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Citations sur Un billet d’avion pour l’Afrique (69)

Les visiteurs nous dévisageaient d’un air réprobateur. L’évident besoin qu’ils avaient de croire que l’Afrique leur ouvrirait les bras comme une mère faisait peine à voir. Ils n’avaient pas du tout envie de savoir qu’ils n’étaient pas rentrés chez eux, qu’ils avaient quitté un lieu familier rempli de souvenirs (douloureux, il est vrai) au profit d’un lieu inconnu qui en était totalement dépourvu.
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Les Noirs américains de ma génération ne voyaient pas d’un bon œil les chagrins ostentatoires, sauf pendant les funérailles ou tout de suite après. Chacun devait aux autres et à lui-même de détendre l’atmosphère en souriant, de repousser de nouveaux assauts de tristesse en riant. Après tout, cette attitude avait bien servi notre peuple pendant des siècles, non ?
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Si mes ancêtres n’avaient pas brutalement vendu certains de leurs semblables, c’était peut-être simplement parce qu’ils n’avaient pas trouvé, dans d’autres tribus, de femmes et d’hommes plus naïfs et vulnérables qu’eux. Laquelle des deux éventualités était la plus détestable : descendre de brutes ou de dupes ? Je n’arrivais pas à trancher
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La disparition d’une grande âme est toujours suivie de pluies diluviennes.
– C’est Dieu qui pleure ? avais-je demandé.
– Bien sûr que non, m’avait-on répondu. Ce sont les esprits qui accueillent une grande âme au pays des morts. Et ils commencent par la laver
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Les Africains ont du mal à nous pardonner l’esclavage, hein ? dit-il en me prenant la main. Je croyais que tu serais au courant. Ils ne nous pardonnent pas, ma chérie, et pis encore, ils ne se pardonnent pas à eux-mêmes. Ils me font penser aux jeunes du pays tragique où nous sommes (l'Allemagne). Ils ne pardonneront jamais à leurs parents le sort fait aux Juifs, pas plus qu’ils ne pardonnent aux Juifs d’avoir survécu et d’être la preuve vivante de la bestialité humaine
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Avant même d arriver, nous portions, tel un collier, des squelettes de désespoir séculaire et nous étions marqués au fer par le cynisme. En Amérique, nous dansions, riions, procréions; nous devenions juges, législateurs, instituteurs, médecins et prêcheurs, mais nous conservions sous nos glorieux habits l’insigne d’une histoire barbare cousue à notre peau foncée.
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J’enviais sans limites ceux qui, grâce à la chance ou à la perfidie, étaient restés sur le continent africain. Leurs pays avaient été exploités et leurs cultures discréditées par le colonialisme, certes, mais, grâce à leurs chefs et à leurs prêtres, ils avaient malgré tout bénéficié de siècles de continuité. Les Africains les plus humbles pouvaient citer les noms d ´ancêtres ayant vécu des siècles auparavant.
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L’odeur de l’esclavage d’autrefois était elle si forte que les gens étaient offensés et s’en prenaient automatiquement à nous?Ce que nous considérions comme de la discrimination raciale s’expliquait il moins par la race que par la malchance que nos ancêtres avaient eue de se faire capturer, vendre et exploiter comme des bêtes ?
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Nous rivalisions d éloquence pour éreinter l'Amérique et porter l’Afrique aux nues
Il n'était jamais question des caniveaux à ciel ouvert qui longeaient les rues d’Accra, des cabanes en tôle ondulée de certains quartiers, des plages sales et des moustiques voraces. Et jamais au grand jamais nous n’évoquions notre désillusion devant l'indifférence que nous manifestaient les Ghanéens.
Notre besoin d’appartenance était tel que nous niions l évidence et créions des lieux réels ou imaginaires à la mesure de notre imagination.
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Je songeais à la désagréable ironie qui voulait que les Africains et les Asiatiques parlent presque toujours des dialectes, et non des langues, tandis que les Européens parlent des langues et presque jamais des dialectes.
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