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3,72

sur 521 notes
Alors là on est dans le béton, dans la tchatche, fort bien écrit, très actuel, sans concession sur le monde de la rue. Des éclats de rire mais aussi une grande émotion !
Abad, libanais, débarque au quartier de la goutte d'or à barbes. Il se raconte à travers son quartier : le PMU, les copains, les putes, les salafistes, la rue, l'amour que l'on découvre quand on a 13 ans... Et il y a Odette la gentille voisine et il y a la psy super qui "ouvre en dedans". Et puis quand enfin Abad, 14 ans, intelligent semble avoir trouvé une certaine paix... bim ! Mais je n'en dis pas plus... J'ai vraiment bien aimé oui cependant la fin m'a laissé dans une très grande frustration...
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Abad, treize ans, habite à Barbès, dans la rue Léon. Depuis qu'il a fui le Liban avec ses parents, sa vie n'est plus la même. Entre les coups de son père, détruit par l'exil, et l'humiliation et le silence de sa mère, l'adolescent s'est trouvé un nouveau refuge : la rue. Enchaînant bêtises sur bêtises, passant de malfaisant à délinquant, il raconte sa vie, dans cette jungle.

Une jungle, ou plutôt la cour des miracles ! Elle est peuplée de petites gens, d'oubliées qui vivotent. Comme s'ils avaient été tous mis là, au même endroit pour ne pas gêner les bourgeois avec leur misère. Ces laissés-pour-compte, malmenés, fatigués, meurtris par la vie mais qui pourtant vont remplir le quotidien d'Abad, telles des bouées de sauvetage qui lui permettront de se construire, de ne pas sombrer. On y rencontre Odelle, la vieille dame abandonnée à l'hospice, Gervaise la prostituée au destin tragique mais aussi Batman, la jeune fille séquestrée par son frère salafiste… Des oubliés qui s'appuient les uns sur les autres avec un même espoir : avancer.
Lien : http://untitledmag.fr/la-ren..
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C'est l'histoire d'un jeune libanais ayant fui son pays et atterrissant à la Goutte d'Or, quartier coloré et populaire de Paris.
Entre un père taiseux, détruit par un travail (lorsqu'il en avait un) harassant et douloureux et une mère retranchée et presque absente, Abad passe beaucoup de temps dans la rue avec les copains, un peu à l'école et encore plus à la fenêtre de sa chambre à observer ses voisines, tentant ainsi d'assouvir ses désirs d'adolescent.
Ce livre est plein de la testostérone de ces adolescents, de la bêtise de ses apprentis salafistes mais aussi de la force de ses personnages féminins. Entre la « dame d'ouvrir dedans », la psy qui le fait parler alors qu'il ne veut pas, Odette, sa vieille voisine qui lui parle de livres, de musique, de films ou bien Gervaise la « pute camerounaise », ces femmes sont un peu ses mamans de substitutions, celles à qui il se raccroche dans ce monde trop brutal. Et sans oublier « Batman », cette jeune voisine embrassée une fois (quel souvenir !) et qui lui écrit le quotidien de cette jeune musulmane emprisonnée dans l'intolérance coranique de son père et de son frère ; bouleversant !
La langue de ce monologue est celle de la rue, de ces jeunes au langage parfois trash et cru. Cela pourrait être lassant s'il n'y avait dans ce récit un mélange d'innocence, de naïveté mais aussi une volonté à raconter, sans fard, sa vie, le quartier, mais aussi la débrouille, la misère de ces oubliés, l'amitié de cette bande de copains plus intéressés par les «  nichons yougo » que par l'école.
C'est le récit à la fois tendre et amer d'un ado déraciné qui se cherche, se construit au milieu des habitants de ce quartier parisien qui ne ressemble à aucun autre. Et c'est pas mal du tout !
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Écouté en livre audio avec la voix d'Ariane Ascaride, ce livre ne m'a pourtant pas emportée, contrairement à ce que les critiques très élogieuses à son propos auraient pu me faire croire. La langue brute, populaire et sans concession que Sofia Aouine prête à ses personnages avait pourtant de quoi convaincre, nourrie par le parcours de l'actrice et son origine sociale. La division des chapitres en monologues intérieurs a sans doute empêché que cette langue pleine de verve et de rage se déploie au sein de vraies rencontres entre les personnages et de dialogues où chacun développe une consistance propre. C'est finalement cette violence du point de vue unique sur les autres, vus à partir du regard d'Abad, jeune garçon de 13 ans en pleine puberté et déjà révolté par la vie, qui s'est imposée en définitive, bien plus que la violence verbale des propos tenus au fil du livre. Les "oubliés" me paraissent surtout être ceux à qui on n'a pas réellement laissé la parole dans ce livre pour répondre au déversement de jugements lapidaires et sentencieux prononcés par Abad, dans sa posture narcissique toute-puissante d'adolescent. L'interprétation grave d'Ariane Ascaride ne m'a pas parue non plus propice à incarner la légèreté de la parole adolescente ; elle a au contraire fait entendre le déséquilibre dans la répartition de la parole tout au long du roman. Au final, c'est l'enjeu de ce roman qui se dérobe plus on avance dans l'intrigue, malgré cette très belle phrase qui le clôture : "Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été."
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💣 Petite Bombe 💣
Énorme coup de coeur !
La plume de Sofia est explosive.
J'ai adoré suivre ce gamin qui prend sans cesse des coups mais qui ne demande qu'à être aimer. Un texte réaliste dur et plein de tendresse.
À découvrir d'urgence.
⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
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Abad a treize ans et la vie devant lui, mais dans la rue Léon du quartier Barbès, il se cogne aux murs d'un monde "avec une odeur de poubelles". Fils de réfugiés libanais, il observe de sa fenêtre le Paris des oubliés, la misère, le trafic, la violence, la radicalisation... tableau sombre où un gamin peine à se faufiler pour trouver sa place - jusqu'à flirter avec la délinquance - et assouvir la plus grande préoccupation de n'importe quel ado : l'amour. Ça heurte et ça percute et ça bouscule, ça raconte sans fards dans un parfait équilibre entre crudité et tendresse. On a envie de le prendre dans ses bras, Abad, et en même temps on sait qu'on se prendrait sans doute un uppercut en retour car au fur et à mesure de ses pérégrinations et pour se protéger, il a dû se forger une sacrée carapace, que parviennent légèrement à fissurer une psy (chargée d'"ouvrir dedans"), la vieille voisine qui perd la tête ou une prostituée héritière de Zola. C'est un Paris gouailleux mais pas très joyeux, raconté avec un rythme unique et une grande humanité.
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La famille d'Abad a fuit le Liban et tente de se construire une vie dans le quartier de la Goutte d'or à Paris. C'est là qu'Abad traîne ses baskets sur le bitume couleur désespoir de la rue Léon. Rue Léon… c'est pas une rue ! C'est la cour des miracles ! Elle est peuplée d'oubliés et de petites gens qui vivotent. A croire qu'on les a tous stockés au même endroit. Comme pour ne pas gêner les bourgeois avec la misère… Des personnages meurtris par la vie, malmenés, fatigués et pourtant salvateurs pour Abad. Des bouées de sauvetage qui lui permettront de se construire, de ne pas sombrer et de continuer à croire que la vie ce n'est pas que la misère. Les oubliés d'Abad, c'est une bande d'estropiés qui s'appuient les uns sur les autres dans l'espoir de continuer à avancer.
Il y a Gervaise, la pute Camerounaise, belle à se damner et qui s'accroche à son rêve d'une vie simple et rangée. Et puis « pute » c'est pas une insulte ! « Les putes aussi c'est des mères » alors Abad il s'en fout bien de savoir comment elle gagne sa vie Gervaise. Il l'aime parce qu'elle est belle. Surtout son coeur. Il y a aussi Odette, la vieille d'à côté, qu'Abad aime comme sa grand-mère, même quand elle attrape « la maladie qui sonne comme un gros mot craché par un allemand en colère ». Odette c'est les livres, la musique, les vieux films et les tartes aux pommes. Elle est vieille mais pas comme la dame d'ouvrir dedans, la psy qu'Abad est obligé de voir et qui ressemble à Schreck. Avec elle c'est compliqué, c'est un peu je t'aime moi non plus mais finalement Abad l'aime bien, même s'il lui en veut de le faire parler de ces choses qui lui font mal. Mais il lui pardonne parce qu'elle aussi elle en trimballe des casseroles, même si maintenant elle vit dans les quartiers chics.
Et puis à 13 ans on a des potes. Pour Abad ce sont les 4 fantastiques dont la principale occupation sont les « nichons Yougo » et autres conneries du même genre qui leur attireront bien des ennuis.

Sofia Aouine nous parle de ces invisibles sans misérabilisme, et sans fard dans une langue crue et rythmée pleine de gros mots et sans aucun égard pour le politiquement correcte. Condition féminine, sexe, religion, misère sociale… elle se saisit des sujets qui fâchent avec un humour grinçant et sous couvert de la franchise d'un gosse de 13 ans en pleine rébellion.

Certains peuvent être choqués par le vocabulaire d'Abad, personnellement je trouve que ce parti pris de l'auteur rend son personnage crédible. Employer un autre langage ç'aurait été travestir Abad. Dans la rue Léon un langage soutenu serait tombé comme un cheveu sur la soupe et puisque c'est Abad qui raconte et qu'il vit rue Léon... Et puis malgré son langage outrancier, il en dit de belles choses Abad. Tout ce qu'il nous raconte c'est beau, c'est triste et c'est criant de vérité !

Merci beaucoup à Babelio et audiolib pour la découverte.
Ce fut ma première expérience de « lecture audio » et si j'ai apprécié l'écoute de ce livre je reste une inconditionnelle du papier. En ce qui me concerne l'immersion dans l'histoire et le travail d'imagination m'est beaucoup plus agréable avec un livre entre les mains.
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L'écriture de Sofia Aouine vous embarque dans l'histoire d'Abad dès la première page. Récit très ancré dans l'actualité que celui de ce jeune adolescent arrivé du Liban avec ses parents et atterri dans le quartier de la goutte d'or à Paris. Moyennant quelques passages un peu cousu à gros traits (je doute que les militantes des femen se promènent nues dans leur appartement à vis à vis), ce premier roman est très fort !
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J'avais très envie de découvrir à mon tour, ce livre qui a séduit tant de personnes. Et bien, moi aussi j'ai été conquise et époustouflée. J'ai lu et dévoré en quelques heures ce très beau roman, qui, selon moi est percutant et ne laissera personne indifférent ! [C'est un livre à lire !]⁣
Nous sommes transportés dans l'histoire d'Abad, un adolescent de treize ans, haut en couleurs mais surtout attendrissant et émouvant. Il nous décrit une réalité, sa réalité du monde qui l'entoure, bien loin de faire rêver, malheureusement. Son quotidien n'est pas facile tous les jours, il essaie de s'échapper du monde où règnent violence, drogue, et bien d'autres choses... que nous ne connaissons pas forcément.⁣
La plume de Sofia Aouine est un pur délice ! Elle est la fois tendre et brutale dans ses mots et emporte facilement son lecteur dans son univers. À de nombreuses reprises, l'auteure a fait chaviré mon coeur et aujourd'hui encore, certains passages résonnent en moi.⁣ le prix de Flore est amplement mérité, bravo pour cette pépite littéraire !
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L'auteure, il y a quelques mois de cela, est venue présenter son premier roman à La Grande Librairie. Touchante et émouvante, touchée et émue par son histoire, je ne pouvais que découvrir ce récit à la fois fort, cruel et tellement vrai.
Le quartier, je le connais bien ; les magasins TATI, château rouge, le boulevard BARBES ... le ton est celui de la rue, des cris, des moqueries, des menaces ... Mais c'est aussi la communauté, le sectarisme, les embrigadements, l'amitié, l'amour à leur manière. C'est vrai, c'est ce que j'ai entendu, c'est ce que j'ai vu ... Même si parfois, certains passages m'ont déroutée par la narration ou par certaines expressions utilisées, ce récit est une bombe pour ceux et celles qui auraient envie de connaître le PARIS caché et impénétrable à travers les yeux d'un gamin abandonné.
A découvrir absolument.
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