Le peuple des Minuscules (The various) est un roman de l'écrivain anglais
Steve Augarde, publié en 2003. le premier tome d'une trilogie (
Celandine et Winter wood) dont les deux volumes suivants seront prochainement traduits (enfin je crois...).
Le résumé s'annonçait bien. Il suffit que je vois les mots "fée" ou "féérique" dans un résumé pour que j'aie envie de lire le livre. Ici, la trame me semblait délicieusement familière. Non pas parce que le thème a déjà été repris, mais parce que tout Anglais qui se respecte a des fées dans un coin de son jardin. Me reste en mémoire le délicieux récit de
Sir Arthur Conan Doyle...
Ensuite, il me semblait que ce roman jeunesse abordait un point de vue écolo prometteur.
Alors que dire ? Et bien je n'ai pas été follement enthousiaste durant cette lecture qui m'a pourtant réservée quelques bonnes surpises. L'écriture (enfin la traduction) m'a laissée dubitative : quelques passages ou phrases un peu maladroites alternant avec des descriptions fort poétiques.
Le peuple des fées, divisé en cinq "tribus" est sans conteste le point fort de ce roman. Et cependant, les membres de ce petit peuple n'ont rien d'original. Certes, certains d'entre eux sont dotés de quelques pouvoirs, mais pour être honnête, les deux seuls personnages qui m'ont semblé dignes d'intérêt sont le cheval ailé et la sorcière. Et puis le peit Pivert aussi. A quoi cela sert-il d'être une créature féérique si c'est pour vivre dans une société calquée sur celle des hommes ? J'ai également eu un problème avec la taille des protagonistes : ils paraissent petits, enfin ils sont petits si j'ai bien retenu les descriptions mais par moments, notamment en raison de la terreur que certains infligent aux enfants et à Midge (je veux parler de la compagnie d'archers), je me demandai s'ils n'étaient pas finalement assez grands... J'étais un peu perplexe en lisant certains passages...
Les enfants quant à eux m'ont laissée de marbre : des adolescents de 12 et 13 ans, Margaret, surnommée Midge, son cousin George et sa cousine Katie. Banals au possible.
J'ai également noté des descriptions inutiles qui alourdisaient le récit, certains passages n'en finissaient pas, comme le sauvetage de Pegs, le cheval. Enfin, même si la fin est ultra-prévisible, j'aurai aimé que l'auteur s'attarde davantage sur la connexion entre la forêt et le Petit Peuple.
Je veux bien que l'on écrive encore et toujours sur le Petit Peuple et sur les fées, au contraire, je ne demande que ça. Mais il y a déjà eu beaucoup de récits sur ce sujet en Fantasy, et parmi les oeuvres les plus contemporaines, certaines reprennent généralement un thème écologique, généralement la sauvegarde de la forêt, en toile de fond. C'est justement pour cette raison qu'un écrivain doit faire preuve d'originalité, que ce soit dans l'écriture ou le traitement de l'histoire, pour se démarquer. Or, pour moi,
Steve Augarde a échoué.
Enfin, j'ajouterai que les personnages des enfants gagnent peut-être en intérêt dans les deux volumes suivants. Et c'est le dernier reproche que je ferai à l'auteur. Cela m'agace singulièrement de devoir lire des trilogies, ou des sagas dont les débuts sont tout juste prometteurs. Autrement dit, pour avoir une opinion définitive, il faut tous les lire... Soit l'auteur sait accrocher son lecteur immédiatement, dès le premier volume, soit il peine et le remplissage se poursuit dans les tomes suivants.
En conclusion, je dirai que ce roman est susceptible de plaire aux ados. Certaines oeuvres en catégorie jeunesse sont si réussies qu'elles peuvent largement être lues et même plus, fortement appréciées par des lecteurs adultes. Je pense par exemple à l'une de mes dernières découvertes, les Hauts Conteurs. Ici, la lectrice adulte que je suis n'a pas succombé au charme de ces Minuscules. Tant pis.
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