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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Faire surface raconte à la première personne le retour d'une jeune femme sur les lieux de son enfance, au coeur de la forêt boréale, à la recherche de son père porté disparu. Elle est (très mal) accompagnée par son copain et un couple qu'elle connaît depuis peu. Pendant une semaine, ils vivront en autarcie sur l'île isolée où habitait toujours le père.

Après avoir lu son premier roman, La femme comestible, j'ai enchaîné (dans l'ordre) avec son deuxième. J'ai d'abord été frappée par le changement de registre. Autant La femme comestible est un roman drôle et vif, autant Faire surface est austère et contemplatif. Pourtant, la narratrice des deux romans pourrait être la même femme, « La femme gelée » pour reprendre le titre d'Annie Ernaux. Dans son deuxième roman, Atwood approfondit les thèmes des relations de couple, de la maternité et de l'aliénation des femmes. L'écrivaine fait preuve d'une virtuosité stylistique certaine, en entremêlant présent et réminiscences du passé. Plus que la narratrice, ce sont ses souvenirs qui (re)font surface et qui l'entraînent. Je ne dirais pas que ce roman m'a captivée; j'ai canoté trop longtemps dans le brouillard. Par contre, il m'a convaincue du talent d'Atwood et du point de vue précurseur de son oeuvre, avant même qu'elle aborde la dystopie, le genre qui consolidera sa renommée.
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J'ai été un peu noyée dans ce roman de Margaret Atwood. Certes, c'est un beau portrait de femme, comme ceux qu'elle a tracé dans d'autres romans. On y retrouve certains de ses thèmes de réflexion privilégiés sur tout ce qui limite la liberté des femmes : l'accès à la contraception, l'injonction à la beauté et à la minceur pour être parfaite, le poids de la religion.
Mais le roman manque de souffle, peut-être parce que rien n'est clair, qu'il faut chercher derrière les apparences de surface, creuser la vase même. Comme un cours d'eau, la mémoire est fluctuante et instable. Il n'y a d'autre enjeu que la découverte d'une femme par elle-même.
L'écriture est belle et poétique, les passages sur les animaux, le héron devient un symbole christique.
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Dans un climat d'animosité contre le voisin américain, et de goguenardise des francophones envers ces visiteurs anglophones, transpirant dans les propos de la narratrice et de ses compagnons, deux couples font une virée aux confins du Canada sur une île que le père de la chroniqueuse a déserté, laissant les lieux dans une vacance qui pose question. On est toujours un peu dans le climat de la contre-culture, et le quatuor joue une resucée de Walden ou la Vie dans les bois. Une ironie légère relève cette ode nébuleuse à l'informulé. Difficile de cerner où Margaret Atwood veut nous mener dans cette oeuvre mineure, anecdotique. On cherche peut être à nous égarer dans les bois de Henry David Thoreau. En tout cas c'est une bien peu prometteuse entrée en matière dans le cycle de lecture d'oeuvres de la romancière canadienne que se propose d'entamer votre serviteur. Autant en emporte le vent.
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Roman étrange. le lecteur entre dans l'intimité de la narratrice pour vivre de l'intérieur sa crise existentielle. Elle ne ressent pas le besoin de donner beaucoup d'explications sur les choses et les gens puisqu'elle, elle les connaît déjà. Il faut donc démêler les faits, reconnaître les personnages: qui sont ces "ils", ces "eux" ou ce "il" ( Joe, David, le père, le frère, le faux-mari?)? Toutefois, le roman en vaut la peine. le style épuré, la communion avec la nature, la finesse des portraits accrochent le lecteur pour ne le relâcher qu épuisé sur la rive d'un lac bien énigmatique...
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Cette critique est rédigée près de deux ans après ma lecture. Je refais donc surface.

La lecture en elle-même ne m'avait pas procuré un plaisir frénétique, loin de là. Je me suis languis, trainé pour arriver au bout du livre malgré des passages très puissants, notamment dans ses souvenirs d'enfance ou dans sa redécouverte de l'île.
En effet, l'histoire raconte le retour d'une jeune femme sur l'île où vivait son père et où elle a grandi. Vie d'ermite, elle s'y replonge en compagnie de son "bien-aimé" et de deux autres amis pour retrouver son père dont elle est sans nouvelle et également pour réaliser un documentaire expérimental.
Il faut se rappeler que le livre est écrit dans la fin des années 1970, période de progressif reflux des idéaux "68" et d'un triste retour à une réalité où les grands soirs offrent de petits matins.
Finalement, et on s'en doutait depuis le début du livre, en partant à la recherche de son père, en redécouvrant une partie de son enfance, c'est elle-même qu'elle retrouve, ou un partie d'elle qui refait surface.

rétrospectivement, le livre m'a laissé une marque plus profonde que je n'avais escompté. Des images persistent, s'incrustent et font parfois aussi surface. C'est un récit qui mériterait une adaptation libre en bandes dessinées, avec des textes minimalistes et des grandes planches évoquant l'onde qui entoure l'île et ses ermites.
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