Fais-moi un beau dessin

Fais moi un beau dessin fournit au lecteur, une analyse complète des dessins que font les enfants, exposé de l'évolution des théories des spécialistes tels que Sully, Luquet ou Piaget , théorie confirmée ou que nous pouvons oublier, succession d'études à travers lesquels, l'auteur nous enseigne les différentes phases de l'évolution du dessin chez un enfant.
L'étude se poursuit par la relation des dessins des enfants et la situation géographique, la culture qui influe sur les éléments que l'on retrouve ou non dans les productions : les représentations graphiques de personnages sont alors fonction de la représentation du monde de l'individu, suivant qu'il n'est qu' « un élément du monde physique et social », ou faisant partie des sociétés occidentales qui « induisent une représentation plus individualisée et dissociée du contexte »(sic).
L'auteur met en évidence les points communs que l'on retrouve entre tous les dessins en fonction des âges, les combinaisons graphiques dont les enfants disposent à chaque stade, les fréquences des dessins, (le bonhomme, la maison et l'animal étant les plus représentés), il explique que, suivant l'âge, un enfant n'a pas de notion de perspective, qu'il dessine les arbres perpendiculaires aux montagnes, les personnages visibles à travers les murs de la maison … ce que toute personne au contact des enfants a pu constater sans le verbaliser.
Un livre très intéressant pour tous, et particulièrement pour les parents et les enseignants.

Je remercie Babélio et les éditions In Press pour ce partenariat.

J'ai reçu ce livre grâce au Masse Critique de septembre 2012. Au delà du fait d'être toute émoustillée d'avoir (enfin) gagné quelque chose, surtout un livre, c'est avec beaucoup d'amusement que je l'ai dévoré.
Avant toute chose, il me faut préciser que je ne suis pas scientifique pour un sou, et que j'ai beau avoir lu Bettelheim et Dolto, je ne ressens envers la psychologie qu'une attirance plutôt basique. Mais ce livre m'a attirée, par son titre et par sa couverture. J'ai trouvé qu'il "avait l'air ludique" et la grande enfant que je suis était vraiment curieuse de l'ouvrir.
Dans "fais moi un beau dessin", on aborde de façon très claire et chapitrée l'histoire de l'analyse du dessin d'enfant, les différents grands thèmes de l'apprentissage des codes graphiques de nos sociétés, et nous plonge dans des réflexions quasi philosophiques et pourtant très simples sur l'enfance, la société, la norme... etc
Tout d'abord, dès le départ, l'auteur nous prend directement à parti en nous invitant à réaliser nous même les dessins clé des futurs chapitres (un bonhomme, un cheval, une maison...). Je suis peintre, et j'ai trouvé cette démarche plus qu'intéressante, surtout quand on arrive au thème en question! Au final ce livre a beau traiter du dessin d'enfant, n'oublions pas que nous sommes tous d'anciens enfants, sans exception, et que c'est un petit peu de notre propre évolution dont il est question.
J'ai beaucoup aimé la composition de cet ouvrage, qui, loin d'être simpliste, reste cependant très accessible. Chaque idée y est développée de manière explicative, sans terme technique compliqué incompréhensible, tout y est illustré d'exemples, dont de nombreux dessins d'enfants, de caricatures et autres "dessins d'adultes".
Ce que j'ai retenu de ce livre, c'est qu'il fallait écarter l'idée de norme de notre vision du dessin d'enfant. Chaque enfant a sa propre évolution, son propre apprentissage visuel. J'ai été surprise de constater à travers cette étude, qu'à travers cet apprentissage, d'ailleurs beaucoup plus long que ce que je croyais, c'est la compréhension du monde, par le biais du graphisme, qui se fait.
Autrement dit, grâce à René Baldy, je ne violenterai pas mon fils s'il couche ses arbres sur la montagne, et je ne m'inquièterai pas non plus si Picasso n'a rien à lui envier.
Je remercie Babelio et les éditions In Press de m'avoir permis de lire ce livre très instructif et divertissant!

Les dessins d'enfants sont exposés à l'analyse scientifique. Ils sont méticuleusement expliqués et classés par leurs "défauts" communs à chaque stade du développement de l'enfant. Tout y passe : le bonhomme, l'animal, la maison, la voie ferrée et le paysage. La diversité qui existe à travers les époques et à travers les pays, est expliquée au cas par cas, sous l'angle culturel.
Les nombreuses études de références présentées dans ce livre seront, pour les parents lecteurs, des opportunités de petites expériences graphiques avec leurs enfants ; des opportunités pour faire le point, encourager, et peut-être corriger ou orienter.
Les enfants franchissent généralement de manière autonome les différents stades de développement du langage graphique, jusqu'à une espèce de barrière formée par le réalisme visuel : comment dessiner ce qu'on voit plutôt que dessiner ce qu'on sait ?
A ce stade, le découragement intervient fréquemment et les dessins d'enfants s'arrêtent sans un apprentissage spécifique. Il faut proposer aux enfants des modèles à recopier, des techniques sur les perspectives et divers exercices pour se détacher du réalisme logique.
Les enfants devront prendre des risques pour franchir des étapes, dans des moments d'expression graphique ‘dessinante' : cela n'en fait pas des artistes pour autant, même si beaucoup d'artistes se sont intéressés aux dessins d'enfants.