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Le billet en poche, j'embarque dans la « Trochita », une vieille locomotive qui traverse la Patagonie argentine aux confins du désert, de la pampa et de l'isolement extrême. Une vitesse phénoménalement lente qui donne envie de sortir l'appareil photo à chaque longue courbure de virage. D'ailleurs, je me mêle à cette bande de touristes écolo-alter-mondialistes allemands déjà installée dans le premier wagon. Pas de première classe, ni même de classe économique, juste deux wagons. Et puis parmi ces touristes, il y a Lotti et Clara, deux chouettes nanas qui portent admirablement bien le mini-short. (note : si toi aussi, amie femelle, tu portes admirablement bien le mini-short, je suis preneur)

Première gare, dix minutes d'arrêt. le temps de faire le plein d'eau – pour la locomotive, et de maté pour les régionaux. C'est à ce moment-là que mon voyage bascula. Lorsqu'un certain Butch Cassidy accompagné de son acolyte Bairoletta montèrent dans le train pour ce qui fut ma première prise d'otage. Cela tourna court, ils se rendirent compte que nous n'étions pas là pour leur mettre des battons dans les roues, touristes bien dociles et admiratifs prêts à les aider pour libérer le frère de Butch que des policiers feront monter à bord à la prochaine gare.

Je ne peux me remettre d'une telle expédition à travers les 400 km de cette voie, à bord d'un train d'un âge bien dépassé. Dépaysement garanti, d'autant plus que les aventures de Butch Cassidy ne furent pas de tout repos et que les évènements les plus rocambolesques se suivirent à chaque gare, à chaque arrêt pour ravitaillement en eau de la locomotive. Rien n'a été prévu, tout arrive… du sexe, un accouchement, une tempête et comme nous sommes en Argentine, même un match de football. Il court, il dribble un joueur, deux joueurs, trois joueurs. Gooooaaaaaalllllllllll Diego Maradonnnnaaaaa !!!!!!!!!!!!!!!

Du loufoque, une ambiance de western, un roman noir sans sang qui gicle, quelques coups de feu par erreur, et surtout beaucoup d'humour. Un roman plein de fraicheur au-delà de la pampa argentine, boire du maté et faire griller des côtelettes dans le second wagon, deux belles touristes, un conducteur de locomotive russe, un politicien véreux et arriviste et comme toute bonne attaque de train du far-west, Butch Cassidy. Raul Argemi n'oublie pas non plus de distiller des petites notes de satires sociales et politiques à cette bouffonnerie patagonne. Bref, un roman noir, pas si noir que ça, mais bien distrayant et bien original.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Un roman on ne peut plus divertissant, une aventure de 400 km à travers la Patagonie Argentine à bord de "La Trochita", train à vapeur, à voie étroite. Haroldo, qui se fera appeler Butch Cassidy, entraîne son ami d'enfance Genaro, qui lui prendra le pseudo de Bairoletto, dans la prise d'otages des passagers de la Trochita dans le but de délivrer son frère, Beto, prisonnier en transit.
Raúl Argemia raconte une romance vaudevillesque, une odyssée surréaliste qui sous-tend, en arrière-plan, une satire sociale et politique. Très belle écriture. À lire.
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J'ai fait un voyage inoubliable dans « La trochita»(= la petite voie étroite), surnom donné à un vieux train qui m'a fait parcourir la Patagonie sur des banquettes en bois, avec des compagnons complètement fous, des bandits sympathiques qui se croient au far-west. Maladroits au grand coeur, dépassés par ce qu'ils ont déclenchés, ils finiront par être soutenus par les voyageurs qu'ils ont pris en otage, par le conducteur , le mécanicien (un vieux russe) et même le commissaire. 
Ce roman, sous des dehors loufoques et déjantés, parle aussi de solidarité, de l'exploitation des pauvres --- paysans mapuches et bousiers qui réparent les voies ---, de la rudesse du climat qui varie très vite, de l'isolement de ces vastes étendues où le passage hypothétique du train est souvent la seule distraction et le seul lien, où les gens savent encore apprécier le silence et se tiennent les coudes dans l'adversité.
Vous n'oublierez pas le vieux poêle du wagon, entouré d'une grille, qui réunit autour de la chaleur de son foyer tous les passagers d'origines diverses, leur permettant de faire griller de la viande que chacun se partage, les tasses de maté qui circulent, les arrêts pour remettre de l'eau dans la machine, les chaudes amours entre bandit et jolie touriste, une partie de foot comme vous n'en avez jamais vue et qui ferait aimer le foot aux plus réfractaires etc...
Le plus triste c'est ce que la postface de l'auteur nous apprend : «la Trochita» n'existe plus.
«La Trochita subsista tant bien que mal des années durant, survivant à tout : éboulements, déraillements tempêtes, à tout... Mais elle ne put l'emporter sur les politiques de modernisation qui, pour de froides raisons comptables, la condamnèrent à mort.»
Merci à Raul Argemi de m'avoir embarquée dans un tel voyage, un voyage insensé que j'aurais aimé voir durer plus longtemps.
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Lorsque l'on parle de la Patagonie, c'est souvent pour embrayer sur un chanteur français exilé dans ce pays sauvage…

Ici, je ne vais pas "chanter pour oublier mes peines", mais chanter ma chronique car ce voyage fut dépaysant à plus d'un titre et en Patagonie, les chemins de fer ne sont pas en grève, malgré les conditions de vie qui ferait défaillir plus d'un syndicaliste.

La Trochita est un train qui parcourt la Patagonie et qui relie des petits villages entre eux, qui amène la vie, qui permet aux gens perdus dans les trous du cul du pays de se revoir, de circuler, d'avoir un semblant de vie sociale.

Vous n'êtes pas sans savoir que les attaques de train ne sont pas toutes vouées à se terminer de manière aussi réussie que celle du Glasgow-Londres…

Alors, lorsque Butch Cassidy et Juan Bautista Bairoletto, deux célèbres bandits s'attaque à la Tronchita, ça ne pourrait que réussir, non ?

Heu… En fait, ces deux bandits n'existent plus et sous ces noms d'emprunts se cachent en fait Haroldo (ex-marin) et Genaro (ex-conducteur de métro), amis d'enfance, qui ont décidé de s'attaquer à la Tronchita pour accomplir leur première prise d'otage et je peux vous dire que rien ne va se passer comme ils l'avaient pensé.

Véritable petit bijou d'humour (sans pour autant se taper sur les cuisses), ce récit qui oscille entre le Roman Noir, celui d'Aventures et la fable que l'on raconterait à ses petits-enfants, le soir au coin du feu est tout de même bourré aussi d'ironie et de satyre sociale car le pays ne va pas en ressortir grandi, les politiciens encore moins.

Entre un gardien de prison, un gardien de fric, des touristes allemands alter-mondialistes, sorte d'écolos en goguette, une nymphomane qui fait l'amour dans plusieurs langues, une femme sur le point de démouler le polichinelle du tiroir, une autre qui porte un short en cuir moulant, un conducteur russe et sourd, je peux vous dire que ça va partir dans tous les sens, mais sans jamais virer au surréaliste car tout est calibré et bien agencé pour nous faire passer un bon moment mais sans que l'on crie au chiqué.

On se croirait dans un Far-West au pays de la pampa et du Pagny, sauf que personne ne chantera "Terre", juste "Gare" pour faire le plein de flotte et de maté ou "goal" lors d'une partie de foot improvisée.

Fraicheur et profondeur, humour et satire, ce sont les mots que je retire de ce petit maté que j'ai dégusté jusqu'à la dernière goutte, jusqu'au final qui m'a cloué à mon fauteuil de jardin.

Nom de dieu, quel voyage en tortillard ! Et même pas un contrôleur pour me poinçonner le billet… Dommage que la Tronchita a été retirée du service par le Gouvernement, car pas assez rentable, parce que j'aurais bien refait un voyage, moi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Bienvenue à bord de « La Trochita », un antique train parcourant la Patagonie argentine. Un train à bord duquel embarquent deux hommes, Haroldo et Bairoletto, pas forcément animés des meilleures intentions : ils sont en effet décidés à attaquer le train afin de libérer le frère d'Haroldo, et accessoirement, de s'emparer des sacs de billets voyageant à bord de l'un des wagons. Sauf que tout ne va pas exactement se passer comme prévu…
« Patagonia Tchou-Tchou » m'a d'abord attiré par son titre et sa couverture, lesquels suggèrent le dépaysement et l'aventure dans de lointaines contrées que j'aimerais beaucoup découvrir. L'histoire multiplie les péripéties rocambolesques, et offre une galerie de personnages assez pittoresques, parmi lesquels nos deux pieds nickelés de l'attaque de train. Dans ce joyeux bazar, l'ambiance est un brin anar', l'humour présent… bref, un bon moment de lecture !
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« La Patagoniiiiiiiiie, la Pa-ta-go-nie

La Patagonie est une frontière entre mer et terre le désert et la vie »

Ah, pardon, je me suis trompée de chanson. Pourtant, je puis vous assurer que ce roman met en joie. Il ne fait pas rire aux éclats, non, il n'est pas estampillé « humour », mais il met vraiment le sourire.

Et pourtant, dirons des esprits grincheux, il n'y a pas de quoi rire. Nous sommes dans un train qui roule encore alors qu'il ne devrait plus. Il roule dans des conditions qui causeraient une levée de bouclier chez le moindre syndicaliste. Et pourtant, il roule, il va de gare en gare, il s'arrête parfois plus longtemps que prévu, à cause d'aléas climatiques. Je ne vous parle même pas des aléas humains, parce que « La Trochita » va subir une prise d'otages, par deux personnages hauts en couleurs. D'un côté, nous avons Haroldo, un ancien marin qui se fait appeler Butch Cassidy (il en serait le descendant) et veut à toute force mettre la main sur beaucoup d'argent, et libérer son frère, prisonnier emmené dans une nouvelle geôle. Pour cela, il a enrôlé un ami, Genaro, ancien conducteur de métro, pour lui prêter main forte.

Vous vous en doutez, rien ne se passe de manière classique, ne serait-ce qu'à cause des voyageurs qui se sont retrouvés dans ce train. Auquel va ma préférence ? Difficile à dire, si ce n'est que tous les chemins semblent mener à la Patagonie, y compris les routes électorales. Je n'ai garde d'oublier le football – sommes-nous au pays de Diego Maradona, oui ou non ?

Alors oui, on rit, on crie, on s'organise comme on peut, on fait avec les moyens du bord, ou on ne fait pas. On accueille un nouvel habitant pour ce monde – oui, on peut aussi accoucher dans un train – on en prend un autre en otage, et on tente de mener son projet à bien. Ou pas.

Une citation pour terminer, et qui sait ? donner envie de lire ce roman :

— Vous savez que c'est un endroit bizarre, la Patagonie ? répondit-il, en retournant la question. C'est plein de morts vivants.
— Eh ! Ce n'est pas comme Buenos Aires ! Qui est plein de parvenus vivants.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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La dernière fois que j'ai lu un livre argentin, c'était le Rapport de Brodie, de Borgès, et ça commence à dater ! J'avais voulu renouer un lien dans mes lectures avec la littérature sud-américaine en lisant un livre de Carlos Fuentes, mais les aléas aidant, je ne l'ai jamais fini et pour enfin raccrocher les wagons, je suis tombé sur ce livre qui se passe dans un train ! Un polar (c'est Rivages Noir), le meilleur moyen de prendre le pouls d'une culture et d'une société que je ne connais pas vraiment.
Mais est-ce vraiment un polar ? Il y a quelque chose de picaresque dans ce livre. Son prédicat est déjà hautement humoristique : deux compères la cinquantaine bien tassée se décident à libérer le frère de l'un d'entre eux, qui doit être transféré hors de sa prison, et ils entendent bien en même temps faire main basse sur l'argent transporté dans le train. Pas n'importe quel train ! La Trochita, un petit train ancien seul à faire le trajet jusqu'aux confins de la Patagonie. Un train mythique. Voilà le décor. D'emblée, on attend un ton assez social à ce livre avec les deux personnages, qui sont quand même il faut un peu l'avouer, à la ramasse, mais attachants : Genaro, ancien conducteur de métro viré après des années de service, et Haroldo, ancien marin qui aime se faire appeler Butch Cassidy (car il prétend en être le descendant).
L'ensemble démarre plutôt bien, mais j'ai redouté pendant un moment (quand même plus des deux tiers du livre) un petit bouquin drôle certes, mais un peu superficiel. La veine de la satire sociale palpite, mais seulement souterrainement. Et enfin, alors que le livre s'enlise dans une comédie plutôt guillerette mais quand même insignifiante, une scène sauve l'ensemble, à travers un réquisitoire vachard et jubilatoire contre un politique opportuniste qui décide d'utiliser les voyageurs du train (quelques autochtones, des touristes et nos deux braqueurs amateurs) pour sa campagne électorale en les faisant passer pour les habitants du village où il doit faire un discours.
Cette scène sauve le livre à mes yeux, car il lui donne sa juste tonalité : une satire sociale. Et Argemi prouve qu'il est capable d'avoir la plume acérée (ce qu'on attend désespérément depuis le début du livre).
S'ensuit une assez jolie scène humaniste où tout le monde se livre à une partie de football improvisée alors que le train ne peut plus avancer, jusqu'au dénouement tragique un peu inéluctable. Au moins pas de happy end, c'est déjà ça d'évité. Juste un brin de sagesse en guise de conclusion.
Un grand soupir de soulagement. le livre évite l'écueil du livre drôle, mais superficiel, et l'auteur nous prouve finalement qu'il a du ventre et des crocs ! Je relirai volontiers un autre de ses livres, mais j'espère y trouver plus d'ironie.
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Pièce loufoque , agrégation de personnages improbables, de situations étonnantes pourraient rendre la lecture de ce livre déplaisante. Il n'en est rien car on est monte vite dans ce train , dans cette histoire dont on sent bien dès le début que le dénouement ne sera pas celui escompté par les 2 preneurs d'otages. Même si cela est finalement assez peu décrit, tout cela se passe à la fois dans un train mythique et surtout dans des paysages argentins désertiques et magnifiques
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Le polar Les morts perdent toujours leurs chaussures, m'avait enchanté. J'y avais découvert les talents de conteur et la fantaisie d'Argemí. Et pourtant, même si la barre était à mon avis placée assez haut, on me disait, de ci, de là, que ce n'était pas ce que l'auteur argentin avait fait de mieux.
En effet, les aventures de Butch Cassidy et de Juan Batista Bairoletto dans la Trochita, petit train qui dessert à une vitesse fulgurante, variant de zéro à quarante-cinq kilomètres/heures, 400 km de voies au fin fond de la Patagonie, viennent le confirmer : Raúl Argemí, avec Patagonia tchou-tchou, nous offre une histoire encore plus belle et plus folle que dans son roman précédent.

Butch et Bairoletto, sont en fait un ancien marin et un ancien conducteur de métro au chômage (même si le premier revendique être le petit-fils du Butch Cassidy original). Deux idéalistes et surtout deux bras cassés, qui ont décidé de prendre en otage les passagers de ce petit train dans lequel doit être convoyé Beto, le frère de Butch, à l'occasion d'un transfert de prison. Ce qui n'était pas prévu – rien, d'ailleurs, ne l'était vraiment – c'est que les passagers et l'équipage, une vingtaine d'altermondialistes allemands, une indienne mapuche enceinte jusqu'aux yeux, un couple de paysans… feraient preuve d'un aussi bon esprit en fraternisant presqu'aussitôt avec leurs kidnappeurs.
Dès lors démarre une lente odyssée patagone surréaliste où l'on verra un sénateur de droite candidat à la présidentielle prendre quasiment en otages les preneurs d'otages, un match de foot Argentine-Reste du monde joué dans la neige avec une pomme de pin, les envolées revendicatives de Bairoletto et ses prouesses sexuelles inattendues au milieu des poules…

Cette escapade burlesque est servie par un style classique et fluide, une sorte d'humour distancié et flegmatique, qui fait tout le charme d'Argemí. Pour autant, il ne s'agit pas que d'une farce. C'est aussi la chronique d'un monde qui se délite mais dans lequel la camaraderie et la solidarité, portées par les utopies, ont encore droit de cité. D'un optimisme loin d'être béat –et certaines scènes sont même carrément tristes – Patagonia tchou-tchou enchante et met du baume au coeur. Une saine lecture.


Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Que j'aime ces auteurs capables de décrire un univers bien réel sans se laisser enfermer dans le réalisme, capables de si bien se servir d'un mélange d'histoire, de légendes et d'imaginaire !
Le résultat est à la fois très absurde et très humain, très drôle et très touchant, délicieusement inventif et dépaysant. Un régal.
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