L'Institut Alderson, pensionnat suisse pour gosses de riches, traverse des jours difficiles et pourrait changer de propriétaire.
Les deux soeurs, actuelles gérantes du pensionnat après la mort du mari de l'une d'elle, se débat entre les élèves qui s'en vont et les professeurs qui doivent prendre deux disciplines pour faire des économies. Sans compter le matériel sportif qui ne peut être remplacé faute de crédits.
Aussi le petit cénacle des professeurs vit-il des jours angoissés. Ici chacun panse une blessure ou dissimule un secret : un deuil, le vice du jeu, le déshonneur d'avoir été "collabo", la lâcheté déguisée en pacifisme, l'opprobre antisémite, des amours "contre nature", le sentiment d'avoir été abandonné...
Une nouvelle professeure arrive en ce début d'année pour remplacer une amie, professeur d'italien, dont le mari est parti un semestre à Londres. Autour de Vera les destins se dévoilent jusqu'au mois de décembre, date de la vente du pensionnat.
Mon avis :
un très beau huit-clos autour d'adultes brisés par la vie à cause de l'Histoire (la guerre est passée par là et de nombreux professeurs ont trouvé refuge en Suisse) ; mais aussi d'enfants casés dans ce pensionnat et qui grandissent sans amour.
Un livre autour de blessures jamais refermés, que l'on découvre peu à peu, c'est là le talent de l'auteur.
Presque un coup de coeur, au moins un livre qui a su me toucher autour du thème effleuré et pourtant si présent de l'enfance et de la difficulté d'être adulte.
Lien :
http://motamots.canalblog.co..