La condition humaine est ainsi faite. Elle hésite. Elle est dans l'angoisse. Dans la quête.
Elie descendit les marches de l'estrade, se dirigea vers le fond du réfectoire, se retourna et regarda la Cène.
Tout était là. Les racines du christianisme. La grandeur de Jésus et de ses apôtres. La gloire de Venise. Tout, rendu avec noblesse et sobriété. Il avait respecté son contrat.
Je suis sûr que dans le monde entier, il n'y a pas un seul enfant de ton âge qui puisse faire un aussi beau portrait. Mais la Loi nous dit que nous ne devons représenter ni Dieu ni ses oeuvres. Nous ne pouvons que reproduire les textes sacrés, avec humilité, en essayant de rendre toute leur profondeur et leur beauté.
Dessins, peintures, sculptures... Des oeuvres de païens ! hurla le rabbin.
Endurer... Il ne connaissait que cela. Endurer la pauvreté, la maladie et la honte.. Surtout la honte... Vendeur d'esclaves... Un travail que les Turcs réservaient aux juifs, comme on jette les restes du repas aux cochons...
Tu as compris que l'art a cette capacité qui lui est propre d'atteindre le coeur de chacun, du plus humble au plus savant, et de le rapprocher de l'autre. Que rien,aucune explication, aucune raison, ne sait comme lui apaiser une solitude.
Ce roman se passe au xvIème siècle, ça pourrai être n'importe quand, il se passe soit à Cantantinople soit à Venise, mais ça pourrai être n'importe où, car ce n'est pas une longue liste de rues, et un discours dans la langue autocthone ( ce qui renvoie souvent en bas de page, pour la traduction) qui fait une abiance, donc un décor sans saveur. Des scènes "érotiques" posées là sans apporter quoique ce soit, pendant ce temps le personnage disparait puis reparait 43 ans plus sans que l'on sache pourquoi. La deuxième partie succite un léger intérêt, dans l'affronteent de personnalités . Le discours sur la religion est basique. L'idée au départ était bonne, mais elle a vite été perdue et c'est dommage, car il avait de la matière. J'ai eu la sensation de me trouver au milieu des projections obsessionnelles de l'auteur. Très déçue car la quatrième de couverture me promettait une tout autre histoire.
Pour la première fois, l'opportunité de peindre une œuvre sacrée de grandes dimensions lui était offerte, et il s'engagea dans ce travail avec fureur, sans compter ni sa peine ni son argent.
Cent fois dans la journée Elie avait tenté de dire à Zeytine : "L'envie de peindre me saisit à tout instant. Elle me pénètre de partout. Je la sens en moi comme un dard planté dans ma chair. puis elle s'évanouit sans crier gare. Et je ressens la honte qu'éprouve un homme lorsqu'il a envie d'une femme et qu'il reste impuissant
A travers la figure du doge, c’était la condition humaine toute entière qu’avait peinte le maître, dans toute sa fragilité, dans l’espoir de pouvoir surmonter la nécessité, un jour, demain ou plus tard, peu importe, mais un jour. Tout était si profondément humain dans ce regard d’homme malade qui luttait pour maintenir sa dignité, dans ses mains, dont l’une aurait pu appartenir à un joueur de viole et l’autre à un portefaix, qui rappelaient que l’homme ne pouvait être qu’insaisissable.
Le maître savait décrire les passions et émotions comme personne. Il ne les apaisait pas. Il les exacerbait.