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Ramatoulaye écrit.
Elle écrit à son amie d'enfance, Aïssatou, pour lui parler.
Lui parler de sa vie, de leur enfance, de sa rencontre avec l'homme de sa vie, Modou.
Modou qui est pourtant polygame.
Polygame l'était aussi le mari d'Aïssatou.
Ces 2 femmes ne vont pas réagir de la même façon face à la polygamie.
▪️
Un livre touchant, instructif, sur la condition féminine au Sénégal dans les années 70, sous forme épistolaire.
Les sentiments de Ramatoulaye oscillent entre nostalgie et espoir.
Le clivage entre la modernité (Aïssatou qui vit et travaille aux États-Unis) et la tradition (la condition de Ramatoulaye) est bien présent.
L'auteure n'a publié que 2 ouvrages. Elle est décédée d'un cancer juste avant la parution de son 2ème roman.
▪️
Bref, j'ai beaucoup aimé !
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Une jolie plume d'une grande dame africaine parie trop trop , ne nous laissant que deux livres
Dans ce roman épistolaire la narratrice en période de deuil est isolée et raconte à sa meilleure amie ses souvenirs, ses enfants,son mariage , la trahison de son mari ..mais c'est une fervente ambassadrice des droits de la femme qui a écrit cette oeuvre
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Après la mort de son mari , Ramatoulaye doit vivre recluse pendant 40 jours. Elle en profite pour écrire à sa meilleure amie Aissatou divorcée et qui vit aux Etats-Unis. Dans ce roman épistolaire, elle y raconte ses souvenirs de sa vie étudiante mais aussi sa vie de femme, de mère, de coépouse et de veuve. On se rend vite compte qu'il ne s'agit pas d'une simple lettre mais d'un plaidoyer pour l'émancipation de la femme africaine, condition indispensable au développement de l'Afrique. On devine qu'il y a un peu de Mariama Bâ dans les trajectoires de Ramatoulaye et d'Aissatou.
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Si la littérature permet de vivre plusieurs vies, assurément c'est une vie entière qui est vécu en lisant ce livre tellement on se projette dans le personnage.

Le livre est si prenant qu'on en vient à regretter que la si longue lettre soit si courte.
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Que c'est intimidant d'arriver là, de lire les mots d'une autre, cette femme fictive, si réelle pourtant, que j'imagine être la femme dans la norme là-bas.
Ce livre, fort, épistolaire, reprend le parcours d'une vie féminine, du moins dès son adolescence. le choix d'un mari comme l'aboutissement social, familial et sociétal d'une communauté : un choix de raison et non de coeur. Une éducation traditionnelle, religieuse, amène les jeunes pubères à se vouer à être la femme, une des femmes, d'un homme.
(...) Ce livre parle aussi de l'amitié, si riche, si précieuse, ici décrite comme émotion plus forte que l'amour. Il retrace aussi quelques éléments de l'éducation familiale des enfants comme une condition féminine et amène une réflexion sur les traditions et le religieux.
Une très belle lecture pour aller encore plus loin dans le rapport des traditions à nos états de vie, à nos réflexions sur l'éducation, à nos ouvertures amicales.

lire la suite ici http://iam-like-iam.blogspot.com/2008/05/un-choc-de-cauris-fminins-et-sngalais.html
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Confinée pendant la traditionnelle quarantaine imposée par son veuvage, Ramatoulaye adresse une longue lettre à son amie Aïssatou. Elle y fait le bilan de son existence, se remémorant les rêves de sa jeunesse, le bonheur de ses années conjugales, puis la douleur de la solitude quand son mari la délaissa pour prendre une seconde épouse.


Si les confidences que, sur un ton juste et posé, cette femme aligne avec sincérité dans une prise de recul sur sa vie passée, sont devenues un immense classique de la littérature africaine et ont classé Mariama Bâ parmi les écrivains les plus célèbres de son pays, c'est parce qu'elles constituent un manifeste, pionnier lors de sa parution à la fin des années soixante-dix, pour la condition féminine au Sénégal. Au travers de deux amies confrontées malgré leur éducation, leur aisance et leur accès à une activité professionnelle, aux limitations imposées aux femmes dans leur rapport aux hommes, c'est toute la société sénégalaise, avec son système de castes et surtout la pratique de la polygamie, que questionne Mariama Bâ.


Comme son amie avant elle, Ramatoulaye découvre après tout le monde les tortueuses intrigues familiales et le remariage de son mari au bout de vingt-cinq ans de vie commune. Contrairement à Aïssatou qui opte pour le divorce et s'exile, elle prend le parti de plier devant le fait accompli, mais en s'effaçant dans une solitude consacrée à son métier d'enseignante et à ses douze enfants : un choix qui, au-delà d'être humiliant, l'isole péniblement. Comble de ce qui n'est pourtant pas de l'ironie, au décès du mari, des années plus tard, il faudra encore que Ramatoulaye bouscule les traditions pour envisager de recouvrer un droit sur sa propre vie. Car, une fois passé l'obligatoire confinement du veuvage, c'est son beau-frère qui est désormais en droit d'en faire une seconde épouse.


Roman militant, Une si longue lettre s'inscrit avec force dans cet élan, qui, dans les années soixante et soixante-dix, fit s'élever la première génération de Sénégalaises instruites contre la polygamie. Aujourd'hui, plus d'un tiers des ménages sénégalais se déclarent encore polygames : un chiffre en lente érosion, qui masque toutefois une recrudescence… dans les milieux aisés et intellectuels justement ! Les filles instruites suscitant une certaine méfiance, elles restent plus longtemps célibataires et finissent par accepter d'épouser un homme déjà marié pour entrer dans la norme sociale du mariage et de la famille.


Cette oeuvre majeure dans l'histoire du féminisme sénégalais, dont Mariama Bâ est devenue un emblème, se découvre donc avec d'autant plus d'intérêt, que, plus de quarante ans après sa première édition, elle est toujours d'actualité.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Pour son premier roman publié en 1979, Mariama Bâ a choisi le récit épistolaire mais sous une forme plutôt audacieuse, puisqu'en fait ce roman est une seule et unique lettre adressée par Ramatoulaye au moment du décès de son mari à son amie Aïssatou .
A travers cette longue lettre, Ramatoulaye va se confier à Aïssatou sur sa situation de veuve, ses relations mauvaises avec sa co-épouse (la deuxième épouse plus jeune de son mari) tout en revenant sur le passé, car des années auparavant, Aïssatou a également connu cette situation, mais autant Ramatoulaye a gardé et tenu son rôle d'épouse jusqu'au bout qu'Aïssatou a elle choisi un chemin différent vers l'émancipation.
Pour Ramatoulaye, il est important de revenir sur le passé, même s'il n'est pas possible de le changer, car il fait partie d'elle : "Si les rêves meurent en traversant les ans et les réalités, je garde intacts mes souvenirs, sel de ma mémoire.", d'autant que dès les premières lignes le lecteur ressent bien l'attachement profond qui la lie à Aïssatou.
Ramatoulaye ne regrette rien, et même si elle s'est rendue compte tardivement de son erreur dans le choix de son mari : "Les paroles de ma mère me revenaient : "Trop beau, trop parfait." Je complétais enfin la pensée de ma mère par la fin du dicton : "Pour être honnête."", elle restera fidèle et intègre jusqu'à la fin à ce mari ayant pourtant déserté le foyer familial après vingt cinq années de vie commune et d'amour.

A travers ce livre, Mariama Bâ offre le formidable récit d'une femme à la fois belle et forte, digne et honnête, et apporte une vision juste sur l'Afrique qui se retrouve d'ailleurs dans ce propos qu'elle fait tenir à son héroïne : "Mais l'Afrique est différente, morcelée. Un même pays change plusieurs fois de visage et de mentalité, du Nord au Sud ou de l'Est à l'Ouest."
De traditions il en est beaucoup question dans ce roman, et c'est à travers des propos justes et sans concession que l'auteur apporte une vision précise de la condition des femmes en Afrique et notamment de la place qui leur est faite dans la société Africaine, du poids des traditions et de la religion.
A travers le personnage de Ramatoulaye et une narration à la première personne du singulier, Mariama Bâ se fait la voix de ces femmes qui se taisent, écrasées par le poids des traditions, de la religion, de la polygamie, de la belle-famille qui cherche à s'approprier le plus de biens possible dans le cas du décès d'un époux.
Cette narration à la première personne du singulier finit par être troublante pour le lecteur, car Mariama Bâ dévoile dans ce récit ses peurs, ses craintes, mais aussi ses espoirs, si bien que la frontière entre la part fiction du récit et vérité voire vécu de l'auteur est franchie, ce qui donne à ce roman une dimension culturelle encore plus grande.
C'est un regard extrêmement lucide qui est porté sur la condition de la femme en Afrique, dans le cas présent plus particulièrement au Sénégal, mais il est à la fois rempli d'espoir en l'amour.
Le personnage de Ramatoulaye est à la fois traditionnel mais également fort, moderne, et ouvert au monde, c'est d'ailleurs pour cela que "Une si longue lettre" va à l'encontre de la vision traditionnelle de la femme africaine plutôt perçue comme un être n'ayant aucun droit et vivant dans un état de servitude, à préparer les repas, s'occuper de son mari et de ses enfants et chamboule ainsi les croyances souvent erronées des lecteurs.
La femme Africaine sait faire face et affronte avec dignité tous les maux qui peuvent frapper son foyer, c'est en tout cas l'un des enseignements que j'ai retenu de ce livre.
Et si pour Louis Aragon "La femme est l'avenir de l'homme", ceci s'applique particulièrement à l'Afrique et illustre remarquablement bien la femme narratrice de ce récit.

"Une si longue lettre" est un livre d'une sensibilité rare qui a su me toucher, m'apporter un regard nouveau sur l'Afrique ainsi qu'une meilleure compréhension de la société Africaine.
Cette correspondance n'est nullement trop longue, elle est juste remarquable.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Une si longue lettre, premier roman de Mariama Bâ, publié en 1979, est une oeuvre majeure de la littérature africaine francophone. Ce roman épistolaire raconte l'histoire de Ramatoulaye, veuve et mère de famille, qui confie ses réflexions et ses sentiments à son amie d'enfance, Aïssatou.

Le récit explore avec profondeur et sensibilité la condition des femmes dans la société sénégalaise traditionnelle. Ramatoulaye est confrontée à de nombreuses injustices et épreuves : la polygamie, le lévirat, la réclusion du veuvage, la dépendance économique et sociale.

Le style d'écriture est simple et direct, mais percutant. L'utilisation de la première personne permet au lecteur de s'identifier à Ramatoulaye et de ressentir ses émotions. le roman est ponctué de proverbes et de références à la culture sénégalaise, ce qui enrichit la lecture et donne une profondeur supplémentaire au récit.
La force du roman réside dans sa capacité à mettre en lumière les injustices et les inégalités dont souffrent les femmes. Mariama Bâ ne se contente pas de décrire la situation, elle propose également des solutions pour l'améliorer. Elle invite les femmes à s'éduquer, à s'affirmer et à prendre leur destin en main.

Une si longue lettre est un roman important qui a marqué un tournant dans la littérature africaine. Il est un plaidoyer vibrant pour l'émancipation des femmes et un hymne à la liberté et à l'espoir.
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Modou décède. Sa première épouse Ramatoulaye sonde sa vie et fait part de ses ressentis, à travers un récit épistolaire à son amie Aïssatou, exilée aux Etats-Unis. Cette dernière avait préféré divorcer plutôt que d'être engagée dans un mariage polygame.

Même contexte, mais des choix de vie différents en fonction des limites et des valeurs de chacune. Les thèmes se bousculent dans cette oeuvre dense mais accessible : amitié, polygamie, condition de la femme, hypocrisie d'une certaine bourgeoisie sénégalaise…

Ainsi, la narratrice confesse sa foi en la famille, déclarant qu'elle est le socle de la nation. Un point de vue survolé mais qui n'enlève rien à la force du propos.
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Un court roman qui change de nos lectures habituelles : un roman écrit par une Sénégalaise et qui sent bon l'Afrique.
C'est aussi un roman de transition entre une époque qui fut coloniale et un monde actuel. Ce monde est tiraillé entre l'islam et l'appel de la modernité. Notre narratrice est une femme de traditions mais consciente que le monde qu'elle a connu va disparaître. En femme moderne elle a oeuvré pour les changements mais elle reste au fond d'elle-même éprise des traditions qui sont pour elle le socle de la personnalité de chacun.. C'est aussi le roman d'une femme tout simplement qui par une lettre qu'elle écrit à sa meilleure amie juste après le décès de son mari nous fait partager ses joies et ses peines et l'on est admiratif de sa constance et sa droiture malgré une vie qui n'a pas toujours été ce qu'elle aurait voulu qu'elle soit.
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