Quel meilleur livre pouvais-je emprunter pour m'accompagner partout lors de mes récentes vacances en Bretagne ? Tout petit et infini :
Jonathan Livingston le goéland. J'avais vu le film vers mes 15 ans, porté par l'envoûtante musique de Neil Diamond, des étoiles plein les yeux lors de la première partie, une certaine lassitude par la suite. Je n'avais probablement pas fait attention à l'articulation en trois parties et puis la jeunesse... Les trois sont essentielles à mes yeux après ma lecture. L'envol ou l'émancipation, le compagnonnage ou le perfectionnement, La transmission ou la passation, tels pourraient être leurs titres. Mais déjà, aussi jeune pouvais-je être, savais-je que le thème était cette liberté absolue intimement liée à l'amour du risque, à l'esprit de découverte, à la volonté du dépassement de soi.
Aujourd'hui mes idées sont très Claire et je désire qu'elles l'accompagnent dans ce voyage vers l'inconnu qu'elle entreprend. "Mais aucun d'entre eux, pas même Fletcher Lynd le Goéland, n'était parvenu à admettre que le vol des idées pût être aussi réel que celui de la plume et du vent." p.94 Donc je reprends le cours de ma chronique car aussi extraordinaire qu'il y paraît j'ai rencontré
Jonathan Livingston le goéland. Comment je le sais ? D'abord cette belle personne elle-même me l'a confié, pour de suite me taquiner avec un rieur :
- Tu ne l'as pas encore fini ?
Alors je lui réponds aujourd'hui :
- Non car j'avais mieux à faire et notamment suivre toute une heure durant les évolutions d'un cerf-volant acrobatique sur cette belle plage de Ker... . le jeune garçon qui le maniait le plantait très souvent, mais pugnace, sans cesse il démêlait les fils et le relançait. Laissant flotter mes idées je constatai ceci : la chose la plus difficile, encore à acquérir pour lui, était que son esprit capte l'âme du vent.
- Non car il me fallait rêver les interlignes.
- Non car de nombreuses pensées à méditer en font un livre sans limites.
Pour celles et ceux qui s'imaginent que je parle aux goélands je leur réponds :
- Non, mais il m'arrive, les jours de grand vent, de vouloir m'approcher des étoiles : Baruch Spinosa qui fit de sa vie une pensée ou encore
Jacques Brel qui travaillât ses rêves pour en faire une vie.
"- Comment se fait-il, fit observer Jonathan, rêveur, que la chose la plus difficile au monde soit de convaincre un oiseau de ce qu'il est libre et de ce qu'il peut s'en convaincre aisément s'il consacre une partie de son temps à s'y exercer ? Pourquoi faut-il que cela soit si difficile ?"p.118
Cher Jonathan tes ailes si grandes te portent si haut, pour vaincre les résistances et atteindre rapidement tes buts élevés, il convient parfois de réduire la voilure. Rappelle-toi :
"Voilà la solution! J'étais stupide! Tout ce dont j'ai besoin c'est d'une aile minuscule. Tout ce qu'il me faut faire c'est replier la plus grande partie de mes ailes et ne voler qu'avec les seules extrémités." p.24
Entends-tu ?
-John attend ! John attend ! Je n'arrive pas à te suivre. John attend !
C'est Fletcher, Jonathan. Il est bien, drôlement bien. Un sacré potentiel, d'autres qualités. Un beau jour qui sait ? Nous pourrons dire :
"Il s'appelait Fletcher Lynd le Goéland [...] Prêt à lutter à mort contre le clan, il commençait à bâtir sur les falaises lointaines son propre enfer d'amertume, et le voici aujourd'hui, échafaudant son propre paradis, qui va mener vers ce paradis toute la communauté ..." p.120
- Hé Fletcher :
"Il faut t'efforcer de voir le Goéland véritable - celui qui est bon - en chacun de tes semblables et l'aider à le découvrir en lui-même. [...] C'est au fond un bon tour à leur jouer lorsqu'on sait s'y prendre." p.119
Et à toi mon Jonathan, tellement vivant car pleinement en accord avec toi-même, tu rayonnes, tu rayonnes. Et c'est beau ! Et c'est chaud ! Il te reste cependant le plus difficile, ce retour vers ton clan...
Mais comment il ose, me gourmanderait Claire.
Avec tout cela Belge que je suis, j'ai oublié de faire un selfie avec ce futur champion potentiel de cerf-volant acrobatique ou de kitesurfing. ;-)