Lorsqu'une nonagénaire, de nouveau hospitalisée pour une énième poussée d'insuffisance cardiaque, refuse de manière constante et lucide toute alimentation et tout traitement sans que personne n'ait de prise sur sa décision, elle renonce à des moyens qui lui paraissent disproportionnés pour se préparer à la mort. Son refus lucide de soin n'équivaut pas à un suicide, mais a une livre acceptation de sa condition. Sa décision ne peut qu'être accompagnée et respectée.
(...) La famille doit être consultée, lorsqu'elle existe encore, mais ses critères d'appréciation ne valent que s'ils respectent le seul intérêt du malade. Il faut donc la consulter mais ce serait dangereux de lui faire porter tout le poids de la décision.
L'obstination déraisonnable. Le réflexe de tout médecin est toujours de vouloir tenter quelque chose. Pourtant, le grand principe du respect de la vie ne signifie pas sa prolongation au prix de tous les excès. Une décision de réanimation en vient peu à peu a considérer la qualité de la vie qui sera ou non prolongée.