Dans mon nouveau voyage en Austerie, je dois dire que j'ai été un peu moins enthousiasmé par ce roman que par
Moon Palace que j'ai lu juste avant.
La musique du hasard, c'est celle qui mène le héros, Jim Nashe, tout au long de ce roman.
Jim, c'est un pompier abandonné par sa femme et qui, du fait de son métier, ne peut s'occuper de sa fille et la confie à sa soeur. Après avoir hérité une somme confortable d'un père qu'il n'avait presque pas connu, il démissionne de son emploi de pompier et fonce à tombeau ouvert dans une sorte de processus de perdition, une aventure sans limites qui le mène à parcourir, en voiture et sans but précis, la totalité des Etats-Unis. Et ainsi, Jim dilapide une grande partie de son héritage.
La rencontre avec un jeune et brillant joueur de poker Jack Pozzi, va l'amener à lui demander de jouer le reste de son argent, (et même plus, sa voiture) dans une confrontation avec deux étranges et richissimes personnages.
La partie sera perdue et les deux compères devront édifier un mur pour payer leur dette de jeu.
Je ne dévoile pas la fin, mais, comme dans une tragédie grecque, confronté à la cruauté de situations inexplicables, le héros embrassera son destin implacable et aveugle.
Comme toujours chez Auster, l'écriture est fluide, et le rythme parfait.
Et aussi, le héros est plus complexe que ce que j'ai resumé.
Mais, au total, cela manque un peu de consistance et de subtilité.
En particulier j'ai eu un peu de mal à adhérer à l'histoire de ces deux richissimes gagnants du loto, leur maison, leur projet d'édifier un mur.
Néanmoins, ce roman reste riche de beaucoup de thèmes chers à l'auteur: la quête d'identité et la question du père, la richesse comme source de comportements absurdes, le sens de la vie ou plutôt l'absence de sens qui pousse au désespoir et à l'auto-destruction, et aussi l'art, ici la musique, qui peut apporter réconfort et sens à la vie.