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3,72

sur 518 notes
Ce roman commence avec une citation de la vie devant soi de Romain Gary et finit par une playlist autour des «oubliés » (comprendre les laissés pour compte, les déracinés, les ghettoïsés)
Abad a 13 ans. Il habite dans le quartier de la Goutte d'or à Paris (quelques années avant il habitait le Liban en guerre)
Il raconte donc sa vie entre ses parents, l'école, la rue et sa psychologue.
Abad voit une psychologue suite à un épisode (raconté au début du roman) qui ont fait qualifier Abad d'obsédé sexuel.

Raconté à hauteur d'adolescent, ce roman est très émouvant : le ton est direct, très cru. Traumatisé par ce qu'il a vécu au Liban, Abad cherche sa place, rencontre Odette (bientôt atteinte d'alzheimer), tombe amoureux de sa voisine d'en face (cloitrée chez elle en niqab), discute avec Gervaise la prostituée venant d'Afrique, fume et se branle avec ses copains… bref il essaie de survivre…
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J'ai aimé partir à la découverte de ce quartier populaire de Paris au travers du regard d'un pré-adolescent.
Sa vie, l'a fait vieillir plus vite qu'il n'aurait dû, mais en même temps il garde une certaine candeur quant à ce qui l'entoure.
Une candeur telle qu'il fait les "400 coups" avec ses copains, des coups qui a hauteur d'enfant ne sont pas si grave, mais des coups que les adultes ne jugent pas comme tels.
Et avec ce petit roman, j'ai l'impression qu'on fait le tour de toutes les misères possibles que ces gens de ce quartier peuvent rencontrer.
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Dans le cadre du Prix des Lecteurs de la maison d'édition le Livre de Poche, je me suis vu recevoir ce livre dans la sélection du mois de février. Je ne savais pas ce que j'allais recevoir, mais dès que j'ai lu ce résumé, j'ai su…que je n'allais pas aimer. Parce que tout de même, admettons le, je connais extrêmement bien mes goûts littéraires : je me connais par coeur. Et ce roman sortait radicalement de mes habitudes de lecture – pas parce que je ne pense pas à lire des livres comme tels, mais parce que je sais que j'ai horreur de cela. Ainsi, ce livre, je le sentais mal. Mais alors on a atteint des sommets dans le genre de l'horreur.

Nous allons suivre le jeune Abad, jeune garçon de 14 ans. Dans la fleur de la découverte de soi, dans la valse folle des hormones et du questionnement psychique ; nous allons suivre son quotidien dans son quartier – avec en plus des quotidiens d'autres personnages affiliés à Abad d'une quelconque manière.

Alors déjà, je tiens juste à mettre en garde que j'ai…bon, je n'irai pas jusqu'à dire que j'ai détesté ce livre, parce que pour que je haïsse un livre, il en faut beaucoup ; mais je n'ai aimé du tout, mais alors pas DU TOUT ce roman.

Le principal point négatif de ma lecture, le gros point noir du roman selon moi est la vulgarité O-MN-I-PRE-SENTE. Chaque chapitre, chaque page, et parfois chaque phrase contient des vulgarités toutes plus récurrentes et affreuses les unes que les autres. C'est une langue dont je ne suis pas familier dans la mesure du possible, je ne dis pas que je ne suis jamais vulgaire, mais par rapport aux personnages de ce roman, je suis un enfant de choeur !

Ensuite, j'ai trouvé que les personnages étaient trop dénigrants envers énormément de communautés en tout genre. Ils dénigrent. Tout et tout le monde, ils dénigrent. Les prostituées, les femmes aux « nichons de toutes les formes et toutes les couleurs, pleins de dessins et pleins de fleurs », la communauté LGBT+, les juifs, les « intellos », les policiers, les féministes, les femmes voilées, et j'en passe.

Les personnages sont tellement problématiques que ça en devient vraiment gênant et totalement frustrant. Et ce, dès le premier chapitre ! de plus, nous savons tous que l'adolescence est un champ de bataille hormonal, c'est une donnée acquise par toutes les sociétés du monde ; mais là, nous assistons à – au moins – une scène de masturbation du personnage principal DANS TOUS LES CHAPITRES. A la longue, cela devient oppressant…

Ce roman n'est pas possible. C'est juste…trop. Trop tout. Trop vulgaire, trop haineux envers les personnes différentes des populations décrites dans ce roman, trop sexuel. Trop, et juste trop.

Je sais que pas mal de personnes ont aimé ce livre parce qu'il ‘représente la réalité', parce que ‘ces gens décrits ne sont pas représentés' ; parce que ce livre est ‘réel'. Et c'est exactement pour toutes ces raisons que je n'ai pas aimé ce roman. Pas tous les gens de cet âge ne se conduisent comme des obsédés sexuels et sont aussi vulgaires qu'ils peuvent se permettre de rabaisser et dénigrer tout le monde !!

Je pense que ce roman aurait dû être fait autrement ; je veux dire par là qu'il y avait d'autres moyens qui auraient été beaucoup plus fins, et plus délicats pour faire passer les messages que l'auteure voulait faire passer. Je pense que ce livre n'a été fait que pour choquer et pour faire passer un message comme un coup de poing au coeur, car c'est l'effet que m'a fait procurer ce livre d'une trop grande violence. Sans compter le nombre indéchiffrable de vocabulaire jeune employé dans ce livre : même moi qui suis de ce ‘rang là', j'ai eu du mal à déchiffrer. Comment font les personnes qui lisent ce roman et qui ne sont pas liés à ce type de vocabulaire ?

Enfin bref, vous l'aurez sans doute compris, mais je n'ai pas du tout apprécié ma lecture. Elle fut la première déception de 2021. Mais un point positif à cela ? Je connais infiniment bien mes styles, sujets et genres de prédilection, et n'aime toujours pas me rabaisser à ce genre de basse littérature – à mon sens.
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Abad est un jeune adolescent qui vit avec ses parents dans le quartier de la goutte d'or, à Paris. Dans ce quartier cosmopolite et populaire, le jeune garçon d'origine libanaise passe pour un maghrébin. Abad n'est pas un mauvais garçon. Il est intelligent et essaye de ne pas faire trop de bêtises mais ses camarades de jeux le tirent vers le bas. Abad nous raconte son quotidien et nous présente son petit monde (une prostituée attachante, une dame âgée qui le prend sous son aile, la petite voisine d'en face...). Ses souvenirs le ramènent parfois au Liban, qu'il a quitté avec ses parents dans l'espoir d'une vie meilleure. La famille tente de s'intégrer mais ce n'est pas facile tous les jours.

"Dans ma rue t'as pas le droit d'être un faible, les faibles ça finit sur un trottoir comme les putes de Porte de Clichy et les crackers de Porte de la Chapelle."

"Rhapsodie des oubliés" nous offre une belle galerie de portraits. Les personnages qui gravitent autour du garçon sont représentatifs de la population de Barbès (enfin, j'imagine..). La langue, vivante et colorée, fait appel à tous nos sens et la voix chaude et expressive d'Ariane Ascaride est un excellent choix.

Adossé à la cheminée, je regarde les grosses lettres qui clignotent…Tati…Tati…Le magasin préféré des daronnes et des blédards, notre tour Eiffel à nous. Un truc que le monde entier nous envie et qui est connu au fin fond de l'Afrique et de la Papouasie."

Je trouve des qualités à ce livre audio mais je ne suis pas totalement séduite par l'histoire. Abad est attachant mais un peu "lourd" avec ses obsessions d'adolescent. L'intrigue, assez mince, est un prétexte pour nous faire visiter un quartier de Paris. Bien que je me sois un peu ennuyée par moment, je ne voudrais pas être trop sévère avec ce roman qui vaut malgré tout le détour.

Quelques bémols mais une écoute agréable.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Dans ce 1er roman, Sofia Aouine enfonce sa plume parfois très fort dans le papier pour décrire l'âpreté de l'univers du jeune Abad. D'un portrait à l'autre on découvre le périmètre dans lequel s'est inscrit l'enfance ballotée du héros. Tous ces personnages qu'il y côtoie ou qu'il croise constituent une grande famille, avec ceux aimés, et tous les autres, les détestés. le propos est abrasif, cru, mais terriblement percutant. Les vicissitudes de la vie ont allongé les distances entre les êtres et, dans cette ode à la nostalgie qui ne dit pas son nom, l'auteure conclut superbement dans son épilogue :"Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été".
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Avant même le fond de ce livre, j'en retiens la forme. J'ai adoré cette façon d'écrire, cette appropriation du parler de la rue, cette maîtrise de ce qui s'y passe, que j'ai presque mis de côté l'histoire d'Abad, ce qui m'arrive très rarement. J'en étais même étonnée, comment une autrice d'une quarantaine d'année peut écrire aussi bien un ado de treize ans. Comment en quelques pages le monde qu'elle nous décrit peut faire évoluer notre vision des choses.

Et comment réussit-elle à passer de ce langage adolescent à celui de la psychanaliste, autant abîmée par la vie que ce jeune garçon.

Oui, j'avoue, l'histoire peut presque paraître secondaire tellement la maîtrise de la langue est impressionnante. Et pourtant, elle est indissociable. Pour une fois, je comprends absolument la distinction du prix de Flore obtenu. Il faut s'en souvenir, et le lire pour comprendre.
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Abad, Mama, Baba, Odette, Gervaise, Ethel Futterman, la fille d'en face, … Ils sont Barbès, ils sont la Goutte d'Or, ce bout de Paris où se déploient leurs histoires qui se croisent et se mêlent.
Dans un style d'écriture toujours frais, incisif et hilarant, Sofia Aouine réussit avec brio à dépeindre une fresque vivante et émouvante de ce quartier où vivent les invisibles, ce que l'on ne préfère pas voir, ceux que l'on oublie.
La singularité du livre réside dans le choix de l'auteure de plonger dans le quotidien de la Goutte d'Or, sous le regard singulier d'une jeunesse exaltée, au gré des personnages en quête de leur identité, de leurs rêves, de leur passé.
C'est une véritable poésie urbaine qui éclot au fil des pages, sous la plume de Sofia Aouine et dans la verve du jeune Abad, qui rend compte de la difficulté de grandir après avoir été déraciné de sa vie, de son passé, finalement de son histoire.
Le récit est particulièrement touchant et captivant, de par la vérité qui se dégage du regard d'Abad sur le monde qui l'entoure, sur les maux qui l'encerclent. La Rue Léon s'ouvre au jeune adolescent pour devenir une réelle famille pour lui, lui permettant de construire sa vie au gré de ses rencontres et de ses sentiments.
Finalement, ce roman est une merveilleuse peinture de la force de ces invisibles, de ces oubliés, de ces méprisés, dont l'âme résiste au nord de Paris.
Lisez Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine. Plongez dans ce véritable éloge de l'humanité, de ceux qui veulent vivre, de ceux qui ne souhaitent pas seulement rêver.
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Avec mes remerciements à Babelio.com et Audiolib

« Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans.

Alerte coup de coeur

Et d'entrée de jeu ma note de 10/10 pour ce premier roman qui m'a laissée sur le cul, comme dirait le héros du livre !

En regardant vivre Abad, 13 ans, dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, on se remémore inévitablement le Momo de la vie devant soi d'Emile Ajar, celui de Philippe Hayat (Momo des Halles), celui de la vie est un long fleuve tranquille ou bien encore le Antoine Doinel des 400 coups. Mais Abad, adolescent en pleine puberté, est profondément ancré dans notre époque. Il s'exprime avec un langage cru, très cru même parfois (âmes coincées s'abstenir). Il raconte son quartier, les putes qui marchent, les Femen à poil, les Barbapapas (barbus islamistes), les Batman (filles voilées), il raconte les branlettes avec les potes, le crack, les trafics de came, la violence, la case psy (la dame à «ouvrir dedans» qui lui offre un cahier pour raconter), l'aide sociale à l'enfance, Netflix, Facebook et Twitter... et puis il y a aussi la fille d'en face et les premiers émois amoureux, Gervaise, les livres un peu ... la vie quoi ... sa vie !

Et tout ce joli univers porté par une verve acérée, une gouaille authentique (parfaitement restituée par la voix de l'actrice Ariane Ascaride) et un rythme effréné (je l'ai «lu» en deux fois), mais aussi par des pages pleines de tendresse et de douceur qui rendent hommage aux mères, aux vieux, à l'amour, à l'amitié.

A la première occasion, je cours acheter le livre pour le feuilletter, l'annoter, pour rire encore, finir mon paquet de mouchoirs et m' imprégner davantage de ces images et de ces odeurs pour ne pas oublier ces oubliés et je vous invite à en faire de même.
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La rue Léon, dans le quartier de la Goutte d'or, vue par les yeux d'un enfant. Ce petit Abad, bien qu'il ait tout d'un enfant a déjà compris beaucoup de choses et il fait un retour sans concession sur son quartier. Rien ne lui échappe. Et même s'il voudrait se faire passer pour un dur, il est en réalité touché par tout ce qui l'entoure. Et notamment par sa voisine ou la fille de la rue. Il finit même par se laisser aller avec la "dame qui ouvre le dedans", autrement dit une psy.
C'est écrit avec un langage de jeune de la rue, mais ça n'empêche pas, de donner à voir une réalité concrète et bien "adulte".
Un roman touchant et parfois presque mélancolique.
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Belle galerie de personnages oubliés par la société dans ce petit roman de Sofia Aouine. Entre Abad, l'exilé libanais de 13 ans, la psychologue Ethel Futterman et son passé douloureux lié à l'holocauste, la voisine isolée Odette passionnée de musique, la prostituée africaine Gervaise ou encore la jeune voisine d'Abad prise dans les griffes de l'Islam extrémiste, nous suivons des destins tragiques. Des personnages humains et décrits avec finesse, une belle découverte.
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