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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La dernière fois que j'ai lu un livre argentin, c'était le Rapport de Brodie, de Borgès, et ça commence à dater ! J'avais voulu renouer un lien dans mes lectures avec la littérature sud-américaine en lisant un livre de Carlos Fuentes, mais les aléas aidant, je ne l'ai jamais fini et pour enfin raccrocher les wagons, je suis tombé sur ce livre qui se passe dans un train ! Un polar (c'est Rivages Noir), le meilleur moyen de prendre le pouls d'une culture et d'une société que je ne connais pas vraiment.
Mais est-ce vraiment un polar ? Il y a quelque chose de picaresque dans ce livre. Son prédicat est déjà hautement humoristique : deux compères la cinquantaine bien tassée se décident à libérer le frère de l'un d'entre eux, qui doit être transféré hors de sa prison, et ils entendent bien en même temps faire main basse sur l'argent transporté dans le train. Pas n'importe quel train ! La Trochita, un petit train ancien seul à faire le trajet jusqu'aux confins de la Patagonie. Un train mythique. Voilà le décor. D'emblée, on attend un ton assez social à ce livre avec les deux personnages, qui sont quand même il faut un peu l'avouer, à la ramasse, mais attachants : Genaro, ancien conducteur de métro viré après des années de service, et Haroldo, ancien marin qui aime se faire appeler Butch Cassidy (car il prétend en être le descendant).
L'ensemble démarre plutôt bien, mais j'ai redouté pendant un moment (quand même plus des deux tiers du livre) un petit bouquin drôle certes, mais un peu superficiel. La veine de la satire sociale palpite, mais seulement souterrainement. Et enfin, alors que le livre s'enlise dans une comédie plutôt guillerette mais quand même insignifiante, une scène sauve l'ensemble, à travers un réquisitoire vachard et jubilatoire contre un politique opportuniste qui décide d'utiliser les voyageurs du train (quelques autochtones, des touristes et nos deux braqueurs amateurs) pour sa campagne électorale en les faisant passer pour les habitants du village où il doit faire un discours.
Cette scène sauve le livre à mes yeux, car il lui donne sa juste tonalité : une satire sociale. Et Argemi prouve qu'il est capable d'avoir la plume acérée (ce qu'on attend désespérément depuis le début du livre).
S'ensuit une assez jolie scène humaniste où tout le monde se livre à une partie de football improvisée alors que le train ne peut plus avancer, jusqu'au dénouement tragique un peu inéluctable. Au moins pas de happy end, c'est déjà ça d'évité. Juste un brin de sagesse en guise de conclusion.
Un grand soupir de soulagement. le livre évite l'écueil du livre drôle, mais superficiel, et l'auteur nous prouve finalement qu'il a du ventre et des crocs ! Je relirai volontiers un autre de ses livres, mais j'espère y trouver plus d'ironie.
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Aguada Requena, Argentine. Deux hommes descendent d'un bus : Haroldo Boccini, alias Butch Cassidy, ancien marin, petit-fils auto-proclamé de Butch Cassidy et Genaro Manteiga, alias Juan Bautista Bairoletto, ancien conducteur de métro. Leur objectif ? Monter dans l'antique tortillard nommé "La Trochita" qui traverse de part en part la Patagonie, délivrer le frère d'Haroldo, Beto en cours de transfert, et filer en douce parmi la foule à la gare de El Maitén, avec, en prime, les sacs plein d'argent qui, par chance, voyagent dans le même train... On ne peut plus simple !
Mais rien ne se passe comme prévu et le récit des aventures de Butch Cassidy dont Haroldo espère s'inspirer pour se tirer des situations délicates ne lui est d'aucun secours. Tout d'abord, son frère, Beto, semble complètement abruti - ce qui exclut une quelconque aide de sa part dans sa propre évasion - , ensuite les passagers sont loin d'être de tout repos : un groupe de touristes, fort sympathiques, mais plein de bonnes intentions qui ne facilitent pas la tâche de nos deux compères, un commissaire de police bien décidé à calmer le jeu, une femme enceinte (et devinez quoi...) et un sénateur en campagne... Enfin, leur aventure tourne totalement à l'absurde lorsqu'ils décident de prendre tout ce joli monde en otage alors que l'ambiance est des plus agréable et les filles fort jolies... et nous ne sommes pas au bout de nos surprises !

J'ai découvert ce roman (et l'auteur dont je n'avais jamais entendu parlé auparavant) totalement par hasard en cherchant le premier tome de la série d'Elena Arseneva. Alléchée par la couverture, la promesse d'un voyage inoubliable à travers la Patagonie et une "odyssée surréaliste" promise par la quatrième de couverture, je me suis plongée dans ce roman avec curiosité et intérêt. Et bien m'en a pris parce qu'avec ce roman, j'ai voyagé le sourire aux lèvres, au rythme d'une lenteur exquise (allant de 0 km/h lorsque la locomotive doit refroidir à 45km/h en vitesse de pointe...) aux côtés de personnages attachants, loufoques, drôles, simples, bourrés d'humanité tout en découvrant les paysages époustouflants de la Patagonie avec ses froids glacials et ses chaleurs infernales... Mais, ne vous y trompez pas, derrière la farce, il y a la description de la société argentine et un bel hommage au peuple de Patagonie : des gens simples, portés par un optimiste qui paraît bien illusoire lorsque la politique, l'économie et la mondialisation exercent ses droits. Heureusement, la solidarité est de mise à bord de "la Trochita" et lorsque les désillusions surviennent, de pleurs, il n'y en a point.

L'écriture est claire, limpide, avec ce petit plus qui me fait tourner les pages et craindre la fin approcher... Raúl Argemi brosse un monde réaliste mêlant chroniques, contes, Histoire et humour... que demander de plus ?
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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De bons moments truculents mais difficile de garder la concentration sur un récit qui manque de fil conducteur. Pour amateurs d'histoires foutraques.
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