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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'enfant qui mesurait le monde, c'est le genre de livre qu'on traîne de partout avec soi, pour lire une page dans une salle d'attente, deux chapitres dans le bus ou un petit peu plus si l'on a la chance de tomber dans les embouteillages. Un livre qui nous emmène, loin, sous le soleil grec, dans ces paysages d'une beauté chaude crue et simple, un livre qui happe avec une extrême douceur. le contexte est amer, pourtant : la Grèce dans la tourmente de la crise, acculée par sa dette, l'Europe, les créanciers et les comptes à rendre… Mais on s'attache à ces personnages, à leur humanité et leur histoire comme un tourbillon entraînant, on a l'impression d'être là-bas, avec eux, de leur tenir la main. le garçon autiste m'a touchée tout particulièrement avec sa différence extraordinaire, sa présence inouïe, son lien secret avec le lecteur… Il faut dire que l'autisme est un sujet redondant dans ma vie, et sur ce blog aussi (j'en parle ici et là).
Dans L'enfant qui mesurait le monde, on suit cet enfant, donc, qui compte les éléments du monde autour de lui, les compare et essaie de réparer le désordre généré par le changement. On s'attendrit de la morosité de sa mère, de sa fatigue solitaire. On suit Eliot, le vieil homme, sur son chemin de vie, comme si l'on était un peu lui, à la fois étranger et habitant de cette petite île grecque oubliée. On sent le lieu, son énergie, sa beauté.
Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé ce livre, une belle découverte et peut-être même un roman parfait pour l'été…
Lien : https://mamandeplume.com/201..
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Récit plein de poésie, comme un conte qui entremêle habilement les visages multiples de la Grèce :
sa splendeur antique, ses villages perdus, ses pêcheurs traditionnels,
et son effondrement économique, les investisseurs, la corruption…
Je ne connais rien au Nombre d'Or ou autres mystères des bâtisseurs, mais j'ai aimé les belles réflexions sur l'ordre et sur le désordre qui n'amène pas que le chaos
Très beaux passages aussi sur le théâtre et ce qu'il apporte à l'humanité quelle que soit l'époque.
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Joli roman, qui se passe en Grèce, avec des personnages attachants : Yanis, enfant autiste, qui collectionne et mémorise les chiffres. Maraki sa mère, pêcheuse qui fait du mieux qu'elle peut face à son fils différent. Et Eliot, architecte américain qui revient sur l'île au décès accidentel de sa fille. Entre l'homme et l'enfant se noue une relation privilégiée, une amitié magnifique.
Un peu difficile de suivre les personnages avec des noms grecs donc pas habituels. Des lieux magnifiquement décrits !
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Un beau roman sur l'amitié improbable d'un ancien architecte américanisé et un enfant autiste, sur fond de crise économique en Grèce. À découvrir.
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Il y a tellement à dire sur ce livre – et tellement a été dit – que j'aimerais vous parler simplement de ce qui m'a touchée, interpellée, marquée :

– la douleur d'un père venu vivre sur les lieux du décès de sa fille, espérant ainsi rester au plus près d'elle, ne pas tout à fait la perdre, en posant ses pas dans les siens. Refaire les trajets, continuer les projets, grignoter quelques olives noires, un peu de tomates et de fromage feta dans un pain à la farine de maïs, le regard perdu dans les vagues, assis sur le sable. Ne pas effacer la trace.

– l'amour d'une mère pour son petit garçon autiste, qui fait du mieux qu'elle peut tous les jours, pour arriver à tout concilier : aller travailler en le sachant en sécurité, lui apprendre à gagner petit à petit de l'autonomie, de l'assurance, créer autour de lui un espace où il peut évoluer sans terreur, cris et pleurs.

– l'angoisse de cette question toujours présente : « qui allait s'occuper de Yannis quand elle ne serait plus là ? » Cette question, aucune maman ne devrait avoir à se la poser…

– l'image de Maraki, tournoyant sur son bateau, les notes entêtantes du rebetiko et la voix de Sotiria Bellou à plein dans les oreilles. Ce moment de grâce qui la fait tenir…

– la Grèce : sa mer, ses criques et cette terre, si belle ! Metin Arditi ne nous y emmène pas. On y est d'emblée. C'est assez saisissant.

– Cette place que les habitants offrent à Yannis, dans leur vie et la vie du village. Elle paraît saugrenue au départ, avec cet instant où tout se fige pour l'enfant qui mesurait le monde. Ce moment partagé qui signe son appartenance au monde des autres. Comme une reconnaissance.

Et n'allez pas croire que c'est un récit larmoyant. Bien au contraire : l'écriture, l'histoire sont flamboyantes. Metin Arditi inscrit son récit dans la modernité en abordant les préoccupations actuelles et légitimes de la population grecque : comment survivre économiquement ? Comment satisfaire l'Europe et ses énarques tout en ne perdant pas son âme ?

"Aujourd'hui, ce n'est pas Milos que nous combattons. C'est le FMI, L'Union Européenne et la Banque Mondiale".

Je vous laisse découvrir l'issue de ce combat, en concluant avec une toute petite phrase :
"Yannis, tu es un trésor !"
Lien : https://wordpress.com/post/p..
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Eliot Peters, citoyen américain, apprend brutalement le décès accidentel de sa fille Evridiki (Eurydice) alors qu'elle effectuait des recherches sur les vestiges de théâtres, en Grèce, notamment sur l'île de Kalamaki. En se rendant sur place pour s'occuper des formalités, il va l'enterrer sur sur l'île, dans le petit cimetière face à la mer. Ensuite, il faut continuer à vivre…

Bien installé et intégré comme architecte aux USA, car sa famille a dû quitter la Grèce autrefois, il a presque malgré lui, inculqué l'amour de ce pays, sa philosophie, sa culture à sa fille qui a senti l'appel des racines familiales. Finalement il choisit de s'installer sur l'île, et de reprendre les recherches de sa fille.

C'est ainsi que sa route va croiser celle de Yannis, un enfant autiste, que sa mère a du mal à apprivoiser : il refuse les contacts corporels, (on imagine la frustration douloureuse de la mère), les seuls contacts se font dans la mer quand elle lui apprend à nager, ou sur le chemin du retour en scooter.

Yannis pique de violentes colères, cassant tout, dès que l'angoisse l'envahit : les relations compliquées entre Maraki, sa mère et Andréa, son père, le maire de la ville, car l'autisme les a poussés vers le divorce, par exemple. Cet enfant est une éponge pour les émotions des autres et a mis en place des rituels pour tenter de se rassurer : les bols doivent être jaunes, il fait des pliages pour tenter de maîtriser les situations, va compter les clients du bar, ou l'arrivée des bateaux et les kilos de poissons pêchés tous les jours et traduit tout en chiffres…

Tout changement le perturbe et provoque des crises, mais dans le village il occupe une place particulière, chacun vivant en fonction de lui, de son rythme…

J'ai adoré la complicité qui se noue, peu à peu avec Eliot, qui remarque très vite son intelligence, sa maîtrise des chiffres, du calcul et va l'initier aux grands mythes grecs.

La mère de Maraki est très attachante car elle se bat seule pour assumer son fils, financièrement et affectivement. Elle va pêcher à l'aube avec son matériel traditionnel et Metin Arditi explique la fabrication de la palangre, comment la fabriquer à la main, comment l'utiliser…

Tous les personnages sont intéressants : Andréas, le maire qui veut à tout prix faire passer un projet immobilier qui va défigurer l'île, le prêtre qui donne des conseils, Grigoris qui tient le café Stamboulidis, le tout dans ce qui ronge la Grèce, avec les magouilles, les comptes truqués pour accéder à l'euro, la rancoeur contre Bruxelles qui étrangle les habitants…

Metin Arditi m'a fait rêver, aussi, avec la suite de Fibronacci et le Nombre d'Or qu'on utilise en architecture (répartir les gradins d'un amphithéâtre) ou dans les proportions d'une statue. Avec lui tout est simple et harmonieux.

L'Histoire de la Grèce, sa culture, son passé, sa haine des turcs qui l'ont occupée, les grecs d''Asie Mineure chassés d'Istambul en 1955, en passant par les nazis, puis la dictature des colonels, se mêlent harmonieusement à la petite histoire de nos protagonistes, sur fond de philosophie, d'architecture, archéologie…

L'auteur pose une question importante : l'île doit-elle rester une réserve avec sa plage protégée, ses pêcheurs, sa vie simple ou doit-elle céder aux sirènes de la spéculation immobilière, en attirant des étrangers riches, dans un hôtel luxueux, et des bateaux de tourisme énormes, ou étudier un autre projet qui respecte davantage la culture grecque ancienne?

Une mention spéciale à Kosmas, le prêtre orthodoxe, qui est à l'écoute de ses fidèles et aide Eliot pour affronter son deuil, parlant de religion avec douceur, sans être rigide dans ses conseils, loin des dogmes ou des diktats et à sa théorie des trois ancrages que nous propose le Christ : le libre arbitre, la Résurrection « à chaque instant l'être recommence. La vie reprend ses droits » et la troisième ancre : la vie renaît par le travail.

J'aime beaucoup Metin Arditi que j'ai découvert avec « La confrérie de moines volants » et dont j'ai adoré « le Turquetto » et une fois de plus l'enthousiasme est présent. L'histoire est belle, de même que l'écriture sobre, sans jamais pontifier, le soin apporté au style, à la présentation, chaque chapitre ayant un titre et non un simple numéro, et racontant une petite histoire.

Son approche de l'autisme est très fine, de même que ses répercussions sur la famille, les autres en général, et l'auteur l'intègre de fort belle manière dans le scénario, dans la réflexion sur le temps qui passe, le nécessité ou non du changement, le deuil. Tout est harmonieux dans ce récit, et l'auteur réussit même à faire rêver, lorsqu'il parle du parfum du Nombre d'Or.
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[...] Sur l'île de Kalamaki, le monde est sensible. Est-ce ce qu'il reste du théâtre ancien ? Est-ce la douceur de vivre d'une vie de village où tout le monde se connaît ? Ou est-ce le bleu azur d'une mer de caractère ? Est-ce la présence de ce garçon peu ordinaire qui recherche l'équilibre du monde par l'ordre des chiffres et qui, dans son insaisissable comportement, réunit les uns et les autres ? Peut-être est-ce ce tout qui confère à l'île une tendresse hors du commun.

Pourtant, la vie est dure ces derniers temps sur Kalamaki et la question qui anime l'île n'est pas dépourvue de conséquences. Dans un pays en crise, faut-il continuer à être « le pays qui a été » ?

[...]
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Metin Arditi, ce suisse vaudois bien connu des passionnés de peinture ( le Turquetto ), né à Ankara, mathématicien spécialiste de l'atome, et depuis quelques années écrivain, a publié sur son domaine de compétence les nombres, « L'Enfant qui mesurait le Monde ».

Un challenge surprenant d'autant plus qu'il a dessiné la situation la plus sombre, pour faire de son questionnement mathématique un conte où l'optimisme allait triompher de toutes les embûches, et de tous les pièges arithmétiques que le sage Eliot pourtant architecte né en Grèce n'a pas réussis à surmonter malgré dix années de travaux.


Métin Arditi choisit donc la Grèce, et l'île Kalamaki dévastée par la crise, une femme Maraki, le personnage central, a un fils autiste, dont le père Andréas, maire de la commune, partage la vie d'une autre femme, L'auteur ne peut en rester là. En effet la petite fille Dickie, meurt sous les yeux du pope Kosma, à peine la tombe est refermée que le grand-père du petit Yannis, Pavlos, meurt à son tour, c'est pourtant lui qui veillait sur l'enfant, instable, collecteur insatiable de chiffres, mais trop nerveux pour rester seul la nuit.


L'arrivée d'Eliot le père de la petite Dickie, devient peu à peu le héros que la petite île Kalamaki, attendait sans doute depuis longtemps, ce père douloureusement éprouvé, découvre que sa fille, âgée de 12 ans était sur les traces du nombre d'or, et sans le savoir utilisait la fameuse suite de Fibonacci.

Un dernier grand désordre secoue néanmoins l'île, un méga projet à Kalamaki, se nomme le Périclès palace...

Après ce dernier coup du sort, la communauté allait-elle sombrer dans la discorde où trouver une issue à tous ces drames ?

Après la découverte, des réflexions de sa fille, détaillée sur son ordinateur, Eliot se prend d'amitié pour le jeune Yannis, et découvre que lui aussi est un passionné des chiffres un peu à la manière de sa fille. Eliot raconte à sa façon de la mythologie grecque, et l'enfant Yannis qui semblait incapable de se hisser à la lecture, commence à étonner sa propre mère.


"Il aurait dû mettre une petite armure autour de son talent Achille dit Yannis il ne serait pas mort » Il réfléchit quelques secondes et ajouta : maman de veut pas que je meure alors elle m'apprend à nager", page 148.

Mais l'enfant apprend avec l'architecte beaucoup de choses encore, Yannis devient le compagnon d'Eliot, il semble même que lui aussi va être gagné par la magie du nombre d'Or.

Avec des personnages pleins de tendresse, ayant un amour démesuré pour leur île, une grande effervescence va naître, et l'optimisme grandissant du pope Kosma et et d'Eliot L'enfant de Samothrace vont accomplir des miracles, et la mère de Yannis, prendra sa part du combat pour une école de prestige.

Sur un fond de pessimisme européen, ce conte est réjouissant, et les mathématiques dans ce contexte prennent un goût hautement savoureux légèrement villaniesque.
L'optimisme finira par triompher, et l'enthousiasme de Yannis à l'intelligence très carrée, suggérera au vieil architecte la solution d'une énigme, mais laquelle ?

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Orange
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L'histoire tourne autour d'un petit garçon autiste, surdoué. Tous les jours, il compte et fait des statistiques dans sa tête. Les nombres, ont pour lui une importance vitale. Et gare si cela ne tombe pas comme il le voudrait. Alors le monde perd son équilibre et tout s'écroule.

A cela s'ajoute l'installation sur l'île d'Eliot, architecte. Une osmose va se créer entre ces deux là.

Ce d'autant plus que l'île est partagée entre deux projets : l'un, celui d'un promoteur immobilier qui veut implanter un grand complexe hôtelier et l'autre, la création d'une université qui tournera autour du théâtre et de la philosophie.

Comment cela va-t-il tourner ? Et Yannis, que va-t-il devenir si l'équilibre de l'île est bouleversé ? Lui qui ne supporte pas le changement.

Un très beau roman couronné par plusieurs prix. Plusieurs thèmes sont abordés. Celui de l'autisme, celui de la décadence de la Grèce et sa beauté et surtout l'amour qui entoure Yannis, enfant adopté par toute l'île.

Metin ARDITI est un auteur que je lis depuis un moment, et je ne m'en lasse pas. J'ai toujours plaisir à le retrouver.
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