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4,08

sur 111 notes
Et voilà une plongée pour moi dans la saga de Youza grâce au choix de mon club de lecture pour la dernière réunion de l'année avant les grandes vacances. Une découverte totale pour cet auteur lituanien et même pour la littérature lituanienne dans son ensemble. J'ai déjà des difficultés à situer ce pays sur une carte alors sa culture est encore plus étrangère pour moi. une belle découverte que ce livre une fois la barrière de la langue passée. En effet il faut s'habituer à un style un peu désuet, avec des termes vieillis qui sont inconnus de moi dans ma vie de citadine. Alors il faut se laisser bercer par la magie des saisons et entrer peur à peu dans la découverte de ce personnage. Homme colossal, à l'image que l'on se fait des habitants de ces pays lointains perdus dans des immensités qui doivent apprivoiser jour après jour la nature. Leur destin est fortement lié aux caprices de celle-ci. Nous découvrons les traditions de ces contrées rurales, les fêtes qui viennent égayer une dure vie de labeur. L'alcool qui permet de s'évader un instant, les fêtes de mariage qui viennent redonner espoir dans le futur. Mais cet amour si fort qui vous permet d'abattre des montagnes peut aussi anéantir un homme et l'empêcher de se relever. Il continue certes son bout de chemin, digne mais rongé au plus profond de lui par un mal immense. En amour il faut être deux et si l'un choisit une autre perspective l'autre reste avec son chagrin immense qui lui fait oublier toutes les autres. Et puis la guerre surgit, brusquement, incompréhensible. Pour quoi tuer des hommes parce qu'ils sont différents, c'est tellement absurde que l'on n'y croit pas, que Youza se sent perdu devant la bêtise humaine. Lui qui a été logique tout au long de sa vie se demande où va l'humanité, sa vie, celle de son village qu'il ne reconnait plus. Comment va-t-il se comporter et réagir face à cette guerre qu'il ne comprend pas.C'est une belle incursion dans le monde rural lituanien juste avant la guerre et face à cette dernière.
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Un vrai bonheur de lecture, Youza s'auto suffit et observe la nature dans sa ferme où il a voulu s' isoler. Mais la guerre vient déranger sa solitude et l'oblige à réagir
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J'ai adoré ce roman qui à la manière d'une fable nous emmène dans la Lituanie du 20eme siècle. L'écriture est très belle.

Youza est un paysan solitaire qui à la suite d'une déception amoureuse, part s'installer dans un marais inhospitalier. C'est une véritable ode à la Nature : le vocabulaire très riche évoque les travaux des champs, le rythme des saisons et le travail bien fait selon les us et coutumes.

Youza l'ermite se croit isolé mais bientôt la Grande Histoire va s'inviter chez lui. Avec une naïveté déconcertante, Youza va aider ceux qui se présentent au bout de son chemin.
Une porte ouverte sur un autre monde et sur l'histoire du 20ème siècle.

Quelques dates pour se repérer dans le livre.
La Lituanie devient indépendante en 1918. Puis les bolchéviques annexent le pays à partir de 1939 ; ils seront chassés par les nazis (1941-1944) qui déportent en masse les juifs. A la fin de la 2eme guerre mondiale, l'URSS occupe à nouveau le pays (1944-1990) : communisme, répressions et déportations.
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Si vous êtes à la recherche d'un livre et d'un auteur pas forcément très connus dans l'hexagone, et surtout d'un très bon moment de lecture, cette chronique est faite pour vous ! Je vous propose un petit voyage en Lituanie à travers le roman écrit par Youozas Baltouchis, La saga de Youza

C'est ainsi… Puisque la jolie Vintsiouné se refuse à lui et préfère épouser Stonkous, Youza décide, le lendemain des noces, de demander sa part d'héritage à son frère, et de s'exiler dans les marais de Kaïrabalé, où aucune âme ne vit. On suit son installation dans ce paysage rude, accompagné en cela par l'omniprésence de la nature, si bien rendue par la qualité de la traduction. C'est d'ailleurs mon premier coup de coeur en lisant ce livre.

Alors que Youza est le personnage central de cette intrigue, le marais du Kaïrabalé y joue un rôle de premier plan. Coupant son unique habitant du monde, il le protège aussi des soubresauts de l'histoire, qui deviennent progressivement perceptibles. Durant une bonne partie du roman, aucun repère chronologique ne vient agrémenter le récit puis petit à petit, on commence à identifier la période précédant la Seconde Guerre Mondiale : le pouvoir lituanien s'efface devant les communistes, remplacés très vite par l'occupant allemand. Youza apprend les évènements presque avec naïveté et ne se doute pas des changements à l'oeuvre près de chez lui. Brusquement, sa maison devient un refuge. Par simple humanité, il recueille les persécutés sans attendre quoi que ce soit en retour, lui, le taciturne dont la réponse la plus commune quand ses interlocuteurs commencent à s'épancher est « Des mots, des mots… » ou « Tu causes, tu causes… ».

N'allez pas croire que Youza est un saint : je vous laisse découvrir sa façon de traiter la jeune Karoussé, ou encore de refuser d'aider financièrement son frère. Mais c'est un homme, tout simplement, qui ne se posera pas de questions une fois devant cette épreuve. Son personnage, mais également ceux qui l'entourent, sont bien mis en valeur par l'auteur, et ils resteront le matériau principal du roman, une fois la grande Histoire en marche. C'est un autre point qui m'a beaucoup plu.

Enfin, la richesse des thèmes abordés est réelle : l'impossibilité de l'amour, la difficulté de reconstruire sa vie sans lui, la puissance de la nature, les conditions de vie de l'époque (on suit d'ailleurs pas à pas l'installation de Youza dans le marais), le sujet de la transmission (quand Youza se souvient de ce que lui apprenait son grand-père Yokoubas), et bien sûr le contexte historique et ses répercussions sur la vie des habitants. Un vrai moment de plaisir.

Pour être complet, La saga de Youza, publiée initialement en 1979, reçut le prix de Meilleur livre étranger en 1991. C'est amplement mérité !

Lien : https://etsionbouquinait.com..
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A la mort de leur père, Youza demande à son frère Adomas de disposer du domaine familial situé sur le Kaïrabalé, au grand étonnement de ce dernier : que va faire Youza sur ce marécage où personne n'a jamais eu l'idée de s'installer, où les familles qui y détiennent des parcelles ne se rendent qu'à la belle saison pour y ramasser des canneberges et aux premiers gels pour y récupérer le foin qu'ils y ont laissé à sécher ? Comment compte-t-il tirer sa subsistance de ces collines envahies de genévriers noirs et de pins rachitiques, de ces petits îlets bombés entourés d'eaux prises, l'hiver, par les glaces ? Et quelles sont les obscures raisons qui le poussent à s'éloigner de la communauté des hommes ? Est-ce le dépit provoqué par les noces de la belle Vintsiouné, dont il est épris, avec Stonkous, un riche paysan ?

Peu importe. Youza emporte, sur l'insistance de son frère -car lui ne réclamait que les vieilles rosses que compte leur héritage-, l'un des meilleurs chevaux et l'une des meilleures vaches du cheptel familial sur le Kaïrabalé, et commence à y construire sa maison. Travaillant sans relâche, doué pour tirer le meilleur parti de cette terre en réalité généreuse, il en fait peu à peu un petit paradis, sa ferme simple mais spacieuse et confortable s'entourant de cultures et de bétail fertiles, qui lui permettent non seulement de subvenir à ses besoins mais aussi de produire avec suffisamment d'abondance miels, fromages, confitures, beurre, lin, seigle..., pour se constituer d'importantes réserves, tout en vendant ses produits au marché.

Les années passent. La solitude de plus en plus grande de Youza, qui était déjà taiseux, à l'instar de tous les hommes de la famille, entretient sa misanthropie et son mutisme. Il devient, pour ceux du village qu'il a quitté, une sorte de curiosité, électron libre car totalement autonome, se soumettant à l'unique loi du labeur, sa vie étant rythmée par le travail, le cycle des saisons, et par le souvenir de Vinstiouné qui régulièrement le hante. Son coeur s'assèche, la vision qu'il a des hommes et des femmes, ne se nourrissant plus d'échanges avec ses semblables, en devient parfois étriquée. Son incapacité à communiquer est à l'origine de malentendus dramatiques, d'incompréhensions, notamment avec son frère auquel, pris d'une avarice qui semble difficilement excusable, il refuse de venir en aide lors du remembrement des terres puis de la collectivisation imposés par les soviétiques, ce qui le ronge ensuite de remords. Et c'est avec une brutalité non moins atterrante qu'il repousse la jeune Karoussé, qui s'est curieusement pris pour lui d'une passion qui la perdra...

Il faut dire qu'au-delà du Kaïrabalé, l'agitation des hommes provoque de nombreuses mutations, dont les conséquences sont parfois tragiques pour les lituaniens, qui subissent à la fois luttes intestines et occupations diverses des années 20 à celles qui suivront la seconde guerre mondiale. Devenu pour certains l'ultime refuge, le foyer de Youza accueille alors les fuyards que les bouleversements historiques mettent en danger... Lui qui vit comme hors du temps se retrouve alors confronté, contre son gré, à la frénésie du monde, dont il ne comprend ni les enjeux ni les mécanismes. Il ne se soumet qu'à ses propres principes, à sa propre logique, qui peut de prime abord paraître un peu simpliste, mais qui se révèle d'une salvatrice droiture pour les victimes des haines et des combats que déterminent des intérêts et des idéologies auxquels il oppose son bon sens abrupt mais dénué de toute malveillance, et finalement humaniste.

C'est ainsi que l'on s'attache à cet homme rustre et parfois avare qui, s'il rumine ses erreurs, ne se glorifie jamais de ses courages et de ses générosités, un homme simple qui trouve avec une raisonnable naïveté son contentement dans sa participation à un ordre naturel auquel il s'est parfaitement adapté, et dans la récompense qu'il tire de son travail.

Porté par une écriture limpide, mais que rend foisonnante l'omniprésence d'un règne végétal et animal dont Youozas Baltouchis nous imprègne par ses sons, ses odeurs, ses images, "La Saga de Youza" est l'occasion d'une dépaysante incursion aux côtés d'un héros que je n'oublierai pas de sitôt...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un homme se réfugie au coeur d'un marais pour soigner un chagrin d'amour, quelque part en Lituanie au début du siècle dernier. Il s'isole de tout, refuse tout, sans concession, seul le travail de la terre semble l'apaiser. Il ne prend partie pour rien, ne veut rien comprendre aux changements politiques, aux guerres, il se consacre à l'essentiel. Lecture ardue.
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Les notes sont excellentes et je suis pourtant loin de partager l'enthousiasme de mes confrères lecteurs ;-)
Il me semble, à priori, que ni le titre ni la quatrième de couverture ne reflètent vraiment le contenu du livre.
On suit effectivement la vie de Youza, paysan lituanien qui nous fait plus ou moins traverser toute une partie du XXème siècle (je dis plus ou moins car on ne suit les évènements que de très loin, il n'est au courant de très peu de choses du fond de son marais où il vit seul et isolé) mais je ne vois pas en quoi c'est une "saga". Pendant 380 pages d'une écriture serrée et dense (à tous points de vue), pleine de vocabulaire inconnu, de répétitions, descriptive à souhait, on assiste aux travaux de la ferme que va bâtir (toujours seul) Youza : le bâti, les champs, les cultures, les granges, les extensions, j'en passe et des meilleures. Alors c'est sûr, c'est extrêmement intéressant d'avoir cette connaissance-là de la terre et de son exploitation (au sens noble du terme : ne rien laisser perdre, faire profit de tout ce que nous offre la nature) ainsi que des techniques d'alors, mais c'est aussi, à force, ennuyeux. Surtout que les années passent et les travaux se ressemblent.
Youza, j'ai eu du mal avec ce personnage, totalement fermé sur le monde et les gens qui l'entourent, incapable de résilience, imperméable à l'amour ou à tout joli sentiment, amassant des richesses qui ne serviront pas, bref, je n'ai pas accroché... Il est digne, oui, avec un honneur louable, plein d'une éducation dont il ne sait pas se défaire. Il est aveugle, aussi, aveugle de coeur et sa réflexion est somme toute très limitée, dommage...!
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un livre magnifique, une écriture fluide et vivante
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un livre tout simple, sans artifices de style ou de construction, mais avec une belle description d'un monde en plein changement, au travers d'un éventail restreint de personnages bien brossés
Lien : http://passagealest.wordpres..
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Un homme seul, qui veut être seul, au milieu d'une nature parfois très rude mais qu'il aime. Cette homme se retrouve dans cette nature prête à le nourrir, voir à être généreuse avec ceux qui la connaisse et la respexte. Mais la société le rattrape régulièrement, sur fond de conflits du siècle dernier.
L'histoire d'un homme seul en prise avec ses démons intérieurs.
Une petite longueur au milieu du récit, mais une deuxième moitié très riche en rebondissements.
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