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3,69

sur 277 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans cet Essai paru en 2010, Elisabeth Badinter offre une analyse intéressante de l'évolution du féminisme depuis les années soixante-dix.
Elle détaille comment l'arrivée d'un féminisme « naturaliste » s'appuyant principalement sur l'écologie et sur un renforcement des tenants de l'instinct maternel universel (relevant de la biologie) aurait abouti dans les faits à faire peser sur les femmes un choix impossible.
Être une bonne mère aujourd'hui, passerait notamment par l'allaitement prolongé et une garde familiale jusqu'au trois ans de l'enfant (voire l'utilisation des couches lavables…). Qui plus en est, dans notre société où la maternité est devenue un choix, difficile de ne pas vouloir donner « le meilleur » à cet enfant désiré et attendu.
Vous le voyez venir le choix impossible ?
Et oui, comment dans ces conditions mener de front maternité et carrière de haut vol ?

Même si je ne partage pas toutes les convictions d'Elisabeth Badinter, j'ai apprécié le côté extrêmement argumenté de son état des lieux, et le fait que tout en long de son texte, ce qu'elle dénonce, c'est ce jugement social dont la femme sera finalement victime quel que soit le choix qu'elle fasse.
Ne pas avoir d'enfants (égoïste), mener une carrière professionnelle de front avec sa maternité (mauvaise mère) ou bien décider de s'occuper exclusivement de ses enfants (pas intéressante).
Mesdames, il semblerait que nous serons de toutes façons perdantes, alors fermons les écoutilles, écoutons notre voix intérieure et surtout, faisons nous confiance!

Challenge Multi-défis 2017
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Etat des lieux intéressant sur la femme et sa relation à la maternité en Europe et Amérique du Nord, sous forme de tableaux, extraits d'analyses et réflexions sur les différentes politiques et cultures de ces pays.

Badinter s'attache à démontrer que la vague de naturalisme qui sévit depuis les années 80 entraîne une régression des droits des femmes par rapport aux années 70 ( sa propre génération versus les suivantes). Grands coupables: l'allaitement, celui au sein j'entends, et surtout, surtout, La Leche League qui à coups de campagnes de pub et accords judicieux avec diverses organisations de santé culpabilise les femmes qui ne sont pas prêtes à se sacrifier totalement pour leur progéniture. Ca passe bien sûr par l'allaitement donc, mais aussi le maternage, le cododo, le congé parental ou plus si possible.

L'allaitement: question sensible chez Badinter, qui en parlait déjà pas mal dans L'Amour en Plus. Personnellement, étant passé par ces diverses étapes par choix personnel (mais peut-être réfutera-t-elle le terme de choix?), je n'ai pas vécu tout ça comme une aliénation et je suis heureuse d'avoir lu ce livre après avoir eu des enfants! Mais je comprends bien que Badinter tient à mettre le doigt sur l'influence écrasante que peuvent avoir les regards et les pressions extérieures sur une femme, aujourd'hui.

C'est une lecture intéressante qui suscite pas mal de questionnements sur un point - la maternité, désirée ou rejetée - qui est à la fois très intime et très social.
En revanche, j'ai pas mal bondi lorsqu'elle aborde, au début du livre, la progression des mouvements écologistes d'un ton sarcastique assez proche du mépris. Question de génération?

Enfin, en reprenant au dernier chapitre les points de son premier essai l'Amour en Plus, Badinter montre comment la France et les Français font figure d'exception quand il s'agit de maternité. Intriguant!
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Un essai que j'ai dévoré en une soirée, très documenté et très plaisant à lire. Évidemment je me reconnais plus dans Badinter que dans Antier et ma triste expérience bien involontaire auprès d'une sage-femme naturaliste et pro leche-league n'a fait que me conforter dans cette position.
Et pourtant je me sens plus proche des militants écologistes que des militantes féministes, comme quoi...
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Un livre non pas de philosophe (ou bien peu), mais plutôt de sociologue, parfois même de psychologue social, avec des positions éditorialiste ou politique affirmées. Tout sauf neutre, en tout cas.
Je doute que ce livre puisse faire évoluer les lignes et les positions de ceux qui ont pris position et ligne. Et tous les autres feront comme et ce qu'ils peuvent. de toute façon. Et tout change tout le temps. de toute façon.
Cela dit, pour tous "ces autres", le livre pose quand même des bases de réflexions, potentiellement profondes, viscérales, et sera utile alors pour celles et ceux qui n'ont rien ou peu lu sur un sujet MAJEUR.
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Spécialiste du Siècle des Lumières et féministe convaincue, Elisabeth Badinter explore dans cet essai les injonctions contradictoires d'un certain discours contemporain sur la femme et la mère.
Après un rapide état des lieux consacré aux ambivalences de la maternité, l'auteur s'attache à démonter les rouages d'une offensive naturaliste qui prône la primauté des bébés et par là des obligations des mamans…. Dans un panorama mondial dans lequel la figure de la mère est de plus en plus valorisée, la France incarne une certaine forme de résistance.
Toujours aussi solidement argumentée et documentée, servie par une plume à la beauté classique, la thèse d'Elisabeth fait mouche. Elle rappelle à tous et à toutes, quelle que la position de chacun/chacune, que le droit des femmes et des mères reste fragile, et plus que jamais, à préserver.
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La maternité...Quand je suis devenue mère, il y a fort fort longtemps vu que maintenant mon fils met du deo et voudrait bien "choper", le mouvement mère indigne n'existait pas. On m'avait dit: tu seras submergée d'amour blablabla.

Personne ne m'avait dit la sensation de s'être fait voler sa vie, les cernes, les pleurs, la sciatique.

Ce livre d Élisabeth Badinter est né en même temps que mon aîné. Thank God. Ce n est pas un roman mais plutôt un rappel, documenté, extrêmement bien écrit, sans jugement, factuel, sur ce que la maternité peut coûter aux femmes. Et sur le fait que ce n'est pas grave d'avoir besoin de l'entendre.
Passionnant, nécessaire, deculpabisant.

A lire la nuit, quand ton bébé t'a réveillé et que tu erres dans l'espace temps secret des jeunes mères.
Promis, ce n'est pas traumatisant. J ai eu d'autres enfants après.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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J'ai lu avec plaisir "Le conflit" d'Elisabeth Badinter car la condition des femmes est un sujet qui me tient à coeur.
Je ne suis pas toujours entièrement d'accord avec elle mais j'ai appris ou plutôt j'ai compris un certain nombre de choses comme la légitimité du choix de ne pas avoir d'enfant.
En traitant du conflit entre la femme et la mère ce livre fait réfléchir. Et puis savoir que les Françaises n'en font qu'a leur tête, c'est plutôt bien.

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a lu "Le conflit, la femme et la mère", d'Elisabeth Badinter, et a pris le temps de réfléchir à plein de trucs ... Je sais pas pour vous les filles, mais concilier les 2 casquettes nommées dans le titre relève pour moi tous les jours du challenge. le livre de cette célèbre féministe tente d'expliquer pourquoi, en décrivant notamment le courant naturaliste qui "oblige" les femmes à allaiter, arrêter de travailler, être à l'écoute de leurs enfants, etc ... en s'appuyant sur l'adage "parce que c'est biologiquement mieux". Certes, mais c'est avant tout une question de choix, et si certaines mères trouvent leur épanouissement à utiliser le biberon ou à aller bosser, elles n'en sont pas pour autant de mauvaises (mères) ... C'est cette conclusion que j'ai retenu, mais tenter de résumer ce livre à elle seule est hyper-restrictif, car on y apprend vraiment plein de trucs. Et en plus, c'est même pas dur à lire !
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Un essai analytique très intéressant sur l'évolution de la place de la femme dans le temps.
Une analyse qui souligne les dilemmes impossibles car mélangeant plusieurs aspects (biologique, écologique, éthique, physiologique...).

Une femme n'est pas qu'une mère, c'est avant tout une femme et cette nouvelle étiquette tend à effacer toutes les autres.

une remise en question pour exister en tant que femme et pas seulement en tant que mère.
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Selon Elizabeth Badinter la valorisation du rôle de mère est en contradiction avec la conception individualiste et hédoniste de la société contemporaine. La société invite chaque individu (et donc chaque femme) à se réaliser et valorise le rôle de la mère qui doit tout à son enfant d'où le conflit. le destin de la femme ne passe plus aujourd'hui par le mariage et la maternité et les femmes ont le choix. Toujours selon E Badinter, les pays qui ont survalorisé le rôle de la mère (Allemagne, Espagne, Italie, Japon) sont aussi ceux où la natalité est la plus faible. Thèse intéressante et bonne analyse mais parfois un peu caricaturale (passages sur la leach league qui n'a peut-être pas autant de pouvoir que l'auteur lui en prête)
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