Léon Bakst est connu de ceux qui s'intéressent aux artistes de la Belle Epoque, et notamment aux ballets russes, ceux de Serge Diaghilev, par exemple ; il a dessiné non seulement des affiches (je connaissais celle de "Prélude à l'après-midi d'un faune"), des décors, des costumes, mais il était peintre. Son oeuvre ne m'était pas complètement inconnue, mais j'ai pas du tout fait le lien avec l'auteur de ce joli petit livre qui m'a été envoyé, on peut dire que c'est un album de (grande) poche. Une très longue et très érudite introduction de
Véronique Schiltz, membre de l'Institut, précède un texte tout simple, où l'on goûte une proximité très inattendue avec l'auteur.
terror-antiquus-leon-
bakstC'est le voyage de deux jeunes amis russes, artistes. On visite Athènes (dont il dit peu), Delphes, Olympie, où les deux amis sont choqués et amusés par la belle Patza-Patza, et le voyage commence par un mouillage devant la Canée.J'attendais un carnet d'artiste qui cherche, comme il l'a d'ailleurs fait, dans ces lieux antiques, son graal artistique, et je suis étonnée de trouver mieux que cela. Certes, Serov et
Bakst, dessinent. Une certaine émulation finit par s'installer entre eux. Des images les frappent, on comprend qu'ils essaient de trouver dans leur Grèce contemporaine ce que les yeux de jadis ont vu, et ils jubilent quand une Koré vivante croise leur périple. Mais pas d'affectation, pas de prise de notes techniques : une atmosphère tellement vraie que j'ai non seulement visualisé les lieux, mais rapproché de cette vision des quantités de sens, ce qui m'arrive rarement quand le texte n'est pas ostensiblement descriptif.
Cf. suite de la note de lecture sur mon blog.
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