C'est un regard amusé, c'est un regard amusant, c'est une réflexion sur le changement que nous propose cette bande dessinée. Tout part de ce simple constat, de cette petite phrase qu'on lâche tous un peu sans s'en rendre compte et qui pourtant pourrait sembler lourde de signification : « C'était mieux avant. »
Monsieur B., alias Bertrand Marceau, de façon très pertinente et avec un réel humour nous pose savamment ces questions : « Qu'est-ce que l'avant ? Comment le définit-on ? Et qu'est-ce qui était si mieux que ça ? » C'est en fait une véritable réflexion sur le changement et sur le temps qui passe.
Il constate qu'à chaque génération, c'était toujours mieux avant et que donc, fatalement, cet avant censé être bien pour certains correspondait pile à la période décevante de ceux qui pensaient que c'était encore mieux avant. Et c'est comme ça qu'on remonterait presque le fil du " c'était mieux avant " jusqu'à la préhistoire, voire, jusqu'avant l'apparition de l'homme.
Ensuite, la seconde réflexion pertinente que nous met en lumière l'auteur au travers de ses successions de petits dessins humoristiques, c'est que notre cerveau a une remarquable aptitude à se souvenir de ce qui était bien et qu'on a perdu mais que, parallèlement, il a aussi une remarquable aptitude à oublier ce qui était moins bien ou même carrément mauvais et qui s'est désormais amélioré.
Troisième réflexion de l'auteur, est-ce que ce " c'était mieux avant " n'est-il pas en droite ligne de résonance avec le " paradis perdu " de l'enfance. En fait, quel que soit ce que l'on a vécu dans l'enfance, comme c'était notre enfance, on a tendance à l'idéaliser et à vénérer tout ce qui encadrait le quotidien d'alors.
À partir de sa propre expérience de presque cinquantenaire, Monsieur B fait des comparaisons entre " l'idéal " du milieu des années 1970 et le présent du milieu des années 2010. Et, force est de constater que beaucoup de choses étaient mieux. Mais cette constatation serait fort incomplète si l'on ne se dépêchait de préciser tout de suite après que beaucoup de choses étaient moins bien.
En somme, ce n'est que la constatation d'un changement. La vraie phrase qu'il faudrait alors employer serait : « C'était DIFFÉRENT avant. » sans aucun jugement de valeur vers le mieux ou vers le moins bien. Toutes les époques ont leurs points faibles et leurs atouts. Il se rencontre ici ou là des nostalgiques du communisme à la soviétique, de la compagnie aérienne Pan Am, de la blouse noire à l'école, etc.
La facilité fait qu'on aborde souvent la question avec un unique exemple qui occupe notre esprit et qu'on oublie de regarder tous les à-côtés qui pourraient tempérer notre jugement.
En somme, une bonne BD, (qui fait d'ailleurs plus recueil de dessins de presse que bande dessinée au sens classique du terme) qui nous invite à reconsidérer les avantages et les inconvénients du passé avec beaucoup d'humour. Je remercie donc vivement l'éditeur Physalis ainsi que Babelio de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage dans le cadre de Masse Critique.
Bien entendu, ceci n'est qu'un avis de Madame B sur Monsieur B, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Avant tout, un gros MERCI à Babelio et aux éditions Physalis pour ce beau cadeau de masse critiques !
C’était mieux hier ?
Voilà un titre évocateur de nos jour, dont les 40 ans et plus adhèreront, et les 20 ans et moins réfuteront. Mais qu’en est-il des indécis de cette génération trentenaire ? Etait-ce vraiment mieux hier ? Ou à l’inverse, cela était bien ringard ?
Bertrand Marceaux, alias Monsieur B, nous développe sa réflexion philosophique sur le sujet avec humour, astuce et force de vérité !
L’ensemble est composé comme une véritable dissertation avec introduction, thèse/antithèse, conclusion, et les exemples choisis sont hilarants mais tellement pertinents.
1 exemple flagrant (sans illustration, mais la phrase parle d’elle-même…) :
« Hier, parler d’agriculture bio était un pléonasme »
De nombreux thèmes sont abordés dans son exposé, tels : la musique, la technologie, les films, la nourriture, les idoles de la star system etc… Evidement chacun aura ses favoris (j’avoue avoir adoré la comparaison de la beauté avec Brigitte Bardot, ou bien la téléphonie et les réseaux sociaux...)
Cet ouvrage peut donc être abordé avec légèreté avec son humour poilant, ou bien avec un grand sérieux car la réflexion apportée illustre une guerre indéterminable de conformisme/anticonformisme, d’adepte ou de réfractaire à la modernité, et un choc générationnel (qui n’as jamais pensé que ses parents ou grands-parents étaient ringards ? peu ouverts à la nouvelle technologie ? etc…), mais quoi qu’il en soit, chacun se retrouvera dans cet album, et rira de bon cœur ou esquissera un joli rictus lorsqu’il se reconnaîtra, soit en ringard, soit en réactionnaire…
La conclusion était évidente mais elle est tellement bien amenée que l’on pardonnera cet impair…
Monsieur B et les éditions Physalis nous apportent donc la un beau livre qui tournera certainement dans de nombreuses mains… en papier ou en numérique ?
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C'était mieux hier ? … c'est une phrase (comme sa jumelle « c'était mieux avant ») qu'on a tous entendu et qu'on a même parfois prononcé soi-même. Mais qu'est-ce qui était mieux ? Les moyens de communication filaires à la place des smartphones, l'agriculture traditionnelle vs les OGM et les produit chimiques, la nourriture typiquement française contre les plats venus du monde entier … et puis, le « hier », le « avant », c'était quand ? Il y a 20 ans ? 30 ans ? …
C'est le titre qui m'a tout de suite conquise, associé à l'illustration. J'étais sûre de retrouver des souvenirs au fil des pages et ce fut bien le cas. Tout d'abord, l'allure « cahier de texte » de l'album, avec ses onglets colorés pastel selon les sujets (au lieu des jours de la semaine pour le cahier de texte). On découvre des situations « d'avant » comparées aux situations actuelles. Parfois, il n'y a pas eu beaucoup d'évolution (à part dans le vocabulaire employé), certaines fois le passé était « mieux » et d'autres fois, on est content de voir que les choses ont évolué et se sont améliorées. L'auteur ironise, aussi bien sur le présent que sur le passé et dénonce les dérives, quelles qu'elles soient. Les dessins sont dynamiques, simples mais suffisamment détaillés et sont tout à fait dans le style actuel. J'ai plutôt apprécié cet aspect graphique et les expressions (parfois désespérées) des personnages. J'ai quelquefois ri, très souvent souri, et cette lecture a été une plongée dans mon enfance et mon adolescence et je suis convaincue qu'il faut avoir un « certain âge » pour apprécier pleinement les comparaisons (beaucoup de jeunes risquent de ne pas comprendre certaines choses pour ne pas les avoir connues … je ne dis pas forcément qu'ils ont raté quelque chose ! mdr !). C'est tout à fait le genre d'album à lire pour se détendre pendant l'été, surtout si on est quadra ou quinqua !
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Ou comment mettre en images ce que tout le monde se dit tout bas (ou tout haut !)... Humouristique, ça fait rire dans les transports en commun. Les dessins sont sympa... Les thèmes abordés bien "observés"... Un bon petit moment de détente !
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Le prolifique Monsieur B. revient avec un album plein de bon sens, d’humour et de réflexions nourries à la nostalgie des années soixante, soixante dix.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Alors que la nostalgie a été longtemps décrite comme un mal du pays, elle s'inscrit aujourd'hui davantage dans le rapport au temps qui passe…
TOP 10 :
- Hier, on était au bout du fil.
- Hier, le temps parlé était compté.
- Hier, on ne twittait ni sa pizza, ni son chat.
- Hier, il y avait des cabines téléphoniques ... souvent hors service.
- Hier, on "décrochait" en disant Allo, pas "T'es où?"
- Hier, on se faisait braquer son blouson.
- Hier, on envoyait des télégrammes, des pneumatiques.
- Hier, on ne jouait pas à des jeux vidéos sur son Smartphone.
- Hier, on ne consultait pas ses mails sur son Smartphone.
- Hier, on n'avait ni mail, ni smartphone." (p.79)
LE FILS : Zarbi : ça a le goût du Fanta orange… sans les bulles !! C'est quoi ?!
LA MÈRE : Un jus d'orange !
"A commencer par l'enseignement, pourquoi persister à cirer les bancs d'une école pourssiéreuse? Les profs pourraiet devenir des maîtres à penser, de grands sages qui guideraient les élèves dans leur apprentissage. Un apprentissage autonome et intéractif à base d'un internet résolument plus éducatif". (p.144-145)
Franchement, seriez-vous prêts à vous laver dans une bassine ? À vous chauffer au charbon et à aller pisser au fond du jardin ?
Tome 1 : Bienvenue chez toi !
Scénariste : MONSIEUR B.
Dessinateur : MONSIEUR B.
Infos et extraits sur www.bamboo.fr
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