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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jérôme Attal Aide-moi si tu peux Robert Laffont ( 18€ - 265 pages)

Après Presque la mer, Jérôme Attal change de registre abordant le cas d'une disparition. Tout le monde s'interroge : Où s'est donc évanouie Tamara ?
Sa mère la pense, en Espagne, avec le père dont elle est séparée.
Une fois l'alerte enlèvement déclenchée ( ce qui n'est pas sans évoquer des faits récents), la police se trouve d'abord confrontée au meurtre de Maxime Fourque, conseiller financier découvert par la femme de ménage.
le narrateur, Stéphane Caglia, l'inspecteur chargé de l'enquête coordonnée par le colonel Brousmiche, relate toutes les investigations effectuées dans le voisinage, secondé par Prudence Sparks, jeune stagiaire anglaise.
Une autre découverte macabre, au domicile de la victime, vient se greffer sur l'enquête en cours d'élucidation. Y aurait-il un lien avec la disparition de la jeune lycéenne ? Ne partageaient-ils pas la même idolâtrie pour les Fab Four, postant leurs reprises sur YouTube ? le roman prend des allures « gore » de thriller.

D'autre part le lecteur suit une deuxième piste, celle de Benjamin Dray, le voisin amoureux de Tamara, qui échafaude des hypothèses non dramatiques. Il enquête
auprès de ses amies de lycée, enfourche son vélo et ratisse cette forêt à la lisière du complexe sportif. le voilà victime de jeunes drogués, mais il débusque un cahier
et reconnaît l'écriture de Tamara dans ce message : « Aide-moi si tu peux ».
A qui s'adresse-t-il ? Est-elle en danger ? L'auteur sait distiller le suspense. Il souligne les dérives du net car les secrets peuvent se retrouver «  à la vue de tous », le mot de passe étant « aussi violable qu'un cadenas de pacotille ». ll pointe les dégâts collatéraux que peuvent causer le « bashing » gratuit chez une personne fragile.

L'intrigue gravitant autour de Tamara reste nimbée de mystère pour Benjamin, ainsi que pour Brandon , cet élève violent, qui agressa Tarama et la prend maintenant en filature. Quant au « capitaine Caglia », il craint d'être la cible d'un dealer à «  la rancune inépuisable » en lien avec le Souterrain stellaire, d'où ses ruses.

Avant de questionner Valérie Georgin, la mère de la disparue, Sparks et Caglia s'offrent une parenthèse en tête à tête, propice aux confidences et qui dévoile la personnalité de Caglia. On perçoit son altruisme, sa bienveillance et son indignation, sa révolte devant « l' injustice et la cruauté » et « le délabrement de la société » et l'insécurité. Quant à Prudence Sparks, son British touch ravive les souvenirs scolaires de Caglia et la compétence de cette séduisante « coéquipière hors pair », même avec l' « expérience du brouillard », suscite son admiration.

Auront-ils collecté des informations précieuses après avoir inspecté la chambre de Tamara, décrypté son ordinateur retrouvé ? Ce tandem soudé va avoir à en découdre.

Le récit s'accélère après la collision avec une Porsche. Comment vont-ils s'en sortir ?
Car le chauffard n'est autre que l'Elégant, bien connu de Caglia, ex John Franju.
Le suspense happe d'autant plus le lecteur, que l'assaillant est bien armé ( couteau, revolver). Situation qui échappe à Sparks, ignorant le passé de Caglia, mais subodorant anguille sous roche.
Les interrogatoires effectués auprès des amies de lycée de Tamara, «  l'insaisissable adolescente », le téléphone confisqué, l'audition de Benjamin Dray, fourniront-ils des indices permettant de percer le mystère de son évanescence ?

Coup de théâtre, nouveau vent de panique après le kidnapping d'une jeune libraire.
L étau se resserre, toutes les victimes partagent la même passion pour les Beatles.
Le récit nous réserve encore des surprises avec Natacha, « la ravissante hôtesse ».

Les énigmes se détricotent peu à peu, grâce à l'irréprochable et zélée Sparks, tout l'opposé de Caglia dont elle n'apprécie pas les méthodes parfois trop expéditives.

Les aficionados de Jérôme Attal retrouveront sa prédilection pour les comparaisons insolites : « Mes sens restaient en alerte H24 », «les lampadaires disposés tels des flamants roses... », ses tournures inattendues : « L'un des meilleurs flics de la planète, c'est le temps qui passe ». On soulignera la précision d'orfèvre de toutes les descriptions de lieux, des portraits des personnes interrogées. Les références musicales omniprésentes, ( Goldman, Les Beatles), ce qui n'étonne pas quand on connaît l'implication de l'auteur dans ce domaine, raviront tous ceux qui ont vécu cette Beatlemania. La chanson Help me if you can serait-elle un mot de passe ?

En filigrane, par flashback, évoquant sa vie familiale ( les repas dans «  les maisons rondes  avec leurs grillades... », ou le repas avec l'incontournable 20 heures) son enfance, le narrateur brosse une fresque des années 80. Cette nostalgie des eighties, qu'il se plaît à cultiver, convoque pour lui un chapelet de souvenirs heureux. Époque où l' on ne parlait pas de «  toutes ces allergies » . Il oppose deux statuts : celui de l'insouciance de l'enfant et le dur métier d'adulte, car « On se rajoute du souci ».

La teneur si prégnante de « l'arôme des souvenirs » concorde avec cette assertion de Mario Rigoni Stern : «  L'endroit où l'on a passé une période sereine demeure dans la mémoire et dans le coeur toute la vie. » Jérôme Attal multiplie les références musicales et cinématographiques ( « clip de Thriller », Tron) des années 80, comme un leitmotiv. Il dresse un inventaire des mythologies de la France des eighties, décennie gangrenée par le consumérisme ( voitures majorette, film de Delon, Pif gadget, la coupe du monde de foot de 1986, les publicités géantes). Cette plongée agit comme un exutoire pour Caglia. Elle lui permet de conjurer la réalité de son quotidien, fréquemment confronté à la violence urbaine et fracassé par le récent « cataclysme » personnel. l'' hommage du narrateur à ses parents disparus fait écho à la touchante et discrète dédicace de Jérôme Attal qui clôt le roman .

Le roman distille la vision et les interrogations du narrateur sur les rapports amoureux, la vie qui « peut vous fausser compagnie du jour au lendemain ».
Il s'achève sur l'injonction de « chérir », pouvant servir de viatique aux naufragés de l'amour, message identique véhiculé dans la chanson de Chedid : « On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime qu'on les aime » ou dans All you need is love des Beatles.

Jérôme Attal signe un polar captivant par sa succession de rebondissements improbables, de coïncidences troublantes, nourri par une imagination débordante, empreint de gravité, mâtiné d'humour, émaillé d'anglais, rédigé dans un style imagé. Aide-moi si tu peux qui se révèle être le reflet de notre société, en déliquescence, interpelle. Il soulève une réflexion sur les dangers potentiels du web où s'immiscent des prédateurs, où se déversent des bordées d'insultes, de critiques assassines,et sur le droit à l'oubli. L'auteur sait toucher la corde sensible du lecteur, le faire saliver avec ses desserts, le faire rire mais aussi trembler et frissonner d'effroi.
Alors , prenez votre «  ticket to read » sur fond sonore de « Ticket to ride ».
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Ma première expérience avec (un livre de) Jérôme Attal ! 😁 "Aide moi si tu peux" un roman mêlant enquête et nostalgie des eighties'.
Un capitaine de police, Stéphane Caglia, va tenter de résoudre une enquête complexe : disparition, homicides, corde de ré et YouTube. Tout un programme ayant pour fond musical les tubes des années 80. Pour l'aider dans sa tâche, une inspectrice so british qui va être plus que bienvenue, car il semblerait que le criminel derrière toute cette affaire soit fan des Beatles... 👍
Un super roman distrayant, frais et drôle. L'alliance de l'enquête avec la nostalgique du protagoniste est justement dosée. L'auteur maîtrise son histoire de bout en bout, et fredonne pour notre plus grand plaisir ces tubes que certains ont honte de connaître. Une écriture poétique, touchante qui peut devenir aussi loufoque que mordante lorsqu'il s'en prend à l'évolution de notre société. Il peint aussi une jolie fresque du sentiment amoureux, de l'ado monomaniaque à l'homme maladroit.
Un plaisir à lire, un auteur à recommander. (En plus il est sympathique et fait des dédicaces à se damner 😍).
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Jérôme ATTALAide-moi si tu peux
Editions Robert Laffont

Mon résumé:

La jeune Tamara Georgin a disparu. Personne n'a des nouvelles de l'adolescente depuis le cours de Sports du Vendredi. Sa mère Valérie, en weekend au moment de la disparation de sa fille, pense à son retour que cette dernière est partie rejoindre son père en Espagne. Mais après information, il n'en est rien. Valérie contacte alors les services de police pour signaler la disparition suspecte de son enfant.
Le narrateur, Stéphane Caglia, capitaine de police judicaire sur Paris, doit se rendre sur une nouvelle affaire d'homicide. Il doit enquêter sur la mort par strangulation, (presque décapitation) de Fabrice Fourques, conseiller financier. L'homme qui a été découvert par sa femme de ménage étendu en caleçon sur le sol, aurait été tué à l'aide d'une corde Ré de guitare, instrument que la victime jouait. La jeune Prudence Sparks le seconde pour les investigations.
Après quelques recherches sur les lieux du crime, on retrouve dans le freezer, la tête découpée d'une jeune fille d'entre 16 et 18 ans, gelée.
Ou est Tamara?
Qu'est il arrivé à Fabrice Fourques?
A quel corps appartient la tête retrouvée dans le congélateur?
La collaboration professionnelle Stéphane avec Prudence fonctionnera t-elle?


Mon avis:
Après avoir refermé l'appel de Portobello Road, je me plonge directement dans Aide-moi si tu peux du même auteur. Deux livres deux univers totalement différents, mais avec la folie douce et la plume déjantée de Jérôme ATTAL.
Dès le premier chapitre, le décor est planté. le capitaine Stéphane Caglia, est un personnage haut en couleurs. En véritable fan des années 80, il aime replonger dans cette décennie qui a marqué sa jeunesse. le policier donne sans cesse des références, jusqu'à la sonnerie de son portable boule de flipper de Corynne Charby.
Sa méthode de travail un peu particulière, parfois Borderline, fait de lui un cow-boy des temps moderne. Sa partenaire, Prudence qui le supplée dans l'enquête qu'on leur confie, lui dira souvent,
" Dans le fond, je suis d'accord avec vous, mais sur la forme Capitaine, vous êtes terriblement impulsif".
Et puis les victimes de ce polar décalé, toutes fans des Beatles, me replonge dans une ambiance très british sixties que j'ai appris à connaitre avec mes parents. En avançant dans le roman, je me passe en musique de fond, Help, Sergent Pepper's lonely hurts club band et tant d'autres tubes mythiques de ce groupe de Liverpool.
Tout les ingrédients pour un bon policier sont au rendez vous, de l'intrigue, plusieurs affaires qui se chevauchent, les méthodes pas franchement catholiques mais très efficaces du Policier, son humour, ses références et son sens de la répartie en font un homme malgré très attachant.
Un livre qui mérite sa place, vraiment dans votre bibliothèque auprès de vos polars préférés, et qui je suis sur ne vous laissera pas de marbre. Courez-vous procurer ce petit moment de bonheur pour vos soirées d'hiver.


Note: 18/20

Lien : http://www.manu-chronicles.fr/
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Je ne suis pas une grande lectrice de livres policiers, mais alors là, c'est un véritable coup de coeur. J'ai été emportée par l'intrigue, j'ai cherché à trouver qui pouvait être l'assassin en imaginant mes propres hypothèses. J'ai adoré le côté décalé de l'inspecteur de police, resté « coincé » dans les années 80 et j'ai souri aux différents clins d'oeil que nous y retrouvons. Par exemple :

Je ne sais pas pourquoi j'avais en tête la saveur particulière des plaquettes de Hollywood chewing-gums des années 80, avec, quand vous déballiez l'aluminium, la pâte dure légèrement poudrée.

Un roman policier qui a cette légerté d'être drôle tout en étant intriguant !

Je ne connaissais pas cet auteur et c'est grâce au conseil de la librairie The French Bookshop que j'ai découvert la plume de Jérôme Attal ! Un voyage littéraire que j'ai adoré et de plus, c'est un exemplaire dédicacé puisque l'auteur en a signé lors de son passage en juin dernier.
Lien : https://www.bouquiner.ch/433..
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Un écrivain plutôt surprenant que Jérôme Attal. Lui qui nous avait habitué à des romans comme "Presque la mer" ou "le voyage prés de chez moi", il se met dans le polar. Toutes les règles y sont respectées de ce flic désabusé de cette jeunesse d'aujourd'hui et nostalgique des années 80. Des ados qui ont des parents désabusés et dont les règles de vie sont plus de la survie faute de sens et de valeurs. Une écriture à la Audiard mais très contemporaine. Un séria killer que les réseaux sociaux à fabriquer. À lire sans aucune modération.
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