, nous faisant découvrir nos banlieues, sous les couleurs les plus flamboyantes... Après une telle lecture, le regard habituel sur les banlieues, les périphéries ne peut qu'évoluer.

Projet collectif d'une vingtaine d'artistes venant d'horizons professionnels différents : graphisme, illustration, bande dessinée, livres pour enfants, peinture, littérature, enseignement, chanson, etc.

Un carnet de voyage, atypique qui fut à sa publication une "grande première" !...

Le mieux est de laisser la parole à un des artistes... qui explique fort bien dans le préambule le projet de ce groupe de "carnettistes "...


"Préambule

La banlieue, ça serait nulle part. C'est là que nous serions allés. Nulle part et partout, autour de Paris. Nulle part à force d'être partout, un partout dont on sait seulement où il commence-porte d'Ivry, porte de Vanves-et jamais où il s'arrête. Paris ne grandit plus, mais la banlieue s'étend sans cesse. C'est un nulle part qui se répand, qui s'étale, qui se propage, et que le RER balise peu à peu de noms méconnus et enchanteurs. (...)
La banlieue, nous savions qu'elle était sans gloire, méprisée des Parisiens qui n'en connaissent que les bretelles d'autoroute, et mésestimée de ceux-mêmes qui y demeurent. Et quel touriste prendrait le métro pour aller flâner à Bagnolet ? C'est précisément ce manque de faveur qui nous y autait conduits : mal vue, la banlieue, car ni vue ni connue, cette -terra incognita était justement digne d'être explorée; nous, voyageurs aguerris aux lointains, nous aurions eu envie d'aller défricher cet ailleurs si proche. Voyager loin était à notre portée, à notre porte. (...)
Nous aurions découvert, avec nos yeux frais, qu'un fatras de lieux communs continue d'ensevelir la banlieue, comme l'est un beau parquet sous une moquette pelée; nous aurions découvert peu à peu qu'elle n'est pas ce lieu de grisaille, ce vaste dortoir et ce paradigme de la violence des cités dont les médias nous rabattent les oreilles, telle que l'avait stigmatisée un dessin humoristique de Plantu : "Chéri, il y a une banlieue sous le lit !", criait une femme affolée à son mari . (...)
Nous aurions surtout découvert que le charme de la banlieue est le mélange des genres. (...)
Ce patchwork urbain, nous l'aurions couché sur le papier avec des moyens aussi variés que notre sujet : tel aurait dit les grilles de jardin rouillées à Saint-Ouen avec un trait nerveux à l'encre de Chine; tel raconterait les Puces de Montreuil avec des bouts de papier ramassés, collés et repeints, agrémentant sa planche de quelques bouts glanés; tel autre chanterait la banlieue avec sa boîte de pastels aux fauves coloris. Tel autre s'en tiendrait du fusain pour chanter le petit matin au Pré-Saint-Gervais. La banlieue s'offrirait, pays pluriel, à nos mains plurielles.
(...)
Simon; 21 juin 2005"


Un album des plus réussis, foisonnant de couleurs, de textes poétiques, de techniques illustratives les plus variées, qui cassent les stéréotypes habituels sur cette banlieue mal-aimée,que l'on accuse si fréquemment de "lieu des grisailles..."... et là, nous assistons à un époustouflant feu d'artifices de mots et de couleurs !!!

Je vais savourer au maximum cette publication originale et bienveillante, avant de me résoudre à le rendre à ma médiathèque...

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N.B----Parmi les villes, joyeusement "croquées":
-Saint-Ouen
Saint-Denis
- Aubervilliers
-Pantin
-Le Pré Saint-Gervais
- Les Lilas
- Bagnolet
- Montreuil
- Vincennes
- Saint-Mandé
-Charenton
-Ivry-sur-Seine
-Le Kremlin-Bicêtre
- Gentilly
-Montrouge
- Malakoff
- Vanves
- Issy-les-Moulineaux
Boulogne-Billancourt
-Neuilly-sur-Seine
- Levallois-Perret
-Clichy


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Préambule

La banlieue, ça serait nulle part. C'est là que nous serions allés. Nulle part et partout, autour de Paris. Nulle part à force d'être partout, un partout dont on sait seulement où il commence-porte d'Ivry, porte de Vanves-et jamais où il s'arrête. Paris ne grandit plus, mais la banlieue s'étend sans cesse. C'est un nulle part qui se répand, qui s'étale, qui se propage, et que le RER balise peu à peu de noms méconnus et enchanteurs. (...)
La banlieue, nous savions qu'elle était sans gloire, méprisée des Parisiens qui n'en connaissent que les bretelles d'autoroute, et mésestimée de ceux-mêmes qui y demeurent. Et quel touriste prendrait le métro pour aller flâner à Bagnolet ? C'est précisément ce manque de faveur qui nous y autait conduits : mal vue, la banlieue, car ni vue ni connue, cette -terra incognita était justement digne d'être explorée; nous, voyageurs aguerris aux lointains, nous aurions eu envie d'aller défricher cet ailleurs si proche. Voyager loin était à notre portée, à notre porte. (...)
Nous aurions découvert, avec nos yeux frais, qu'un fatras de lieux communs continue d'ensevelir la banlieue, comme l'est un beau parquet sous une moquette pelée; nous aurions découvert peu à peu qu'elle n'est pas ce lieu de grisaille, ce vaste dortoir et ce paradigme de la violence des cités dont les médias nous rabattent les oreilles, telle que l'avait stigmatisée un dessin humoristique de Plantu : "Chéri, il y a une banlieue sous le lit !", criait une femme affolée à son mari . (...)
Nous aurions surtout découvert que le charme de la banlieue est le mélange des genres. (...)
Ce patchwork urbain, nous l'aurions couché sur le papier avec des moyens aussi variés que notre sujet : tel aurait dit les grilles de jardin rouillées à Saint-Ouen avec un trait nerveux à l'encre de Chine; tel raconterait les Puces de Montreuil avec des bouts de papier ramassés, collés et repeints, agrémentant sa planche de quelques bouts glanés; tel autre chanterait la banlieue avec sa boîte de pastels aux fauves coloris. Tel autre s'en tiendrait du fusain pour chanter le petit matin au Pré-Saint-Gervais. La banlieue s'offrirait, pays pluriel, à nos mains plurielles.
(...)
Simon; 21 juin 2005
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Issy-Les-Moulineaux

Finalement, je reste dans l'entre-deux, à la charnière entre l'île et le "continent" hésitant à prendre mon visa d'insulaire.
De mon point, sur ce bras d'Issy le temps s'est arrêté et la perspective fait "école de Barbizon". Me voilà plongé dans la douce mélodie de la nostalgie et mes pastels s'écrasent sur le support granuleux pour construire l'espace d'un monde parallèle. (p.165)
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