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EAN : 9782253143680
159 pages
Le Livre de Poche (01/01/1998)
3.63/5   15 notes
Résumé :
C'est son histoire qu'Odile Grand nous raconte ici, sous les traits d'Estelle Grosz, une jolie fillette blonde, qui, pendant la guerre, porte l'étoile "couleur citron, côté cœur", la même qui enverra son père à Auschwitz, d'où il ne reviendra pas. Estelle va alors apprendre l'art de la dissimulation. Devenue mannequin après la guerre, elle tente d'oublier cette enfance saccagée. Mais comment surmonter ce sentiment odieux de culpabilité - juif donc fautif ! -, cette ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici mon retour de lecture sur Couleur citron, côté coeur d'Odile Grand.
Estelle Grosz est une jolie fillette blonde, qui, pendant la guerre, porte l'étoile "couleur citron, côté coeur", la même qui enverra son père à Auschwitz, d'où il ne reviendra pas.
Estelle va alors apprendre l'art de la dissimulation.
Devenue mannequin après la guerre, elle tente d'oublier cette enfance saccagée.
Mais comment surmonter ce sentiment odieux de culpabilité - juif donc fautif ! -, cette continuelle angoisse de l'abandon ?
En un mot, comment exister tout de même ?
Couleur citron côté coeur est un roman autobiographique. Estelle, que nous suivons dans ce roman, est en fait l'autrice, Odile.
Même si c'est considéré comme un roman, on sent bien que c'est un ouvrage très personnel.
Nous suivons donc Estelle, une petite fille juive, pendant la seconde guerre mondiale. 
Nous découvrons son quotidien d'enfant déracinée, loin de Paris, dans la campagne. Elle est cachée pour ne pas être raflée. Elle apprend le latin, va à la messe.
J'ai été très touchée par le passage où l'enfant découvre ce que veut dire être juive avec.. un abbé ! En effet, l'Abbé Charpentier est un homme exceptionnel qui va faire découvrir à Estelle l'hébreu, lui parler de sa culture, de sa judaïté. C'est très touchant, et assez incroyable d'imaginer cet homme d'église, chrétien, parler hébreu avec une petite fille pour lui faire découvrir ses origines.
J'ai apprécié ma lecture dans l'ensemble toutefois, je n'ai pas totalement accroché avec le style de l'autrice, avec sa gouaille. le fait qu'il y ai du patois ne m'a pas dérangé. Par contre, je n'ai pas toujours été convaincue par le ton employé.
Couleur citron côté coeur est un roman intéressant, à découvrir pour ne surtout pas oublier cette période.
Toutefois cette fois ci mon avis est assez mitigé. En fait, j'ai aimé le fond de cet ouvrage mais pas la forme.
Ma note : seulement trois étoiles.
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"Couleur citron, côté coeur" : Odile Grand image ainsi l'étoile jaune. En cela, rien de bien original. Seulement, pour Odile, l'acte de coucher par écrit son histoire, son secret, est venu bien tard dans sa vie. Elle était à l'époque journaliste à l'Evénement du Jeudi, après avoir officié à "L'Aurore" où elle eut pour collègue puis ami Pierre Desproges. C'est par lui que j'ai eu envie de lire le livre d'Odile, car je l'avais entendu dire qu'il avait encouragé cette femme à qui il trouvait un énorme talent, fait d'insolence et de gouaille que l'on ne trouvait que rarement chez un journaliste. Venant de Desproges, ce ne pouvait que me motiver. C'est vrai, ce qui frappe dans le livre de souvenirs d'Odile Grand, née Grosz, est le ton particulier qu'elle y emploie. Insolence, gouaille, humour, autodérision, mais aussi colère et cris qui émergent peu à peu. Elle raconte pour la première fois la rafle à laquelle elle a échappé en 1943, la disparition de son père dont elle n'a jamais connu le sort exact, la mère remariée qui la chasse car trop belle elle pourrait séduire son beau-père. Odile se rend compte qu'elle est bien roulée, blonde, poitrine voluptueuse, taille de guêpe, et se retrouve mannequin. Elle sait très vite user de ses charmes sans perdre son intégrité ou sa lucidité, manipuler les hommes qui lui courent après sans succès. Parallèlement, elle a des aventures qui ne durent pas. Elle ne veut pas s'attacher. Si elle aime, se dit-elle, elle va perdre l'objet de son amour. Elle ne pose jamais en victime, sinon d'une injustice majeure, ce trou béant d'un père perdu remplacé par une étoile jaune. Alors qu'elle semble sur des rails, son corps se met à la trahir. Ca commence par un eczéma qui ne lui laisse aucun répit, met un terme à sa carrière, et les kilos qui s'accumulent. Médecins, spécialistes, mages, rebouteux sont vaincus par l'énigme. Finalement, une dermatologue juive autrichienne lui pose des questions sur son passé. Odile déballe tout avec fureur et larmes. Ordonnance : "Parlez, ça ira mieux". Odile rencontre Yvan Audouard, qui la prend sous son aile avec un paternalisme aux mains baladeuses, elle devient journaliste, se lance à fond dans le métier, et s'y fait un nom. Les crises d'eczéma s'espacent, et disparaitront définitivement à la fin du livre qu'elle entreprend enfin d'écrire.
Il y a très longtemps que je l'ai lu, mais je me souviens de cette voix singulière, attachante, sans concession, et de cette tendresse qu'elle retient dans chacune de ses phrases, jusqu'à ce que la dernière, très courte, ouvre enfin la porte d'un avenir apaisé. Odile est morte en 2005, d'une leucodystrophie. Je l'avais oubliée dans ma bibliothèque quand j'ai appris son décès. Il est vrai que l'ami Pierre ne pouvait plus nous en parler depuis bien longtemps. J'ai relu "Couleur citron, côté coeur", et je me suis dit : quelle sacrée bonne femme !!
Lien : http://parures-de-petitebijo..
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C'est en cherchant des livres pour le challenge plumes féminine au grenier chez mes parents que j'ai découvert ce livre intitulé « Couleur citron, coté coeur ». Cela arrangeait mes affaires car le titre contenait le mot citron… un fruit ! C'est donc le hasard qui me fait lire ce roman autobiographique très touchant. Odile Grand est née Grosz, de parents juifs polonais qui vivent à Paris au début de la seconde guerre mondiale. Son père, dont elle n'aura jamais de nouvelles, dénoncé par une voisine, est très tôt déporté alors que pour elle, enfant de moins de 10 ans, commence une vie de mensonges, de secrets, de colère et d'errance qui la construira. « –Ne dis à personne que tu es juive, lui dira un jour sa mère. – C'est quoi juive ? questionne alors Odile. Juive, c'est d'abord porter l'étoile couleur citron côté coeur mais c'est aussi se renier en ne la portant pas… C'est aussi côtoyer à la fois la résistance et les soldats allemands… Plus tard, adulte c'est imaginer son père dans les camps en apprenant les horreurs de la déportation… Puis en tant que femme, c'est se sentir trahie très souvent ou l'être réellement, c'est avoir beaucoup de mal à faire confiance aux autres, elle acceptera tout de même quelques mains tendues qui l'aideront à grandir et à s'assumer. Son histoire, Odile Grand nous la raconte avec beaucoup d'humour, certains critiques qualifient son style de gouailleur. Sa manière d'écrire m'a un peu dérangée, des comparaisons et images décalées, un vocabulaire parfois argotique ou grossier… mais ce franc parlé a été apprécié dans le dernier métier qu'elle a exercé, celui de journaliste à l'Aurore puis à l'Evénement du jeudi. Cette gouaille était sa marque de fabrique et sa manière à elle d'être reconnue, de sortir de l'ombre, de venger son père en imaginant qu'elle aurait pu être sa fierté.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je m'en serais peut-être tirée toute seule avec ce sourire factice de mes photos, celui que je bricolais pour bien exposer les dents sans perdre un millimètre de bouche qu'il fallait montrer charnue, en avançant les lèvres en cul de poule.
Il fallait une certaine agilité des muscles faciaux pour réussir ce sourire faux-derche dont j'avais vaguement et légèrement honte chaque fois que je voyais ma tronche géante dans toutes les gares, sur un panneau de la SNCF, vantant je ne sais plus quel système d'abonnement ferroviaire. Sourire visiblement radieux mais potelé de la muqueuse et que j'avais confectionné sur commande pour Claude, le photographe qui mettait en scène.
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