AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 52 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Quelle vie! mais quelle vie ! Élevée par sa grand mère, en Arkansas où les lois Jim Crow et le KKK sévissent toujours, poète, chanteuse, amie de l.intelligentsia noire américaine, actrice, écrivain et activiste aux côtés de Martin Luther King , elle décide en 1963, de partir au Ghana.
Les Noirs Américains et les Africains n'ont pas la même histoire, les premiers ayant été vendus par les seconds il y a des siècles. D'ou Incompréhension, envie des seconds qui sont évidemment plus pauvres, douleur séculaire des premiers, ravivée quand elle visite Cape Coast, le lieu où les vendus par frères ou pères étaient parqués avant d'embarquer .
Maya Angelou se sent happée par le passé douloureux :
« Ils ne pleuraient pas, ne criaient pas, ne hurlaient pas. Aucun gémissement ne montait de leurs bouches. Ils vivaient dans un territoire muet, morts aux sensations, aux récriminations. Vendus par des soeurs, volés par des frères, achetés par des étrangers, asservis par des cupides, trahis par l'histoire , ils étaient légion. »
Cependant, même si elle se heurte , comme ses compagnons qui avaient voulu rejoindre Kwame Nkrumah, à l indifférence des Ghanéens, elle est tout de même reconnue par des descendants d'enfants qui avaient assisté au siège de leur village.
Elle ne cherchait pas ses origines en partant au Ghana, il est probable qu'elle les trouve, et sans devoir incriminer les survivants, puisque ce sont des enfants.
Très beau récit où Maya Angelou raconte plus son analyse sur la difficulté de vouloir s'intégrer ,ses illusions déçues sur l'Afrique, son rapport avec Malcolm X devenu plus conciliant et islamiste, lors de sa visite à Accra, que sur sa propre vie, dont elle souligne quelques bribes parfois.
Commenter  J’apprécie          6821
Poétesse, actrice, productrice de cinéma et de télévision, réalisatrice, professeure, scénariste, écrivaine et dramaturge, essayiste, autrice-compositrice..Maya Angelou. plus de quatre vingt ans de combat, de joie, d'amours, d'espoir. Plus de quatre vingt ans de l'histoire américaine. Biographie, récit, témoignage. Poésie. Parcours incroyable, qui ne doit rien au hasard. Détermination, audace, courage, obstination, résistance..talents...intelligence. Troisièeme opus de son autobiographie. Enfant du Sud, adolescente tournée vers le Nord. Etats-Unis... perpétuellement coupés en deux...à livre ouvert, au coeur fendu, aux mains ouvertes et poings levés. Voici l'Afrique. Mais est il facile pour l'Afrique d'accueillir ses enfants devenus malgré eux des américains. Est-il évident pour ces américains malgré eux de comprendre la complexité et la diversité de l'âme africaine.
Témoignage lucide d'un retour. L'Afrique en pleine lutte anticolonialiste; l'Amérique en pleine lutte pour les droits civiques. Un retour, une rencontre.
Un récit historique.
https://www.youtube.com/watch?v=VeFfhH83_RE&list=PLgFwtrQVubaxylBUhP2DBTq9_ggeZIYme&index=1356

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          200
Je tiens à remercier de tout mon coeur Babelio ainsi que l'édition Livre de Poche qui m'a envoyé gracieusement ce livre lors de l'opération « Masse critique 16ème édition ». Heureuse gagnante, je me suis engagée à donner mon avis sur ce livre dans un délai de 30 jours après la réception du bouquin. J'étais tellement contente de l'avoir reçu au point d'avoir abandonner toutes mes autres lectures pour me concentrer sur celle-ci.
Nous retrouvons Maya Angelou vingt après la première partie de sa biographie, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Elle vient de débarquer au Ghana, avec son fils Guy, pour y vivre l'expérience du « retour » en Afrique en tant que Noir Américain.
Ce livre est une collection de souvenirs qui l'ont marquée durant son séjour : ses rencontres avec plusieurs personnalités africaines et américaines, notamment Malcolm X ; sa vie quotidienne au Ghana ; ses relations avec son fils devenu un jeune adulte ; son cercle d'ami(e)s…
Elle évoque aussi les difficultés qu'elle a éprouvées durant son installation. L'Afrique, continent idéalisé et rêvé par les Noirs Américains, n'est finalement qu'un mirage. Les déceptions et les désillusions sont grandes pour ceux qui ont décidé de rentrer : ils font face à l'indifférence, et même à la méfiance, des Ghanéens ainsi qu'à la barrière linguistique et culturelle. Parfois, l'auteur a du mal à se sentir à l'aise et à trouver sa place dans ce continent qui a continué à vivre malgré l'ombre sanglante de l'esclavage dans son histoire. Même si son point de vue était intéressant, j'ai trouvé que l'auteur insistait beaucoup trop sur ce sujet et se répétait souvent. Elle avait des positions parfois tranchées et radicales mais je ne rentrerai pas dans ce débat stérile.
Le livre a été écrit à une époque où la ségrégation raciale aux Etats-Unis existait encore. le lire au XXIème siècle nous éclaire sur les changements survenus depuis et sur l'espoir que les gens avaient sur le développement du continent africain. Mais je n'ai pas été emballé pour deux raisons : le style d'écriture est simple, un peu trop plat et presque ennuyeux à mes yeux. L'histoire est assez éparpillé et ne retient que certains évènements marquants, ce qui donne un flou chronologique dérangeant et parfois un manque de profondeur dans ces anecdotes.
Quoiqu'il en soit, Maya Angelou reste une personnalité atypique qui a eu une vie très riche. Si le sujet vous intéresse, c'est un livre qui en vaut quand même le détour !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
Commenter  J’apprécie          70
Un livre qui traite de l'épineuse question du retour des Afro-américains en Afrique. le récit oscille entre enchantement et désillusion. Constat d'un malentendu entre des noirs du continent qui attendent du progrès quand leurs "frères" (qui débarquent) cherchent une respectabilité qu'ils doivent se battre pour obtenir dans leur nouvelle patrie, les Etats-Unis. Un rendez-vous manqué bien restitué.
Commenter  J’apprécie          60
Un billet pour l'Afrique de Maya Angelou est l'un de mes romans préféré. Maya se raconte dans ce livre à travers l'histoire de son "retour en Afrique". Derrière le personnage iconique, on découvre une femme courageuse, engagée et tout en fêlures. Ce qui ne la rend que plus grande. ⠀
Lien : https://votrenvol.fr/littera..
Commenter  J’apprécie          41
Grâce à l'opération Masse Critique de septembre proposée par Babelio j'ai eu la chance de découvrir Maya Angelou par le biais de son livre « Un billet d'avion pour l'Afrique ».
J'avoue que je ne connaissais pas du tout cette auteure, alors bien sûr, je me suis renseignée un peu histoire de comprendre son livre et plus largement sa vie, puisque ce dernier est autobiographique.
Femme noire-américaine, Maya Angelou nous parle ici de ses années passées en Afrique, plus particulièrement au Ghana, pour une grosse partie du livre.
Elle y arrive en 1962 et, si elle ne devait y rester que quelques jours, un événement de la vie de son fils en décidera autrement. de là, elle nous raconte ses moments passés avec les habitants de ce pays, sa relation à ses racines africaines, son vécu ainsi que ses propres réflexions sur ses origines.
Elle est rapidement confrontée à la perception de sa nationalité américaine par les locaux, un vrai décalage pour cette femme qui ne regrette pas le pays où elle est née car encore trop marqué par la ségrégation raciale. En effet, les africains lui réservent un accueil assez froid auquel elle ne s'attend pas. La période où les africains étaient embarqués sur des bateaux pour être esclaves est encore très prégnante dans les esprits, Maya partage ses origines avec ses personnes, elle est une descendante de ses hommes et femmes et pourtant elle n'est pas accueillie comme elle l'espérait.
Elle va tout de même chercher à travailler, vivre sa vie de femme, et affrontera plus ou moins facilement les différences culturelles et linguistiques. Elle aura la chance de côtoyer des femmes qui l'aideront, des hommes qui l'aimeront, des notables qui la questionneront, et un certain Malcolm X avec qui elle aura l'occasion d'échanger.
L'écriture de Maya Angelou est fluide, on se laisse prendre par l'histoire de cette femme, à tourner les pages pour en savoir toujours plus sur son retour « aux sources », et l'on partage son désenchantement. Je pense que le fait de ne pas faire de chapitres, de laisser les mots se suivre sans être ordonnés permet de toujours être en lien avec l'auteure, au plus près de ses pensées, de sa vie.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, alors c'est sûr, je lirai ses autres livres!
Commenter  J’apprécie          40
Un billet d'avion pour l'Afrique est le récit d'une afro-américaine, Maya Angelou, qui décide de retourner à ses racines pour échapper au régime de ségrégation en vigueur aux Etats-Unis. Elle pensait aller au Liberia, pays fondé par "l'American Colonization Society", pour y installer des esclaves noirs libérés, mais s'installe au Ghana, pays réputé progressiste sous la gouvernance de Kwame Nkrumah.

Beaucoup de noirs américains ont fait ce choix, et pour eux ce retour est un geste fort, qui génère de grandes attentes. Or les Ghanéens les regardent arriver avec indifférence, voire avec méfiance. Au summum de la paranoïa, certains officiels iront jusqu'à dire :"L'Amérique peut utiliser ses citoyens noirs pour infiltrer l'Afrique et saboter notre lutte, car la peau des Noirs américains leur offre le camouflage idéal".

Et puis il y a le spectre de l'esclavage, omniprésent dans ce livre. Maya Angelou explique que les ethnies les plus fortes capturaient les plus faibles pour les vendre aux esclavagistes, et se pose l'horrible question : "Laquelle des deux éventualités était la plus détestable : descendre de brutes ou de dupes ?"
Un moment du récit est particulièrement émouvant. A Keta l'auteure reçoit un accueil exceptionnellement chaleureux. L'explication est qu'à l'époque de la traite, la ville avait été entièrement détruite et tous ses habitants emmenés en captivité. Les rares enfants qui ont assisté de loin à la scène ont répété cette histoire à leurs propres enfants et, plusieurs siècles plus tard, ce drame est encore vivant dans l'esprit des habitants de la ville.

Ce livre est truffé de phrases merveilleusement bien tournées, ce qui explique le nombre élevé de citations présentes sur Babelio.

Un petit bémol : les personnages historiques ne sont pas présentés, quand il s'agit de Malcom X ça ne pose pas de problème, mais pour les autres on a du mal à suivre.
Commenter  J’apprécie          21
Maya Angelou est décédée le printemps dernier. Et je ne l'avais pas lu. Nul n'est parfait. le festival international des films de la diaspora Africaine a été une opportunité pour que j'aborde le récit autobiographique de son séjour en Afrique dans les années 60, après un divorce difficile. Un livre qui fait admirablement écho aux combats des afro-américains pour avoir un droit de vote aux Etats-Unis.

Maya Angelou vient de débarquer au Ghana avec son fils unique de 17 ans. On est en 1962. Elle vient de se séparer de son époux au Caire. Elle a 33 ans. Elle est en transit pour le Libéria, tout en créant les conditions d'installation de son fils, Guy, pour qu'il entreprenne des études universitaires au Ghana. Mais Guy fait un terrible accident de circulation. Son état est critique. Maya Angelou commence par là ce récit autobiographique en terre africaine subsaharienne. Paroles d'une femme en détresse, d'une femme seule, d'une femme irritée, d'une mère folle de rage. Impuissante face à la situation de son fils, elle est irascible avec l'environnement qui est le sien à Accra : des afro-américains qui ont décidé de venir vivre sur la terre du mythique Kwamé Nkrumah.

Parmi ces Afro-américains, il y a Julian Mayfeld (photo ci-dessus), artiste, activiste installé au Ghana et qui n'hésite pas à secouer Maya quant à la douleur excessive qu'elle exprime face à la souffrance de son fils. En décrivant, l'échange avec Julian, le lecteur peut aux faits de certains modes de
communication des afro-américains, à l'époque ne manquera pas d'être surpris. Mais, Maya Angelou explique la violence de ses réactions et les armures invisibles forgées par des siècles d'esclavage et d'agression raciste.
Lien : http://gangoueus.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          20
Il est difficile de dissocier le livre et son auteure, elle y a mis une grande part d'elle sans jamais s'appesantir sur son sort, quoi qu'il lui arrive. A travers ses écrits, on apprend à la connaître et à connaître son monde, qu'elle partage en alternant récit et dialogues (ce qui permet de garder un certain dynamisme).



Maya angelou me plaît par sa modestie et sa franchise. Jamais, au cours du récit, elle n'essaye de se donner une importance qu'elle mériterait sûrement. Elle raconte ce qu'elle a vécu en tant que noire américaine, qui elle a rencontré (Malcolm X pour n'en citer qu'un) comme si elle était figurante et non actrice de cette histoire, celles des noirs américains à la recherche de leurs racines en Afrique. Elle est aussi très honnête et n'essaie jamais de se justifier sur ses choix, pas plus qu'on ne sent de regrets dans ses souvenirs. C'est une femme qui vit la vie avec un grand V ! Je la trouve très lucide sur ce et ceux qui l'entourent, approuvant ou non les idées des grands personnages de son époque et de son combat. A ce propos, l'auteure nous livre parfois trop de noms d'un coup et on les oublie vite car on ne les connaît pas forcément, c'est dommage. Pour en revenir aux idées, Maya en a et ne se prive pas pour les partager : certains moments du récit sont consacrés à ses réflexions sur les africains, les américains, l'esclavage, ses ancêtres,… Tous reflètent l'état d'esprit d'une personne qui se cherche. Je ne veux pas trop me lancer là dessus, je connais bien mes racines, mais ces moments là peuvent être très émouvants.



Maya Angelou est à la fois actrice et spectatrice d'une partie de l'histoire des siens. Elle nous donne un regard personnel mais franc sur des évènements importants et sur une évolution de la société. Je comprends mieux, après cette lecture, pourquoi l'élection de B. Obama était si importante…



Je terminerai avec l'impression de beauté que m'a laissé l'Afrique et les africains de ce roman. Etant une habituée du « comportement d'ici » (choisissez les qualificatifs péjoratifs que vous voulez ^^), j'ai été étonnée par tant de respect et de solidarité. Je trouve ça vraiment beau.



Un billet d'avion pour l'Afrique est le récit enrichissant et émouvant d'une femme qui mérite d'être connue !
Lien : http://grignoteuse.wordpress..
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (143) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}