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EAN : 9782743634919
204 pages
Payot et Rivages (06/01/2016)
3.47/5   31 notes
Résumé :
Au moment où son fils se passionne pour la musique, Michka Assayas revient sur son expérience cocasse dans un groupe de rock. Un roman générationnel, très attendu par tous les amoureux du rock, foisonnant de tableaux saisissants et d'anecdotes truculentes, qui évoque avec finesse les questions de la transmission et de l'héritage dans un monde en pleine mutation.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Michka Assayas nous entraine dans « une autre monde » où le Rock and roll est roi. Mais pas seulement. Cela va bien au-delà. Celui qui s'est convaincu que tout son mal tenait à son introversion, son incapacité de faire quelque chose de bien avec les autres, va se surpasser en montant un groupe avec son fils, adolescent qui part un peu en vrille, avec qui il a du mal à communiquer et qu'il ne comprend pas (ce qui ne surprend pas les parents, comme moi, qui sont passés par là).
Ce livre m'a passionnée.

Dans une première partie, on a même un aperçu de l'histoire du Rock. Je comprends mieux la capacité de Michka Assayas à écrire la gargantuesque "histoire du Rock", lui qui, dès son adolescence, faisait des fiches sur les groupes et référençait tous les albums et titres de façon très détaillée. Il a donc tout de l'encyclopédiste.
Certes, il cite beaucoup de noms de groupes pas toujours connus mais c'est l'occasion de découvrir. Et puis, il est de ma génération alors ça me rappelle la bande son de ma jeunesse.

Ensuite, dans la deuxième partie du livre, c'est son expérience de scène qu'il raconte. A l'origine et sur le conseil judicieux De Bono, il y a sa volonté de faire quelque chose avec son fils qui joue très bien de la batterie. Son choix de jouer de la basse m'a beaucoup plu car j'ai un mari bassiste.
Cette expérience lui fait dire qu'il le courage du ridicule, expliquant qu'en tant que critique il est mauvais quand il s'agit de jouer. Il a donc tendance à l'autocritique parfois sévère mais peut être lucide.

J'ai trouvé que l'on voit bien que sa vocation première est celle d'écrire. J'aime beaucoup son style.
Et puis, il fait une description très juste des magasins de musique à Pigalle et des studios d'enregistrement. Rien que pour ça cela vaut bien les 5 étoiles.
Pour finir et comme il n'y a pas le son, Michka Assayas fait la liste des chansons sans lesquelles ce livre n'existerait pas. Nous inciter à écouter de la bonne musique, ça il sait bien le faire !


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Souvenirs, souvenirs…
Le nom de cet auteur est bien connu des amateurs de musiques. Il est en effet un célèbre et très écouté chroniqueur musical. Il a en effet collaboré à « Rock & Folk » et aux « Inrockuptibles » entre autres. Il a aussi activement participé à l'écriture du « Dictionnaire du Rock ». Il a aussi écrit quelques fictions.
Ici il s'agit d'un texte fortement autobiographique divisé, à mon humble avis, en deux parties : la première nous raconte la jeunesse musicale de l'auteur, dans un vaste inventaire de groupes et de chanteurs. Certains toujours en activité, peu il est vrai. D'autres me sont absolument inconnus et ont disparu corps et âmes en laissant quelques enregistrements derrière eux !
Du rock au mouvement punk, de la New-Age au métal en passant par le folk américain, l'auteur n'est pas sectaire, il écoute et chronique avec une certaine jubilation souvent ou avec une ironie caustique parfois.
Il nous parle aussi de ses débuts dans le métier, de ses premiers articles et du bonheur d'avoir atteint le Grall… Avec ce paradoxe de ne pas être musicien, mais il va se soigner.
Dans la seconde partie du livre, Michka Assayas, ayant des problèmes avec Antoine, son fils, suit le conseil de son ami Bono de U2 « Fais quelque chose avec ton fils ». Oui mais quoi ? Antoine se passionne pour la batterie, alors pourquoi ne pas faire de la musique ensemble ? le père à la basse, le fils à la batterie. Alors commence un long et douloureux apprentissage, plein de déceptions avec peu de succès.
La route est longue, très longue !
Une jeune punk, Louise, fille d'un éclusier, les rejoint au chant, le trio un peu trop amateur sur des textes en anglais composés par Assayas. Louise suivrason boy-friend de l'époque.
Avec la création d'un autre groupe, « Suis Bamba » comprenant toujours le père et le fils, les galères s'enchaînent, mais la fougue reste intacte et les progrès sont là… et les relations père-fils s'améliorent également.
En fin d'ouvrage, l'auteur nous parle d'un concert dans le temple de la musique de Lorient « le Galion » (où je retrouve parfois mon ami Stéphane le Carre) en première partie de « Republik », le nouveau groupe de Frank Darcel.
Beaucoup de personnes, des musiciens célèbres et des anonymes.
Le père et son fils, des amis qui les aideront dans leur projet musical, la joie de concerts réussis et la tristesse de la mort d'un ami.
Un excellent ouvrage où un homme se raconte avec humilité, nous fait partager ses joies et ses peines, et nous plonge dans un univers musical loin du « star-system ».
Une belle écriture pleine de pudeur.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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A nom du rock
Un philosophe a écrit «  Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre ». le narrateur d' Un autre monde veut lui, briller sur une scène de concert et éprouver l'extase de jouer sa propre musique devant un public.
Le comique de la situation est qu'il a 47 ans , ne sait absolument pas jouer de la basse ( l'instrument qu'il a élu) et ne connaît rien à la musique.
Si on ajoute que son sens du rythme est très modéré, on aura une idée de l'ampleur de la tache. Mais il a pour lui sa connaissance encyclopédique du rock, ses rêves de jeunesse et son fils ado avec qui il veut partager quelque chose, éberlué de la vitesse avec laquelle le « petit » est sorti de l'enfance et mène sa vie de son côté. Il a donc quelque chose à rattraper, pense -t-il, pour être -ou se sentir père. le fils joue de la batterie, le père de la basse et d'une espèce de clavier et on a embauché Louise, une blonde ado, aussi improbable que le reste du trio mais dont la façon de chanter fait dresser l'oreille pour peu que l'on apprécie l'hétérodoxie vocale. le groupe existe : il s'appellera Suis bomba...
Succès d'estime des concerts, complicité du père et du fils, fièvre musicale : le pari est gagné : le narrateur a réussi à monter sur scène, à chanter ses propres composition ...et à ne pas être ridicule.
Livre générationnel des post soixante huitards qui ont baigné dans le rock, le punk, la new wawe et qui voient leurs schémas culturels bouleversés par la présence d'un enfant.
Il n' existe rien de commun entre les relations du narrateur et de son père et celle qu'il a avec son fils : ils n'avaient que peu en commun, culturellement parlant.Adultes et ados vivaient dans des mondes bien séparés. Antoine et son père ont la musique en commun ( bien que le fils n'ait jamais acheté un cd) : c'est ce qui va faire lien dans l'aventure que le narrateur commence avec son « groupe ». Étant donné qu'Antoine est bien meilleur musicien que le père, les rôles se trouvent ici inversés : c'est le fils qui conseille, guide le père et cela à la satisfaction de ce dernier qui abandonne momentanément son « costume » , un peu trop lourd pour lui, de père et devient un peu, le fils de son fils.
C'est un roman attachant et optimiste ou, semble -t-il, le « père » n'est jamais dupe de ce qui motive ses choix de vie et des ressorts cachés de la vie familiale : «  l'égoïsme dont chaque membre d'une même famille peut faire preuve en poursuivant sa propre quête est à la source de bien des blessures involontaires. ». Il s'agit aussi un hommage aux musiciens, grands et surtout petits, ces obscurs « acharnés au travail au point de devenir dans bien des cas des virtuoses capables d'enchaîner les notes à une vitesse très élevée (…) membres d'une secte pacifique soumise au dieu de la puissance sonore et de l'agilité surnaturelle . »

Assayas, Michka, Un autre monde. Editions Rivages.
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Après avoir entendu Michka Assayas parler de ce livre, il semble que ce soit davantage un récit qu'un roman. Et toute la première partie du livre où l'auteur raconte son enfance, son éveil musical, son parcours, sa folie encyclopédiste, pourrait être juste autobiographique. Ce début est d'ailleurs très intéressant, truffé de références qu'on a envie de mettre en fond sonore pour nous accompagner pendant la lecture.
Mais ce début dure quand même plus de 80 pages et on se demande bien à quel moment le fils va vraiment devenir un personnage à part entière... Et ça m'a gênée, ce père entre ego et modestie, qui se raconte lui bien plus qu'il ne raconte sa relation avec son fils. On peut comprendre, c'est intime, c'est compliqué, la place du père, l'éducation, tout ça, mais c'est le coeur du sujet! Et bien qu'on sente la tendresse, l'élan d'un père qui cherche à échanger et à communiquer, et qu'on ressente la complicité qu'il va réussir à établir grâce à son projet audacieux et loufoque de concert expérimental, je trouve que le père prend beaucoup de place.
En revanche ça fait plaisir d'entendre un critique parler d'humilité face à sa passion: l'auteur semble prendre conscience qu'il a sans doute été cassant, présomptueux, arrogant, alors qu'il était lui-même incapable de se jeter à l'eau. Il a utilisé ses mots, ses connaissances incroyables pour mieux masquer son incapacité à être musicien. Et cette limite, je la comprends très bien, c'est ce que je pense depuis mes études littéraires: qui suis-je pour donner mon avis et décortiquer le livre de quelqu'un alors que je n'ai encore rien produit moi-même?...
Mais c'est le jeu, n'est-ce pas, des masses critiques! Alors merci à Michka Assayas, aux éditions Rivages et à Babelio pour cet envoi! Merci à Babelio de nous permettre de donner notre avis, et n'oubliez pas: un "je n'aime pas" vaut mieux qu'un "c'est nul", c'est plus nuancé, moins définitif, et ça laisse de la place aux autres pour s'exprimer!
Ceci dit "Un autre monde" reste un récit touchant et érudit, et je vais de ce pas aller écouter quelques uns des morceaux référencés à la fin dans la playlist...
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Michka Assayas est un journaliste, critique de rock qui sévit actuellement sur France Inter dans l'émission "Very good trip";
Ami du groupe U2 depuis ses débuts, il est l'auteur d'un livre d'entretien très intéressant avec Bono, son chanteur que l'on retrouve dans ce livre, dans le rôle fantômatique du grand frère.
Dans une première partie, il retrace son parcours d'enfant du rock, ce qui l'a amené à devenir cet encyclopédiste si passionnant ; puis il devient père et se confronte à ce que beaucoup vivent, l'adolescence de son fils.
C'est alors qu'il décide de sauver "son monde"; il fonde un groupe avec son batteur de fils, pour conjurer la peur de ne s'être jamais lancé sur les planches et tenter de se rapprocher de sa progéniture.
C'est un livre bouleversant d'humilité pour ce grand critique rock, qui a osé: je n'ai pas forcément envie d'écouter sa musique, mais je resterai un auditeur fidèle et son lecteur à jamais.
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critiques presse (1)
LeFigaro
04 février 2016
L'histoire tendre et drôle d'un père qui cherche son fils.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Des concerts peuvent se répéter ; mais ce qu’on désigne, par un anglicisme qui dispense d’en approcher la définition, sous le nom de « performance », et qu’on peut assimiler à une forme d’exhibition publique ou à une cérémonie permettant d’expulser et mettre à mort certains démons, n’est pas voué à se répéter mécaniquement. Suis Bomba ne fut pas un groupe de musique mais le lieu pour moi d’un exorcisme. Sans doute, l’exercice, dans ma jeunesse, de ce que j’ai toujours considéré comme un non-métier – la « critique rock » – et le fait de rester connu pour cette activité ancienne avaient laissé en moi un sentiment de culpabilité. À mes débuts en pleine période après-punk, j’avais considéré la musique comme le théâtre d’une lutte. Des titans s’étaient dressés dans un monde chaotique et leur mission avait été de raser ce qui restait encore debout de l’ancien monde, terrassant sur leur chemin des ennemis et des traîtres qui conspiraient pour restaurer l’ordre ancien. Je m’en étais pris avec une rare colère à ceux que j’avais jugés hostiles ou simplement indifférents à cette bataille où je m’étais embrigadé tout seul.
Je ne m’étais jamais intéressé au degré de travail et de discipline nécessaire, y compris chez un groupe punk ou hard rock de dernière zone, pour jouer en rythme. J’avais tout ignoré de la pratique de la musique – le solfège et l’harmonie, bien sûr, ce qui était aussi le cas de bien des musiciens de rock, et non des moindres (Paul McCartney, notamment, n’a jamais su lire une partition) – et donc des étapes nécessaires à la préparation d’une prestation scénique ou d’un simple enregistrement. J’avais autrefois assassiné en quelques lignes des musiciens qui avaient eu le courage de se réunir, de répéter et de rêver à quelque chose en commun, ce dont j’aurais été, moi, bien incapable. Cela avait entraîné chez moi une gêne durable, et même un sentiment de honte. Il me fallait expier.
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Plus de trente ans après, la malédiction a pris fin. Un jour, chez moi, aux alentours de 2005, je me suis amusé à improviser de la musique électronique grâce au logiciel GarageBand installé sur mon Mac. Puis, quelques mois plus tard, pris d’une impulsion, je suis allé à Pigalle et je me suis offert une guitare basse et un ampli. Pourquoi une basse et pas une guitare électrique comme tout le monde ? J’y reviendrai. J’ai appris à en jouer à ma façon, j’ai composé des chansons, j’ai osé les chanter, d’abord à moi-même, puis à un ami guitariste. Avec lui, j’ai créé un trio où j’ai intégré mon fils batteur, alors âgé de seize ans. Je suis même arrivé à monter sur scène et à donner quelques concerts. Mais je brûle des étapes ; j’anticipe. Le chemin a été long et les détours étranges.
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J’appartiens à cette catégorie de l’humanité pour qui chanter et jouer d’un instrument tout en restant en rythme a longtemps paru un exploit impossible – un peu comme piloter un avion supersonique. A douze ans, j’ai bien pris des cours de guitare classique avec un virtuose du flamenco. Ce petit Espagnol aux longues moustaches tombantes m’apprenait des chansons révolutionnaires. Il me dit une fois que, le jour de la mort de Franco, il « danserait ». Je l’adorais. Hélas, il disparut vite et jamais je n’ai su s’il accomplit sa promesse. Il me mit entre les mains d’un de ses élèves, un gringalet sinistre qui m’enseignait la guitare dans le garage de ses parents comme si c’était des maths. Or j’étais nul en maths. Bien plus tard je compris qu’il n’avait pas tort : la musique obéit à des règles mathématiques, comment l’ignorer ?
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[Il] reposa devant moi son téléphone et me dit qu'on venait de lui apprendre que Ian Curtis, le chanteur d'un groupe de Manchester, Joy Division, qui avait porté à un sommet d'incandescence cette énergie du désespoir, l'élevant vers une forme de poésie, voire de spiritualité naissante, avait été retrouvé pendu. Ainsi, quand je commençai à penser que j'avais une voix et que, peut-être, elle méritait d'être entendue, la fin du monde avait déjà eu lieu.
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Je ne sais pas qui a prononcé cette phrase devenu proverbiale : dans les années soixante, même quand on ne prenait pas de drogue, il fallait faire semblant d’en prendre, alors que dans les années quatre-vingt, même si on en prenait, il fallait prétendre ne pas y toucher. Je mesure aujourd’hui à quel point elle est vrai.
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Vidéo de Michka Assayas
Son rapport à la famille, au VIH SIDA, sa réussite personnelle, la plus belle remarque qu'on lui a faite sur son livre, découvrez l'entretien avec Anthony Passeron, dixième et dernier épisode de cette première saison Filature.
Anthony Passeron enseigne les lettres et l'histoire-géographie dans un lycée professionnel. Il est né à Nice en 1983, une région qui est au coeur de son premier roman, paru aux éditions Globe, dans lequel il revient sur l'histoire familiale et la figure de son oncle Désiré, mort prématurément du sida et dont le destin tragique a longtemps été occulté. Une véritable révélation littéraire.
Filature, la nouvelle série du Média de la Fête du Livre de Bron présente 10 podcasts où Florence Aubenas, Sébastien Joanniez, Victor Hussenot, Jeanne Macaigne, Corine Pelluchon, Michka Assayas, Kamel Benaouda, Seynabou Sonko, Philippe Jaenada, Anthony Passeron se laissent aller au fil des mots. 10 formats courts de 4 minutes à écouter sur le Média et les réseaux sociaux de la FdLB.
© Collectif Risette/Paul Bourdrel/Fête du Livre de Bron 2023
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