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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un troupeau d'oies, plein cadre en couverture du dernier roman traduit de Gerbrand Bakker, le détour. Ce n'est pas anodin, elles ne sont pas loin d'avoir le premier rôle dans un livre qui raconte la solitude d'une femme, isolée par choix dans une maison du nord du Pays de Galles. Une femme et des oies. Ces dernières disparaissent les unes après les autres. Un renard ? Peut-être ! Sûrement pas le blaireau qui l'a mordue, elle, pas les oies. le détour est riche en sensations, les odeurs y ont une importance toute particulière. La description du paysage est minutieuse tous comme les gestes quotidiens et banals de cette ermite volontaire dont on ne sait si elle va se reconstruire ou sombrer. Bakker a d'ailleurs ajouté une intrigue parallèle, avec un mari à la recherche de son épouse disparue, qui n'est ni nécessaire ni passionnante. L'écrivain néerlandais est adepte d'un style ciselé, sensuel et magnétique. Se dégage du Détour une sorte de sérénité blafarde. Que se passe t-il dans la tête de son héroïne dont le livre de chevet est un recueil d'Emily Dickinson ? Mystère de l'âme humaine, retranscrit dans un ouvrage dont l'infinie tristesse, malgré quelques pointes d'humour délicat, est contagieuse. de ce qu'il peut bien advenir de cette femme, les oies n'en ont cure. Elles cacarderont toujours.
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Tout comme "Là-haut, tout est calme " c'est avant tout un roman d'atmosphère , avec une nature omniprésente , que Gerbrand Bakker décrit avec une puissance sensuelle qui donnera au roman une ambiance très particulière .....
C'est l'histoire d'une Néerlandaise qui fuit son pays , abandonnant son mari pour se réfugier au fin fond du Pays de Galles dans une vieille ferme pour trois mois .
En rupture brutale avec sa vie d'universitaire citadine , dans la nudité austère de cet environnement abandonné ,une femme fracturée par une histoire à scandale avec l'un de ses étudiants, se sachant probablement en sursis ( le livre est rythmé par la cadence accélérée de la prise de puissants antalgiques sans lesquels le quotidien semble impossible ) a fait le choix de l' isolement et de la fuite pour disparaitre sans laisser de traces.
Etrange femme , perdu dans ce lieu insolite où les oies à proximité de la maison disparaissent mystérieusement au fil des jours donnant une désagréable impression de compte à rebours .....
Etrange femme en quête de vide , se délestant au fil des jours de ces derniers souvenirs , uniquement présente à elle-même dans les sensations du moment , le corps vibrant encore du désir de l'homme malgré la maladie qui la ronge de jours en jours ........
Etrange femme s'identifiant à Emily Dickinson dont elle étudie l'oeuvre pour en percer le mystère , murmurant quelques vers dans l'espoir de la révélation peut-être ......ou peut-être pas ....
Etrange femme s'identifiant à la vieille veuve récemment décédée à qui appartenait la ferme .....
Etrange femme qui vivra une dernière belle histoire à travers la rencontre improbable , délicatement charnelle , quasi évanescente d'un jeune homme , souffle de vie puissant qui saura raviver une dernière fois la flamme ....
Etrange femme , intemporelle , presque irréelle , qui s'évapore au fil des pages laissant un sillage de parfum entêtant .......

La fuite , le renoncement , la disparition , l'absence à soi , le libre-arbitre ..........Gerbrand Bakker explore la condition humaine dans toutes ses anfractuosités : une lecture oppressante souvent dont on ne ressort pas indemne
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Une femme qui quitte son mari, Amsterdam, pour vivre seule au Nord du Pays de Galles, avec pour seuls voisins moutons et oies : voilà le récit que propose Gerbrand Bakker dans le détour. Sans que l'on sache vraiment pourquoi elle part - il est bien question d'une aventure avec l'un de ses étudiants. Sans que l'on sache ce qui lui impose la nécessité de la solitude, seule dans la lande galloise. Avec pour miroir le portrait et les mots d'Emily Dickinson. Un voisin, la boulangère, un jeune homme tentent de s'insinuer dans sa solitude. Y parviennent pour certains. Un temps au moins. Mais il semble bien qu'elle ait choisi, définitivement, d'être seule. Ecriture sensible de Bakker, que je ne connaissais pas ; j'ai aimé sa façon d'écrire la solitude, le repli sur soi, à la fois intime et rustique, sensuelle et aride.
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C'est l'histoire d'une femme qui décide de disparaître. Étrange fuite sans explication - mais non sans raison - d'une universitaire limogée, réfugiée quelques mois dans une ferme isolée du pays de Galles, avec pour seule compagnie quelques oies, des moutons noirs et un blaireau, animal habituellement pacifique qui la mord lors d'une promenade vers le cercle de pierres.
Contrariant (et illuminant) ce projet de retour à soi-même par la solitude et le silence, un jeune homme la ramène à des émotions sans doute oubliées.
Son mari la cherche, ayant appris le secret qui n'est jamais qu'allusivement dévoilé.

Mais en fait ce n'est pas une histoire, ce sont des sensations, des gestes convaincus de leur bon droit, de menus faits accolés, des odeurs, des bruits, des impressions. Des jours qui passent et coulent, et dont l'auteur se refuse à donner la clé:

"elle ne voulait rien connaître du pourquoi et du comment, ne pas en entendre parler."

J'ai été désarçonnée au début par cette distance, ce mur dressé entre le personnage et le lecteur. Puis j'ai peu à peu mieux habité cette ambiance sensuelle, sèche, secrète. Cet espace de liberté infinie où les mots sont à l'égal des silences. Cette femme étrange, qui décide de se trouver en fuyant ce qu'elle vit et qui n'est pas elle.
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Une maison perdue dans la campagne galloise, des moutons et des oies, un sentier de randonnée, une héroïne solitaire en fuite: voilà ce qui m'a attiré dans ce roman. Ecrit à la troisième personne, l'auteur créé une distance supplémentaire entre le lecteur et l'héroïne dont on devine, au fil de pages plus que cela n'est réellement explicité, l'existence passée et les raisons de sa solitude. Professeur d'université aux Pays-Bas, son sujet de thèse est l'auteur Emily Dickinson dont l'oeuvre et la vie révèle un parallèle avec l'héroïne. D'ailleurs, lorsque sa solitude est brisée par l'arrivée de Bradwen, elle se présentera sous le prénom Emily. Cette rencontre va temporairement lui ouvrir un nouveau chemin, lui rappeler des souvenirs mais aussi l'amener à aller au bout d'elle-même tout en accélérant son projet initial. L'auteur décrit avec profondeur les pensées et les tourments de cette femme dont la nature qui l'entoure montre sa vulnérabilité et son évanescence. Néanmoins, au fil des pages, la description de ces vies entremêlées, le déclin de l'héroïne, l'apparente insensibilité de Bradwen, la recherche du mari pour se donner bonne conscience, l'immobilisme des parents m'a lassé car le dénouement était pour moi déjà connu même si le comment restait à lire.
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