Valentin Auwercx nous offre ici avec cette longue nouvelle un spin-off de son univers que les lecteurs ont découvert dans «
La Fleur d'Attica ». Que l'on se rassure de suite : si comme moi, vous n'avez pas lu ce roman, cela ne vous handicapera en rien, ni ne vous gâchera le plaisir. Tout juste aurez-vous certainement envie de lire ce livre. Ce qui vous apportera certainement un autre éclairage sur la nouvelle.
De quoi s'agît il ? Duke, un homme noir se réveille un matin dan un lieu étrange sans souvenir de son passé. Il y rencontre d'autres personnes qui sont dans la même état. Bien vite la violence va prendre le pas sur la résolution de l'énigme : Qui et pourquoi les a amenés dans ce lieu étrange ?
L'auteur sait entretenir un suspens certain jusqu'au bout.. Qui est le bon ? Qui sont les méchants ?
Le mystère est total jusqu'aux derniers mots de la nouvelle.
En fait rien n'est simple et tout se complique. Et le suspens règne avec la belle plume de Valentin Auwerck.
Ce qui est fascinant dans ce récit c'est que l'auteur nous offre véritablement la vision de la construction d'une micro-société avec ses dominants, ses résistants et la méthode de résolution de certains conflits. On a là une véritable leçon politique et social qui se présente sous la forme d''un thriller dystopique haletant.
L'atmosphère du récit est à l'image de la société représenté: étouffante. La façon dont l'auteur nous transmet cet impression est tout simplement bluffant. Racontée à travers le regard d'un vieux monsieur convenable, on découvre effaré les règles de cette société. Rien que quelques mots sur la façon dont les repas sont servis font monter un frisson dans le dos.
Certaines scènes très gore sont évocatrices sans sombrer dans la complaisance ou le grand-guignol. Là encore ,bravo !
Les personnages sont remarquables. On devine les fêlures sans toutefois remonter à l'origine.
Valentin Auwercx nous projette d'un coup leur face sombre au moment précis où l'on se croit en empathie avec eux ; Quand aux méchants, l'origine de leurs peurs et angoisses nous est suggéré habilement ; Outre Duke, le «héros» de cette histoire mention spéciale au portrait de l'émouvante Jazz, petite fille perdue ou celui du terrifiant "Colonel", ganache raciste et psychopathe .
Je ne m'appesantirais pas sur la leçon de ce récit . En effet elle se retrouve dans l'épilogue de cette histoire. Disons simplement qu'elle trouverait son écho dans certaines polémiques actuelles.
Les passionnés trouveront ici des réminiscences de
Stephen King ou d'
Alfred Bester. Mais disons tout de suite que Valentin Auwerck n' a pas à rougir de la comparaison et que cette nouvelle que vous devez lire de toute urgence vous donnera envie de prolonger vôtre plaisir et vôtre réflexion dans les autres romans de l'auteur.