Letter Bee, tome 18

Effectivement l'erreur que l'on pourrait faire, lorsqu'on commence à lire "Letter Bee", est de croire que ce manga est un shonen jeunesse ou Young Adult, car après avoir filé le thème de la lutte des classes, l'auteur s'attaque à celui du totalitarisme et des crimes contre l'humanité. Dans le monde à la fois lumineux et crépusculaire de l'Amberground inspiré des oeuvres du mouvement impressionniste, la lutte des classes est de mise et les aspirations populaires ne peuvent s'exprimer à cause de la chape de plomb par la dictature d'un gouvernement d'autant plus impitoyable qu'elle ne dit pas son nom. Effectivement l'erreur que l'on pourrait faire, lorsqu'on commence à lire "Letter Bee", est de croire que ce manga est un shonen jeunesse ou Young Adult, car après avoir filé le thème de la lutte des classes, l'auteur s'attaque à celui du totalitarisme et des crimes contre l'humanité. Dans le monde à la fois lumineux et crépusculaire de l'Amberground inspiré des oeuvres du mouvement impressionniste, la lutte des classes est de mise et les aspirations populaires ne peuvent s'exprimer à cause de la chape de plomb par la dictature d'un gouvernement d'autant plus impitoyable qu'elle ne dit pas son nom. Après avoir présenté l'univers, ses lois, ses règles et ses mystère, et après avoir introduit et développé les protagonistes du drame, c'est bientôt l'heure du Grand Soir et nos magiciens pistoleros vont devoir choisir leur camp pour abattre la Bête Immonde : celui de la Réforme ou celui de la Révolution !!!
Dans les dessins, dans le scénario, dans les thématiques et même dans la narration la comparaison est de mise avec "Claymore", la série Dark Fantasy de Norihiro Yagi…


Dans ce tome 18 les choses avance grandement car Largo Lloyd n'a pas perdu son temps en remplaçant Lawrence à la tête de Reverse : le groupe révolutionnaire est devenu un véritable mouvement populaire !
Il révèle toute la vérité sur le coeur des gens qui sert à alimenter le Grand Ancien Spirytus qui ne doit pas s'éveiller de son sommeil millénaire quand à lieu une nouvelle Extinction… La fin du monde est proche, et c'est à Sir Etok, à la limite septentrionale de l'Amberground, que Lag Seeing se rend grâce aux souvenirs des enfants pour découvrir que SPOILERS

358 jours plus tard, nous découvrons un pays en détresse survivant au rythme d'Extinction de plus en plus fréquentes… La Maka est mort et la soeur de Niche s'est enfermée dans une chrysalide, du coup les insectarmures naguère enfermé dans les piliers de glaces du jardin des esprits déferlent sur l'Amberground et n'hésitent même plus à attaquer villes et villages seuls ou en groupes. Les Bees et les Maraudeurs désormais rivaux voire partenaires plus qu'ennemis ont fort à faire à les combattre tout en collectant des milliers et des milliers de lettres d'espoir dans l'espoir de vaincre Spirytus plutôt que de l'alimenter.
Les réformistes de Challys Garrard misent tout sur un Zazie enfin en paix avec lui-même tandis que les révolutionnaires de Largo Lloyd misent tout eux sur Chiko la jeune mutante dévouée à la cause… Difficile d'ailleurs de ne pas verser une larme sur le passé de cette dernière, ses geôliers pris d'affection pour elle se suicidant les uns après les autres plutôt que d'obéir aux ordres du gouvernement (une allégorie même pas déguisée de la sinistre unité 731 dirigé par le sinistre Shirō Ishii, vous savez le savant fou dont les horribles expériences sur des cobayes humains ont coûté la vie à plus d'un demi-million de personnes et qui fut gracié par les autorités américaines en 1945… Mais quel monde de merde !)
A moins que Lag revenu de son entraînement avec les Dieux Très Anciens n'ait trouvé une troisième voie... 50% homme, 50% dieu, 100% sauveur, réussira-t-il à sauver l'Amberground même si cela doit lui coûter la vie ?

A la veille du Grand Soir, résumons la situation : un gouvernement ploutocratique exploite tout en peuple dont les membres les plus doués sont appelés à la capitale pour travailler dans un système qui les fait passer du Côté Obscur en leur ôtant tout rêve et tout espoir, et qui se reproduit à l'infini génération après génération en vampirisant le population pour nourrir une Bête Immonde sous prétexte de protéger le monde de la dite Bête Immonde (et puis il y a aussi les insectarmures qui portent tous le nom d’alcools qui lobotomisent leurs victimes…). C'est moi qui me fait un film ou Hiroyuki Asada a fait siennes les thèses du marxisme ? ^^

Je n'ai jamais été déçue par le travail de Hiroyuki Asada, et je croise les doigts pour que ce soit toujours le cas. Il n'y a pas beaucoup de mangaka d'ailleurs qui font partie de cette catégorie là pour moi et avec ce tome dix-huit, j'avoue que je n'ai qu'une hâte, avoir le tome dix-neuf dans les mains. Autant graphiquement, rien que la couverture est absolument sublime, que scénaristiquement, ce tome est une petite merveille. Et pourtant, il n'y a pas tellement d'action, mais par contre, nous avons notre lot de révélations. Et rien que pour la dernière scène du tome… la lecture vaut le coup.

Notre groupe de héros sont enfin arrivés au repère de Reverse dont le chef est leur ancien leader. Llyod ne m'avait jamais semblé être un personnage extrémiste, ni méchant en soi. Et malgré sa trahison, je ne pouvais me résoudre à penser qu'il avait basculé aussi brusquement et sans raison. Nous apprenons dans ce tome dix-huit pourquoi il est le chef de Reverse. Ses motivations mais aussi le plus important, pourquoi Reverse n'est pas l'ennemi. Les intentions du groupe sont louables, mais comme le disent Zazie et Connor, je ne pense pas que Reverse soit la solution. Malgré leurs bonnes intentions, leurs méthodes ne sont pas ce qui ramènera la paix et la sauvegarde de toute la population. C'est une position narrative classique, en elle-même, où deux solutions s'opposent, les deux n'étant pas vraiment LA solution. Notre troisième option, étant très souvent le héros. C'est un classique, mais Hiroyuki Asada arrive toujours à rendre son récit intéressant, poétique, poussant à la réflexion. Et même si l'on sait que la solution sera très probablement Lag, au final, il n'en reste pas moins, que la façon dans le mangaka met tout cela en place est vraiment bien.

Lag, notre cher petit Lag, doit encore se résoudre à aller au-delà de ses limites. Sa gentillesse et sa douceur en font un personnage très émotif mais c'est aussi une grande force. Il ne veut sacrifier personne mis à part lui. C'est l'occasion aussi pour nous d'en apprendre encore plus sur lui. le mystère l'entourant touchant presque à sa fin. Et pourtant, on est certain qu'il n'a pas fini de nous surprendre. Mais je ne peux m'empêcher de penser que Lag pourrait avoir une fin comme Fly, le héros de INADA Kôji… Il y a toujours tant de mélancolie dans les histoires de Hiroyuki Asada que cela ne m'étonnerait pas. Mais pour l'instant, nous n'en sommes pas là. Lag découvre qui il est, et fait son choix, celui de sauver la population de son monde, au prix d'un sacrifice que l'on ne connait pas encore… C'est dur, car on a envie de protéger ce petit bonhomme que son créateur a su nous faire adorer, mais en même temps, je trouve que cela le grandit encore plus comme héros. J'ai hâte de voir ce qu'il va lui arriver.

Un autre point que j'ai apprécié, c'est l'entraide et l'amitié qui ressort vraiment de ce tome. C'est, je pense, quelque chose qui tient à coeur au mangaka car c'est très souvent un thème qu'il aborde dans ses oeuvres et qu'il sait parfaitement mettre en image. C'est aussi toute la beauté de cette série. J'aime ce côté humain, poétique, sentimental, riche de ses oeuvres.

Le tome dix-neuf va se faire attendre, c'est aussi cela le problème d'être au coude à coude avec la parution japonaise… mais j'ai plus que hâte de le découvrir.

Avec ce tome, on sent que la fin se rapproche à grand pas!
Lag prends enfin conscience de ce qu'il est et de ce que cela implique.
Il me tarde d'avoir le prochain tome entre les mains!

Avec ce tome, on sent vraiment qu'on s'amorce vers la fin de l'histoire. Il y a à nouveau plein de révélations sur le monde des bees et le passé de Largo Llyod. La narration est toujours aussi efficace.L'histoire se poursuit sans temps mort. Au début, intense en action et en tension, succède une période un peu plus calme, dans l'attente des dernières pages qui annoncent une suite explosive.
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En fait, le seul reproche que j'aurai à faire c'est qu'à force de rajouter des personnages secondaires on a tendance à oublier qui est qui… Plus que deux tomes avant la fin, je me demande bien ce que nous réserve le mangaka.
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