Inge Auerbacher est née en 1934 à Kippenheim, un village du sud de l'Allemagne. le 22 août 1942 elle est déportée à Terezin avec ses parents. Terezin -en allemand Theresienstadt- est un camp de concentration situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Prague, en Tchécoslovaquie. C'est un camp de transit pour les Juifs avant les centres de mise à mort plus à l'est. Pour dissimuler leurs crimes les nazis l'ont qualifié de "ghetto modèle". En juin 1944 la Croix Rouge a visité Terezin qui avait été soumis auparavant à un programme "d'embellissement". Un film fut même tourné à cette occasion pour montrer les "bonnes " conditions de vie des Juifs.
Inge Auerbacher raconte la crasse, la promiscuité, la faim, la maladie, la mort. le camp de Terezin est libéré le 8 mars 1945 par l'armée britannique. Inge et ses parents font partie des survivants. de retour en Allemagne ils constatent que leur maison est occupée et que leurs biens ont été pillés :
"Le maire nous invita à le rencontrer à la mairie. Dès que nous entrâmes dans son bureau, maman remarqua le tapis oriental : c'était le nôtre. le carillon de la pendule nous était aussi familier; elle nous avait aussi appartenu".
Dès que possible, en mai 1946, la famille émigre pour les Etats-Unis.
Dans cet ouvrage pour la jeunesse
Inge Auerbacher raconte son histoire et apporte des explications historiques sur l'antisémitisme et la shoah. le propos est simple, il me semble que ça doit pouvoir se lire dès onze-douze ans. Une information à actualiser : elle chiffre à quatre millions le nombre de personnes mortes à Auschwitz, chiffre qui avait encore cours à l'époque de la rédaction du livre (1986). Aujourd'hui on estime le bilan entre 1.2 et 1.5 million de morts. Je suis surprise de découvrir que la mise au point des chiffres date de la fin du 20° siècle.
Pour moi l'originalité de l'ouvrage réside dans le fait que le récit est enrichi de poèmes rédigés par l'autrice sur les différentes situations qu'elle a affrontées. Ils lui permettent de transmettre ses sentiments et sont souvent émouvants.Dans mon édition de poche cependant ces poèmes sont placés au milieu du récit, coupant parfois une phrase en deux, ce qui peut être un peu déconcertant, surtout pour le jeune lecteur. Ils sont heureusement imprimés en italique. Enfin le tout est illustré de dessins d'
Israël Bernbaum (cf couverture).
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