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EAN : 9798670851060
600 pages
Auto édition (16/08/2019)
3.87/5   46 notes
Résumé :
C'est l'histoire de Jeni, la quarantaine, qui a fait 5 enfants toute seule.
C'est Côme Efflam qui raconte, avec ses mots à lui. Côme est l'aîné de la famille. Il a 19 ans, l'âge de s'envoler, mais ce n'est pas si simple quand il manque des pièces au puzzle.
Philippe aussi raconte. Lui, c'est un auteur renommé, revenu s'installer dans la maison de son enfance, à deux pas de Jeni et de sa tribu déjantée. Il est là pour écrire en paix, mais entre son meil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Bugan Chuluu est le deuxième roman de Valérie Anvers, après Indélébile, qui a obtenu un des prix des étoiles 2018 de Librinova. Elle m'a permis de le lire en avant-première et je la remercie pour cette très belle lecture et cette marque de confiance.

Indélébile était un condensé de vie en huis-clos entre une poignée de personnages ; Bugan Chuluu plonge beaucoup plus loin dans l'intimité d'un plus grand nombre de personnages : mais on y retrouve la même manière de les suivre pour comprendre de l'intérieur ce qui les fait changer, ce qui fait que des humains changent, et surtout, on y retrouve le même humour.

C'est un roman qui sort de l'ordinaire de plusieurs manières.

D'abord par son choix de thèmes. Certes, pris un par un, les thèmes de la paternité, de l'amour et de l'écriture ne sont pas originaux. Mais c'est la manière dont l'auteure les associe qui l'est : la paternité, que ce soit sous forme de recherche du partenaire qui sera père, de recherche de son propre père ou d'interrogations sur son rôle, fournit le principal fil conducteur de l'histoire de chaque personnage. le père peut être incarné par une mère, cette mère peut être elle aussi absente tout en étant physiquement présente... En tout cas, la paternité pose problème parce qu'elle interfère avec les histoires d'amour des parents, et celles des enfants qui naissent de leurs unions. D'autant plus que ce n'est pas uniquement de la paternité biologique qu'il s'agit, mais aussi de celle des livres : un des personnages principaux est écrivain, et la faille sur laquelle il est assis, celle dont on imagine qu'elle nourrit son écriture tout autant que ses choix amoureux, est justement celle du rapport à son père... Bref, un bon livre, c'est un livre qui court après quelque chose, et Bugan chuluu court après le père, le père absent. le roman se présente comme une tranche de vie d'une famille et de ses voisins, et c'est en fait une plongée dans les racines conscientes et inconscientes de leurs liens.

Ensuite par sa manière de revisiter le roman initiatique : tous les personnages sortent du livre transformés par les événements qu'ils ont vécus, et ce, qu'ils soient adolescents ou quinquagénaires. Pourtant, quand on parle de roman initiatique, on s'attend à ce que ce soient de véritables épreuves qui transforment les protagonistes. Mais ce n'est pas le cas : ce qui se passe dans le livre n'est pas de l'ordre de l'épreuve exceptionnelle ou du drame sortant de l'ordinaire. C'est plutôt la manière dont l'auteure s'attarde sur le cheminement intérieur de ses personnages principaux qui nous fait vivre et progresser au rythme de leurs transformations, jusqu'à les éprouver nous-mêmes.

Enfin par son écriture. J'ai eu sans arrêt envie de m'arrêter pour noter les formules qui traduisaient de manière parfaite des pensées que j'aurais pu avoir moi-même, mais en les exprimant de manière bien plus confuse. le roman alterne les récits de deux narrateurs : un adolescent qui s'exprime comme il parle, et un homme de ma génération qui est également écrivain. La magie de l'écriture de Valérie Anvers m'a fait plonger avec les mêmes délices dans chaque chapitre, qui sonne toujours parfaitement juste.

Cerise sur le gâteau, de très nombreux passages du livre sont très drôles. Il ne s'agit pourtant jamais de blagues, mais il y a un tel humour et une telle dérision que je n'ai pu m'empêcher d'éclater de rire à la lecture de certaines scènes improbables et pourtant tellement justes. Au final, Bugan Chuluu est assez long, mais il donne l'occasion de vivre avec les personnages pendant plusieurs jours et de les retrouver avec bonheur comme on retrouve des amis dont on a envie de savoir ce qu'ils deviennent, jusqu'à la dernière page où on les quitte à regret mais en ayant compris quelle est l'image que contient le titre ; une très belle réussite.
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S'il y a une chose que je déteste, c'est bien de fragmenter une lecture et de l'étirer dans le temps. C'est le genre de chose qui peut me faire stopper net. Or pour des raisons indépendantes de ma volonté dont je vais vous épargner l'inintéressante énumération,  lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman de Valerie Anvers, je n'arrivais à lire chaque soir qu' un chapitre, soit à peine quelques pages. Pourtant pas une fois je n'ai eu envie d'abandonner, au contraire chaque soir je me réjouissais de ce temps passé avec ses personnages hauts en couleurs.

C'est un roman choral qui fait entendre les voix de l'aîné d'une famille atypique, Côme Efflam et de Philippe, un écrivain revenu sur les terres de son enfance, plus ou moins amoureux de l'inaccessible mère du premier, Jeni, et en plein doute existentiel.
J'ai absolument adoré être dans la tête de Côme  et c'est avec gourmandise que j'attendais les chapitres qui lui sont consacrés.
C'est drôle,  caustique, irrésistible,  généreux,  tendre et humain en diable !

N'hésitez pas à faire la connaissance des savoureux personnages de ce roman un peu déjanté,  Côme bien sûr,  et ses frères et soeurs, dont les plus jeunes, des jumelles aux prénoms étonnants ( je vous laisse le plaisir de la découverte) et aux idées farfelues, Philippe évidemment, aussi agaçant qu'émouvant mais aussi Rémi, Jeannot et les autres...
C'est une lecture d'été parfaite à mettre sans hésitation dans votre valise !
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Comment trouver ses propres repaires dans la vie ? La parentalité et les limites sont essentielles…

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, Valérie Anvers, que je remercie pour sa confiance, nous embarque dans un livre plein d'humour et d'une simplicité étonnante pour aborder des sujets importants de la vie.

Nous partons à la rencontre des tranches de vies… Celle de Côme-Efflam (oui, oui, c'est bel et bien un garçon) et celle de Philippe (que nous avions rencontré dans « Indélébile » ;) ) et puis par la force des choses, celles des membres du village paumé dans le Haut-Cantal. Cette famille, c'est celle de Jeni prononcé « Génie » et elle y tient ! Cinq têtes blondes (enfin pas toutes, certaines sont brunes ;p ) dont Côme-Efflam, Isabeau, Légers et les jumelles Alboflède et Aldrehide. Tous d'un père différent sauf pour les deux dernières.
Les deux narrateurs de cette histoire, Philippe et Côme-Efflam vont nous ouvrir leur esprit et nous allons évoluer avec eux.

Le thème de la parentalité est prépondérant. On évolue dans une ambiance pleine d'humour. Bien que les blagues ne soient pas de rigueur, les situations quant à elles, le sont très franchement.
Très drôle, plein de fraicheur et de vitalité.
Une famille de guingois, qui grandit à la va-comme-je-te pousse et c'est génial ! Malgré cette légèreté, il y a de lourds sujets derrière.

L'écriture de Valérie Anvers est épatante parce que chacun des deux narrateurs a son propre style. Chacun à sa propre façon de parler, qui colle à son âge, à son expérience de vie et à ses réflexions. C'est fort ! Quel exercice de style, là, je dis chapeau !

Les prénoms des personnages, notamment de cette famille « space », sont délirants complet ! Mais ils sont touchants et attachants. Parce que derrière leur carapace, chacun cache des petits secrets, des fêlures, des sentiments et émotions bouleversantes.
Et cette Jeni, cette femme que personne n'arrive à cerner, qui s'envole, virevolte comme un courant d'air qui glisse entre les doigts… Elle est fascinante ! Perturbante, mais fascinante.

Un sacré méli-mélo de vie, d'émotions, d'actions et d'équilibre finalement, qui permet de tracer le chemin de vie. Ce livre nous pousse à la réflexion et à l'ouverture d'esprit. Il nous ouvre au repositionnement de notre société, de nous-même face à notre environnement social, sociétal et bien sûr l'Environnement en lui-même.

J'aime l'écriture de Valérie, elle est incisive et légère. Elle nous pose là, des petits moments de vie qui paraissent anodins au premier abord et après réflexion, nous tombe dessus comme ça, et nous nous plongeons dans des questionnements qui nous pousse à voir les choses différemment. C'est doux, ça passe tout seul et d'une fluidité incroyable ! On intègre une famille et son entourage.

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous recommande « Bugan Chuluu » de Valérie Anvers.
En gros, un livre qui vaut le détour, de par sa forme et ses sujets. L'évolution de la vie dans une famille pas piquée des hannetons ! de l'humour à gogo grâce aux situations loufoques. Un roman choral orchestré par deux narrateurs d'âges différents et de milieux différents. Un livre que l'on prend plaisir à lire pour son exercice de styles et pour les réflexions qu'il apporte ;) Perso, je me suis régalé 

Lien : https://linstantdeslecteurs...
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✔️Mon ressenti : Ce roman atypique nous emmène dans le quotidien de Jeni et de ses enfants. Plus particulièrement celui de Côme, le fils aîné de Jeni. C'est par sa voix que nous apprendrons à connaître la vie de la petite famille très loin des clichés habituels. Côme rêve de s'envoler de ce nid, pas toujours douillet. Ce roman sera aussi l'histoire de Philippe le voisin qui prête aussi sa voix par intermittence et nous dévoile sa vie d'auteur pas toujours simple à vivre.
Grâce à ces deux personnages, l'auteure nous emmène dans une histoire drôle et pleine de vie. Sa plume s'adapte au ton de ses personnages, rend les récits parallèles faciles à situer. Cela peut étonner le lecteur, mais je pense que cela facilite réellement la lecture. L'imagination de l'auteure est débordante et sait nous surprendre. Comme les personnages et leurs vies sont très éloignées de la mienne, je n'ai pas eu d'empathie et j'ai donc vécu l'histoire de loin, ce qui m'a apporté beaucoup de détente.
Ce roman plein d'humour qui nous permet un dépaysement total. Un agréable moment de lecture.
🎯Mots Clefs : Voisin / Famille / Différent / Vie / Evolution
🏆Ma note : 15/20
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j'ai adoré me plonger dans les univers du jeune Come et de l'écrivain un peu perdu Philippe au début de l'histoire. car se sont leurs récits qui rythment ce roman. c'est à travers leurs yeux qu'on découvre tout un florilège de personnages attachants. seulement, au fil des pages l'intrigue avance peu et on assiste à une adulation grandissante pour Jeni, la mère célibataire assistée et égoïste pour la seule raison qu'elle est belle. bref, j'imaginais un joli développement pour ce personnage qui aurait donné un peu de profondeur à cette adulation mais rien est venue. et les intrigues prometteuses ont pour la plupart fini en noeud de boudin. d'où mon avis mitigé malgré la plume très agréable et les 2 narrateurs fascinants que sont Côme et Philippe.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le miroir de la cabine d'essayage vient de me gifler lui aussi, j'essaie à grand peine de m'extirper de la version noire du fameux collant, que j'ai quand même insisté pour essayer, grossière erreur, celui-ci est de toute évidence mal taillé. J'ai malheureusement eu le temps d'apercevoir l'image d'une saucisse sciée à la taille par un large et douloureux élastique, c'est une catastrophe, je crois que la vie ne peut m'imposer ça par pur sadisme, elle sait forcément ce qu'elle fait. J'avais sans doute besoin d'un électrochoc, je m'incline et je remercie.
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Me revient en mémoire une histoire que ma mère ne me contait pas, mais que je lisais et relisais en salivant au fond de mon lit. C'était l'histoire d'un gamin qui échafaude de multiples plans plus ou moins risqués pour atteindre sans se faire prendre un plat de choux à la crème mis hors de sa portée au dessus d'une très haute armoire. Je n'arrive plus du tout à me souvenir de la chute, je ne sais plus si il parvient ou non à mettre la main sur les choux, ni ce que sont les sanctions et conséquences de ses tentatives pour atteindre les gâteaux défendus, mais je sens encore le goût doucereux et suave de la crème sucrée au fond de ma gorge.
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Je les regarde tous, et je prends conscience que si un seul de la tribu avait été différent, que si une seconde de ma vie avait été différente, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui.
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Elle a quand même dit ça en me regardant bien droit dans les yeux, j'en ai comme un léger vertige. Ses yeux sont comme deux billes magnifiques dont on ne sait définir ni la couleur ni la matière, comme elles pour lesquelles on se battait dans les cours de récréation, tant elles avaient de valeur à nos yeux.
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Tu crois que je sais pas ce que c'est que d'approcher la cinquantaine, ce petit regain d'énergie, l'envie de se dire que tout est encore possible ? L'envie de relancer la roue encore et encore ? Tu crois que c'est parce que j'ai passé toute ma vie ici que je sais pas ce que c'est ?
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