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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Comment se peut-il que la vie soit si douce et si triste à la fois ? Comment ?"

En vous plongeant dans "Les coulisses du musée", premier roman de Kate Atkinson, ne vous attendez pas à découvrir l'envers du décor de la Tate Gallery ou de la National Gallery. Vous en serez pour vos frais. Le musée que l'auteur vous propose d'explorer n'est ni plus ni moins que le passé, ce vaste domaine où errent les souvenirs, bons ou douloureux, les regrets et les morts.

Roman généalogique que je vois un peu comme l'homologue anglais des inégalables "Cent ans de solitude" de Garcia Marquez, "Dans les coulisses du musée" nous transporte à York, dans le nord de l'Angleterre, dans les années 50, au cœur du "home sweet home" de Bunty. Ledit foyer se situe au-dessus de la boutique d'animaux que tient George, le "homme sweet homme" de ladite Bunty qu'elle ne peut souffrir et qu'elle a épousé en désespoir de cause après avoir perdu deux fiancés à la guerre. De l'union de Bunty et de George naît successivement un certain nombre de filles dont Ruby, la narratrice, que nous suivons pas à pas depuis sa conception jusqu'à l'âge adulte, avec un focus tout particulier sur son enfance.

Dans un style très humoristique, Ruby déroule essentiellement la narration de sa vie et de celle de sa mère, deux existences faites d'opposition et d'incompréhension, de secrets et d'espoirs déchus. Et tout le talent de l'auteur est de nous livrer un roman terriblement humain et dramatique sur le ton léger des chroniques familiales, souvent ridicules, parfois touchantes.

A travers le récit de Ruby apparaissent de très nombreux autres personnages : soeurs, aïeules, tantes, oncles... des figures aux destins contrariés et banals. Il est très facile de s'identifier à tel ou tel personnage, les parcours des membres des familles Barker et Lennox se suivent avec plaisir.

Finalement, en seulement 400 pages, c'est à un incroyable voyage dans le temps que nous participons, nous attachant aux personnages ou les détestant, nous étonnant de moeurs si proches de nous dans le temps mais si éloignées par leur nature et leurs répercussions sur la vie d'êtres guère différents de nos parents et grands-parents.

"Dans les coulisses du musée" est depuis vingt ans un très grand succès de librairie outre-Manche et on ne peut s'en étonner.


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Pioche dans ma PAL février 2017
Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017
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Je suis une fan de Kate Atkinson et je n'avais jamais lu son premier roman, Dans les coulisses du Musée... C'est maintenant chose faite, et je n'en reviens toujours pas qu'il s'agisse d'un premier roman ! Tout est déjà là, tout ce que j'aime chez cette auteure. Dans les treize chapitres, Ruby va nous raconter sa vie à la première personne, dès sa conception en 1951 jusqu'à peu de temps après la mort de sa mère, en 1992. En revanche, dans les douze annexes qui viennent s'intercaler entre les chapitres, un narrateur omniscient va nous entraîner sur une ligne temporelle brisée, nous présentant dans le désordre les trois générations qui précèdent celle de Ruby. On restera beaucoup en compagnie des femmes : Ruby et ses soeurs, Patricia et Gillian ; leur mère, Bunty ; leur grand-mère, Nell ; leur arrière-grand-mère, Alice. Comme toujours chez Kate Atkinson, le passé vient éclairer le présent ; les blessures, les peurs, les ratages s'expliquent et font sens, dans une sorte de continuité, un fatalisme dont il est bien difficile de s'extraire. Chaque génération s'épuise à devoir porter sur ses épaules le poids des secrets de la génération précédente. Dans ce roman, les hommes n'ont pas le beau rôle. Je devrais plutôt dire, les maris n'ont pas le beau rôle… parce que les frères, les cousins et certains des fiancés sont sympas. En fait, avant le mariage, les hommes ont plein de qualités, c'est après que ça se gâte… Comme toujours aussi, Kate Atkinson joue avec son lecteur : par exemple, elle lui annonce très rapidement (p. 20) que Gillian va mourir écrasée ; elle lui donne même la marque et l'année de la voiture, mais il faudra attendre la toute fin du livre pour avoir de fracassantes et gênantes révélations sur cette soeur de Ruby et sur son rôle dans les événements qui ont traumatisé toute la famille. Cette auteure balade son lecteur, l'induit en erreur, lui révèle certains éléments qu'elle lui présente comme très importants, mais lui en cache d'autres autrement cruciaux. Les romans de Kate Atkinson vont loin dans la psychologie des personnages, posent des questions importantes, font réfléchir aux priorités. Et comme un vrai cadeau, en plus, ils sont drôles ! J'ai ri aux éclats à la description de la mort de l'un des personnages, de ce rire qui fait un peu honte (oh, je n'aurais pas dû rire : il est mort !), mais que je suis incapable de réprimer… J'adore les romans de Kate Atkinson, et je ne les ai pas encore tous lus. Yes !
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Avec ce roman, Kate Atkinson nous fait grimper dans l'arbre généalogique d'une famille anglaise moyenne, avec ses petits bonheurs, ses grands malheurs, et ses secrets bien cachés.

Ruby Lennox nous raconte sa vie et celle de sa famille, des années 50 aux années 70, d'une façon plutôt originale puisque la demoiselle se souvient même de sa conception et sait donc à quoi s'en tenir quant aux caractères de sa mère, Bunty, de son père George, et de ses soeurs Patricia et Gillian avant même de naître...
A son récit se mêle l'histoire de ses ancêtres, de son arrière grand-mère maternelle à sa propre mère, Bunty, desperate housewives avant l'heure.

J'ai vraiment adoré : c'est drôle, féroce, dramatique mais toujours narré par Ruby avec un tel détachement et un tel humour que l'on a juste envie de tourner les pages et de continuer à découvrir cette extraordinaire et pourtant si ordinaire famille Lennox.

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Quelle réussite dans ce fourre-tout littéraire ou dans ce « placard aux souvenirs » comme dit l'auteure. On y trouve de tout, l'Histoire anglaise d'abord de 1888 à 1992, au prisme des heurs et (surtout) malheurs de la famille de Ruby, la narratrice. Vous pensez bien qu'une famille ordinaire ne traverse pas deux guerres mondiales sans chagrins. Des objets ensuite, de petits objets mémoriels, témoins lointains de l'histoire de cette famille : la pendule de l'arrière-grand-mère, un médaillon, une patte de lapin et trois photos : Alice en 1888, seule, alors qu'elle est enceinte de Nell son septième enfant, une autre avec ses enfants et une dernière qui concerne l'équipe de football dans laquelle opérait Albert un des frères de Nell, la grand-mère de Ruby au tournant de 1910.
Ces objets, sans valeur marchande comme il y en a tant dans presque toutes les familles, Kate Atkinson leur donne le pouvoir de réveiller sa mémoire en faisant revivre tous ses chers (et même moins chers) disparus et en dépoussiérant la mémoire familiale qui, pour être officielle, n'en est pas moins, parfois, amnésique, ce qui, vous en conviendrez, n'est pas très convenable. Vous, je ne sais pas, mais moi les objets mémoriels ça me parle. Par exemple, je n'utilise qu'une seule marque de dentifrice. Je ne sais pas ce qu'elle vaut vraiment mais c'était celle qu'utilisait mon père disparu il y a quarante ans. C'est stupide mais c'est un lien qui fonctionne, trois fois par jour, et que je ne saurais rompre. Pardonnez cet aparté et repartons « Dans les coulisses du Musée » où Ruby, fine mouche, s'aperçoit que les deux photos d'Alice ne sont pas du tout ressemblantes, ce qui permet à Bunty de préciser que sur la deuxième photo, ce n'est pas Alice mais Rachel avec les enfants d'Alice. Qui est Rachel, pourquoi Rachel, comment ? Aurais-je piqué votre curiosité ?...dans toutes les bonnes librairies.
De nombreux drames familiaux, souvent décrits avec beaucoup de détachement par les yeux de l'enfant qu'était Ruby, émaillent un récit très émouvant, en particulier lors des deux guerres mondiales. Cela n'empêche pas les portraits de famille d'être souvent peints avec une ironie féroce, les deux principales victimes de l'esprit caustique de Ruby étant ses propres parents George et Berenice, surnommée « Bunty ». Parfois, la petite histoire familiale percute avec une furieuse drôlerie celle de l'Angleterre. le couronnement d'Elisabeth en 1953, suivi à la télévision acquise pour l'occasion, et la victoire en Coupe du Monde de football en 1966, le jour du mariage de l'oncle Ted, donnent lieu à deux scènes d'anthologie. On flirte avec les Monty Python car évidemment, c'était une très mauvaise idée de programmer un mariage le jour où Wembley accueillait la finale de la CDM. George l'avait bien senti comme le démontre cette conversation avec Bunty…
« _ le mariage ? fait George visiblement perdu. Quel mariage ?
_ Celui de Ted, bien sûr. de Ted et Sandra.
_ Ted ?
_ Oui, Ted, mon frère.
Le regard de George restant aussi vide, elle continue charitablement:
_ Ted et Sandra. Ils se marient samedi. Ne me dis pas que tu avais oublié ?
_ Ce samedi ? Mais…
George semble frappé du haut mal. Il bredouille un moment puis s'exclame:
Ils ne peuvent pas se marier samedi ! C'est la finale de la Coupe du Monde…»
… Une tellement mauvaise idée que trois jours plus tard, on célèbrera, en plus de la victoire anglaise, un enterrement… Pensez simplement à ce que peut faire un écrivain de talent avec un mariage où les femmes ne rêvent que de danser et les hommes de s'agglutiner devant un poste de télé ! Je n'en dis pas plus, sinon que ce chapitre, intitulé « un beau mariage », est un des plus drôles que j'ai jamais lus.
Quelle formidable chronique familiale chargée d'émotion et pleine d'humour ! J'ai vraiment hâte de partir à la découverte des autres romans de Kate Atkinson.
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Kate Atkinson, dans ce premier roman assez atypique raconte l'histoire d'une famille. Il est plutôt difficile de s'y retrouver entre les différents personnages et un arbre généalogique aurait été bienvenu.

Dès l'instant de sa conception Ruby raconte sa vie. Elle naît chez un couple de boutiquiers animaliers, Georges et Bunty, déjà pourvus de deux filles Patricia et Guillian, la préférée. Bunty dont Georges n'était pas le premier choix n'est pas très heureuse dans son mariage et son caractère s'en ressent.
Les annexes qui s'intercalent entre les chapitres reviennent sur ce qui a précédé dans l'histoire de la famille de Bunty sur les deux générations qui la précèdent. Des femmes fuient leur mariage raté, laissant derrière elles leurs enfants auxquels on fait croire à leur décès. Mis à part les héros des deux guerres, les hommes sont assez lamentables.
Entre les chapitres et les annexes, l'histoire s'étend de la fin du 19ème à la fin du 20ème.

L'autrice explore les liens qui se nouent entre les divers membres d'une famille et l'influence des choix et des actes subis qui se répercutent sur les générations suivantes.

Le passé dit Ruby c'est ce qu'on emporte avec soi, ce musée où se croisent grands et petits événements, fantômes et objets souvenirs, traumatismes effacés…

Le tout est raconté avec une ironie souvent féroce soit par Ruby, soit par un narrateur dans les annexes. le summum étant un mariage qui tombe le même jour que la coupe du monde de football (les hommes désertent le buffet pour la salle de télé) entre deux familles de traditions différentes qui se méprisent l'une, l'autre et finit en pugilat.

Je découvre Kate Atkinson avec ce roman, et je la retrouverai avec plaisir, l'humour semblant être sa marque.

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J'ai presque tout lu de Kate Atkinson et je me réservais ce roman, son premier, comme un cadeau pour mes vacances. Oh que je n'ai pas été déçue ! Cette chronique familiale sur plusieurs générations se lit comme une comédie dramatique, avec ce ton humoristique et caustique de Atkinson que j'adore, mais avec aussi une intelligence, une subtilité, et une trame très habilement conçue pour vous faire évoluer du présent au passé et lier les histoires les unes aux autres. On a la gorge serrée, on rit beaucoup, on se reconnaît un peu ou beaucoup dans ces rendez-vous manqués, ces malentendus, ces non-dits et ces drames qui composent la vie de la famille de Ruby Lennox, une voix douce-amère qui résonnera longtemps à mes oreilles.
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Ce roman a presque 30 ans !! le premier de l'auteure britannique Kate Atkinson. Lecture tardive dira-t-on. En fait je l'ai découvert dans un rayon d'occasion et l'ai acheté presque pour rien, pour voir.

Je comprends, après avoir lu la dernière phrase du livre : « Je suis Ruby Lennox » pourquoi les critiques de l'époque se montrèrent aussi enthousiastes.

Le résumé de l'éditeur présenté par Babelio dit l'essentiel du livre sans que j'aie à y ajouter quoi que ce soit.

Je vais simplement indiquer que j'ai beaucoup aimé l'histoire, la construction du livre oscillant entre passé et présent, le style plein d'humour, de légèreté et de gravité propres aux écrivaines britanniques.

Cette chronique familiale sur trois voire quatre générations comporte une dimension nostalgique et tragique terriblement émouvante dans sa peinture des vies fauchées par les deux guerres, par des accidents, des vies ratées par des drames intimes, des drames conjugaux, des vies de regret, de misère, de médiocrité, des vies d'échecs, mais d'où émerge une volonté de survie.

C'est aussi le roman de la mort toujours présente, comique ou brutale ou injuste quand elle enlève des enfants ou accuse une enfant innocente. Cependant, la mort y est peinte avec un certain détachement.

Et puis, c'est le roman de la rédemption, comme l'indique le dernier chapitre où Ruby Lennox adopte la terre écossaise de ses ancêtres : « Je suis dans un autre pays – le mien. Je suis vivante. Je suis une pierre précieuse. Je suis une goutte de sang. Je suis Ruby Lennox.»

Très beau et très grand et très émouvant roman.

Pat.
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Ruby Lennox nous raconte, avec humour et sincérité son histoire, celle de ses parents George et Bunty et de ses soeurs. Une famille ordinaire avec ces joies et ces chagrins. Vous allez penser "pas de quoi s'entousiasmé". Et c'est là tout le talent de Atkinson qui va se révéler tout au long de ces histoires, avec des va et vient entre présent et passé, dans l'Angleterre du vingtième siècle. Entre extravagance, humour dévastateur, passion et émotion, Kate Atkinson nous emmène dans un tourbillon jubilatoire et sacrément irrésistible. Sacré meilleur livre de l'année lors de sa parution par le magazine "Lire".
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Les destinées d'une famille anglaise sur le siècle, traversée par deux guerres. On découvre les relations entre les différents protagonistes à travers les ressentis de Ruby, les secrets familiaux, les espoirs , les déceptions. Un roman plein d'humour , de cynisme, d'ironie bref un grand moment de lecture. Je découvre avec grand plaisir Kate Atkinson.
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C'est avec beaucoup d'émotion que je tourne la dernière page de ce premier opus de l'oeuvre de Kate Atkinson. J'y ai trouvé ce que j'aime chez cette écrivaine : un humour décapant, un brio à narrer les situations les plus cocasses sans que jamais ne pointe l'ombre d'un jugement sur les personnages qu'elle dessine au contraire avec infiniment de tendresse et de délicatesse. La narration se déroule avec une grande habileté alternant le récit à la première personne de la vie de Ruby Lennox et des chapitres d'annexe qui remontent dans le temps pour raconter l'histoire de sa famille et, avec elle, L Histoire avec sa grande hache comme le disait Perec. Ainsi se tissent les fils d'un récit où tout à la fois se disent l'impuissance des êtres à maîtriser leur destin et leur capacité néanmoins à faire des choix. Ainsi Kate Atkinson a-t-elle l'habileté de faire se rejoindre les voix de ceux pour qui le passé est ce que l'on laisse derrière soi et de ceux pour qui il est ce que l'on emporte avec soi. Et de nous donner à voir toute l'épaisseur de ce qui fait une vie comme si nous l'avions vécue. "Je suis vivante" clame la narratrice à la fin du roman. Oh que oui, et c'est tout précisément ce qui fait la force d'une oeuvre littéraire. Merci Kate Atkinson.
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