On découvre deux jeunes filles dans la forêt, elles semblent perdues, innocentes, lancées dans une quête personnelle, il s'agit de deux soeurs. Très vite, on leur découvre un pouvoir magique, comme si elle lançait des éclairs avec leurs mains…
On évolue dans un univers de fantasy médiéval : quelques aspects magiques sont parcimonieusement distillés dans le récit, une sorcière, un géant, une pierre aux étranges pouvoirs, et donc des humains dotés du pouvoir appelé le souffle. L'objectif de leur quête : ressusciter leur mère.
Le graphisme est simple, sans emphase, inspiré de Miyazaki, ou de
Jérémie Moreau (
La saga de Grimr,
Penss et les plis du monde). Les fans de ces deux romans graphiques s'y retrouveront, bien que la colorisation soit plus intense et plus chatoyante. Sans exagération esthétique, mais il ne nous prive pas du lyrisme nécessaire dans les moments de grande intensité, qui du coup, se savourent encore mieux. La mise en page reste discrète derrière le récit, et pourtant elle rythme judicieusement le récit, et participe à l'émotion.
Le ton du récit aussi s'inspire de ces deux modèles, ce n'est pas un récit de fantasy épique et chevaleresque, le propos est bien plus intimiste. le véritable thème du récit, c'est le deuil. le fantasy offre un support pour un sujet universel, s'attacher à ceux qui sont partis plutôt qu'à ceux qui restent, c'est une histoire d'amour fraternel, une quête bouleversante et romanesque, un récit qui envoûte, fort et beau, plein de sagesse et d'espoir.
Il aborde un sujet délicat avec un thème attirant, c'est une belle histoire, prenante et pleine d'émotion, l'action n'est pas en reste. Un sujet lourd abordable pour un jeune public.
Pour une première oeuvre en solo,
Tom Aureille n'est pas loin de la perfection, mais je ne parlerai pas des défauts, ils sont bien peu de choses face aux qualités. Je pense qu'il faudra suivre attentivement cet auteur.