AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9791094190081
300 pages
Les éditions Braquage (13/10/2021)
4.25/5   40 notes
Résumé :
En 30 ans de journalisme musical, JD Beauvallet a rencontré les plus grandes icônes du rock, soutenu les plus émergentes, défendu les plus tenaces. Dans ce livre illustré par les clichés du photographe Renaud Monfourny, ce passeur de génie revient sur sa vie, trépidante, laissant place aux brûlures de l’enfance, aux années Inrocks, aux déambulations dans les rues de Manchester ou celles de Liverpool, à l’affût de la moindre rock-star naissante. Une autobiographie bo... >Voir plus
Que lire après PasseurVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il est étrange de lire les mémoires d'une personne qui a directement participé à mon éducation musicale. J'ai lu les Inrockuptibles pendant une bonne dizaine d'années (du numéro trois jusqu'à la fin des années 90), après plus sporadiquement puis quasiment plus du tout. J'y ai fait de nombreuses découvertes, j'y ai forgé ma culture musicale, grâce à lui, JD Beauvallet et à quelques autres, Christian Fevret, Emmanuel Tellier, etc.
J'ai découvert, grâce aux tirs croisés de Bernard Lenoir à la radio et des Inrockuptibles, des tas de groupes, dont, au premier rang les Pixies et les Breeders, Dinosaur jr, Massive Attack et bien sûr Wedding Present, Miossec et Dominique A, sans oublier les vétérans du Velvet Underground et des Byrds ; et tant d'autres que j'oublie ou que j'ai remisé bien loin dans ma mémoire. Quand d'autres magazines hautains et sentencieux comme Best ou Rock & Folk s'extasiaient sur les derniers Genesis ou Supertramp, eux parlaient de gens qui me ressemblaient, et la solitude était d'un coup plus ensoleillée.
Je ne compte pas le nombre de disques achetés souvent sur la foi de quelques lignes imprimées, aussi justes qu'abstraites, de quoi nourrir une insatiable curiosité.

Les premiers chapitres de « Passeur » sont ceux de l'enfance, de l'adolescence et des grandes découvertes, parfois drôles, touchants. Dès qu'arrive la musique, l'écriture se fait plus pétillante, pressée de raconter. Chaque chapitre démarre sur un sujet, une ville, un artiste puis dévie, comme une conversation entre potes. Chaque page est l'occasion de ressortir au moins un album, et d'en découvrir deux autres !
Son enthousiasme n'est en rien émoussé par le temps. Il suffit de lire les passages sur les Smiths et les Stone Roses par exemple, ou sur le hip-hop, pour se rendre compte qu'il est un amoureux fervent du rock, de la musique. Ces phrases sont les plus belles du livre.

Il n'y a jamais de nostalgie dans tout ça, ni dans son écriture, ni dans ma lecture. le temps qui passe suffit. Et le plaisir de lire, probablement d'écrire aussi.
Beauvallet est l'anti-Manoeuvre, ce Lester Bangs de pacotille, et c'est très bien comme ça. « Passeur » est donc à poser sur l'étagère à côté des « Coins Coupés » de Philippe Garnier et du « Sur le Rock » de François Gorin.
Commenter  J’apprécie          124

Durant les années 80, En France, quand vous vous intéressiez à la musique, vous n'aviez quasi que deux choix en matière de presse musicale: le Best de Bigot ou le rock n' folk de Manoeuvre. Il y a avait assez peu de place pour la musique émergente, pour les mouvements musicaux qui se profilaient outre manche ou encore la scène musicale française faisant bouger les lignes du côté de Rennes. 4 jeunes mordus de sons vont chambouler cette dualité médiatique avec la création des inrockuptibles. L'un d'entre eux s'appelle Jean-Daniel Beauvallet. Il vient d'écrire Passeur, son autobiographie parue aux éditions Braquage.
Jean-Daniel Beauvallet n'est pas un dandy parisien du 16e. C'est le fils d'un directeur d'hôpital psychiatrique de Chinon, qui est mordu de David Bowie et du Velvet Underground. Arrivé sur Tours, le lycéen crée avec d'autres un fanzine , Epsilon, et commence à faire jouer des groupes indés. Un ami commun provoque la rencontre de JD avec Christian Fevret et Serge Kaganski et quelque temps plus tard les Inrockuptibles naissaient. de longs échanges, des prises de risque, les magnifiques photos de Renaud Monfourny accompagnent la mise en page élégante et épurée, cette simplicité graphique due à un manque de compétence en mise en forme. JD a passé la moitié de sa vie outre manche, de Liverpool à Brighton en passant par l'Hacienda de Manchester. Et quand il revenait sur Paris, c'était pour s'enfermer dans des studios d'écoute de Radio France avec Bernard Lenoir. JD n'a eu de cesse de vouloir servir par sa plume la musique, ses créatrices et créateurs. Avec son style toujours aussi direct que limpide, Beauvallet va tracer les grandes lignes des ces 40 dernières années de sons, des milliers de K7 et CD écoutés, des interviews préparées au cordeau, des répétitions et des balances auxquelles il participe pour choper l'essence même de la création artistique. Même si les Inrocks d'aujourd'hui sont bien loin des premiers numéros qu'il a rédigés. Il ne rentre pas dans les détails sur l'ère Pigasse, le départ de Févret et le sien. Il n'a pas l'esprit revanchard mais veut parler et retenir ce qui l' a toujours animé : le passage. Etre passeur de sons, amplificateur de talents et retranscripteur d'émotions. Même si la raison qui l'a poussé à prendre la plume sur son sujet est regrettable, les lecteurs qui lui doivent tellement pour avoir mis en lumière Pixies, PJ Harvey, The Stones roses ou encore Miossec pour ne citer qu'eux auront plaisir à plonger dans la vie Beauvallet pour peut-être comme lui, à la fin de "Passeur", construire sa propre chaise.
Commenter  J’apprécie          42
"Passeur", c'est l'autobiographie de JD Beauvallet, l'un des fondateurs des Inrocks, le spécialiste musical du magazine. Parcourir ces pages, c'est côtoyer David Bowie, Bjork, Morrissey, entendre parler d'Oasis ou Daft Punk. Mais aussi se balader du côté de Liverpool ou Manchester, évoquer le foot ou la littérature (Nick Hornby). Bref, un vrai régal pour le cinquantenaire que je suis désormais, lecteur des inrocks autour de la vingtaine... y'a un petit coté nostalgique dans cette lecture, c'est une évidence. J'ai en tout cas trouvé beaucoup de passion, d'authenticité et de sincérité dans ce bouquin.
Commenter  J’apprécie          110
C'est un livre foutraque, qui parle finalement assez peu de musique, mais beaucoup de sentiments, d'atmosphères, de lieux, d'ambiances. Beauvallet écrit pas mal et on a une série d'articles sur sa vie, sur les endroits qu'il a côtoyés, les groupes qu'il a croisés. Vous sentez le manque d'enthousiasme ? En fait, Beauvallet représente le rockeur tel que je ne l'aime pas : la musique il s'en fout, tant que c'est le bordel, il est content. Plus la musique est noisy, infernale, plus il voue le groupe aux gémonies…la caricature, c'est tout le bien qu'il écrit des Stone Roses, non parce qu'ils auraient fait des morceaux géniaux, mais parce qu'ils sont éméchés, et que leur concert est pourri…bref, Beauvallet préfère la posture aux notes…et s'étonne que les Spice Girls n'aient rien à dire…donc ce livre ne parle pas de musique, de celle de New Order (qu'il adore) et qu'il compare à LCD Soundsystem (yes !) et aux Daft Punk (bof, ce boubiboulgla disco…). Il parle aussi de musiques classiques du XXè mais sans préciser quoi que ce soit…bref, c'est un livre de ressenti, donc forcément sympathique, mais vain.
Commenter  J’apprécie          20
Je dois énormément aux Inrocks, beaucoup. J'attendais ce journal fébrilement, à chaque jour de sa sortie, quand il était bimestriel puis mensuel.
Je faisais le pied de grue devant la librairie, dès l'aube, pour pouvoir lire les longues interviews des artistes que j'aimais et que je suis toujours.
Une phrase m'est restée depuis qui m'a servi de guide . Bjork disait qu'un Islandais, quand il voulait une chaise, il la construisait. JD Beauvallet qui a recueilli ce témoignage , l'évoque dans son brillant livre.
Je fais parti de ces personnes sur facebook qui lui ont suggéré de témoigner de ces années et de sa vie de journaliste. Merci de nous avoir entendu. J'ai dévoré le livre comme je dévorais ses interviews que je relis encore. Je n'ai qu'à tendre le bras, ma collection des Inrocks du numéro 6 au 62 se trouve sur l'étagère à côté de mon lit. de l'autre côté, ma femme s'est endormie.
Merci pour tout, JD.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Tony [Wilson], homme de lettres, avait tendance à prendre ses rêves pour des réalités. Comme ce jour où il reçut un appel de Shaun Ryder [leader des Happy Mondays], à la recherche d’un spot à Manchester pour une session photo. « Tony, j’ai trouvé ! On va poser à côté d’une gigantesque affiche de Rimbaud ! » « C’est super, je ne savais pas que t’intéressais à la poésie française… » « Quelle putain de poésie française ? Je te parle de Rambo ! »

Chapitre 18. Fookin’ Madchester, p. 193
Commenter  J’apprécie          40
Bien des années plus tard, dans une de ses phrases définitives et malicieuses, Björk me dira : « En Islande, si tu veux une chaise, tu fabriques une chaise. » Ça deviendra, avec effet rétroactif jusqu’aux années tourangelles, ma devise absolue. Toute ma vie, j’ai construit ma chaise.

Chapitre 8. Officiel Epsilon, p. 63
Commenter  J’apprécie          60
Je ne l’ai pas encore dit, mais ma vie me va. Je l’ai choisie et construite. Je n’ai gardé que les bonnes personnes. Ma garde rapprochée à moi. Je n’ai pas besoin d’une foule. Comme le dit Bansky : « Les gens m’adorent ou me détestent. Ou ils n’en ont rien à foutre. »

Chapitre 24. L’art à la rue, p. 260
Commenter  J’apprécie          20
Je suis impossible à vivre, même pour moi : ma compagnie est éreintante.

Chapitre quatre. Hackeur à coeur, p. 37
Commenter  J’apprécie          70
Dans l’interview qu’elle m’accorda par compassion, elle me dit : « Il faut toujours partir. Les Vikings n’étaient pas sédentaires, ils préféraient risquer l’aventure sur de frêles bateaux en bois… J’ai besoin chaque jour de me tester. » Björk ne me parlait bien sûr pas des Vikings mais d’elle-même. D’île même.

Chapitre 16. Islande mon amour, p. 174-175
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Jean-Daniel Beauvallet (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Daniel Beauvallet
JD Beauvallet raconte les débuts et la mission du concours "Sosh aime les inRocKs lab"
autres livres classés : autobiographieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (61) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..