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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux jeunes sénégalaises liées par une amitié indéfectible se retrouvent seules, l'une veuve, l'autre divorcée. Chacune a réagi différemment à l'infidélité de leur mari respectif. Fatoumata, la veuve, écrit une lettre à son amie pour évoquer le passé et l'avenir. Nous découvrons le poids des traditions, la polygamie, l'oppression des belles-familles, les castes et la jalousie inévitable dans ces conditions. Mais l'autrice nous fait aussi ressentir la beauté de la côte sénégalaise, la douceur du soir lors des retours de pêche, l'énergie et la puissance féminine, le sauvetage par les livres pour l'une et les films pour l'autre. La maternité est évoquée dans le soin qu'elles prennent de l'éducation de leurs enfants.
C'est, à mon avis, un beau roman même s'il date un peu et la suite de ma découverte (qui n'en est plus une) des autrices africaines.
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Voici un court livre qui se lit comme un témoignage.
On y découvre combien les femmes, bien que fortes ( car finalement dans les situations de crises présentées c'est elles qui portent leur famille ), se trouvent écrasées par le poids de certaines traditions ( cérémonies, éducation, relations avec la belle famille ... ) et doivent subir le comportement et les décisions parfois égoïstes/immatures de leur époux ( polygamie, négligence ... ) .
Une lecture intéressante ! ( la suite est à lire ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2010/09/26/19165894.html )
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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Je triche un peu, je n'ai pas lu le roman, je l'ai écouté dans son adaptation dans le Feuilleton de France Culture - avec la très belle voix d'Aïssa Maïga qui incarne la Narratrice.
" Instrument des uns, appâts pour d'autres, respectées ou méprisées, souvent muselées, toutes les femmes ont presque toutes le même destin, que des religions ou des législations abusives ont cimenté". Ce roman, ou plutôt une longue lettre, porte la voix et le cri d'une femme, Ramatoulaye. Mariée, 50 ans, 12 enfants, puis abandonnée par son mari et désormais veuve. Ramatoulaye est sénégalaise, mais Ramatoulaye est universelle. Elle est touchante par la force de ses sentiments, par sa sincérité aussi puisqu'elle se livre totalement à sa correspondante.
Parler du couple, du mariage, de la famille, des enfants, du désir, de la jalousie, du vieillissement aussi, ce sont des propos qui pourraient être tenus à différentes époques, dans différents lieux. L'originalité ne vient donc pas des thématiques abordées. L'originalité ne vient pas non plus du décor : certes, le récit a pour cadre le Sénégal. Mais, pour moi, ce n'est pas si important dans le texte. Il y a des cauris, des griots, mais ce ne sont que quelques petites touches qui évoquent un cadre et une culture différents. Tel que je l'ai lu, ce n'est pas un roman sur le Sénégal, c'est un roman sur la condition des femmes.
Bien sûr, la polygamie est évoquée et dénoncée. Mais, après tout, en tant que lectrice occidentale, on pourrait remplacer le terme par liaison adultère avec une femme plus jeune, et le propos serait le même. Ce n'est donc pas une attaque contre la polygamie, mais une critique du patriarcat sous ses différentes formes.
Au-delà de ces aspects, ce qui m'a intéressé, c'est que le récit se passe dans un Sénégal indépendant, après la colonisation. En arrière-plan apparaît donc la démocratisation avec tous ces hommes notables qui s'engagent politiquement ou syndicalement, la modernisation et le développement économique aussi. Ces hommes sont des nouveaux riches, qui veulent afficher leur fortune par leurs villas, les bijoux de leurs femmes, leurs jeunes conquêtes... Un comportement assez universel là-encore.
Un roman qui émeut donc par la force du cri de son héroïne plus que par son originalité propre.
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Mariama Bâ nous offre avec cette longue lettre le portait vivant d'une femme africaine qui prend sa vie en mains.

« Pour vaincre la détresse quand elle vous assiège, il faut de la volonté. Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c'est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies. Se muscler pour endiguer les désespoirs et les réduite à leurs justes proportions ! » (p.81)

- La polygamie est au centre des préoccupations de ces femmes pour qui ce mode de fonctionnement ancestral n'est pas sans difficultés :

« Tu oublies que j'ai un coeur, une raison, que je ne suis pas un objet que l'on se passe de main en main. Tu ignores ce que se marier signifie pour moi : c'est un acte de foi et d'amour, un don total de soi à l'être que l'on a choisi et qui vous choisi. (J'insistais sur le mot choisi.) (p. 110)

- Mais au-delà de cette tradition avilissante pour la femme, c'est le statut global de la femme africaine, et de la femme en général qui est ici évoqué :

« La femme ne doit plus être l'accessoire qui orne. (…) la femme est la racine première, fondamentale de la nation où se greffe tout apport, d'où part aussi toute floraison. Il faut inciter la femme à s'intéresser davantage au sort de son pays. » (p. 116)

- Une si longue lettre est un court récit magnifiquement bien mené, un roman qui pose les bonne questions et les laissent planer lumineusement en notre esprit.


Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Ce livre est donc un ouvrage sur l'évolution du statut de la femme sénégalaise. le statut de la femme, en effet, représente beaucoup la société. Quand on regarde ce qu'il advient des femmes, la place qu'on leur accorde, la manière dont on la leur accorde, on regarde un peuple. le statut de la femme raconte beaucoup d'une société quelle qu'elle soit car toutes les femmes de ce monde devraient être les légales des hommes. Et justement, le fait que ce soit souvent un cheminement si ardu pour arriver à cette égalité montre bien qu'il y a un des maux dans les sociétés, cela met le doigts sur de nombreux symptômes. Et c'est pour ça que ce livre a été primée : l'autrice, en faisant parler une femme nous montre sa société.

La lettre se déroule ainsi : on y arrive en plein rituel, où justement j'ai eu tant de mal à raccrocher les wagons car le côté cérémonial est décrit avec beaucoup de distance. On comprend que quelque chose cloche dans cette scène, ou en tout cas est en train de changer, mais cela reste latent, les traditions sont toujours bien ancrées au plus profond de la société et des âmes surtout.
Au fil de l'ouvrage, tout cela évolue, au delà du scepticisme dont la narratrice fait preuve dans ces premières pages. Elle-même, bien qu'elle ait paru critique de cette société au premier abord, est avalée par la vie et par la liberté des hommes toujours plus forte que la sienne. Elle vieillie, elle est veuve et mère de 12 enfants, et ne voit pas l'évolution tranquille des choses.
Je m'arrête bientôt pour ne rien divulgacher, mais de sa jeunesse à elle à celles de ses filles, on découvre à la fin du roman des jeunes femmes libres et modernes.

C'est donc un livre, ou plutôt, une lettre au bout de laquelle il faut aller pour en comprendre toutes les subtilités et toute la force du message qu'on saisi tout de même au vol. A la lecture, on ressent autant de peur que de soulagement à voir le monde évoluer. Des changements optimistes, nécessaires et salutaires qui comportent aussi leur dose de danger.
Lien : https://barauxlettres.wordpr..
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Dans ce livre court on est dans une lettre écrite par Ramatoulaye qui se livre a sa meilleure amie sur ce qui a été sa vie.
Elle lui parlera des traditions qu'elle aimerais voir changer, des conditions des femmes, du mariage et de la polygamie.
Mais dans cette lettre elle se confit surtout sur son mariage, sur son mari a qui elle est restée dévouée pendant 25 ans et a qui elle a donné 12 enfants jusqu'au jour ou il décidera de prendre une autre épouse, privilège de leur rang de mari, épouse beaucoup plus jeune qui viendra effondré la vie de Ramatoulaye.
Puis s'en vient le décès de ce dernier et la belle famille qui vient au partage de ses biens et les prétendants qui viendront se proposer a remplacer le défunt.
Et la vie qui continue et qui apportera de nouvelles surprises a Ramatoulaye avec notament une des filles et l'avenir qu'elle tachera de changer.
Un roman sur la condition des femmes, les traditions africaines, a découvrir.
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Une lettre magnifique, pudique qui parle de la condition féminine en Afrique. L'auteur, dont c'est le 2è livre, est décédée en 1981. Ses deux livres ont fait d'elle un grand auteur africain. le premier livre est : le chant écarlate.
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Ramatoulaye vient de perdre son mari. Son temps de deuil est de 40 jours, qu'elle passera recluse chez elle mais avec beaucoup de visites. Elle en profite pour écrire à son amie, Aïssatou, installée aux États-Unis.

Ce livre raconte la vie des femmes au Sénégal à travers plusieurs générations. Dans cette longue lettre, Ramatoulaye parle d'elle et de son amie Aïssatou mais aussi de toutes les femmes de leur âge. Elle évoque la polygamie, les enfants, la belle famille, la charge de travail des femmes même si elles ont un travail à l'extérieur, la tradition, les contraintes. Mais aussi les nouvelles générations où les jeunes femmes semblent plus libres.
Je ne savais pas que les femmes musulmanes devaient vivre recluses pendant tant de jours. Mettre sa vie entre parenthèses, pour un mari qui est parti vivre avec une autre femme, se voir déposséder de ses biens, être le point de mire de tous et de prétendants : le frère du mari ou son meilleur ami.

Une lecture intéressante qui donne envie d'en savoir plus.

Merci Babelio et le Serpent à plume pour ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.
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""Une si longue lettre" offre un portrait remarquable de la condition féminine au du Sénégal au lendemain de la fin officielle du régime coloniale. Bâ décrit le contexte:
"À l'échelle de l'ancienne Afrique occidentale française, démantelée aujourd'hui en Républiques autonomes, il y a un brassage fructueux d'intelligences, de caractères, de moeurs et de coutumes différents. Rien n'y distinguait si ce n'étaient des traits spécifiquement raciaux, la Fon de Dahomey et la Malinké de Guinée. ... Nous étions de véritables soeurs destinées à la même mission émancipatrice. ... Nous sortir de l'enlisement des traditions, superstitions et moeurs; nous faire apprécier de multiples civilisations sans reniement de la nôtre ; élever notre vision de monde, renforcer nos qualités, faire fructifier en nous les valeur de la morale universelle, voilà la tache qui nous était assignée." (pp. 37-38)
Bâ accepte les idéaux des colonisateurs et dénonce leur racisme. Cependant, pour elle, l'essentiel est que les colonisateurs sont partis et que le bal est dans le cour des Africains. C'est à eux, de construire la nouvelle société et le plus grand problème aux yeux de Bâ est la polygamie. Son roman raconte le parcours de deux femmes scolarisées qui subissent les torts du mariage à épouses multiples.
Ramatoulaye Fall, la narratrice, a douze enfants. Son mari décider épouser une écolière qui est trente ans plus jeune que lui qui est en plus l'amie d'une de ses filles. Malgré son humiliation, Ramatoulaye ne quitte pas le foyer conjugale. Aïssatou, la plus grande amie de Ramatoulaye a un mari qui décide d'épouser la veuve d'un cousin pour conformer à la tradition sénégalaise. Aïssatou n'accepte pas la situation. Elle divorce son mari et part pour les É-U où elle gagne bien sa vie comme traductrice.
"Une si longue lettre" réussit très bien comme analyse socioculturelle d'une époque très spécifique de l'histoire sénégalaise. Sur le plan littéraire sa réussite est très inégale. le roman commence en lion avec l'histoire du conflit qui oppose la famille de Ramatoulaye à celle de sa coépouse sur l'argent donné par les amis de la famille pour défrayer les couts de l'enterrement du mari des deux femmes. Malheureusement, c'est de loin le meilleur moment du roman. Au fur et à mesure que le narratif avance, les incidents sont de moins en mois bien présenté. Il y a un passage très mal écrit vers la où l'auteure décrit la réaction de Ramatoulaye quand elle apprend que trois de ses filles ont commencé à fumer. C'est d'ailleurs la seule place ou les trois jeunes demoiselles paraissent dans le roman. Leur unique fonction est donc de se donner au tabagisme. le lecteur ne sait pas pourquoi qu'il faut trois filles fumeuses plutôt qu'une pour aborder le sujet.
Comme défaut il faut signaler aussi que les personnages sont trop nombreux. À part Ramatoulaye qui est complexe et nuancé, les autres sont peu développés et ne suscitent pas beaucoup d'intérêt.
Comme roman "Une si longue lettre" est très moyen . Comme manifeste pour un renouveau social l il est très éloquent et très authentique. Je le recommande à tous ceux qui s'intéressent au phénomène postcolonial.
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L'autrice s'interroge sur la place de la femme et son rôle dans la société sous les poids des traditions dans une société dite moderne où le patriarcat règne. A travers sa plume elle nous fait vivre le quotidien de la femme sénégalaise en particulier et celui de la femme africaine en général.

Le personnage principal écrit cette lettre en mettant à profit les quarante jours de deuil que lui impose la tradition sénégalaise après la mort de son mari, à sa meilleure amie Aïssatou exilée aux États-Unis, lui faisant part de ses inquiétudes et états d'âmes. Elle y évoque aussi les souvenirs heureux d'étudiantes impatientes de changer le monde.

J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre, à comprendre les coutumes à travers ce livre que j'ai fini avec beaucoup de peine.
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