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Avant de parler de ce recueil, petite interrogation sur son titre : de ses publications française, québécoise, ou originale au Canada, trois titres différents ont été retenus, chacun renvoyant au titre d'une nouvelle.
L'original, « Good Bones », reprend le titre de la dernière nouvelle, « De bons os », revenant de manière allusive sur les thèmes principaux du livre; alors que le titre québécois en est « La troisième main », texte plutôt cryptique sur la filiation et l'extra-corporalité. La France y a préféré ce texte symboliste et rassembleur pour annoncer tous les autres…
Cocotte…
Bizarre, non ? ces libertés prises par les différents éditeurs…N'étant pas un mordu des recueils de nouvelles, je n'en connais pas bien les usages…

Les thèmes chers à la grande romancière — qu'il faudrait prendre l'habitude de citer aux côtés d'Orwell, DeLillo et les autres pour sa prescience, sa nouvelle « Il était une fois… » comme brillant quolibet à la « cancel culture / woke », depuis si bien implantée dans son pays (publié en 1992, les prémisses se précisant déjà dans certaines universités à l'Ouest…), pétrie qu'elle est d'un féminisme lucide et acidulé — mis en forme dans 27 sautillantes nouvelles, certaines aux accents brautiganiens, voir fantastiques, jusqu'au sombre quand elle observe la mort, les corps, et tout ce qu'il reste entre les deux. Les sexes y sont amoureusement disséqués, passant de l'allusif au frontal, jonglant d'humour en résignation.

Les deux premiers tiers sont ébouriffants, moqueurs, immédiats, pour finir sur un ton plus personnel, douloureux, ténébreux, pouvant perdre le lecteur, mais démontrant la grande palette de cette importante femme de lettres.
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Curieux mélange que ce recueil de 27 textes, qui comporte à la fois des nouvelles et ce qui ressemble à de brefs essais. Atwood y revisite contes et mythes, touche à la science-fiction, rend « grâce aux sottes » et hommage aux sorcières (« les Vilaines »), donne des recettes (« Fabriquer un homme »), dénonce le wokisme, la guerre et la destruction de l'environnement, évoque la mort et la déglingue des corps. Mais la plupart des textes font la part belle aux femmes et au féminisme.
L'humour est omniprésent, allant de la moquerie taquine au sarcasme et au cynisme à mesure, semble-t-il, que le recueil avance de textes accessibles vers d'autres plus hermétiques et sombres.
J'ai trouvé l'ensemble assez inégal, sans doute parce que le sens de certains textes m'a échappé, que d'autres ne m'ont pas « parlé », tandis que quelques-uns m'ont fait rire ou sourire franchement, et d'autres m'ont interpellée.
Le ton est décalé, le message probablement brillant, mais tout cela est globalement trop elliptique à mon goût.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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A travers "La petite poule rouge vide son coeur", livre au titre original et hautement intrigant, Margaret Atwood vide son coeur mais nous offre également un recueil de 27 nouvelles absolument géniales, parfois déjantées, tordant la réalité, s'attaquant aux mythes anciens et récents pour finalement permettre à chacun de porter un regard différent sur l'autre et sur soi-même.

Impitoyable, l'auteur l'est sans aucun doute dans son écriture, elle n'épargne rien ni personne et égratigne plus d'une fois, mais elle n'est jamais grinçante et trop cynique car elle utilise pour cela l'humour, une arme hautement efficace en littérature, ainsi que des métaphores.
Ainsi, j'ai pris un extrême plaisir à lire ce livre, j'ai souri plus d'une fois et j'ai été bien souvent surprise, mais dans le bon sens du terme.
J'ai adhéré au style d'écriture de Margaret Atwood, a son côté déjanté qu'elle montre à travers ces nouvelles et certaines chutes sont tout simplement fabuleuses : "Oh ! Oh ! A quoi penses-tu ? Claudius aurait tué ton père ? Eh bien ! ce n'est pas étonnant que tu te sois montré aussi grossier avec lui à table ! Si j'avais su cela, je t'aurais détrompé tout de suite. Parce que ce n'était pas Claudius, mon chéri. C'était moi."
Il faut dire que ces nouvelles sont toutes plus savoureuses les unes que les autres, mais j'ai particulièrement aimé "Rendons grâce aux sottes" qui m'a fait sourire et rire à la lecture et avec cette merveilleuse conclusion en pied de nez : "Ô mon hypocrite lectrice ! Ma semblable ! Ma soeur ! Rendons grâce aux sottes qui nous donnèrent la littérature."

"La petite poule rouge vide son coeur" est une très belle découverte littéraire, qui bouscule le lecteur et les idées reçues et joue avec la réalité pour la déformer, tout cela pour mieux permettre à Margaret Atwood de vider son coeur et d'emmener le lecteur à se poser des questions et à reconsidérer son point de vue sur la société.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Ah, je le savais bien, que la petite poule rouge n'était autre que la petite poule rousse du conte que j'ai lu tant de fois à ma fille.
La "redheaded" petite poule, peut être a-t-elle sciemment choisi de se dissimuler, ou peut être que la traduction lui a volé son identité. Qu'importe, je l'ai débusquée.
Bien m'en a pris. le livre est un recueil de nouvelles, qui débute par celle-ci, la petite poule rétablit la vérité sur ce qu'il s'est passé une fois que son pain fût cuit, et que tout le monde en voulait, sans jamais avoir pris soin de l'aider (et d'elle, par la même occasion).
Le recueil est un pamphlet féministe. Certaines nouvelles m'ont fait l'effet d'une vague d'eau tellement glacée qu'elle brûle. Les messages sont là pour qui veut les lire. Une giclée au vitriol.
Le recueil est construit comme la série Black Mirror (qu'il faut absolument voir): ça montre. On est devant, on n'a pas d'autre choix que de voir. Et ensuite, on reste là, avec notre vertige.


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Publié en 1993 et traduit en français en 1996, "La petite poule rouge vide son coeur" rassemble une vingtaine de nouvelles de la romancière canadienne Margaret Atwood, notamment auteure des romans "La Servante écarlate", "Le dernier homme" ou "Le Temps du déluge".

27 textes qui interpellent et interrogent, jouant avec les consciences et croyances populaires. Margaret Atwood s'essaie au conte ("La petite poule rouge vide son coeur", "Il était une fois..."), rend hommage aux sottes ("Rendons grâce aux sottes"), aux "sorcières" laissées pour compte ("Les vilaines") et aborde les représentations du "Corps féminin".

Elle nous explique comment "Fabriquer un homme" ou pratiquer "La chasse aux souches".
L'auteur examine les notions de bien, de mal et de paradis ("Théologie") et crée de nouvelles mythologies ("La troisième main", "L'ange", "La Danse des lépreux", "Ma vie comme chauve-souris").
Elle évoque la mort à travers certaines coutumes ("Scènes de mort", "Quatre petits paragraphes", "De bons os"), la guerre entre les hommes ("Les épaulettes", "Les coquelicots : 3 variations") et leur peur de l'inconnu ("En territoire étranger").
Ecologiste dans l'âme, elle attire notre attention sur le comportement irresponsable de l'homme vis à vis de son environnement ("Boule dure", "De sang froid", "Terre natale", "Insatiables").

Il m'est assez difficile de résumer les 27 textes qui composent ce recueil. Non seulement parce que la plupart ne sont pas des "histoires" à proprement parler mais aussi parce que quelques-uns d'entre eux sont tout simplement restés des énigmes pour moi.
J'ai beau avoir déjà lu 3 romans de cette auteure et connaître ses thèmes de prédilection (féminisme, "pessimisme" écologiste et politique), j'ai parfois été déroutée durant ma lecture.
Heureusement, la plupart de ces textes m'ont plu de par leur humour et leur ton sarcastique voire même désabusé.
Sans se montrer moralisatrice, Margaret Atwood pose un regard très critique sur notre époque, livrant ici un patchwork de constats alarmants visant à nous conscientiser sur des problématiques actuelles.
Je ne sors jamais complètement indemne une fois un livre refermé de cette auteure et malgré une déception par rapport à certains textes, je ne regrette pas cette lecture.
A recommander à ceux qui apprécient l'univers et l'impertinence de la dame.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Féministe caustique, parfois même sarcastique, Margaret Atwood bouscule lectrices (et lecteurs) dans ces nouvelles pas banales. L'écrivaine revisite idées reçues, généralités, contes traditionnels à sa manière décapante et sortant des sentiers battus. Comme la petite poule rouge de l'une des histoires elle vide son coeur, mais elle refuse énergiquement le sacrifice. Ses textes encouragent la lucidité et la rébellion des femmes longtemps roulées dans la farine à leur propre sujet.
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Ah, La Petite Poule Rouge Vide Son Coeur! D'une plume légère, Margaret Atwood prend le lecteur par la main pour le conduire de l'autre côté du miroir. Comme dans un kaléidoscope, le réel est déformé, distendu pour notre plus grand plaisir! 27 petites nouvelles ou chroniques d'un univers pas si ordinaire sont regroupées dans ce livre à consommer sans modération!
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Excellent recueil et excellente traduction - hormis cette "poule rouge" qui devrait à l'évidence être "rousse". Ah, ces urbains !
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une série de nouvelles totalement géniales et déjantées !
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