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3,69

sur 277 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il est entendu que les femmes sont lésées face aux hommes en ce qui concerne les inconvénients de la vie au foyer associée à l'éducation des enfants, que la liberté et l'indépendance de la femme est mise à mal, que les parents, et en particulier la mère, subissent une forte pression quant à leur rôle exigeant de tuteurs disponibles et sans failles, au risque d'être pointés du doigt par l'entourage, que la femme, parfois, met sa vie sociale entre parenthèses pour quelques années, voire plus, que la vie de couple est parfois menacée par le dévouement total de la mère pour l'enfant, que l'on a peut-être un peu forcé le trait sur l'instinct maternel et ses obligations, que l'absence de maternité est trop souvent vécue comme un échec car elle représente l'accomplissement idéal d'une vie et que l'on occulte les contraintes et les sacrifices. Mais les propos de l'auteure sont vraiment trop caricaturaux et présenter l'allaitement comme une chose souvent imposée et la tendance actuelle au "naturalisme" comme rétrograde me paraît franchement excessif et extrême.
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La lecture de cet ouvrage est certes compliquée, parfois ennuyeuse mais en même temps très intéressante pour celles et ceux qui se posent la question de la parentalité. Badinter déconstruit ici certains préjugés sur la maternité, la féminité et la paternité. Plus intéressant encore, ce livre dénonce également l'effacement des revendications féministes depuis les années 80-90 au profit de la crise de l'identité.
Tout d'abord, je dois dire pourquoi la première lecture fut ennuyeuse pour moi. C'est en fait totalement subjectif. Je sors à peine de l'élaboration d'une thèse et j'avais envie de lire autre chose que des chiffres, des dates et des longues notes de bas de page qui perturbent la lecture continue du texte…J'ai donc abandonné la lecture au bout du premier chapitre pour lire un autre livre avant de reprendre le conflit à la source pour apprécier au fur et à mesure la portée et l'intérêt sociétal et scientifique de ce texte documenté en discours performatifs (qui agissent sur les interlocutrices) comme en études quantitatives et qualitatives sur les femmes et la maternité…
Ce livre se base souvent sur des chiffres auxquels j'aurais préféré les témoignages des « childless : les femmes sans enfant » et de celles qui choisissent d'être mères et refusent de « se conformer au nouveau diktat du principe de précaution ». Mais le véritable intérêt de cette analyse du conflit femme/mère/institution est de démontrer en quoi l'image de la mère idéale n'existe pas. En effet, les discours naturalistes qui sont de plus en plus contraignants (fais pas ci, fais pas ça…) ne sont qu'une manière de culpabiliser les femmes et les mères en leur faisant croire par exemple que l'allaitement est obligatoire. Ces discours sont considérés comme « légitimes » car ils sont énoncés par des médecins, des sages-femmes, des infirmières ou des institutions mondiales aussi respectées que la Leche League, l'UNICEF ou l'OMS ou encore l'UE. Or, E. Badinter déconstruit ce qu'elle nomme la « bataille du lait » à travers la référence à plusieurs études, dont l'étude de Geoff der dans laquelle il avait démontré en 2006 que le facteur essentiel qui influence le QI de l'enfant était « le milieu socioculturel de la mère et que l'allaitement n'avait aucune influence sur le QI » (p140). Ainsi, à travers des thématiques qui peuvent sembler banales car traitées habituellement dans des revues de femmes, des dictionnaires médicaux ou des magazines de psychologie, l'historienne, philosophe et féministe, Elisabeth Badinter a réussi dans un essai assez documenté à déconstruire toute une idéologie patriarcale soutenue et défendue, non plus par les hommes, mais par certaines femmes soucieuses de se venger des « mauvaises mères » irresponsables des années 70 (ce sont les filles de mères féministes qui eurent 20 ans en 1990). Derrière le ressentiment de ces filles probablement inconscientes des avancées en droit que leurs mères ont réalisé (l'avortement, la contraception, le travail et la liberté sexuelle…), c'est le retour au naturalisme à travers l'institution d' « une nouvelle définition de la féminité » qui passe nécessairement par un « destin maternel » caractérisé par la frustration (ex :tolérance zéro à l'alcool et au tabac, obligation de l'allaitement, rejet du biberon, des contraceptions, des crèches et des nounous). Tous ces changements qui ne font pourtant pas de bruit au vu de la crise économique et identitaire en Europe doivent nous alerter sur la menace de ce nouveau « naturalisme écologique » qui, « à force de trop charger la barque » devient le premier obstacle à une maternité apaisée. Il reste aux femmes à imposer leurs désirs et leurs volontés contre tout discours culpabilisant et pour une féminité et une maternité réconciliées. Car « à force d'entendre répéter qu'une mère doit tout à son enfant, son lait, son temps et son énergie, sous peine de le payer fort cher par la suite, il est inévitable que de plus en plus de femmes reculent devant l'obstacle. » (Badinter 2010 : 252).
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Elisabeth Badinter dresse le tableau de la maternité en France et ailleurs dans le monde en montrant les différentes difficultés que rencontrent les femmes d'aujourd'hui : retour du naturalisme, tâches domestiques peu partagées, pressions sociales...
Dans cet essai, elle ne juge pas le choix que chacune peut faire de devenir mère ou non, elle souligne simplement le fait que l'image de la mère parfaite qui se dévoue corps et âme pour ses enfants et sa famille en restant à son domicile devient le modèle à suivre...
Un essai encore très actuel 5 ans plus tard.
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Ce livre essaie de prendre un recul a contre-courant des tendances actuelles sur le CHOIX d'etre mère. Tout nous pousse a trouver naturel de faire des enfants, pourtant les chiffres de natalité, l'age de plus en plus tardif de l'age auquel les françaises deviennent mère montrent que dans la pratique, rien n'est moins evident. J'ai donc trouvé très interessant de se poser reellement la question. Dans une société ou le fait de choisir consciemment de ne pas faire d'enfant alors que biologiquement c possible passe pour un acte autement egoiste, que pensez des femmes qui font des enfants sans se poser de questions, ou pire pour suivre la tendance! Je n'adhere pas a la totalité des idées d'Elisabeth Badinter mais je trouve qu'elle a l'honneteté de remettre ce choix dans les mains des femmes plutot que de laisser la Société nous dicter nos vies, et ca me parait plutot éclairé!
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Enfin un playdoyer pour toutes celles qui choisissent de se réaliser en vivant leur vie de femme sans passer par la maternité. Ce livre déculpabilise de ne pas remplir "son devoir d'être mère" imposé par la société et montre que la femme peut s'épanouir autrement.
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Elisabeth Badinter est en colère. Elle se fait l'avocat du diable pour énumérer ce qui, dans la société actuelle, tend à ramener les femmes vers de plus fortes obligations maternelles, provoquant un conflit sous-jacent entre la citoyenne femme et la mère exigée. Mais elle n'y croit pas une seconde à ce bien-fondé du retour à la naturalité (éloges de l'allaitement par La Leche League, dogme de l'instinct "maternel", retour d'une vague d'accouchements sans péridurale et/ou à domicile, investissement total du temps de la mère pour son bébé...). Et au contraire, elle veut nous alerter toutes et tous sur une des conséquences : de plus en plus de femmes renoncent volontairement à être mères pour ne pas devoir faire face aux exigences de maternité, parfois difficilement compatibles avec les autres exigences sociales et professionnelles.
(....)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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La philosophe met l'accentsur les choix possibles qui s'offrent aujourd'hui aux Française mais il semble, que pour elle, le salut n'est justement pas dans la conciliation mais plutôt dans le fait qu'il ne faut rien sacrifier à son travail. Au rayon « culpabilisation » des femmes, on pourra donc faire une petite place sur l'étagère pour ce livre.
Lien : http://bullesdinfos.fr/2010/..
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Un essai sociologique sur la place de la maternité dans la vie des femmes d'aujourd'hui, en France et dans les pays développés. Instructif, cet ouvrage cite de nombreuses études, des livres et des travaux de recherche. Il s'interroge en particulier sur la pression exercée sur les jeunes mères pour qu'elles renoncent à leur vie professionnelle et sociale au profit du maternage - relation exclusive à l'enfant, pour le bien-être de ce dernier. Mais à trop en exiger des futures mères (allaitement exclusif notamment), ne risque-t-on pas de les décourager par avance ? Un compromis est-il possible - et socialement acceptable ? Pourquoi jeter l'opprobre sur celles et ceux qui refusent de procréer ? Pourquoi ne jamais questionner le désir d'enfant, alors que celui de ne pas en avoir, souvent très réfléchi, ne cesse d'interroger ? Un ouvrage intéressant, qui met à plat les normes et les idées reçues autour de la mère idéale.
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L'auteur mène une analyse intéressante de destins de femmes d'aujourd'hui, d'hier et d'ailleurs,
et nous alerte sur un nouveau risque pour leur liberté : les naturalistes qui croient en l'Instinct maternel et la sagesse de Dame nature...
Ok pour celles qui choisissent allaitement et couches lavables, mais les autres sont super aussi !!
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