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EAN : 9782221251737
2 pages
Robert Laffont (06/01/2022)
3.45/5   40 notes
Résumé :
« Tu es amoureux en ce moment ?
- C'est quoi cette question ?
- C'est une question qu'on se pose tous les jours. C'est la meilleure question. »

Nico chante dans un groupe et étudie l'histoire de l'art. Il a pour sujet une série de toiles que Francis Bacon a dédiées à la figure de Vincent Van Gogh. Dans une soirée, il rencontre la captivante Laura dont il tombe fou amoureux. Une passion qui va se révéler aussi insaisissable que les traje... >Voir plus
Que lire après L'âge des amours égoïstesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Si Jérôme Attal a déclaré son amour pour la capitale londonienne, il n'hésite pas à mettre Paris (qu'il connaît comme sa poche) , au coeur de ses livres.
Rappelons :
- 37, étoiles filantes où il nous fait déambuler dans le Paris des années 1937,en particulier dans le Montparnasse mythique, en compagnie de Giacometti.
&
- un livre jeunesse : Duncan et la petite tour Eiffel, au Label de la forêt.

Ici, Jérôme Attal revisite ses années estudiantines en mettant en scène Nico, son alter ego, semble-t-il. A cet âge « égoïste »,(25 ans), «  moment bâtard de l'existence », pas facile de concilier travail, amour, musique, vie en groupe, sorties nocturnes.
Une vie chaotique, comme « en état de survie »,« au bord du précipice ».

La tête de chou trouvée sur une tombe, lui faisant penser à Gainsbourg,( figure tutélaire pour un musicien), va lui servir de talisman, de confidente, «  de mascotte » à son désarroi. Elle est une réplique en résine de la sculptrice Claude Lalanne. Il ne la quittera plus, la trimballant dans un sac « Herschel ». Il pourra dialoguer avec elle, «  sur la table des soucis, le couvert est mis pour deux ».
Lui portera-t-elle chance dans sa quête d'amour, lui permettra-t-elle de voir percer son groupe «  Peggy Sage », séduira-t-elle le professeur monsieur Fabis, lors de la soutenance de son mémoire ? Mais c'est à Laura, cette fille charismatique, qui l'a chamboulé, qu'il voudrait offrir ce présent ! Leur liaison est plutôt en pointillé, Laura aime trop sa liberté. Des moments suspendus, certes, mais frustrants pour Nico. qui est conscient de ces « liens lâches », guère satisfaisants, puisque pas exclusifs ! En mémoire ses « baisers voraces comme des plantes carnivores ».
Mais n'y a-t-il de vrai au monde que de déraisonner d'amour ,pour Musset ?

Par alternance, on assiste aux répétitions de son groupe, à ses rencontres pleines de sensualité avec Laura, hélas éphémères. «  L'amour est une obsession » pour Bacon !

On le suit dans ses errances dans les rues de Paris, sur le Pont des Arts, dans ses soirées au Bus Palladium ( dont la disparition doit raviver ses souvenirs) avant de retrouver la solitude de son appartement. On s'arrête avec lui devant la statue de Valentine Visconti dans le jardin du Luxembourg.
On prend la direction de la Normandie lors de ses vacances en famille où il fait le constat de l'érosion du sol ( affaissement, glissement de terrain). Voir les maisons vouées à « une demolition party » lui inspire une chanson à caractère plus universel autour de la situation de la planète, tirant la sonnette d'alarme, tels les collapsologues.
Enfin, on l'accompagne dans ses visites à son père, atteint de syllogomanie !
Ayant une formation en Histoire de l'Art, il nous offre une immersion dans l'oeuvre de Bacon, sujet de son mémoire de maîtrise pour lequel il a fait moult recherches, a échafaudé d'étranges rapprochements avec les toiles d'autres peintres!
On l'accompagne à l'expo Bacon dont il détaille les tableaux qui ont retenu son attention, les rapprochant de ceux de van Gogh, de Gauguin dont «  le Jambon ».
Occasion de prendre en considération ce poste ingrat du personnel chargé de surveiller les tableaux, «  condamné à l'immobilité d'une salle à l'autre ». Ce qui rappelle le roman de David Foenkinos «  Vers la beauté » !
Il reste au lecteur à consulter le net et à s'attarder sur tous les tableaux que l'étudiant en art évoque avec beaucoup de précisions.
Lors de la soutenance, le jeune homme nous bluffe d'ailleurs par ses réparties alors que son maître pointe des failles, des oublis ( cf Soutine) !

Jérôme Attal, se complaît dans les jeux de mots. Au lieu de Francis Bacon, pourquoi pas «  Francis Trout ou Francis fish », avance son professeur.

On se surprend à vouloir recopier de nombreuses tournures, si surprenantes sont-elles : «  C'était une nuit sans étoiles, gonflée artificiellement à la testostérone des lampadaires. ».

Il excelle dans les descriptions d'intérieur qui reflètent la personnalité du locataire ! Pénétrer dans la chambre de son père, « c'était un peu comme entrer dans un palais byzantin, murs décorés de culs de bouteille sculptés en forme d'étoiles ou de pâquerettes. »

Cet écrivain , à la double culture franco-britannique, a pour marque de fabrique, cette façon de distiller sa «  British touch » ! On prend un « English breakfast ».
Ceux qui connaissent l'auteur ne seront donc pas étonnés de voir dans le récit une pléthore de mots en italiques en anglais : crazy, what does it mean ?, It's all about money, demolition party, running, bikers, morning glory, no bad days ( sur un mug), « black dog » , en faisant allusion à la dépression de Churchill.
Les chansons qui traversent le roman ont des titres anglais : « Wild is the wind ».
C'est un  « Nico », adulescent, à multiples facettes qui se dévoile : seul, gauche quand il danse, sensible, pudique, timide pour aborder des filles, infernal selon sa soeur, une version parisienne de Peter Pan pour la mère, incorrigible dans sa propension à «  mendier du temps », hésitant sur son avenir, sans réel « plan de vol ».
Amoureux fou, victime de désillusions, de déceptions, de violence, souffrant «  de la pathologie du train » ! Souvent mélancolique, désemparé, découragé , abattu, en proie au chagrin, déprimé par « la connerie de certains ». Il confie avoir trouvé en Paris, le lieu parfait où «  on pouvait pleurer tranquille toutes les larmes de son corps dans l'indifférence générale ». « Délicieux d'avoir Paris pour décor à l'attente ».
Son épiphanie ? Son mémoire de maîtrise validé !
Mais aussi le retour d'Inès...

Son âme de poète nous séduit quand il écrit à Laura, lorsqu'il décrit le paysage de Blonville :«  Je flirtais avec les vagues, les parterres de roses trémières qui se détachaient sous la crème fouettée des nuages. », «  J'apercevais un ongle de mer, une pente de toit où gambadait un écureuil roux pétrifié en épi de faîtage. »

 Son imagination intarissable le conduit à inventer des objets comme « un GPS miniature à l'usage des mouches » et à prêter au père une vie riche, hors du commun, s'amusant comme un fou avec ses vidéos ,habillé en spationaute «  flottant dans un hyperespace... », dans lequel il se complaît. Ce qui rappelle ,pour les aficionados de Jérôme Attal,les inventions du père de famille dans Les jonquilles de Green Park.

Dans ce roman d'apprentissage ponctué de confidences, on devine :
-l'insatiable lecteur à travers ses multiples références littéraires ( Huguenin, Anaïs Nin, Rimbaud, Verlaine…) , faisant la part belle à la littérature et à la poésie.
-le chanteur parolier nourri de chansons, ayant pour référence Dylan, Bowie et cultivant le culte Gainsbourg. «  Avec les chansons, il avait trouvé un endroit à lui, une forteresse, alors que tout n'était que tourmente au-dehors ».
-le connaisseur en peinture qui lit Anton Ehrenzweig, fréquente les musées.
-l'auteur, lui-même » convaincu par la vocation de l'art : grâce à « une toile, un roman, une chanson » nous pouvons « remonter la pente dans ce monde strié de diagonales violentes ». Un poème «  comme un radeau sur une mer de souvenirs » !
Toute une érudition dont il a le talent de nous imprégner et de nous enrichir.

Dans ses échanges avec Ignacio, le fiancé de sa soeur, pointent les inquiétudes et les doutes de l'écrivain lors de la sortie d'un livre. On peut subodorer que Jérôme Attal partage cette angoisse, il a tort, il nous régale encore !
Au cours de la lecture, nous nous retrouvons otage de son récit, dans un véritable «  étau d'impatience » quant au triple dénouement.

Jérôme Attal sait nous émouvoir dans ce roman intime, à la veine autobiographique, très maîtrisé dans lequel il livre ses réflexions sur le métier d'écrivain, le comparant avec celui de parolier, mais aussi sur l'amour. Un récit qui lui ressemble !
Et où il a mis une nouvelle fois tout son coeur !

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Page 206 du roman de Jérôme Attal L'âge des amours égoïstes.
Il est demandé à Nico, personnage principal du roman ce qu'il pense du dernier roman d'Ignacio. Et voici sa réponse :
"Il raconte parfaitement une histoire qui ne m'intéresse pas. C'est suffisamment bien écrit pour que je sois pris en otage par un récit dont je pourrais très bien me passer. il ne m'en restera pas grand chose, mais la lecture est plaisante à certains passages, ce qui est une expérience très réaliste somme toute, très comparable à ce que nous expérimentons au cours de notre existence, et en ce sens je pense que c'est un livre qui mérite d'être récompensé par un prix littéraire "
La pensée de Nico résume parfaitement ce que j'ai pensé du dernier roman de Jérôme Attal.
1/ C'est bien écrit et on ne lâche pas le roman. Lu d'une traite les 210 pages du roman.
2/ c'est une histoire et un récit dont je peux effectivement me passer. Déjà maintes fois objets de roman : la jeunesse, la vie estudiantine , Paris ,la nuit , un peu d'intellectualisme et les amours.
3/ la lecture est plaisante et réaliste. Elle restitue d des moments d'existence qui peuvent être les nôtres et ravivent souvenirs et nostalgies
4/ un prix littéraire pourquoi pas ? Paris , un petit peu de culture , d'intellectualisme sont des bonnes pioches pour un prix littéraire.

Voilà ce que j'ai pensé du livre , en totale adéquation avec cette page 206.
En définitif Jérôme Attal parle t-il du roman d'Ignacio ou parle -t -il de son propre roman ,
Vertigineuse page 206.
Reste que ce roman a une histoire.
Celle de Nico, 25 ans, étudiant en histoire de l'art et chanteur dans un groupe.
Il est subjugué et amoureux fou de Laura qu'il rencontre dans une soirée.
C'est le début d'un apprentissage , d'une traversée de Paris. On ira du Quartier Latin à la Bastille. On ira faire un tour sur la tombe de Gainsbourg. On réfléchira sur les ressemblances , les connivences, les coïncidences entre les peintures de van Gogh, Gauguin et Francis Bacon.
On apprendra ce qu'est la syllogomanie.
On traversera l'âge des amours égoïstes.

Deux étoiles et demi pour ce roman selon mon barème, entre " on peut essayer à chacun de faire son opinion " et " agréable, à partager ".

Merci à la Masse Critique de Babelio et aux Editions Robert Laffont pour l'envoi du roman.
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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Quel âge a Jérôme Attal ? Deux ans de plus que moi. Donc mon âge.
Sommes-nous toujours jeunes ? Pas encore vieux ?
On entend parfois dire que « l'âge, c'est dans la tête ». Entièrement d'accord.
Alors qu'inexorablement notre corps vieillit, nous avons parfois encore envie de danser jusqu'à l'aube, d'aller écouter des potes en concert, de déambuler au petit matin dans les rues désertes, de taxer une cigarette pour engager une conversation, d'écrire des déclarations enflammées. D'avoir l'âge des amours égoïstes, l'âge auquel on ne fait aucune concession. Tu me plais, je te drague. Tu me souris, je t'emballe. Tu n'es pas libre, mais comme moi je le suis je ne m'encombre pas de scrupules et tente quand même de te séduire.

En lisant l'histoire de Nico, 25 ans, je ne peux m'empêcher de le voir sous les traits de Jérôme Attal.
Nico étudiant à la Sorbonne et chanteur dans un groupe, les Peggy Sage. Tiens donc…
Nico fan de Gainsbourg et passionné de peinture (van Gogh, Gauguin, Bacon).
Nico sensible aux charmes de la capitale et de ses quartiers branchés.
Nico piètre danseur mais romantique acharné.
Nico amoureux transi et poète. Hum hum…
Nico qui se cherche, analyse, soupèse ses chances de terminer son mémoire et de ravir l'élue de son coeur à ses autres soupirants. Sans jamais se départir d'un très curieux objet, un homme à tête de chou, copie d'une sculpture de Claude Lalanne !

Nico, Laura et leurs potes, ce sont les jeunes que nous avons été, que nous sommes.

Hormis quelques (très légers) anachronismes, j'ai été une fois de plus séduite par la plume élégante et mélancolique de Jérôme Attal. Not crazy, but smart.
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Quand on aime, on ne compte pas, je ne sais plus combien de romans j'ai lu de Jérôme Attal. Ce que je sais, en revanche, c'est que je les ai tous aimés. J'ai beaucoup aimé aussi ce dernier ouvrage "L'âge des amours égoïstes". J'ai aimé Nico, le personnage principal, véritable double de l'auteur, qui nous entraîne dans son monde.
"A l'époque, je m'efforçais de retenir le prénom des gens qu'on me présentait… Retenir un prénom était pour moi une forme d'élégance…" Ça commence bien, je suis totalement d'accord avec Nico, même s'il n'y parvient pas toujours. Se souvenir des gens que l'on croise montre un intérêt pour les autres... Nico est musicien, et chanteur, dans un groupe qui commence à s'essouffler. Il est aussi étudiant en histoire de l'art et prépare son mémoire sur une série de toiles de Francis Bacon dédiées à la figure de Vincent van Gogh et là aussi il commence à peiner. Et un soir…Il rencontre Laura dont il tombe fou amoureux, sauf que…

Dans ce nouvel opus, j'ai retrouvé toute la nostalgie qui embaume chacun des écrits de l'auteur. J'ai retrouvé tout ce qui le décrit : l'art, l'amour, et les manières de vivre. J'ai retrouvé son univers littéraire avec toujours ses mêmes auteurs et notamment Chateaubriand. Je me suis promenée dans Paris, je suis même allée en boîte avec plaisir, ce que je n'ai jamais aimé pourtant. J'ai retrouvé avec bonheur son écriture légère et poétique, élégante, romantique, simple et sans chichi aucun. Elle est flottante comme son héros, indécis et rêveur. Elle possède cette indolence, cette sorte de charme anglais, délicat et bienveillant. Véritable roman d'initiation, "L'âge des amours égoïstes", moment de rupture entre l'adolescence et l'âge adulte, pose avec autodérision et une bonne dose d'idéalisme la question de l'engagement. Avec ce énième roman, Jérôme Attal, toujours fidèle à ses idées, poursuit la construction d'une véritable oeuvre littéraire.

Dans le magazine "Lire" du mois de février, Stéphanie Hochet dit de lui "Il plaît particulièrement aux gens spirituels et cultivés. Mais aussi aux jeunes femmes…". J'ajouterais que, malgré mon grand âge, je l'apprécie beaucoup aussi, pour son immense talent et le grand respect dont il fait montre à l'égard de ses lecteurs.

Le lire fut un véritable bonheur.

Lien : https://memo-emoi.fr
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C'est le troisième roman que je lis de Jérôme Attal (après un adulte et un jeunesse). Au deux fois j'avais apprécié l'humour qui se dégageait de sa plume, mais ça n'a malheureusement pas été le cas dans celui-ci.

L'âge des amours égoïstes parle de cette période particulière où on entre réellement dans l'âge adulte. Ce moment où il faut faire des choix pour se lancer dans le grand bain de la vie active et Nico, le protagoniste, a justement du mal à prendre des décisions.

Etudiant en histoire de l'art à Paris, il a également un groupe de musique avec lequel il aurait aimé percer, mais il n'y croit plus trop. Tous les prétextes sont bons pour repousser la date de rendu de son mémoire qui marquera officiellement la fin de sa vie d'étudiant. En parallèle il fait la rencontre de Laura pour laquelle il a une attirance immédiate et est prêt à toutes les folies .

Je m'attendais à une romance, mais l'histoire d'amour n'est pas vraiment partagée et n'a pas forcément beaucoup d'intérêt dans l'intrigue. En plus de ça j'ai eu du mal avec le personnage de Nico que j'ai trouvé immature, perdu et très autocentré (ce qui explique le titre). Je n'ai pas apprécié non plus celui de Laura qui ne semble pas honnête et joue sur plusieurs terrains. On les voit rarement que tous les deux, ils sont la plupart du temps en bande avec beaucoup d'autres personnages et il n'est pas toujours évident de suivre qui est qui.

Du point de vue de la construction du récit, j'ai trouvé que par moments l'histoire partait dans tous les sens, mais à d'autres qu'elle n'avançait à rien. Il y a peut être trop d'ellipses qui font que le lecteur se demande s'il n'a pas sauté une page. ça donne un sentiment de scènes inachevées. Et d'un autre côté il y a des longueurs lorsque le narrateur parle peinture, même si on voit bien que l'objectif est d'analyser sa propre vie au passage.

La mise en page m'a régulièrement perturbée : la typographie habituelle pour les dialogues (tirets, guillemets) n'était pas utilisée. En tournant la page on avait toujours l'impression d'être dans de la narration ou que les dialogues n'étaient pas réels et se passaient dans la tête de Nico.

Bref, je n'ai pas trop vu d'intérêt à cette histoire. Pourtant l'idée de développer la période charnière entre la fin des études et l'entrée dans le monde du travail était bonne. Ce roman parlera peut être davantage à un public plus proche du narrateur : les étudiants parisiens ou les étudiants tous courts qui comme Nico avancent dans leurs études sans savoir où ils vont concrètement. de mon côté je préfère quand la plume de Jérôme Attal est plus humoristique. J'ai tout de même bien aimé la fin de l'histoire avec le père de Nico et Inès. 2/5
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critiques presse (2)
Culturebox
17 février 2022
Son dernier ouvrage, paru chez Albin Michel, est certainement le plus intime. Il y raconte un bouleversant morceau d’enfance de son père, dit Mainou, obligé de traverser la France en diagonale depuis Montpellier pour se cacher chez sa grand-mère en Lorraine, en pleine Seconde Guerre mondiale. Un récit tendre, pudique, sensible et d’un très grand lyrisme.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Culturebox
26 janvier 2022
Dans son dernier roman, Jérôme Attal esquisse le portrait intime d'un jeune adulte à la croisée des chemins, à cet âge délicat où il faut choisir une trajectoire, une amoureuse et un métier. Un récit sensible et mélodieux sur les errements de l'existence et la vie qui avance, malgré tout.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
J'aimais beaucoup ma mère, elle pouvait être très dure, très généreuse aussi, et pas du tout conventionnelle. A l'image des êtres qui s'en sortent le mieux dans la vie.
Les trois premiers jours de vacances, elle était vraiment motivée pour se rendre au marché de Deauville et nous cuisiner des légumes de saison, des salades, des fruits frais, elle était le genre de personne à partager sur sa page Facebook un article qui vantait les bienfaits de l'ail des ours, et puis elle garait toujours sa voiture dans une rue adjacente à la pizzeria II Parasole dont les effluves de pâte cuite embaumaient le voisinage, et comme elle était sensible aux odeurs, cela faisait trois repas de suite que nous mangions de la pizza.
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Tu pourrais écrire un roman comme tu écris des chansons?
C'est différent. J'ai vu sur Internet l'autre jour un écrivain qui prodiguait des conseils, il disait qu'il faut une colonne vertébrale à un roman, et la plupart du temps, moi,j'ai l'impression de faire des choses qui ne tiennent pas debout.
Avec les chansons, je n'ai pas ce problème puisque la musique est la colonne vertébrale.
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J'espérais que la tête resterait là, que je pourrais venir la récupérer en cas de besoin, à tout moment. [...]

N'était-ce pas la vocation de l'art? Une toile, un roman, une chanson, cheminait avec vous et en vous un temps certain, déraisonnable aux yeux des autres, et vous aidait à tenir droit, à remonter la pente dans ce monde strié de diagonales violentes. Et puis une autre personne découvrait l'oeuvre, s'y projetait toute entière, en tombait amoureuse à son tour.Une oeuvre st belle par le pouvoir de fascination qu'elle exerce, et, en cela, elle peut s'avérer utile pour traverser un moment. Quand c'est une tête de chou, c'est encore mieux, parce que vous pouvez instaurer une sorte de dialogue avec elle. Sur la table des soucis, le couvert est mis pour deux.
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J'avais bien aimé trimballer l'objet dans Paris d'un point à un autre, m'asseoir avec lui au cœur de la nuit dans une des corbeilles du Pont-Neuf. Il avait été une mascotte à mon désarroi, une forme concrète de mon attachement à Laura, un talisman que j'avais trempé dans mon chagrin de la même manière que Claude Lalanne plongeait les feuilles de légumes dans des bains de métal. Laura me faisait perdre la tête. La tête était perdue. Je n'avais plus toute ma tête. L'amour me faisait perdre la tête. J'avais la tête ailleurs. La tête dans le sac.
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Entre les stations Iéna et Mirosmenil ,j'ai improvisé un court poème:

Je voudrais qu'elle connaisse
La douceur plus douce que la douceur
Qu'elle en fasse l'expérience
En s'endormant
Dans mes bras
Je voudrais couvrir son cou de baisers
Et goûter à ses seins
Je n'ai pas dormi de la nuit
Tremblant de tout mon être
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Videos de Jérôme Attal (52) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Attal
Dans un Paris fantasmé, Antonin et Anaïs se rencontrent. Tout les oppose et pourtant, tout les attire… Neuf rencontres pour se découvrir leur permettront-elles de construire leur histoire ? Avec ce nouveau livre, Jérôme Attal nous offre un roman doux-amer sur l'amour et ses soubresauts, sur la fidélité à soi-même et aux autres, sur l'engagement et la liberté. Tout cela avec la délicatesse et l'élégance qui le caractérisent.
Retrouvez l'émission intégrale sur WebTvCulture
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