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EAN : 9781616559267
88 pages
Dark Horse (08/03/2016)
3/5   1 notes
Résumé :
The American Revolution has never been funnier! America's founding fathers were brilliant, brave, forward-thinking. . . and ridiculous, at least in the eyes of cartoonist and history buff Peter Bagge! "I find myself laughing out loud whenever I read of their foibles, especially when their oversized egos clashed," says the author. This collection of short vignettes features some of our country's best-known historical figures (along with several lesser-known players) ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe de histories courtes, pour un recueil indépendant de tout autre. Il comprend les histoires courtes contenues dans Apocalypse Nerd 1 à 6, dans Dark Horse Presents 27, ainsi que quelques-unes inédites, initialement parues entre 2005 et 2013, écrites, dessinées et encrées par Peter Bagge. Ce tome comprend 72 pages de bandes dessinées dont 33 en noir & blanc, et 39 mises en couleurs par Joanne Bagge. Comme le titre l'indique il s'agit d'histoires courtes et humoristiques relatives aux Pères Fondateurs des États-Unis. le tome commence par une introduction de 2 pages de l'auteur. Il comprend également une postface de 8 pages apportant des informations complémentaires sur les personnages historiques mis en scène.

Ce tome comprend 18 récits courts, allant d'une page pour les plus courts, à 8 pages pour le plus long. Il commence par un récit de 6 pages, mettant en scène Sam Adams, James Otis, John Hancock, John Adams et Paul Revere, en 1770. Il est question de de la gravure représentant le Massacre de Boston (5 mars 1770). Puis Sam Adams doit aller parler à John Adams d'une proposition. 3 ans plus tard, John Hanckock rend visite à Samuel Adams pour se plaindre de navires (avec des cargaisons de thé) bloqués par les anglais dans le port de Boston. le chapitre suivant retrace à marche forcée (en 6 pages) la vie mouvementée de Thomas Paine.

Dans la troisième histoire (6 pages), John Singleton Copley convainc Paul Revere de poser pour un portrait, ce faisant ils devisent sur l'art et l'artisanat. Quatrième histoire (6 pages) : Benjamin Franklin et Titan Leeds se livrent à une guerre des almanachs, par prédiction fantaisistes interposées. Puis en 1 page, Thomas Jefferson et Alexander Hamilton discutent politique extérieure dans le bureau du président. Toujours en 1 page, John Adams évoque à voix haute l'esclavage, et le droit des femmes. Ainsi pendant 72 pages, l'auteur met en scène des pères fondateurs des États-Unis tels que Mercy Otis Warren, George Washington, le capitaine John Paul Jones, ou encore John Laurens, dans de courtes scènes montant en épingle les contradictions de leurs comportements, ou les idiosyncrasies de leur caractère.

Peter Bagge est un auteur de comics connu pour ses satires qui prennent comme cible les habitudes culturelles de la classe moyenne et du prolétariat américain. Il s'est fait connaître avec la série consacrée à son personnage Buddy Bradley (Budy does Seattle) et ses choix esthétiques en matière de représentation de l'anatomie humaine (des bonhommes en caoutchouc). Il a également réalisé des histoires dans d'autres genres : l'anticipation après une catastrophe de grande ampleur Apocalypse Nerd, le travail de dessinateur en studio Sweatshop, les avatars virtuels Other lives, la biographie de la femme ayant promu les moyens de contraception aux États-Unis Woman rebel: The Margaret Sanger Story.

Peter Bagge n'a rien changé à sa manière de dessiner pour ces courts récits historiques à tendance satirique. Les personnages donnent toujours l'impression d'être des croisements entre un bonhomme en caoutchouc et un pantin désarticulé. Il suffit de regarder la couverture pour remarquer que les bras sont dessinés comme s'il s'agissait d'arc de cercle, sans forcément une articulation marquée au niveau du coude. Les visages portent la marque de la caricature avec des expressions exagérées, des bouches distordues, des coiffures dont les courbes sont amplifiées, des nez arrondis, ou au contraire anguleux. En termes d'émotion, tous les personnages surjouent qu'il s'agisse de la colère, de l'énervement, de l'étonnement, de la concentration ou de la fourberie. Comme à son habitude, le dessinateur représente souvent les bouches ouvertes en forme de fer à cheval ou de U couché, ce qui ajoute un petit air veule ou bêta aux personnages.

Le langage corporel est moins systématiquement exagéré, et plus mesuré. Il y a quelques scènes d'action (batailles, affrontement naval, exécution sommaire) relativement peu nombreuses. Peter Bagge réussit à rendre compte du mouvement, et de la violence, toujours sous forme satirique très éloignée de toute représentation premier degré. Bien que la narration soit très portée par les dialogues, l'artiste ne se dispense pas de dessiner les décors. Il les représente avec le même degré de simplification que les personnages, mais sans exagération ou déformation. Il s'agit d'une approche simplificatrice qui transcrit les formes et les lignes directrices les plus significatives. le lecteur peut ainsi voir un bar, le bureau de travail de John Adams, des chais, des navires, une cellule de prison, un atelier de dentiste (un peu amateur dans sa pratique), le bureau ovale, la cabane de Nancy Hart, la salle d'un tribunal, un champ de bataille, le salon de madame Helvétius, et bien d'autres encore. L'auteur fait donc le nécessaire pour apporter une forme de variété dans les lieux et les situations, pour ne pas lasser son lecteur avec une succession de têtes en train de parler.

En voyant le titre de l'ouvrage et en parcourant la quatrième de couverture, le lecteur a bien compris qu'il s'apprête à plonger dans un ouvrage de nature satirique, faisant ressortir les comportements déroutants des individus qui ont fondé la nation de États-Unis. Il se doute bien que ses connaissances de cette période de l'histoire seront mises à contribution. de fait l'auteur se cantonne quasi exclusivement à aux références culturelles américaines. Il n'y a guère que dans la dernière histoire où il est décrit un séjour en France, au cours duquel apparaît Franz Mesmer (1734-1815) le temps d'une unique case. le lecteur se dit qu'il pourra toujours se rabattre sur les 8 pages de la postface pour y trouver les éléments de compréhension qui lui auraient échappé. En fait il n'en est rien. Dans cet addenda, l'auteur ajoute quelques anecdotes et précisions, mais rien qui viennent expliquer ce qui a été raconté.

Dès la première page, le lecteur comprend vite qu'une connaissance superficielle de la fondation des États-Unis ne sera pas suffisante pour comprendre la dimension humoristique des récits. Il faut avoir une idée de qui est qui. Il faut savoir que Samuel Adams fut un homme politique, un écrivain et un philosophe américain qui a mené la fronde antibritannique avant et pendant la Révolution américaine, que James Otis est un des penseurs de la révolution américaine, que John Hancock fut le président du second Congrès continental, au cours duquel il signa en premier la Déclaration d'indépendance des États-Unis, que Paul Revere était un patriote de la Révolution américaine, qu'il a accompli des gestes héroïques lors de la bataille de Lexington et Concord et qu'il est l'auteur de la gravure représentant le Massacre de Boston (5 mars 1770), et enfin que John Adams fut le premier vice-président et le deuxième président des États-Unis. Et tout ça rien que pour la première histoire.

En fait ce n'est même pas suffisant : le lecteur comprend rapidement que l'humour des récits repose avant tout sur un décalage créé par l'auteur entre la légende de ces personnages historiques, et leur comportement vraisemblable d'être humain normal. Donc, en fait, pour saisir tout le sel des situations, il faut disposer d'une culture basique d'un enfant américain ayant suivi les cours d'histoire dans une école et un collège, en clair avoir passé ses premières années en tant que citoyen américain résidant aux États-Unis. Pour un lecteur européen, la majorité des scènes reste muette, faute des références culturelles (et pas simplement historiques) nécessaires. Les petites piques entre pères fondateurs renvoient à l'image passée dans l'inconscient collectif américain, ainsi qu'à l'image que les livres d'Histoire ont fini par façonner et canoniser de ces figures historiques.

Du coup, les histoires qui conservent un intérêt pour un lecteur européen sont celles qui sont les plus linéaires et les plus explicatives. Il en va ainsi de la vie de Tom Paine (même si en 6 pages les raccourcis sont vertigineux), de la guerre des almanachs (centrée sur un thème bien circonscrit, avec 2 personnages qui s'affrontent), de l'acte de rébellion de Nancy Hart, ou encore de la vie de John Paul Jones. Pour le reste, le lecteur peut capter quelques remarques acerbes sur la personnalité de telle ou telle figure politique, sur des hommes politiques qui prêchent des idées nobles, sans les mettre en application eux-mêmes (à commencer par l'abolition de l'esclavage, alors qu'ils n'affranchissent pas les leurs), sur les petites mesquineries entre amis, et autres comportements calculateurs ou revanchards. Même si Peter Bagge ne met pas en scène chacun des 56 hommes qui ont signé la Déclaration d'indépendance ou la Constitution des États-Unis, et ceux qui ont participé à la Révolution américaine comme Revolutionaries, une connaissance superficielle de l'histoire américaine s'avère insuffisante pour apprécier cet ouvrage.

Dans ce recueil d'histoires courtes, Peter Bagge s'amuse aux dépends des pères fondateurs des États-Unis, en raillant leur personnalité et leurs comportements. Pour pouvoir apprécier cet ouvrage à sa juste valeur, une vague idée de ce que fut la Tea Party ne permet de capter que 2 vignettes dans un page et rien de plus. Cette lecture s'adresse donc à des connaisseurs de l'histoire de la fondation des États-Unis possédant une solide culture afférente.
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